{"167593":{"id":"167593","parent":"0","time":"1579258815","url":"http:\/\/newsnet.fr\/167593","source":"http:\/\/www.les-crises.fr\/?p=236380","category":"gouvernements","title":"Le Parti Travailliste doit non seulement prendre acte du Brexit, mais s'en saisir","catalog-images":"3\/\/1\/newsnet_167593_9a0913.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_167593_9a0913.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/le-parti-travailliste-doit-non-seulement-prendre-acte-du-brexit-mais-s-en-saisir","admin":"newsnet","views":"310","priority":"2","length":"8180","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ESource : \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/commentisfree\/2019\/dec\/20\/labour-embrace-progressive-brexit-tories-interventionist\"\u003EThe Guardian, Larry Elliott\u003C\/a\u003E, 20-12-2019\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est la seule option pour que le Parti revienne dans la course : la d\u00e9fense d'un Royaume-Uni de gauche hors de l'UE.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn travailleur du port de Blyth, dans le Nord-Est, qui a vot\u00e9 conservateur pour la premi\u00e8re fois. \u00ab Les \u00e9lecteurs des anciennes r\u00e9gions industrielles de Grande-Bretagne ne sont pas des idiots \u00bb. Photographie : Lindsey Parnaby\/AFP via Getty Images\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa Grande-Bretagne moderne a \u00e9t\u00e9 fa\u00e7onn\u00e9e par deux \u00e9v\u00e9nements : la crise bancaire de 2008 et le vote du Brexit huit ans plus tard. Boris Johnson a acc\u00e9d\u00e9 au 10 Downing Street parce que \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/conservatives\"\u003Eles conservateurs\u003C\/a\u003E ont tir\u00e9 les bonnes le\u00e7ons de ces \u00e9pisodes - ce que les travaillistes n'ont pas fait.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes conservateurs ont compris que les mesures qu'ils ont prises suite au krach financier - imposant une p\u00e9riode prolong\u00e9e d'aust\u00e9rit\u00e9 qui a r\u00e9duit le niveau de vie - \u00e9taient impopulaires et mauvaises. Ils ont \u00e9galement compris que \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/eu-referendum\"\u003EBrexit\u003C\/a\u003E \u00e9tait une r\u00e9volte contre l'aust\u00e9rit\u00e9 et l'\u00e9conomie de march\u00e9 en g\u00e9n\u00e9ral ; ils ont donc opt\u00e9 pour le leadership pro-Brexit et se sont positionn\u00e9s comme le parti interventionniste de la classe ouvri\u00e8re.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe parti Travailliste a compris la premi\u00e8re partie de cette histoire mais pas la seconde. Lors de cette \u00e9lection g\u00e9n\u00e9rale, il a cherch\u00e9 \u00e0 dissocier l'aust\u00e9rit\u00e9 du Brexit - avec des r\u00e9sultats d\u00e9sastreux. Les travaillistes ont gagn\u00e9 des si\u00e8ges en 2017 lorsqu'ils ont d\u00e9clar\u00e9 qu'ils respecteraient le r\u00e9sultat du r\u00e9f\u00e9rendum, mais ils ont vu leurs fiefs \u00e9lectoraux se \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/2019\/dec\/13\/tories-hopeful-election-political-earthquake-will-smash-labours-red-wall\"\u003Ed\u00e9sagr\u00e9ger\u003C\/a\u003E \u00e0 mesure qu'ils glissaient progressivement vers le \u00ab rester dans l'UE \u00bb. Ayant choisi de ne pas \u00e9couter ce que disaient les \u00e9lecteurs de ses anciens fiefs, le Labour semble aujourd'hui abasourdi en constatant qu'ils se sont report\u00e9s sur un parti qui l'a fait.