{"168839":{"id":"168839","parent":"0","time":"1581417246","url":"http:\/\/newsnet.fr\/168839","source":"http:\/\/www.wsws.org\/fr\/articles\/2020\/02\/11\/kirk-f11.html","category":"documentaires","title":"Kirk Douglas, acteur am\u00e9ricain (1916-2020)","catalog-images":"11\/\/9\/newsnet_168839_1c75b6.jpg\/newsnet_168839_8857e2.jpg\/newsnet_168839_830307.jpg\/newsnet_168839_2478c9.jpg\/newsnet_168839_8dce53.jpg\/newsnet_168839_1b0a90.jpg\/newsnet_168839_cd570f.jpg\/newsnet_168839_06d170.jpg\/newsnet_168839_261aaf.jpg\/newsnet_168839_8abbf5.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_261aaf.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/kirk-douglas-acteur-americain-1916-2020","admin":"newsnet","views":"413","priority":"3","length":"21613","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003EPar David Walsh\u003Cbr \/\u003E\n11 f\u00e9vrier 2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EKirk Douglas, acteur important du cin\u00e9ma am\u00e9ricain de la fin des ann\u00e9es 1940 au d\u00e9but des ann\u00e9es 1970, est mort de causes naturelles chez lui \u00e0 Beverly Hills, en Californie, le 5 f\u00e9vrier \u00e0 l'\u00e2ge de 103 ans. L'un des principaux acteurs de l'apr\u00e8s-guerre, il a \u00e9galement contribu\u00e9 \u00e0 mettre fin \u00e0 la liste noire anticommuniste en engageant et en ajoutant au g\u00e9n\u00e9rique le sc\u00e9nariste Dalton Trumbo pour le film \u003Ci\u003ESpartacus\u003C\/i\u003E (1960).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas a apport\u00e9 son dynamisme reconnu \u00e0 des dizaines de films, dont beaucoup de qualit\u00e9, parmi lesquels \u003Ci\u003EOut of the Past\u003C\/i\u003E (Jacques Tourneur, 1947), \u003Ci\u003EChampion\u003C\/i\u003E (Mark Robson, 1949), \u003Ci\u003EAce in the Hole\u003C\/i\u003E (Billy Wilder, 1951), \u003Ci\u003EThe Bad and the Beautiful\u003C\/i\u003E (Vincente Minnelli, 1952), \u003Ci\u003EPaths of Glory\u003C\/i\u003E (Stanley Kubrick, 1957), \u003Ci\u003ESpartacus\u003C\/i\u003E (Kubrick, 1960), \u003Ci\u003ETwo Weeks in Another Town\u003C\/i\u003E (Minnelli, 1962) et \u003Ci\u003ESeven Days in May\u003C\/i\u003E (John Frankenheimer, 1964).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_1c75b6.jpg\" \/\u003E Kirk Douglas et Lana Turner dans \u00abThe Bad and the Beautiful\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa carri\u00e8re de l'acteur exprime certaines des forces r\u00e9silientes du cin\u00e9ma am\u00e9ricain \u00e9mergent suite aux purges anticommunistes maccartistes, et des limites impos\u00e9es et accept\u00e9es par Hollywood suite \u00e0 ce qui \u00e9tait essentiellement la criminalisation des id\u00e9es de gauche au d\u00e9but des ann\u00e9es 1950.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas est n\u00e9 Issur Danielovitch en d\u00e9cembre 1916 - quatre mois avant l'entr\u00e9e des \u00c9tats-Unis dans la Premi\u00e8re Guerre mondiale et 11 mois avant la r\u00e9volution men\u00e9e par les bolcheviks en Russie - \u00e0 Amsterdam, New York, une petite ville industrielle de la vall\u00e9e de Mohawk connue pour sa fabrication de tapis.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans son autobiographie, \u003Ci\u003EThe Ragman's Son\u003C\/i\u003E (1988), Douglas a racont\u00e9 son enfance dans le \u00abEast End\u00bb d'Amsterdam, \u00e0 l'oppos\u00e9 du quartier des riches de Market Hill. Lui, ses parents et ses six soeurs vivaient dans une \u00abmaison en bois grise d\u00e9labr\u00e9e, la derni\u00e8re maison au bas d'une rue en pente, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des usines, de la voie ferr\u00e9e et de la rivi\u00e8re Mohawk\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans cette m\u00eame