Article 24
Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.
Droits de l'Homme de 1948
{"168840":{"id":"168840","parent":"0","time":"1581417562","url":"http:\/\/newsnet.fr\/168840","source":"http:\/\/www.wsws.org\/fr\/articles\/2020\/02\/11\/smoe-f11.html","category":"Monde","title":"Unifor f\u00e9licite le premier ministre de la Saskatchewan alors que celui-ci exige une intervention polici\u00e8re contre les travailleurs de la raffinerie en lock-out","catalog-images":"3\/\/1\/newsnet_168840_f45d92.png","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168840_f45d92.png","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/unifor-felicite-le-premier-ministre-de-la-saskatchewan-alors-que-celui-ci-exige-une-intervention-policiere-contre-les-travailleurs-de-la-raffinerie-en-lock-out","admin":"newsnet","views":"332","priority":"2","length":"9952","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003EPar Carl Bronski\u003Cbr \/\u003E\n11 f\u00e9vrier 2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a amplifi\u00e9 le soutien ind\u00e9fectible de son gouvernement \u00e0 l'op\u00e9ration de briseurs de gr\u00e8ve que la Federated Cooperatives Ltd. (FCL) a organis\u00e9e - avec le soutien total de la police et des tribunaux - au cours des neuf derni\u00e8res semaines contre 750 travailleurs en lock-out de sa raffinerie de p\u00e9trole de Regina.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans un discours prononc\u00e9 le 3 f\u00e9vrier devant des hommes d'affaires de l'Association des municipalit\u00e9s urbaines, Moe a critiqu\u00e9 les travailleurs mis en lock-out pour \u00abviolation flagrante de la loi\u00bb et a d\u00e9clar\u00e9 que la police devait \u00eatre pr\u00eate \u00e0 agir, c'est-\u00e0-dire \u00e0 intervenir violemment, pour que l'op\u00e9ration de briseurs de gr\u00e8ve de la FCL puisse continuer sans entrave.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E Piquet de gr\u00e8ve \u00e0 la raffinerie Co-op Refinery Complex de FCL, o\u00f9 750 travailleurs sont en lock-out depuis le 5 d\u00e9cembre\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn r\u00e9ponse aux demandes d'Unifor d'\u00abintervenir\u00bb dans le conflit, Moe a d\u00e9clar\u00e9 qu'il \u00e9tait pr\u00eat \u00e0 nommer un \u00abm\u00e9diateur sp\u00e9cial\u00bb, mais seulement si le syndicat \u00abcesse imm\u00e9diatement toute activit\u00e9 ill\u00e9gale\u00bb. \u00abCela inclut\u00bb, a-t-il poursuivi, \u00abd\u00e9manteler les barricades ill\u00e9gales qui sont \u00e9rig\u00e9es \u00e0 la raffinerie.\u00bb Moe faisait r\u00e9f\u00e9rence au blocus qu'Unifor maintient \u00e0 la raffinerie Co-op Refinery Complex (CRC) de FCL depuis le 20 janvier.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe premier ministre de droite de la Saskatchewan aurait difficilement pu exprimer plus clairement son soutien \u00e0 la tr\u00e8s rentable FCL, \u00e0 ses demandes de concessions radicales et \u00e0 son op\u00e9ration de briseurs de gr\u00e8ve. Que le syndicat accepte ou non sa condition de nommer un m\u00e9diateur sp\u00e9cial, l'\u00c9tat, a-t-il promis, veillerait \u00e0 ce que les travailleurs en lock-out ne puissent pas entraver les activit\u00e9s de FCL.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abSi l'offre du gouvernement est rejet\u00e9e\u00bb, a affirm\u00e9 Moe, \u00abje m'attends \u00e0 ce que le service de police de Regina fasse respecter la loi, qu'il fasse appliquer l'ordonnance du tribunal et qu'il enl\u00e8ve les barricades \u00e0 la raffinerie.\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes d\u00e9clarations du premier ministre sont une condamnation de la politique d'Unifor et du Nouveau Parti d\u00e9mocratique. Ils ont publiquement plaid\u00e9 pour que Moe \u00abse r\u00e9veille\u00bb et \u00abintervienne\u00bb dans le conflit. En v\u00e9rit\u00e9, le gouvernement de Moe joue un r\u00f4le central dans le lock-out depuis le d\u00e9but. Il a donn\u00e9 son feu vert \u00e0 l'op\u00e9ration de briseurs de gr\u00e8ve de FCL, annon\u00e7ant en novembre qu'il n'avait aucune objection aux \u00abplans d'urgence\u00bb de la soci\u00e9t\u00e9 et qu'il n'interviendrait que si des actions des travailleurs mena\u00e7aient la production de la raffinerie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa direction de FCL, pour sa part, a explicitement f\u00e9licit\u00e9 Moe pour son implication dans le lock-out. R\u00e9v\u00e9lant peut-\u00eatre plus qu'il en avait l'intention, le vice-pr\u00e9sident directeur de la soci\u00e9t\u00e9, Vic Huard, a d\u00e9clar\u00e9 que FCL avait eu plusieurs \u00abbonnes conversations\u00bb avec le gouvernement provincial au sujet de sa strat\u00e9gie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'entreprise a \u00e9galement re\u00e7u le soutien de la police et des tribunaux capitalistes. Ces derniers ont \u00e9mis une s\u00e9rie d'injonctions draconiennes interdisant aux travailleurs mis en lock-out d'interrompre la circulation dans l'usine, et ont inflig\u00e9 \u00e0 Unifor une amende de 100.000 dollars pour outrage au tribunal pour avoir viol\u00e9 leurs ordonnances pro-entreprise.