{"167442":{"id":"167442","parent":"0","time":"1578995852","url":"http:\/\/newsnet.fr\/167442","source":"http:\/\/reporterre.net\/Travailleuses-detachees-dans-l-agriculture-elles-racontent-leur-calvaire-en-France","category":"R\u00e9seau social","title":"Travailleuses d\u00e9tach\u00e9es dans l'agriculture, elles racontent leur calvaire en France","catalog-images":"6\/\/4\/newsnet_167442_57d65a.jpg\/newsnet_167442_64fecd.jpg\/newsnet_167442_2e1016.jpg\/newsnet_167442_da1cfd.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_167442_da1cfd.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/travailleuses-detachees-dans-l-agriculture-elles-racontent-leur-calvaire-en-france","admin":"newsnet","views":"237","priority":"2","length":"12174","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003EHuit ans plus tard, elles sont toujours en France, et attendent le proc\u00e8s de leurs anciens employeurs aux prud'hommes, peut-\u00eatre m\u00eame au p\u00e9nal. De 2012 \u00e0 2017, les cinq ann\u00e9es o\u00f9 elles ont v\u00e9cues en tant que travailleuses d\u00e9tach\u00e9es, K. les appelle \u003Ci\u003E\u00ab mes ann\u00e9es noires en France \u00bb\u003C\/i\u003E, dit-elle, la gorge serr\u00e9e. \u003Ci\u003E\u00ab Je laisse parler Yasmine, pour moi c'est trop douloureux. \u00bb\u003C\/i\u003E Cinq ans pendant lesquels elles disent n'avoir cess\u00e9 de se demander : \u003Ci\u003E\u00ab On est en France, pays des droits de l'Homme. Est-il possible que tout cela nous arrive ici ? \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELes travailleurs d\u00e9tach\u00e9s sont nombreux en viticulture, mara\u00eechage, ou arboriculture.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELaboral Terra, leur employeur espagnol, est une entreprise de travail temporaire qui propose de la main d'œuvre aux exploitants agricoles et soci\u00e9t\u00e9s du secteur. Ces derni\u00e8res n'ont qu'\u00e0 signer un contrat avec Laboral Terra, qui s'occupe de fournir les salari\u00e9s et de les g\u00e9rer administrativement. Les deux femmes sont ainsi devenues de la main d'œuvre mall\u00e9able, promen\u00e9es d'entreprise en entreprise, sans qu'elles ne sachent jamais combien de temps elles allaient travailler, ni combien elles pourraient gagner. \u003Ci\u003E\u00ab On pensait qu'on avait un contrat de 8 mois, puis finalement on nous appelait et on nous disait\u003C\/i\u003E \"tu ne viens pas demain\"\u003Ci\u003E,parce que la soci\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise avait chang\u00e9 d'avis \u00bb\u003C\/i\u003E, se rappelle Yasmine. La paye n'a pas \u00e9t\u00e9 non plus \u00e0 la hauteur de leurs esp\u00e9rances. \u003Ci\u003E\u00ab On \u00e9tait pay\u00e9 sept euros de l'heure tout inclus, avec les heures suppl\u00e9mentaires et les cong\u00e9s pay\u00e9s \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9crit Yasmine. \u003Ci\u003E\u00ab Certains mois on gagnait 300 ou 400 euros, d'autres fois c'\u00e9tait 1.400 euros pour 260 heures de travail. On pouvait ainsi descendre \u00e0 4 euros de l'heure. \u00bb\u003C\/i\u003E Pourtant, la directive sur les travailleurs d\u00e9tach\u00e9s pr\u00e9voit un salaire minimum \u00e9gal \u00e0 celui du pays d'accueil (10,03 euros bruts de l'heure en France), le respect des p\u00e9riodes maximales de travail (48 heures par semaine soit un peu plus de 200 heures par mois en France), et le paiement des cong\u00e9s pay\u00e9s. K. ajoute \u00e0 voix basse quelques d\u00e9tails. \u003Ci\u003E\u00ab Une fois dans une entreprise, on travaillait depuis le matin jusqu'\u00e0 21 heures, on n'avait qu'une seule pause pour aller aux toilettes. Et quand on faisait les salades, elles \u00e9taient mouill\u00e9es, on \u00e9tait dans le froid, m\u00eame nos sous-v\u00eatements \u00e9taient tremp\u00e9s sans que l'on puisse se s\u00e9cher, se changer. \u00bb\u003C\/i\u003E Elle d\u00e9crit aussi les charges lourdes, les cagettes \u00e0 porter, les gestes r\u00e9p\u00e9titifs \u00e0 effectuer, qui lui ont cass\u00e9 le dos en quelques ann\u00e9es.