autobiographie, Douglas a \u00e9crit qu'il \u00e9tait \u00abn\u00e9 dans une pauvret\u00e9 abjecte. Mes parents sont venus ici de Russie, des immigrants illettr\u00e9s\u00bb. Les parents de Douglas \u00e9taient des Juifs qui ont \u00e9migr\u00e9, son p\u00e8re en premier, aux \u00c9tats-Unis en 1908-1910 pour \u00e9chapper \u00e0 l'oppression et \u00e0 la mis\u00e8re de la soci\u00e9t\u00e9 tsariste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas d\u00e9crivait son p\u00e8re, Herschel, n\u00e9 vers 1884, comme l'un de ces \u00abpaysans ignorants\u00bb qui, lorsqu'ils \u00e9taient enr\u00f4l\u00e9s dans l'arm\u00e9e, \u00abavaient du foin attach\u00e9 sur une manche et de la paille sur l'autre, afin de pouvoir distinguer leur main droite de leur main gauche\u00bb. Son p\u00e8re \u00e9tait ramasseur de chiffons et brocanteur \u00e0 Amsterdam, travaillant \u00e0 partir d'une charrette \u00e0 chevaux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESa m\u00e8re, n\u00e9e Byrna Sanglel, \u00e9crit Douglas, est \u00abissue d'une famille de fermiers ukrainiens... Elle voulait que tous ses enfants naissent dans cette merveilleuse nouvelle terre, o\u00f9 elle pensait que les rues \u00e9taient litt\u00e9ralement pav\u00e9es d'or\u00bb. En Russie, la m\u00e8re de Douglas avait vu un fr\u00e8re tu\u00e9 dans la rue par un de ces cosaques, \u00abexalt\u00e9 par la vodka\u00bb, qui \u00abconsid\u00e9rait comme un sport de galoper dans le ghetto et de fendre quelques t\u00eates de Juifs\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas a occup\u00e9 divers emplois d\u00e8s son plus jeune \u00e2ge, bien qu'il ait r\u00e9ussi \u00e0 aller \u00e0 l'universit\u00e9, \u00e0 St-Lawrence University, \u00e9galement dans le nord de l'\u00c9tat de New York.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl a d'abord \u00e9t\u00e9 encourag\u00e9 par un professeur de lyc\u00e9e d'Amsterdam \u00e0 poursuivre sa carri\u00e8re d'acteur. Apr\u00e8s avoir obtenu son dipl\u00f4me universitaire, Douglas, comme beaucoup d'autres avant et apr\u00e8s lui, s'est install\u00e9 \u00e0 Greenwich Village \u00e0 New York. Il entre \u00e0 l'American Academy of Dramatic Arts, qui lui offre une bourse d'\u00e9tudes. L'une de ses camarades de classe, qui l'aidera plus tard \u00e0 lancer sa carri\u00e8re cin\u00e9matographique, est l'actrice Lauren Bacall. Apr\u00e8s avoir servi dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale, Douglas retourne \u00e0 New York et commence \u00e0 trouver du travail dans la radio et le th\u00e9\u00e2tre.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas appara\u00eet dans son premier film en 1946, \u003Ci\u003EThe Strange Love of Martha Ivers\u003C\/i\u003E (r\u00e9alis\u00e9 par Lewis Milestone, d'apr\u00e8s un sc\u00e9nario du sc\u00e9nariste de gauche, Robert Rossen). Il commence une carri\u00e8re \u00e0 Hollywood \u00e0 une \u00e9poque int\u00e9ressante, au plus fort de l'\u00e8re du film noir, alors que le cin\u00e9ma am\u00e9ricain est \u00e0 l'un de ses moments les plus r\u00e9alistes et les plus critiques. Comme d'autres de sa g\u00e9n\u00e9ration (dont Burt Lancaster, William Holden et Robert Mitchum), Douglas - \u00e0 30 ans ou presque - apporte d\u00e9j\u00e0 \u00e0 ses premiers r\u00f4les une certaine connaissance de la vie et de ses difficult\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_8857e2.jpg\" \/\u003E Kirk Douglas et Robert Mitchum dans \u00abOut of the Past\u00bb (1947)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s une autre œuvre \u00absombre\u00bb et troublante, \u003Ci\u003EI Walk Alone\u003C\/i\u003E (Byron Haskin, 1948), le premier des sept films dans lesquels il a jou\u00e9 avec Lancaster, Douglas a jou\u00e9 dans le film \u003Ci\u003EOut of the Past\u003C\/i\u003E de Tourneur, bas\u00e9 sur un roman de l'\u00e9crivain am\u00e9ricain de gauche Daniel Mainwaring. Douglas joue le r\u00f4le d'un gangster, Whit Sterling, d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 retrouver son ancienne amante (Jane Greer), qui lui a tir\u00e9 dessus et lui a vol\u00e9 40.000 dollars. Le personnage de Douglas est inhabituellement mena\u00e7ant, mais il est suave et bien articul\u00e9, ses tendances meurtri\u00e8res \u00e9tant cach\u00e9es autant que possible.