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa police a fait passer des briseurs de gr\u00e8ve et des camions-citernes \u00e0 travers les piquets des travailleurs en lock-out. Le 20 janvier, la police a r\u00e9agi \u00e0 l'\u00e9rection du blocus par les repr\u00e9sentants d'Unifor, dont beaucoup sont venus de l'ext\u00e9rieur de la province, par une violente attaque contre les travailleurs, arr\u00eatant 14 personnes et en envoyant une autre \u00e0 l'h\u00f4pital.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne nouvelle r\u00e9pression polici\u00e8re violente pourrait survenir d\u00e8s aujourd'hui [6 f\u00e9vrier], surtout si les tribunaux, agissant \u00e0 la demande de FCL et conform\u00e9ment aux souhaits de Moe, \u00e9largissent l'application de leurs pr\u00e9c\u00e9dentes injonctions en faveur de l'entreprise et d\u00e9clarent explicitement ill\u00e9gale la barricade d'Unifor.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe syndicat a fait valoir que l'injonction actuellement en vigueur ne s'applique qu'aux membres en lock-out de la section locale 594 d'Unifor, et que la barricade a \u00e9t\u00e9 \u00e9rig\u00e9e et est tenue par des membres d'Unifor qui ne sont pas employ\u00e9s \u00e0 la raffinerie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa tirade anti-travailleuse de Moe a d\u00e9j\u00e0 enhardi la police dans ses attaques contre les travailleurs en lock-out et leurs partisans. Mardi, les policiers ont commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9mettre des contraventions aux v\u00e9hicules des piqueteurs gar\u00e9s pr\u00e8s des installations de FCL, faisant payer 75 dollars \u00e0 chaque travailleur. Puis, vers 1h mercredi matin, la police a arr\u00eat\u00e9 quatre membres de la section locale 594 d'Unifor qui faisaient du piquetage pacifique, selon un rapport du syndicat.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESuite au discours de Moe le 3 f\u00e9vrier, le service de police de Regina (RPS) a publi\u00e9 une d\u00e9claration soigneusement r\u00e9dig\u00e9e dans laquelle il note que la police doit rester \u00abind\u00e9pendante des \u00e9lus\u00bb et demande instamment que le litige sur la barricade de l'Unifor soit r\u00e9solu par l'utilisation de \u00abrecours civils\u00bb: c'est-\u00e0-dire par les tribunaux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est clair que la police craignait que si elle \u00e9tait per\u00e7ue comme agissant sur les ordres de Moe et avant que les tribunaux n'aient explicitement ordonn\u00e9 la lev\u00e9e du blocus, elle pourrait rencontrer une forte r\u00e9sistance et que la violence polici\u00e8re gratuite pourrait se retourner contre elle en ralliant un soutien suppl\u00e9mentaire aux travailleurs de la raffinerie en lock-out.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EToutefois, la d\u00e9claration du RPS a \u00e9galement pr\u00e9cis\u00e9 qu'une fois qu'il aura re\u00e7u une directive claire des tribunaux, il agira contre les travailleurs. Il a d\u00e9clar\u00e9 que l'audience d'aujourd'hui sur l'outrage au tribunal \u00e9tait le \u00abm\u00e9canisme appropri\u00e9 pour mettre fin au blocus.\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour sa part, le syndicat Unifor a insist\u00e9 sur le fait qu'il ne faisait rien d'ill\u00e9gal et qu'il se conformera \u00e0 toutes les d\u00e9cisions des tribunaux, comme il l'a fait par le pass\u00e9, notamment en donnant instruction aux travailleurs de la raffinerie en lock-out de respecter l'injonction leur interdisant d'entraver la circulation \u00e0 l'entr\u00e9e et \u00e0 la sortie de l'installation.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'am\u00e8re r\u00e9alit\u00e9 \u00e0 laquelle doivent faire face les travailleurs de la FCL\/CRC et leurs partisans est que la barricade d'Unifor a toujours \u00e9t\u00e9 une manœuvre visant \u00e0 parvenir \u00e0 un r\u00e8glement largement, sinon totalement, selon les conditions de l'entreprise, et que s'ils veulent l'emporter, ils doivent mener une action ind\u00e9pendante pour mobiliser le pouvoir industriel et politique de la classe ouvri\u00e8re.