{"168069":{"id":"168069","parent":"0","time":"1580122385","url":"http:\/\/newsnet.fr\/168069","source":"http:\/\/reporterre.net\/Une-commune-bretonne-impose-l-agriculture-bio-et-paysanne-a-400-proprietaires","category":"\u00e9cologie","title":"Une commune bretonne impose l'agriculture bio et paysanne \u00e0 400 propri\u00e9taires","catalog-images":"4\/\/2\/newsnet_168069_6f1ad1.jpg\/newsnet_168069_5cba70.jpg\/newsnet_168069_75e2ba.jpg\/newsnet_168069_abc471.jpg\/newsnet_168069_4a93e8.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168069_5cba70.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/une-commune-bretonne-impose-l-agriculture-bio-et-paysanne-a-400-proprietaires","admin":"newsnet","views":"335","priority":"2","length":"12231","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ECoup de force ou id\u00e9e de g\u00e9nie ? \u00c0 Mo\u00eblan-sur-Mer (7.000 habitants), dans le Finist\u00e8re, la municipalit\u00e9 pousse plus de 400 propri\u00e9taires \u00e0 louer d'anciennes terres agricoles inoccup\u00e9es \u00e0 des paysans. Objectif : stimuler l'\u00e9conomie locale via l'agriculture biologique, tout en luttant contre la forte sp\u00e9culation fonci\u00e8re et \u003Ca href=\"https:\/\/reporterre.net\/Artificialisation-des-sols-Meme-la-ou-la-France-se-depeuple-le-beton\"\u003El'artificialisation des sols\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes \u00e9lus utilisent une proc\u00e9dure m\u00e9connue du Code rural, jamais employ\u00e9e \u00e0 une telle \u00e9chelle : la mise en valeur de terres incultes. C'est une initiative publique enclench\u00e9e dans l'int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral, qui peut aller jusqu'\u00e0 l'obligation de mise en culture. R\u00e9sultat : des paysans s'installent en agriculture bio sur ces friches agricoles, trop heureux de passer outre la pression fonci\u00e8re qui constitue un frein majeur au d\u00e9veloppement de l'agro\u00e9cologie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELa perte de terres agricoles est massive en Bretagne\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003E\u00ab \u00c0 la cl\u00e9, une trentaine d'emplois cr\u00e9\u00e9s d'ici deux ans sur plus de 120 hectares \u00bb,\u003C\/i\u003E s'enthousiasme le maire, Marcel Le Pennec. De quoi approvisionner en aliments sains la restauration collective (cantines scolaires, Ehpad, h\u00f4pitaux, etc.) de la commune et les agglom\u00e9rations de Quimperl\u00e9 et Lorient. La production devrait aussi permettre de cr\u00e9er le premier march\u00e9 bio de Mo\u00eblan.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn plus de relocaliser l'\u00e9conomie, l'\u00e9lu veut \u003Ci\u003E\u00ab reconstruire la mosa\u00efque paysag\u00e8re d'autrefois \u00bb\u003C\/i\u003E et favoriser le retour de la biodiversit\u00e9 dans sa commune. L'initiative, \u003Ci\u003E\u00ab une premi\u00e8re \u00bb,\u003C\/i\u003E est scrut\u00e9e par le minist\u00e8re de l'Agriculture et les collectivit\u00e9s locales, assure le maire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa d\u00e9marche est \u003Ci\u003E\u00ab reproductible partout \u00bb,\u003C\/i\u003E ajoute Lysiane Jarno, animatrice-coordinatrice de \u003Ca href=\"https:\/\/terredeliens.org\/bretagne.html\"\u003ETerre de liens en Bretagne\u003C\/a\u003E. Pour elle, il est urgent de remettre en culture ce foncier agricole en friche. Car ces terres \u003Ci\u003E\u00ab emp\u00eachent l'autonomie alimentaire fond\u00e9e sur l'agriculture bio, locale et respectueuse des territoires \u00bb\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168069_6f1ad1.