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa WSWS a comment\u00e9 en 2015 que \u003Ci\u003EOut of the Past\u003C\/i\u003E \u00e9tait une œuvre \u00abmoralement et psychologiquement forte\u00bb. \u00abCompte tenu de son sujet, il y a tr\u00e8s peu de violence manifeste dans le film... Pour sa part, Whit sourit et plaisante, et n'\u00e9l\u00e8ve presque jamais la voix. Il n'a pas \u00e0 le faire, son argent et son pouvoir commandent automatiquement le respect\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003EChampion\u003C\/i\u003E, de Robson, dans lequel Douglas joue le r\u00f4le principal d'un boxeur luttant impitoyablement pour atteindre le sommet, a permis \u00e0 l'acteur de se faire conna\u00eetre. Le personnage de Midge Kelly qu'interpr\u00e8te Douglas trahit sans vergogne ses amis, associ\u00e9s et femmes au cours de cette \u00abhistoire d'un homme qui,\u00bb comme le proclame l'ouverture du film, \u00abpartant de la pauvret\u00e9 la plus sordide, est devenu champion du monde\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Arthur Kennedy, Kirk Douglas et Paul Stewart dans \u00abChampion\u00bb (1949)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003EAce in the Hole\u003C\/i\u003E est l'un des films les plus acerbes de Wilder (et l'un de ses rares \u00e9checs commerciaux), influenc\u00e9, on pourrait le supposer, par le r\u00f4le inf\u00e2me des m\u00e9dias dans la propagation de l'hyst\u00e9rie maccartiste de la fin des ann\u00e9es 1940 et du d\u00e9but des ann\u00e9es 1950, bien qu'il n'aborde la question de la manipulation trompeuse de l'opinion publique qu'au moyen d'une all\u00e9gorie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas, d\u00e9sormais une v\u00e9ritable \u00abstar de cin\u00e9ma\u00bb, incarne un journaliste cynique et malchanceux, Chuck Tatum, qui tombe sur le cas d'un homme pi\u00e9g\u00e9 dans l'effondrement d'une grotte au Nouveau-Mexique. Tatum (\u00abJe suis un assez bon menteur. J'ai beaucoup menti en mon temps\u00bb) fait tout ce qui est en son pouvoir pour manipuler un public cr\u00e9dule, trop d\u00e9sireux de se laisser mener par le bout du nez. Il conspire avec un sh\u00e9rif local corrompu et ambitieux pour faire en sorte que la malheureuse victime ne soit pas secourue imm\u00e9diatement (\u00abSi seulement j'avais une semaine de \u00e7a...\u00bb), afin que l'histoire reste \u00e0 la une des journaux du pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Kirk Douglas dans \u00abAce in the Hole\u00bb (1951)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans \u003Ci\u003EThe Bad and the Beautiful\u003C\/i\u003E, l'un des nombreux films de Douglas r\u00e9alis\u00e9 par Minnelli, l'acteur incarne, une fois de plus, un personnage relativement impitoyable, un producteur hollywoodien non conformiste, Jonathan Shields, \u00abcynique, rus\u00e9 et d\u00e9moniaque\u00bb, selon les termes d'un commentateur, bas\u00e9 sur plusieurs personnages c\u00e9l\u00e8bres d'Hollywood. Le m\u00e9lodrame se d\u00e9roule en flashbacks. Trois personnages, un r\u00e9alisateur, un sc\u00e9nariste et une actrice, r\u00e9unis dans un bureau d'Hollywood, expliquent essentiellement pourquoi ils refusent d'avoir quoi que ce soit \u00e0 voir avec Shields, en se basant sur des exp\u00e9riences pass\u00e9es am\u00e8res.