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe lendemain du d\u00e9but du blocus, le pr\u00e9sident national d'Unifor, Jerry Dias, a inform\u00e9 la direction de FCL que le syndicat abandonnait son opposition aux modifications du r\u00e9gime de retraite \u00e0 prestations d\u00e9finies des travailleurs. Deux jours plus tard, Dias a d\u00e9clar\u00e9 publiquement que le syndicat avait \u00abradicalement modifi\u00e9\u00bb sa position de n\u00e9gociation.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EFin janvier, le syndicat s'est inclin\u00e9 devant les demandes de l'entreprise de lever le blocus qui durait alors depuis 11 jours qui conditionnait le retour de FCL \u00e0 la table des n\u00e9gociations.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors que l'entreprise \u00e9tait \u00e9vasive et causait des retards pendant les discussions, les responsables de la raffinerie ont profit\u00e9 de la lev\u00e9e du blocus pour faire passer plusieurs gros camions transportant de la nourriture et d'autres fournitures afin de r\u00e9approvisionner le camp des briseurs de gr\u00e8ve qui s'\u00e9tend \u00e0 l'int\u00e9rieur de l'installation, et ont align\u00e9 un flux constant de camions-citernes pour faire sortir le combustible trait\u00e9 de l'usine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s que FCL eut torpill\u00e9 les pourparlers le 31 janvier, l'aide-ex\u00e9cutif de Dias, Scott Doherty, a admis que les syndicats avaient offert \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 des concessions massives, qui auraient augment\u00e9 son bilan net de 20 millions de dollars par an. Cela comprenait l'engagement que les travailleurs paieraient 6 % en cotisations au r\u00e9gime de retraite.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le sillage de cette d\u00e9b\u00e2cle, Unifor a intensifi\u00e9 ses appels au premier ministre de la Saskatchewan pour qu'il \u00abse r\u00e9veille\u00bb et \u00abintervienne\u00bb, ignorant que Moe et son gouvernement ont travaill\u00e9 main dans la main avec FCL tout au long du conflit. Plus pr\u00e9cis\u00e9ment, il a demand\u00e9 \u00e0 Moe d'imposer un \u00abarbitrage contraignant\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESoulignant la d\u00e9termination d'Unifor \u00e0 mettre fin \u00e0 la lutte anti-concessions des travailleurs de la raffinerie, Doherty a fait l'\u00e9loge du premier ministre suite \u00e0 ses commentaires provocateurs et profond\u00e9ment anti-travailleurs lundi dernier.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abNous avons demand\u00e9 au premier ministre de s'interposer\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Doherty, \u00abet nous nous r\u00e9jouissons qu'il se soit finalement r\u00e9veill\u00e9 et ait d\u00e9cid\u00e9 qu'il voulait faire quelque chose pour ce conflit.\u00bb Le chef du NPD en Saskatchewan, Ryan Meili, est all\u00e9 encore plus loin, en qualifiant l'offre de Moe d'un m\u00e9diateur sp\u00e9cial de \u00abbonne d\u00e9cision.\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes travailleurs de la raffinerie d\u00e9fient courageusement un employeur brutal qui b\u00e9n\u00e9ficie du soutien des tribunaux, de la police et du gouvernement de la Saskatchewan. Leur d\u00e9fi militant gagne des appuis chaque fois que les travailleurs au Canada ou \u00e0 l'\u00e9tranger en sont inform\u00e9s, car l'exp\u00e9rience des travailleurs qui font face aux demandes de concessions de l'employeur et, lorsqu'ils r\u00e9sistent, \u00e0 la r\u00e9pression de l'\u00c9tat est universelle.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMais pour que ce soutien soit mobilis\u00e9, les travailleurs de la raffinerie doivent saisir la conduite de leur lutte des mains d'Unifor en cr\u00e9ant un comit\u00e9 d'action, ind\u00e9pendant de l'appareil corporatiste et procapitaliste d'Unifor et en opposition \u00e0 lui. Ce comit\u00e9 doit appeler les membres d'Unifor dans les soci\u00e9t\u00e9s d'\u00c9tat de la Saskatchewan, ainsi que les travailleurs de l'\u00e9nergie, du secteur public, de l'\u00e9ducation et de la sant\u00e9 de tout le pays, qui sont tous confront\u00e9s \u00e0 des attaques similaires contre leurs pensions, leurs salaires et leurs avantages sociaux, \u00e0 se joindre aux travailleurs en lock-out pour lutter contre le gouvernement de droite de Moe.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E(Article paru en anglais le 6 f\u00e9vrier 2020)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.wsws.org\/fr\/articles\/2020\/02\/11\/smoe-f11.html\"\u003Ewsws.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"child_arts":[{"title":"\u00c0 la demande du gouvernement provincial de Moe, la police attaque les travailleurs d'une raffinerie en lock-out en Saskatchewan","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:168841,json:1"}]}}}