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EMarcel Le Pennec, le maire de Mo\u00eblan-sur-Mer.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EL'enfrichement g\u00e9n\u00e8re en effet \u003Ci\u003E\u00ab un foncier inculte au moins autant responsable de la perte de terres agricoles que le ph\u00e9nom\u00e8ne d'artificialisation \u00bb,\u003C\/i\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/reporterre.net\/IMG\/pdf\/i1460.pdf\" target=\"_blank\"\u003Eont conclu deux d\u00e9put\u00e9s dans un rapport de d\u00e9cembre 2018\u003C\/a\u003E. Et cette perte de terres agricoles est massive en Bretagne, \u003Ci\u003E\u00ab premi\u00e8re r\u00e9gion agricole \u00bb\u003C\/i\u003E : une surface \u00e9quivalente au Champ-de-Mars parisien (\u003Cspan id=\"bt3474670\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__3474670_https:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/Champ-de-Mars*(Paris)_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/Champ-de-Mars_(Paris)\"\u003E24,3 hectares\u003C\/a\u003E) est perdue toutes les deux heures, a calcul\u00e9 Terre de liens. L'association \u00e9voque donc un potentiel \u00e9norme. Rien que dans le Finist\u00e8re, \u003Ci\u003E\u00ab le d\u00e9partement estime \u00e0 plus de 60.000 hectares la superficie des friches agricoles sur son territoire \u00bb\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Redonner leur vocation agricole \u00e0 ces parcelles tr\u00e8s fertiles \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour comprendre le projet de Mo\u00eblan, il faut prendre la direction des friches concern\u00e9es, nich\u00e9es au cœur d'un paysage de bocage. Toujours class\u00e9es agricoles dans le cadastre, ces parcelles forment d\u00e9sormais un maquis souvent imp\u00e9n\u00e9trable, compos\u00e9 de ronces, d'arbrisseaux ou de jeunes arbres. Ce sont les seuls vestiges d'une agriculture vivri\u00e8re pas si ancienne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003E\u00ab Pendant un si\u00e8cle, jusque dans les ann\u00e9es 1970, Mo\u00eblan vivait encore de la p\u00eache,\u003C\/i\u003E raconte le maire, ancien biologiste marin. \u003Ci\u003ELes p\u00eacheurs \u00e9taient aussi paysans. \u00bb\u003C\/i\u003E Leurs parcelles, des bandes c\u00f4ti\u00e8res courant jusqu'\u00e0 la mer \u00e9taient fertilis\u00e9es avec des algues ramass\u00e9es sur la plage. La polyculture \u00e9levage \u00e9tait alors de mise sur ces terres tr\u00e8s riches : quelques vaches, cochons et poules c\u00f4toyaient c\u00e9r\u00e9ales et l\u00e9gumes.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168069_5cba70.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELa commune littorale a longtemps v\u00e9cu de la mer.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EMais, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les machines ont commenc\u00e9 \u00e0 remplacer les humains dans les champs. Les petits paysans ont d\u00e9laiss\u00e9 leurs terres. Et les h\u00e9ritages successifs ont multipli\u00e9 le nombre de petites parcelles dispers\u00e9es et poss\u00e9d\u00e9es par plusieurs propri\u00e9taires \u00e0 la fois. \u003Ci\u003E\u00ab Au bout de quelques dizaines d'ann\u00e9es, ces terres morcel\u00e9es n'ont plus int\u00e9ress\u00e9 personne \u00bb,\u003C\/i\u003E assure Marcel Le Pennec.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn 2014, Marcel Le Pennec a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu maire. Voyant la mer se vider et le port de Mo\u00eblan n'abriter plus que quatre bateaux de p\u00eache, il s'est tourn\u00e9 vers la terre. Son but : \u003Ci\u003E\u00ab Redonner leur vocation agricole \u00e0 ces parcelles tr\u00e8s fertiles. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est l\u00e0 qu'Erwan Gourlaouen, conseiller municipal et ing\u00e9nieur agronome, a propos\u00e9 \u003Ci\u003E\u00ab un truc qui n'a jamais \u00e9t\u00e9 fait mais qui existe dans le Code rural \u00bb\u003C\/i\u003E : \u003Ca href=\"https:\/\/www.legifrance.gouv.fr\/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000027573259&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20150322\"\u003Eles articles L125-1 et suivants\u003C\/a\u003E pr\u00e9voient \u003Ci\u003E\u00ab que les friches agricoles ne doivent pas exister \u00bb,\u003C\/i\u003E r\u00e9sume le maire. Qui explique : \u003Ci\u003E\u00ab Quand un terrain agricole contient des friches depuis au moins trois ans, les autorit\u00e9s peuvent demander aux propri\u00e9taires de les mettre en culture eux-m\u00eames ou de les louer \u00e0 des agriculteurs qui le feront. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EUne commission communale pour mener \u00e0 bien le projet\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe maire a pr\u00e9sent\u00e9 son projet aux habitants : agriculture bio, d\u00e9bouch\u00e9s locaux, pr\u00e9servation d'une partie des friches. \u003Ci\u003E\u00ab Dans le cahier de dol\u00e9ances laiss\u00e9 \u00e0 disposition \u00e0 la mairie \u00bb,\u003C\/i\u003E les propri\u00e9taires concern\u00e9s ont pl\u00e9biscit\u00e9 le bio, relate l'\u00e9lu.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est le d\u00e9but d'une aventure de cinq ans. Inform\u00e9 de cette volont\u00e9 de recourir \u00e0 la proc\u00e9dure du Code rural, \u003Ca href=\"https:\/\/www.finistere.fr\/Actualites\/Mise-en-valeur-de-friches-littorales-a-Moelan-sur-Mer\"\u003Ele conseil d\u00e9partemental du Finist\u00e8re a charg\u00e9 une commission d'am\u00e9nagement foncier\u003C\/a\u003E de recenser les zones dans lesquelles il serait d'int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral de remettre en valeur les parcelles incultes (en friche) ou manifestement sous-exploit\u00e9es (sans v\u00e9ritable valorisation agricole).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ER\u00e9sultat : 120,4 hectares correspondant \u00e0 plus de 1.200 parcelles ont \u00e9t\u00e9 choisis. Soit un gros tiers des 350 hectares de terres agricoles inoccup\u00e9es de la commune. Le reste a \u00e9t\u00e9 laiss\u00e9 \u00e0 la nature. Dans la foul\u00e9e, le d\u00e9partement a cr\u00e9\u00e9 une commission communale pour mener \u00e0 bien le projet. Celle-ci consulte les propri\u00e9taires concern\u00e9s, avant de d\u00e9terminer si leur parcelle doit rester en friche ou avoir un usage agricole.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168069_75e2ba.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELes friches agricoles de Mo\u00eblan formant un maquis souvent imp\u00e9n\u00e9trable compos\u00e9 de ronces, de fourr\u00e9s et de quelques jeunes arbres.