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn th\u00e8me commun \u00e9merge clairement dans plusieurs de ces films, associ\u00e9 \u00e0 la critique g\u00e9n\u00e9rale de l'apr\u00e8s-guerre du \u00abr\u00eave am\u00e9ricain\u00bb et de la poursuite de la r\u00e9ussite \u00ab\u00e0 tout prix\u00bb. (Bien qu'en fait, dans le cas de \u003Ci\u003EThe Bad and the Beautiful\u003C\/i\u003E, le personnage de Douglas sacrifie les autres et lui-m\u00eame dans l'effort, au moins en partie, de lib\u00e9rer \u00able potentiel cr\u00e9atif de son r\u00e9alisateur, de son sc\u00e9nariste et de son actrice principale\u00bb, comme l'observe le critique et historien du cin\u00e9ma Thomas Elsaesser).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Kirk Douglas in \u003Ci\u003EThe Bad and the Beautiful\u003C\/i\u003E (1952)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl convient de noter que Douglas, dont la vie \u00e0 la Horatio Alger, de la mis\u00e8re \u00e0 la richesse, \u00e9tait, selon ses propres termes, si clich\u00e9e \u00abqu'elle en \u00e9tait incroyable\u00bb, a su reconna\u00eetre la nature probl\u00e9matique du cadre dans lequel sa propre vie \u00e9tait souvent pr\u00e9sent\u00e9e comme la preuve des possibilit\u00e9s illimit\u00e9es de l'Am\u00e9rique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'historien du cin\u00e9ma et sp\u00e9cialiste Joseph McBride, dans sa courte biographie de Douglas en 1976, affirme avec \u00e9loquence que \u00able filon vital qui traverse pratiquement tous ses films est une critique fougueuse et angoiss\u00e9e de l'\u00e9thique du succ\u00e8s am\u00e9ricain\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDeux processus semblent agir simultan\u00e9ment, et parfois \u00e0 contre-courant, dans un certain nombre de films de Douglas: d'une part, la capacit\u00e9 (et la d\u00e9termination) ind\u00e9niable de certaines personnes en Am\u00e9rique, y compris issues de l'immigration ou de milieux pauvres, \u00e0 s'\u00e9lever, \u00e9conomiquement et culturellement, en s'appuyant sur la position et les ressources puissantes du capitalisme am\u00e9ricain; d'autre part, le caract\u00e8re discutable et instable du succ\u00e8s obtenu, qui conduit souvent \u00e0 l'angoisse, \u00e0 la culpabilit\u00e9 ou au doute intense du personnage central.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn se souvient du commentaire du r\u00e9alisateur Rainer Fassbinder sur les perspectives du romancier allemand Theodor Fontane (1819-1898): \u00abIl vivait dans une soci\u00e9t\u00e9 dont il reconnaissait les d\u00e9fauts et pouvait d\u00e9crire tr\u00e8s pr\u00e9cis\u00e9ment, mais tout de m\u00eame une soci\u00e9t\u00e9 dont il avait besoin, \u00e0 laquelle il voulait vraiment appartenir. Il rejetait tout le monde et trouvait tout \u00e9tranger et pourtant il a lutt\u00e9 toute sa vie pour \u00eatre reconnu au sein de cette soci\u00e9t\u00e9\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans une interview de 1960, cit\u00e9e par McBride, Douglas commentait: \u00abToute notre vie, on r\u00eave de vouloir jouer, d'incarner des r\u00f4les. Puis, si on y parvient, on devient une grande entreprise. Une multitude de choses qu'on n'a jamais demand\u00e9es nous arrivent. Tout d'un coup, on est ballot\u00e9 de toutes parts et on a de la chance si on a les bons conseils\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBien s\u00fbr, il est assez facile d'affirmer que tout cela s'est d\u00e9roul\u00e9 dans le cadre de l'acceptation g\u00e9n\u00e9rale par l'acteur et le lib\u00e9ralisme hollywoodien de la \u00abd\u00e9mocratie