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa position des travaillistes sur le Brexit n'est pas \u003Ca href=\"https:\/\/unitetheunion.org\/news-events\/news\/2019\/december\/mccluskey-blames-brexit-stance-the-reason-for-labour-s-defeat-is-staring-us-in-the-face\"\u003Ela seule raison\u003C\/a\u003E pour laquelle ils ont perdu les \u00e9lections. Le nombre de si\u00e8ges que le parti remporte diminue, scrutin apr\u00e8s scrutin \u00e0 une exception pr\u00e8s, depuis 1997. Corbyn a invers\u00e9 la tendance en 2017 et, malgr\u00e9 un score similaire \u00e0 celui de Gordon Brown lors de sa d\u00e9faite de 2010, il y avait espoir que les travaillistes arrivent \u00e0 \u00e9viter l'effondrement politique qu'ont connu les partis sociaux-d\u00e9mocrates en Allemagne et en France. Mais pour ce faire, le Labour devait pr\u00e9server sa large coalition \u00e9lectorale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe probl\u00e8me est devenu \u00e9vident au fur et \u00e0 mesure que la campagne avan\u00e7ait. Les \u00e9lecteurs des anciennes r\u00e9gions industrielles du pays ne sont pas des imb\u00e9ciles. Ils ont pu constater que les travaillistes, initialement favorable au respect des r\u00e9sultats du r\u00e9f\u00e9rendum en 2016 sur le Brexit, souhaitait d\u00e9sormais accorder au peuple une seconde opportunit\u00e9 de se prononcer (pour un r\u00e9sultat diff\u00e9rent) en 2019.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEnsuite, lorsque les les sondages d'opinion ont montr\u00e9 la perte probable de si\u00e8ges dans leurs fiefs historiques, les travaillistes ont aggrav\u00e9 la situation \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/2019\/dec\/13\/five-reasons-why-labour-lost-the-election\"\u003Een proposant\u003C\/a\u003E en panique une s\u00e9rie promesses \u00e9lectorales co\u00fbteuses. Beaucoup d'\u00e9lecteurs ont per\u00e7u ces promesses comme une insulte \u00e0 leur intelligence, ce qu'ils \u00e9taient vraiment.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETout cela laisse le \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/labour\"\u003EParti travailliste\u003C\/a\u003E dans une situation lamentable. Les conservateurs sont au pouvoir pour au moins les cinq prochaines ann\u00e9es et des circonscriptions autrefois imperdables ont \u00e9t\u00e9 perdues. Mais le pire, c'est l'incapacit\u00e9 - pour la deuxi\u00e8me fois en dix ans - \u00e0 transformer l'essai quand toutes les conditions sont r\u00e9unies en faveur d'un parti de gauche.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa crise financi\u00e8re a marqu\u00e9 un tournant pour le lib\u00e9ralisme \u00e9conomique mondial, car son principe fondamental - \u00e0 savoir que les march\u00e9s fonctionnent d'autant mieux que les \u00c9tats se tiennent \u00e0 l'\u00e9cart - a \u00e9t\u00e9 remis en question. Le Brexit a \u00e9t\u00e9 l'une des manifestations du rejet de l'orthodoxie, mais une grande partie de la population britannique qui \u00e9tait contre n'a pas r\u00e9ussi \u00e0 le comprendre. Au lieu de voir dans le Brexit un vote en faveur d'un autre type d'\u00e9conomie, elle a diabolis\u00e9 les \u00e9lecteurs favorables au d\u00e9part de l'UE en les qualifiant de x\u00e9nophobes et de racistes. Elle a d\u00e9cid\u00e9 tr\u00e8s t\u00f4t que quelle que soit la forme que prendrait le Brexit, ce serait pire que le statu quo.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'\u00e9tait un argument curieux, car il pr\u00e9supposait que rien ne change jamais : qu'il n'y aurait pas de nouvelles politiques, pas de tentatives d'am\u00e9liorer ce qui existe actuellement, pas de tentatives de r\u00e9pondre aux probl\u00e8mes \u00e0 court terme que le Brexit pourrait causer. De ce fait, les propositions du Parti travailliste avec sa banque nationale d'investissement et son programme keyn\u00e9sien d'infrastructure n'auraient fait aucune diff\u00e9rence non plus.