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EJulien Doineau fait partie des paysans candidats. Il est d\u00e9j\u00e0 propri\u00e9taire d'une petite parcelle de 2.000 m\u003Csup\u003E2\u003C\/sup\u003E, o\u00f9 poussent de succulents \u003Cspan id=\"bt3478080\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__3478080_https:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/physalis_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/physalis\"\u003Ephysalis\u003C\/a\u003E (on a go\u00fbt\u00e9), d'app\u00e9tissantes pommes \u00e0 cidre et autres fruits et l\u00e9gumes. Comme tous \u003Ca href=\"https:\/\/reporterre.net\/La-transition-agricole-viendra-des-neo-paysans\"\u003Eles n\u00e9opaysans\u003C\/a\u003E, Julien Doineau a connu la gal\u00e8re de l'acc\u00e8s au foncier. Il n'a donc pas h\u00e9sit\u00e9 \u00e0 se porter candidat pour mettre en culture des terrains en friche voisins du sien. De quoi porter sa surface cultiv\u00e9e \u00e0 1 ha, un espace qu'il juge suffisant pour vivre de son activit\u00e9. La pr\u00e9fecture a donn\u00e9 son accord, \u003Ci\u003E\u00ab qui vaut bail de location \u00bb,\u003C\/i\u003E pr\u00e9cise-t-il.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Tous les propri\u00e9taires conservent la propri\u00e9t\u00e9 des terres \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESans le fameux article du Code rural, l'installation de ce mara\u00eecher sur les friches aurait \u00e9t\u00e9 impossible : ces terres concernent plus de 30 propri\u00e9taires ; des particuliers, qui, pour certains, esp\u00e8rent bien revendre leur parcelle si proche de la mer \u00e0 prix d'or, pourvu qu'elle devienne un jour constructible.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est l\u00e0 tout l'int\u00e9r\u00eat du projet conduit \u00e0 Mo\u00eblan : les pouvoirs publics (municipalit\u00e9, d\u00e9partement, r\u00e9gion, pr\u00e9fecture) s'unissent pour regrouper de petites parcelles en lots cultivables. Et obligent tous les propri\u00e9taires \u00e0 les mettre en culture eux-m\u00eames ou \u00e0 les louer \u00e0 des paysans.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EJulien Doineau, mara\u00eecher en cours d'installation sur des terres agricoles en friche, se r\u00e9jouit de pouvoir acc\u00e9der au foncier gr\u00e2ce \u00e0 l'initiative de la commune.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ESeulement voil\u00e0, \u003Ci\u003E\u00ab \u00e0 moins d'aller vendre ses carottes \u00e0 50 km de Mo\u00eblan, c'est mieux d'avoir de bonnes relations de voisinage avec les propri\u00e9taires \u00bb,\u003C\/i\u003E juge Julien Doineau. Le mara\u00eecher met donc un point d'honneur \u00e0 dialoguer avec chacun d'eux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe dialogue peut \u00eatre compliqu\u00e9 entre les partisans du projet et ses d\u00e9tracteurs, des opposants tr\u00e8s minoritaires selon le maire et Terre de liens. \u003Ca href=\"https:\/\/www.change.org\/p\/pour-un-projet-humain-local-et-bio-\u00e0-29350-mo\u00eblan-mer\"\u003EP\u00e9tition contre l'initiative municipale\u003C\/a\u003E, recours devant le tribunal administratif, \u003Ca href=\"https:\/\/www.ouest-france.fr\/bretagne\/moelan-sur-mer-29350\/moelan-sur-mer-reconquete-des-friches-littorales-les-plumes-reagissent-6665238\"\u003Econfrontation par articles interpos\u00e9s dans la presse locale\u003C\/a\u003E... Et m\u00eame des \u003Ci\u003E\u00ab menaces \u00bb\u003C\/i\u003E et \u003Ci\u003E\u00ab intimidations \u00bb\u003C\/i\u003E subies par des \u00e9lus au d\u00e9but de l'initiative, ajoutent certains d'entre eux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl y a d'abord eu la col\u00e8re des exploitants historiques de la commune, attach\u00e9s aux pratiques intensives en chimie et r\u00e9clamant les friches pour eux. Puis la grogne est venue des propri\u00e9taires m\u00e9contents. Ceux-ci \u00e9voquent un \u003Ci\u003E\u00ab projet autoritaire \u00bb\u003C\/i\u003E fond\u00e9 sur une \u003Ci\u003E\u00ab loi d'un autre \u00e2ge \u00bb\u003C\/i\u003E. Certains d\u00e9noncent une \u003Ci\u003E\u00ab spoliation \u00bb\u003C\/i\u003E et une atteinte \u00e0 \u003Ci\u003E\u00ab la jouissance de la propri\u00e9t\u00e9 \u00bb\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELa beaut\u00e9 de la c\u00f4te attire de plus en plus de touristes et d'habitants, ce qui pousse les propri\u00e9taires de terrains \u00e0 sp\u00e9culer.