am\u00e9ricaine\u00bb, au service de laquelle Douglas s'est souvent illustr\u00e9 officiellement, notamment lors des tourn\u00e9es du d\u00e9partement d'\u00c9tat et d'autres op\u00e9rations politiques. (Lancaster, qui a travaill\u00e9 avec des r\u00e9alisateurs europ\u00e9ens tels que Luchino Visconti [\u003Ci\u003EThe Leopard\u003C\/i\u003E, \u003Ci\u003EConversation Piece\u003C\/i\u003E] et Bernardo Bertolucci [\u003Ci\u003E1900\u003C\/i\u003E] dans les ann\u00e9es 1960 et 1970, et qui est \u00e9galement apparu dans des œuvres oppositionnelles comme \u003Ci\u003EExecutive Action\u003C\/i\u003E de David Miller-Dalton Trumbo, \u003Ci\u003ELast Gleaming\u003C\/i\u003E de Robert Aldrich et \u003Ci\u003EGo Tell the Spartans\u003C\/i\u003E de Ted Post, a adopt\u00e9 une ligne de conduite un peu plus ouvertement anti-establishment).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMais l\u00e0 aussi, il faut distinguer l'artiste de l'acteur-public, avec sa carri\u00e8re, ses succ\u00e8s financiers, ses conqu\u00eates sexuelles sans fin et tout le reste. Douglas a eu l'honn\u00eatet\u00e9, en tant qu'artiste, de peindre et de laisser derri\u00e8re lui des images peu flatteuses de la soci\u00e9t\u00e9 am\u00e9ricaine par ses interpr\u00e9tations et la v\u00e9rit\u00e9, en particulier, de ses \u00e9motions et de son \u00abangoisse\u00bb, quelle que soit la fonction qu'il ait pu exercer en tant que l'un de ses fid\u00e8les porte-parole pendant la guerre froide.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes contradictions objectives qu'implique la r\u00e9alisation d'un travail artistique s\u00e9rieux dans des conditions o\u00f9 des pans entiers de la vie sociale \u00e9taient rendus inaccessibles par l'anticommunisme et l'autocensure de l'industrie cin\u00e9matographique trouvent peut-\u00eatre une expression particuli\u00e8re dans la qualit\u00e9 parfois excessive des performances de Douglas (dans \u003Ci\u003ELust for Life\u003C\/i\u003E [1956] de Minnelli par exemple), comme s'il fallait en faire trop avec si peu. Le critique Manny Farber, qui a fait la critique de \u003Ci\u003EDetective Story\u003C\/i\u003E, a fait r\u00e9f\u00e9rence au \u00abstyle de jeu de chien enrag\u00e9\u00bb de Douglas et son \u00abesprit de gymnaste\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_1b0a90.jpg\" \/\u003E Kirk Douglas dans \u00abLonely Are the Brave\u00bb (1962)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans son livre de 1976, McBride a not\u00e9 que pour certains segments du public cin\u00e9matographique, Douglas \u00e9tait \u00absynonyme des personnages \u00e0 la m\u00e2choire en saillie, \u00e0 la voix stridente et infatigablement pugnace qu'il joue habituellement \u00e0 l'\u00e9cran\u00bb, des personnages dont les \u00abgesticulations\u00bb et les \u00abdivagations\u00bb (selon l'expression de Farber) pouvaient \u00eatre \u00e0 la fois irritantes et g\u00eanantes. Dans le meilleur des cas, cependant, son \u00ab\u00e9nergie et son intensit\u00e9 ph\u00e9nom\u00e9nales\u00bb (McBride) ont donn\u00e9 vie \u00e0 des conditions et des dilemmes contradictoires et d\u00e9rangeants.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDouglas a eu la chance de travailler avec de nombreux r\u00e9alisateurs de studio parmi les plus s\u00e9rieux dans les ann\u00e9es 1940, 1950 et 1960, en plus de ceux d\u00e9j\u00e0 mentionn\u00e9s, dont John M. Stahl (\u003Ci\u003EThe Walls of Jericho\u003C\/i\u003E, 1948), Joseph L. Mankiewicz (\u003Ci\u003EA Letter to Three Wives\u003C\/i\u003E, 1949), Michael Curtiz (\u003Ci\u003EYoung Man with a Horn\u003C\/i\u003E, 1950), Raoul Walsh (\u003Ci\u003EAlong the Great Divide\u003C\/i\u003E, 1951), William Wyler (\u003Ci\u003EDetective