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Brexit a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 un catalyseur de changement. Il a contraint le gouvernement \u00e0 d\u00e9penser plut\u00f4t qu'\u00e0 \u00e9conomiser. Les conservateurs sont d\u00e9termin\u00e9s \u00e0 augmenter le salaire minimum et ils se sont engag\u00e9s \u00e0 utiliser l'argent \u00e9conomis\u00e9 \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/2019\/nov\/18\/boris-johnson-to-shelve-planned-cut-in-corporation-tax\"\u003Een annulant\u003C\/a\u003E une r\u00e9duction pr\u00e9vue de l'imp\u00f4t sur les soci\u00e9t\u00e9s pour le consacrer au NHS [National Health Service, NdT]. La n\u00e9cessit\u00e9 d'une intervention de l'\u00c9tat dans l'\u00e9conomie est aujourd'hui accept\u00e9e : la politique r\u00e9gionale est de nouveau \u00e0 la mode.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDonc les travaillistes anti-Brexit doivent faire un choix. La premi\u00e8re option est de passer directement du soutien \u00e0 un second r\u00e9f\u00e9rendum \u00e0 une d\u00e9fense de la r\u00e9int\u00e9gration dans l'UE. C'est une strat\u00e9gie enti\u00e8rement n\u00e9gative et qui supposerait que les \u00e9lecteurs britanniques, regardant la croissance lamentable de l'autre c\u00f4t\u00e9 de la Manche, se diraient \u00ab Nous voulons ce qu'ils ont \u00bb. Cela semble assez improbable.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa deuxi\u00e8me option consiste \u00e0 accepter \u00e0 contrecœur que le Brexit est une r\u00e9alit\u00e9 et que l'approche des travaillistes devrait \u00eatre de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ce serait la continuation de la strat\u00e9gie de triangulation de Corbyn et cela aurait le m\u00eame r\u00e9sultat n\u00e9faste. Le message envoy\u00e9 aux \u00e9lecteurs pro-Brexit serait le m\u00eame que celui qui a \u00e9t\u00e9 constamment envoy\u00e9 \u00e0 ceux qui veulent rester dans l'UE depuis 2016 : vous vous trompez, bande d'idiots. Cela ne semble pas \u00eatre une tr\u00e8s bonne fa\u00e7on de reconstituer ses fiefs \u00e9lectoraux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa troisi\u00e8me strat\u00e9gie est la plus difficile \u00e0 avaler pour les opposants au Brexit, mais c'est la seule option qui offre une voie de retour aux travaillistes : s'emparer du Brexit et plaider pour une version de gauche de la Grande-Bretagne en dehors de l'UE. Cela pourrait prendre plusieurs formes : un transfert de pouvoir aux maires locaux ; un nouveau pacte pour le Nord ; un soutien de l'\u00c9tat \u00e0 l'industrie verte qui fournirait des emplois bien r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s dans chaque circonscription. Il faut faire preuve d'optimisme et penser que les choses peuvent s'am\u00e9liorer, plut\u00f4t que de dire aux gens qui luttent sans \u00eatre dans la mis\u00e8re que seule l'aide de l'\u00c9tat peut soulager leur d\u00e9tresse.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe choix est simple : commencer \u00e0 monter un projet progressiste post-Brexit, bien ou faire la t\u00eate et regarder les Tories d\u00e9finir l'agenda politique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- Larry Elliott est le r\u00e9dacteur \u00e9conomique du \u003Ci\u003EGuardian\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESource : \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/commentisfree\/2019\/dec\/20\/labour-embrace-progressive-brexit-tories-interventionist\"\u003EThe Guardian, Larry Elliott\u003C\/a\u003E, 20-12-2019\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETraduit par les lecteurs du site \u003Ca href=\"http:\/\/www.les-crises.fr\"\u003Eles-crises.fr\u003C\/a\u003E. Traduction librement reproductible en int\u00e9gralit\u00e9, en citant la source.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_167593_9a0913.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.les-crises.fr\/?p=236380\"\u003Eles-crises.fr\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}