\u003C\/b\u003E \u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EReste que \u003Ci\u003E\u00ab tous les propri\u00e9taires conservent la propri\u00e9t\u00e9 des terres \u00bb,\u003C\/i\u003E r\u00e9torque Lysiane Jarno, de Terre de liens. L'association et le \u003Ca href=\"https:\/\/www.agrobio-bretagne.org\/gab-29\"\u003EGroupement des agriculteurs biologiques du Finist\u00e8re\u003C\/a\u003E ont men\u00e9 des ateliers afin, notamment, d'accompagner les propri\u00e9taires pour que le projet corresponde dans la mesure du possible \u00e0 leurs besoins. Le maire admet que la proc\u00e9dure peut \u00eatre per\u00e7ue comme \u003Ci\u003E\u00ab violente \u00bb\u003C\/i\u003E par les propri\u00e9taires. En tout cas, pour l'heure, les opposants n'ont pas pu emp\u00eacher le projet de suivre son cours.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Le projet agricole, qui doit multiplier les milieux vari\u00e9s, sera une force pour rendre sa biodiversit\u00e9 au bocage \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAutre obstacle \u00e0 franchir : le d\u00e9frichement. L'op\u00e9ration a commenc\u00e9 pour Ma\u00ebl Dameron et Fanny Kernen, dont le projet agro\u00e9cologique m\u00eale \u00e9levage de ch\u00e8vres et activit\u00e9 de paysan-boulanger sur une cinquantaine d'hectares. Mais le co\u00fbt (de 40.000 \u00e0 80.000 €) est si \u00e9lev\u00e9 qu'ils craignent de devoir abandonner leur installation \u00e0 Mo\u00eblan, car l'aide financi\u00e8re que les collectivit\u00e9s leur promettaient pour le d\u00e9frichement pourrait se transformer en simple pr\u00eat \u00e0 taux 0.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEt puis, pourquoi d\u00e9fricher ces terres o\u00f9 la nature reprend ses droits depuis belle lurette ? La question a fait d\u00e9bat au sein de \u003Ca href=\"https:\/\/www.bretagne-vivante.org\"\u003El'association Bretagne vivante\u003C\/a\u003E, pionni\u00e8re en mati\u00e8re de protection de la nature. Mais, impliqu\u00e9e tr\u00e8s t\u00f4t, elle a \u00e9t\u00e9 \u00e9cout\u00e9e : de vastes zones (bois\u00e9es ou pr\u00e8s des c\u00f4tes) resteront en friche. En outre, \u003Ci\u003E\u00ab le projet agricole, qui doit multiplier les milieux vari\u00e9s, sera une force pour rendre sa biodiversit\u00e9 au bocage \u00bb,\u003C\/i\u003E opine Jean-Pierre Roullaud, membre de Bretagne vivante.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes autres porteurs de projet participeront eux aussi au renouveau de la nature mo\u00eblanaise. Tout un \u00e9cosyst\u00e8me pourrait bient\u00f4t na\u00eetre dans la commune : de l'arboriculture, des plantes aromatiques et m\u00e9dicinales, des fleurs coup\u00e9es, et m\u00eame \u003Ca href=\"http:\/\/optim-ism.fr\"\u003Eune ferme mara\u00eech\u00e8re d'insertion\u003C\/a\u003E (membre du r\u00e9seau \u003Ca href=\"https:\/\/reporterre.net\/Les-Jardins-de-Cocagne-cultivent-les-hommes-libres\"\u003ELes Jardins de Cocagne\u003C\/a\u003E) pouvant \u00e0 terme employer jusqu'\u00e0 une dizaine de personnes en difficult\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reporterre.net\/Une-commune-bretonne-impose-l-agriculture-bio-et-paysanne-a-400-proprietaires\"\u003Ereporterre.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}