Story\u003C\/i\u003E, 1951), Howard Hawks (\u003Ci\u003EThe Big Sky\u003C\/i\u003E, 1952), Richard Fleischer (\u003Ci\u003E20.000 lieues sous les mers\u003C\/i\u003E, 1954, et \u003Ci\u003EThe Vikings\u003C\/i\u003E, 1958), Henry Hathaway (\u003Ci\u003EThe Racers\u003C\/i\u003E, 1955), King Vidor (\u003Ci\u003EMan Without a Star\u003C\/i\u003E, 1955), Andr\u00e9 de Toth (\u003Ci\u003EThe Indian Fighter\u003C\/i\u003E, 1955), Robert Aldrich (\u003Ci\u003EThe Last Sunset\u003C\/i\u003E, 1961), Otto Preminger (\u003Ci\u003EIn Harm's Way\u003C\/i\u003E) et Anthony Mann (\u003Ci\u003EThe Heroes of Telemark\u003C\/i\u003E, 1965)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes ann\u00e9es les plus marquantes de Douglas s'\u00e9tendent de 1957 \u00e0 1963, o\u00f9 il fait partie des 25 vedettes de cin\u00e9ma les plus populaires chaque ann\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003EPaths of Glory\u003C\/i\u003E, qui se d\u00e9roule pendant le massacre de la Premi\u00e8re Guerre mondiale, est l'une des œuvres les plus importantes de Douglas. Il y incarne un officier fran\u00e7ais, le colonel Dax, oblig\u00e9 de mener une mission suicide contre les lignes allemandes planifi\u00e9e par l'\u00e9tat-major fran\u00e7ais, qui sait qu'elle ne peut aboutir. La hi\u00e9rarchie militaire est tout \u00e0 fait pr\u00eate \u00e0 voir le massacre de ses propres hommes. Apr\u00e8s qu'une unit\u00e9 ait refus\u00e9 d'avancer sur la voie du feu meurtrier allemand, le g\u00e9n\u00e9ral Mireau (George Macready), pour d\u00e9tourner l'attention de son propre r\u00f4le dans le fiasco, d\u00e9cide de faire passer en cour martiale 100 hommes pour l\u00e2chet\u00e9. Ce seront finalement trois hommes qui \u00e9coperont.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_cd570f.jpg\" \/\u003E \u003Ci\u003EPaths of Glory\u003C\/i\u003E (1957)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDax, avocat dans la vie civile, d\u00e9fend les trois soldats dans une proc\u00e9dure qui est une farce d'un point de vue juridique. La condamnation est pr\u00e9d\u00e9termin\u00e9e. Dans son r\u00e9sum\u00e9, Dax dit au tribunal: \u00abL'accusation n'a pr\u00e9sent\u00e9 aucun t\u00e9moin. Il n'y a jamais eu d'acte d'accusation \u00e9crit contre les accus\u00e9s. Et enfin, je proteste contre le fait qu'aucune st\u00e9nographie de ce proc\u00e8s n'a \u00e9t\u00e9 conserv\u00e9e. L'attaque d'hier matin n'a pas entach\u00e9 l'honneur de la France... et n'a certainement pas fait la honte des combattants de cette nation. Mais cette cour martiale est une telle souillure et une telle honte. Les accusations port\u00e9es contre ces hommes sont une moquerie de la justice humaine. Messieurs de la cour, d\u00e9clarer ces hommes coupables serait un crime, qui vous hantera tous jusqu'\u00e0 votre mort.\u00bb Mais c'est pr\u00e9cis\u00e9ment ce que fait le tribunal, et trois hommes sont ex\u00e9cut\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans l'une des derni\u00e8res sc\u00e8nes, le g\u00e9n\u00e9ral Broulard (Adolphe Menjou), membre de l'\u00e9tat-major, informe Mireau qu'il sera le bouc \u00e9missaire de toute l'affaire et offre ensuite le commandement de Mireau \u00e0 Dax. Dax-Douglas r\u00e9pond: \u00abMonsieur, voulez-vous que je vous sugg\u00e8re ce que vous pouvez faire de cette promotion?\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELorsque Broulard exige des excuses, Dax r\u00e9pond avec fureur, dans l'une des meilleures sc\u00e8nes de Douglas: \u00abJe m'excuse de ne pas avoir \u00e9t\u00e9 tout \u00e0 fait honn\u00eate avec vous. Je m'excuse de ne pas avoir r\u00e9v\u00e9l\u00e9 mes v\u00e9ritables sentiments. Je m'excuse de ne pas vous avoir dit plus t\u00f4t que vous \u00eates un vieil homme d\u00e9g\u00e9n\u00e9r\u00e9 et sadique. Et vous pouvez aller en enfer avant que je ne vous pr\u00e9sente mes excuses maintenant ou \u00e0 jamais!