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Les responsables nous disaient qu'il fallait qu'on accepte de donner notre corps \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EHumiliation encore pire, \u003Ci\u003E\u00ab les responsables de soci\u00e9t\u00e9s espagnoles et fran\u00e7aises nous disaient qu'il fallait que l'on accepte de donner notre corps pour continuer \u00e0 travailler\u003C\/i\u003E, d\u00e9nonce Yasmine, les poings serr\u00e9s, secouant la t\u00eate comme pour dire non. \u003Ci\u003EOn avait des propositions pour venir manger ou passer la nuit chez eux. Une fois, dans une soci\u00e9t\u00e9 d'emballage, le responsable de la soci\u00e9t\u00e9 espagnole \u00e9tait en visite. Le directeur fran\u00e7ais \u00e9tait l\u00e0. Devant tout le monde, il a commenc\u00e9 \u00e0 me toucher, m'embrasser de force. J'ai refus\u00e9, demand\u00e9 \u00e0 ce qu'il me laisse tranquille. Tout le monde a rigol\u00e9. Comme si c'\u00e9tait normal ! \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s trois ans \u00e0 ces postes, la trentenaire a appris qu'elle \u00e9tait atteinte de scl\u00e9rose en plaques. Effet de ses conditions de travail ? \u003Ci\u003E\u00ab On ne sait pas\u003C\/i\u003E, pr\u00e9cise-t-elle. \u003Ci\u003EMais il y avait aussi le fait que l'on vivait dans une maison o\u00f9 il y avait tellement d'humidit\u00e9 que les murs \u00e9taient bleus, m\u00eame ce que l'on mangeait \u00e9tait pourri... \u00bb\u003C\/i\u003E Travailler est devenu de plus en plus difficile pour elle. \u003Ci\u003E\u00ab Mais on n'avait pas de couverture maladie, pas d'acc\u00e8s au m\u00e9decin. En 2016, dans une entreprise, j'ai commenc\u00e9 \u00e0 demander pourquoi on ne pouvait pas se faire soigner, pourquoi on n'\u00e9tait pas pay\u00e9s comme tout le monde en France, j'ai r\u00e9clam\u00e9 des droits. Le midi, dans les toilettes, une femme m'a frapp\u00e9e et laiss\u00e9e \u00e0 terre. Ils ont refus\u00e9 d'appeler les gendarmes. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ERassemblement de soutien aux travailleurs d\u00e9tach\u00e9s \u00e0 Arles, le 10 d\u00e9cembre 2019.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EFinalement, elles ont tenu, malgr\u00e9 la peur et les menaces, jusqu'\u00e0 ce que K. obtienne la nationalit\u00e9 espagnole. \u003Ci\u003E\u00ab Elle \u00e9tait sauv\u00e9e, moi j'\u00e9tais malade et mon \u00e9tat \u00e9tait grave. \u00bb\u003C\/i\u003E En 2017, Yasmine a d\u00e9cid\u00e9 de briser le silence qui les enfermait. Elles ont crois\u00e9 sur leur chemin la CGT, des associations d'aide aux travailleurs migrants, ou encore la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne. Les deux femmes, ainsi que trois autres travailleurs d\u00e9tach\u00e9s, ont d\u00e9cid\u00e9 en 2017 d'attaquer aux prud'hommes Laboral Terra, mais aussi les entreprises fran\u00e7aises qui avait fait appel \u00e0 ses services (notamment Vilhet Fruit, QualiPrim, Hmong Distribution, Les Jardins Bio de Martine, Gaec Durance Alpilles, Coccolo, Le Clos des Herbes et Mehadrin Services, d'apr\u00e8s la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne). Ils demandent la requalification de leur contrat en CDI et plusieurs milliers d'euros d'indemnit\u00e9s et d'heures suppl\u00e9mentaires non pay\u00e9es. Elles ont aussi d\u00e9pos\u00e9 plainte contre eux au p\u00e9nal, \u003Ci\u003E\u00ab pour conditions de travail indigne, travail dissimul\u00e9, mais aussi harc\u00e8lement moral et sexuel \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9taille leur avocat ma\u00eetre Yann Pr\u00e9vost. \u003Ci\u003E\u00ab Pour nous, il s'agit de traite d'\u00eatres humains, ce qualificatif colle tr\u00e8s bien au syst\u00e8me de Laboral Terra. L'enjeu est d'obtenir une indemnisation, mais est aussi juridique, en faisant condamner non seulement Laboral Terra mais \u00e9galement les entreprises utilisatrices de sa main-d'œuvre. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELa \u00ab lutte contre les fraudes au d\u00e9tachement \u00bb, priorit\u00e9 de l'inspection du travail\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi les travailleurs - migrants et d\u00e9tach\u00e9s - qui vont en justice sont rares, les abus, eux, le sont beaucoup moins, au point que la \u003Ci\u003E\u00ab lutte contre les fraudes au d\u00e9tachement \u00bb\u003C\/i\u003E \u00e9tait l'\u003Ca href=\"https:\/\/travail-emploi.gouv.fr\/actualites\/presse\/dossiers-de-presse\/article\/dossier-de-presse-les-priorites-de-l-inspection-du-travail-pour-2019\"\u003Eune des priorit\u00e9s de l'inspection du travail en 2019\u003C\/a\u003E. Elle notait que le nombre de travailleurs d\u00e9tach\u00e9s \u003Ci\u003E\u00ab a progress\u00e9 fortement \u00bb\u003C\/i\u003E, pour atteindre 516.101 d\u00e9tachements en 2017 (plus 46 % par rapport \u00e0 2016). Si le BTP et l'industrie y ont massivement recours, l'agriculture n'est pas en reste avec 13 % des salari\u00e9s d\u00e9tach\u00e9s en France, soit 67.601 personnes en 2017. \u003Ci\u003E\u00ab Les formalit\u00e9s encadrant le d\u00e9tachement, mais aussi les r\u00e8gles de r\u00e9mun\u00e9ration, de dur\u00e9e du travail, de conditions de travail et d'h\u00e9bergement sont insuffisamment respect\u00e9es, quand il ne s'agit pas de fraude d\u00e9lib\u00e9r\u00e9e et de faux d\u00e9tachement \u00bb\u003C\/i\u003E, indiquait \u00e9galement l'inspection du travail, regrettant \u003Ci\u003E\u00ab des salari\u00e9s priv\u00e9s de leurs droits \u00bb\u003C\/i\u003E. Portugais, Polonais, Allemands, Roumains sont les plus pr\u00e9sents parmi les travailleurs d\u00e9tach\u00e9s, mais ils peuvent aussi venir du Maghreb ou d'Am\u00e9rique latine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPlus sp\u00e9cifiquement dans l'agriculture, la Commission nationale de lutte contre le travail ill\u00e9gal \u003Ca href=\"https:\/\/travail-emploi.gouv.fr\/IMG\/pdf\/le_pnlti_2016-2018_bilan_intermediaire.pdf\" target=\"_blank\"\u003Econtait dans un rapport\u003C\/a\u003E une affaire similaire \u00e0 celle de Yasmine et K., celle d'une entreprise de travail temporaire espagnole employant plus de 4.700 personnes en France, principalement des \u00c9quatoriens. \u003Ci\u003E\u00ab Profitant de leur vuln\u00e9rabilit\u00e9 et de leur \u00e9tat de d\u00e9pendance, l'organisation mise en place va de la fourniture du travail, au logement (indigne selon les constats op\u00e9r\u00e9s en plusieurs lieux) au transport, et \u00e0 la\u003C\/i\u003E \"mise sous tutelle\" \u003Ci\u003Efinanci\u00e8re et morale, cons\u00e9cutive \u00e0 l'\u00e9loignement g\u00e9ographique et familial. Les salari\u00e9s sont victimes de conditions de travail et de vie tr\u00e8s d\u00e9grad\u00e9es et bien souvent indignes (dur\u00e9e du travail, r\u00e9mun\u00e9ration, h\u00e9bergement) \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9taillait le rapport.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_167442_2e1016.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EUn lieu d'h\u00e9bergement ferm\u00e9 apr\u00e8s une visite de l'inspection du travail et des gendarmes.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EUne enqu\u00eate porte plus sp\u00e9cifiquement sur la mort d'Elio Maldonado, un \u00c9quatorien d\u00e9c\u00e9d\u00e9 de d\u00e9shydratation. \u003Ci\u003E\u00ab Il travaillait dans une serre et ne pouvait pas boire \u00bb\u003C\/i\u003E, pr\u00e9cise Yasmine, qui suit l'affaire. \u003Ci\u003E\u00ab Nous aussi cela nous est arriv\u00e9, la soci\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise ne nous laissait ni aller aux toilettes, ni boire. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003E\u00ab On balaye le code du travail et le respect des droits sociaux sous pr\u00e9texte qu'ils ont franchi une fronti\u00e8re \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9nonce Jean-Yves Constantin, du Codetras (Collectif de d\u00e9fense des travailleurs \u00e9trangers dans l'agriculture des Bouches-du-Rh\u00f4ne), pr\u00e9sent au rassemblement de soutien \u00e0 Yasmine et aux autres plaignants, le 10 d\u00e9cembre dernier \u00e0 Arles. Leur cas devait \u00eatre examin\u00e9 par les prud'hommes. \u003Ci\u003E\u00ab D\u00e9placer les travailleurs permet qu'ils ne soient pas enracin\u00e9s, ne connaissent pas leurs droits ni m\u00eame la langue, ne puissent pas s'unir et acceptent des conditions de salaire et de travail indignes \u00bb\u003C\/i\u003E, ajoute Federico Pacheco, de la Via Campesina Europe, un mouvement international de paysans et travailleurs agricoles. \u003Ci\u003E\u00ab On ne peut pas lutter pour les droits des paysans si on ne lutte pas pour ceux de leurs salari\u00e9s. L'agriculture industrielle a besoin de cette main-d'œuvre vuln\u00e9rable. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOlivier Bel, porte-parole de la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne de Provence-Alpes-C\u00f4te d'Azur \u00e9tait aussi pr\u00e9sent. \u003Ci\u003E\u00ab Ces travailleurs d\u00e9tach\u00e9s sont tr\u00e8s pr\u00e9sents en viticulture, mara\u00eechage, arboriculture [r\u00e9colte des fruits], grandes cultures, un peu en brebis \u00bb\u003C\/i\u003E, liste-t-il. \u003Ci\u003E\u00ab Potentiellement un peu tous les exploitants agricoles peuvent se retrouver confront\u00e9s \u00e0 un besoin de main-d'œuvre et faire le choix de la facilit\u00e9 face \u00e0 l'urgence. \u00bb\u003C\/i\u003E Une cons\u00e9quence du mod\u00e8le agricole productiviste, selon lui. \u003Ci\u003E\u00ab Les producteurs sont soumis aux r\u00e8gles du march\u00e9 de l'export, et doivent fournir de la marchandise \u00e0 prix bas. On en a parl\u00e9 devant la chambre d'agriculture, qui nous a r\u00e9pondu que le probl\u00e8me est qu'ils ne trouvent pas de salari\u00e9s en agriculture. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_167442_da1cfd.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EOlivier Bel, porte-parole de la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne, r\u00e9gion PACA.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/www.capital.fr\/votre-carriere\/agriculture-les-derives-du-recours-aux-travailleurs-detaches-1343292\"\u003EInterrog\u00e9e en Espagne par l'AFP\u003C\/a\u003E, Laboral Terra affirmait en juin dernier, face aux d\u00e9nonciations de Yasmine, que \u003Ci\u003E\u00ab rien n'est vrai \u00bb\u003C\/i\u003E. \u003Ci\u003E\u00ab Nous sommes une entreprise familiale et nous veillons \u00e0 agir pour le bien-\u00eatre des travailleurs. Le seul probl\u00e8me que nous ayons d\u00e9tect\u00e9, c'est que certains ont fait des heures suppl\u00e9mentaires et il est possible qu'elles n'aient pas \u00e9t\u00e9 pay\u00e9es \u00bb\u003C\/i\u003E, avait r\u00e9pondu Sonia Fernandez, responsable des ressources humaines de Laboral Terra. \u003Ci\u003E\u00ab Nous sommes en train de r\u00e9duire notre activit\u00e9\u003C\/i\u003E [en France] \u003Ci\u003Eparce qu'on nous cr\u00e9e beaucoup de probl\u00e8mes en nous accusant de choses fausses \u00bb\u003C\/i\u003E, expliquait-elle. \u003Ci\u003E\u00ab Le gouvernement fran\u00e7ais ne veut pas qu'il y ait des ETT\u003C\/i\u003E [entreprises de travail temporaires] \u003Ci\u003Eespagnoles sur le territoire fran\u00e7ais parce que nous versons les cotisations sociales en Espagne et cela constitue un manque \u00e0 gagner pour la France \u00bb.\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe proc\u00e8s aux prud'hommes qui aurait d\u00fb avoir lieu le 10 d\u00e9cembre aurait pu permettre d'y voir plus clair, mais il a finalement \u00e9t\u00e9 report\u00e9 au 12 mai. \u003Ci\u003E\u00ab Comme par hasard ils avaient oubli\u00e9 de signaler que l'entreprise espagnole est en redressement judiciaire, cela permet de faire durer afin que les gens se d\u00e9couragent \u00bb\u003C\/i\u003E, souligne Jean-Yves Constantin du Codetras, pr\u00e9sent \u00e0 l'audience. Pour Yasmine, ce n'est que partie remise. \u00c0 37 ans, elle est plus que tout d\u00e9termin\u00e9e \u00e0 obtenir justice. \u003Ci\u003E\u00ab Ils m'ont vol\u00e9 ma jeunesse, ma sant\u00e9. Il me reste quelques ann\u00e9es avant que la maladie ne me paralyse. J'esp\u00e8re juste que le proc\u00e8s sera termin\u00e9 avant. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reporterre.net\/Travailleuses-detachees-dans-l-agriculture-elles-racontent-leur-calvaire-en-France\"\u003Ereporterre.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}