\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168839_06d170.jpg\" \/\u003E Kirk Douglas and Woody Strode dans \u00abSpartacus\u00bb (1960)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EStanley Kubrick (apr\u00e8s le licenciement d'Anthony Mann 10 jours apr\u00e8s le d\u00e9but du film) a r\u00e9alis\u00e9 \u003Ci\u003ESpartacus\u003C\/i\u003E, l'histoire \u00e9pique de la r\u00e9volte des esclaves dans la Rome antique, au premier si\u00e8cle avant J\u00e9sus-Christ. Le film a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9 par la soci\u00e9t\u00e9 de Douglas, Byrna Productions, qui porte le nom de sa m\u00e8re. Le sc\u00e9nario, comme indiqu\u00e9, a \u00e9t\u00e9 \u00e9crit par Dalton Trumbo, figurant sur la liste noire, adapt\u00e9 du roman de 1951 de l'auteur de gauche Howard Fast, commenc\u00e9 en prison o\u00f9 Fast purgeait une peine de trois mois pour avoir refus\u00e9 de fournir des noms au Comit\u00e9 des activit\u00e9s antiam\u00e9ricaines de la Chambre des repr\u00e9sentants.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl y a des s\u00e9quences intrigantes et puissantes dans \u003Ci\u003ESpartacus\u003C\/i\u003E. Pour les cr\u00e9ateurs, la r\u00e9volte des esclaves dans le monde antique a clairement des parall\u00e8les avec la r\u00e9volte des opprim\u00e9s dans les temps modernes, y compris le mouvement des droits civiques en cours. Selon McBride, Douglas a soulign\u00e9 que son personnage principal \u00ab\u00e9tait un m\u00e9lange complexe de l'animal et du spirituel, commen\u00e7ant comme un sous-homme brutal et brutalis\u00e9 pour finalement trouver une conscience et devenir une figure de l\u00e9gende h\u00e9ro\u00efque\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Kirk Douglas dans \u00abSpartacus\u00bb (1960)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans une sc\u00e8ne c\u00e9l\u00e8bre, apr\u00e8s la d\u00e9faite de la r\u00e9volte des esclaves, les officiels romains tentent de localiser le chef des rebelles en promettant aux survivants qu'ils \u00e9viteront \u00abla terrible punition de la crucifixion \u00e0 la seule condition que vous identifiez le corps ou la personne vivante de l'esclave appel\u00e9 Spartacus\u00bb. Dans une sc\u00e8ne d\u00e9sormais c\u00e9l\u00e8bre, chacun des survivants s'\u00e9crie: \u00abJe suis Spartacus!\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003ETwo Weeks in Another Town\u003C\/i\u003E, bas\u00e9 sur un roman d'Irwin Shaw, est un examen plus approfondi de l'industrie cin\u00e9matographique r\u00e9alis\u00e9 par Vincente Minnelli. Douglas est une ancienne vedette, Jack Andrus, frapp\u00e9 d'alcoolisme, qui se rend \u00e0 Rome pour jouer un petit r\u00f4le dans un film qui sera r\u00e9alis\u00e9 par son ancien mentor, Kruger (Edward G. Robinson), et qui met en sc\u00e8ne une jeune vedette du cin\u00e9ma (jou\u00e9e par George Hamilton). \u00c0 la fin, apr\u00e8s que Kruger ait subi une crise cardiaque d\u00e9bilitante, Andrus prend en charge la r\u00e9alisation du film et le termine avec succ\u00e8s. Au lieu de la gratitude, il est confront\u00e9 \u00e0 la jalousie et \u00e0 l'accusation qu'il a tent\u00e9 de miner Kruger. Une atmosph\u00e8re d'amertume et de d\u00e9sillusion impr\u00e8gne les \u00e9v\u00e9nements quasi d\u00e9cadents qui se d\u00e9roulent.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans \u003Ci\u003ESeven days in May\u003C\/i\u003E, fix\u00e9 dans le futur, en 1974, un g\u00e9n\u00e9ral de l'arm\u00e9e de l'air malhonn\u00eate d\u00e9cide d'organiser un coup d'\u00c9tat en opposition \u00e0 la signature par le pr\u00e9sident am\u00e9ricain d'un trait\u00e9 de d\u00e9sarmement avec l'Union sovi\u00e9tique. Lancaster incarne le g\u00e9n\u00e9ral semi-fasciste James Mattoon Scott et Douglas, un colonel des Marines \u00abJiggs\u00bb Casey, tandis que Fredric March joue le r\u00f4le du pr\u00e9sident plut\u00f4t inapte Jordan Lyman.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Kirk Douglas et Burt Lancaster dans \u00abSeven days in May\u00bb (1964)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe roman \u00e0 succ\u00e8s de Charles W. Bailey II et Fletcher Knebel a \u00e9t\u00e9 inspir\u00e9 par les activit\u00e9s du g\u00e9n\u00e9ral Edwin Walker, une figure fasciste qui a d\u00e9missionn\u00e9 en 1961 apr\u00e8s qu'il ait \u00e9t\u00e9 r\u00e9v\u00e9l\u00e9 qu'il endoctrinait les troupes sous son commandement avec ses opinions politiques d'extr\u00eame droite et avait d\u00e9crit l'ancien pr\u00e9sident Harry Truman, l'ancien secr\u00e9taire d'\u00c9tat Dean Acheson et l'ancienne premi\u00e8re dame Eleanor Roosevelt comme des sympathisants communistes. Bailey et Knebel ont \u00e9galement interview\u00e9 un autre r\u00e9actionnaire extr\u00eame du haut commandement militaire am\u00e9ricain, le g\u00e9n\u00e9ral Curtis LeMay, l'une des inspirations des personnages du \u003Ci\u003EDr. Strangelove\u003C\/i\u003E de Kubrick (1964).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le film de Frankenheimer, Casey apprend que Scott et le reste de l'\u00e9tat-major interarm\u00e9es pr\u00e9voient de mettre en sc\u00e8ne une prise de contr\u00f4le militaire du gouvernement am\u00e9ricain, en destituant Lyman et son cabinet. Selon ce plan, une unit\u00e9 secr\u00e8te prendra le contr\u00f4le des r\u00e9seaux de radio, de t\u00e9l\u00e9phone et de t\u00e9l\u00e9vision du pays. Lyman et Casey s'efforcent de contrecarrer les plans de Scott, sans toutefois r\u00e9v\u00e9ler leur existence au public am\u00e9ricain. Le film comporte de nombreux aspects effrayants et visionnaires, et met en \u00e9vidence la croissance canc\u00e9reuse et sinistre du \u00abcomplexe militaro-industriel\u00bb au d\u00e9but des ann\u00e9es 1960 et la fragilit\u00e9 de la d\u00e9mocratie am\u00e9ricaine au plus fort de la prosp\u00e9rit\u00e9 d'apr\u00e8s-guerre. Et que reste-t-il de cette d\u00e9mocratie six d\u00e9cennies plus tard?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa confrontation finale entre Lancaster-Scott et Douglas-Casey se d\u00e9roule ainsi, o\u00f9 Scott lance:\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- Vous \u00eates un propagateur, colonel. Vous vendez des informations. Connaissez-vous suffisamment votre Bible pour savoir qui \u00e9tait Judas?... Je vous ai pos\u00e9 une question.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- \u00cates-vous en train de m'ordonner de r\u00e9pondre, monsieur ?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- Oui.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- Oui, je sais qui \u00e9tait Judas. C'\u00e9tait un homme pour qui je travaillais et que j'admirais... jusqu'\u00e0 ce qu'il d\u00e9shonore les quatre \u00e9toiles de son uniforme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBon nombre des films de Douglas vont durer. Il avait l'\u00e9nergie, l'intelligence et le talent n\u00e9cessaires pour \u00e9clairer la vie am\u00e9ricaine d'une mani\u00e8re qui encourage la critique et la pens\u00e9e ind\u00e9pendante.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E(Article paru en anglais le 10 f\u00e9vrier 2020)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.wsws.org\/fr\/articles\/2020\/02\/11\/kirk-f11.html\"\u003Ewsws.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}