{"168916":{"id":"168916","parent":"0","time":"1581518358","url":"http:\/\/newsnet.fr\/168916","source":"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=28066","category":"Histoire","title":"Colombie : Centenaire de la \u00ab gr\u00e8ve des demoiselles \u00bb","catalog-images":"8\/\/6\/newsnet_168916_bbd77e.jpg\/newsnet_168916_c72eb3.jpg\/newsnet_168916_dcb8ca.jpg\/newsnet_168916_5db683.jpg\/newsnet_168916_9055c4.jpg\/newsnet_168916_37df43.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168916_37df43.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/colombie-centenaire-de-la-greve-des-demoiselles","admin":"newsnet","views":"290","priority":"2","length":"6498","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/biographie.asp?ref_aut=3701&lg_pp=fr\"\u003EReinaldo Spitaletta\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe mod\u00e8le entrepreneurial dit antioquien [\u003Ci\u003Ede la province d'Antioquia, capitale Medell\u00edn, Nd\u003C\/i\u003ET] s'\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 \u00e9tabli d\u00e8s l'aube du XX\u00e8me si\u00e8cle. Complexe, il reposait sur alliance du patronat avec l'\u00c9glise catholique., Les \u00e9lites exer\u00e7aient une surveillance et un contr\u00f4le stricts sur les travailleurs avec des m\u00e9canismes divers qui allaient de la cat\u00e9ch\u00e8se, des patronages, des messes dans les champs... \u00e0 la conservation de la vertu (consistant en l'ob\u00e9issance). Il y avait des di\u00e8tes et des censures. Le catholicisme - avec l'approbation des nouveaux industriels de Medell\u00edn - avait d\u00e9cr\u00e9t\u00e9 ce qu'un travailleur pouvait lire, voir ou penser, \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 le cin\u00e9ma \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 une option o\u00f9, malgr\u00e9 tout, tout le monde \u00e9tait \u00e9gal devant le spectacle.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes travailleuses de Bello en gr\u00e8ve. Benjam\u00edn de la Calle. Biblioth\u00e8que publique pilote de Medell\u00edn\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168916_c72eb3.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBetsab\u00e9 Espinal (1896-1932), pionni\u00e8re de la lutte des femmes pour les droits des travailleurses\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes nouvelles usines textiles (la premi\u00e8re \u00e0 s'\u00eatre \u00e9tablie dans la vall\u00e9e d'Aburr\u00e1 \u00e9tait la F\u00e1brica de Tejidos de Bello, appel\u00e9e \u00e0 l'origine Compa\u00f1\u00eda Antioque\u00f1a de Tejidos) \u00e9taient principalement aliment\u00e9es par la main-d'œuvre f\u00e9minine. Il y avait certaines conditions, comme le fait que les travailleuses ne pouvaient pas \u00eatre mari\u00e9es, et encore moins m\u00e8res c\u00e9libataires. Entre autres objectifs de la domestication, les employeurs veillaient \u00e0 la pr\u00e9servation de leur virginit\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPhoto de Gabriel Carvajal. 1940\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAu d\u00e9but du XXe si\u00e8cle, alors que le mod\u00e8le \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 en place, un \u00e9v\u00e9nement extraordinaire a eu lieu qui a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 non seulement une s\u00e9rie d'abus patronaux, mais aussi l'\u00e9norme capacit\u00e9 de lutte des demoiselles travailleuses. Dans la F\u00e1brica de Tejidos de Bello (fond\u00e9e en 1902 et o\u00f9 la production a commenc\u00e9 deux ans plus tard), 400 filles se sont mises en gr\u00e8ve, un terme qui faisait ses d\u00e9buts dans le pays. En 1919, en raison d'autres soul\u00e8vements ouvriers en Colombie, le droit de gr\u00e8ve a \u00e9t\u00e9 instaur\u00e9 sous le gouvernement de Marco Fidel Su\u00e1rez (loi 78 de 1919). Il convient de noter que, cette ann\u00e9e-l\u00e0, le massacre des tailleurs a eu lieu sur la Plaza de Bol\u00edvar.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUsine textile de Bello\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQuatre cents ouvri\u00e8res (l'usine comptait \u00e9galement une centaine d'ouvriers) se sont soulev\u00e9es contre la tyrannie de l'entrepreneur Emilio Restrepo Callejas, dit \u003Ci\u003EPaila\u003C\/i\u003E, dont Carlos Eugenio Restrepo [\u003Ci\u003Eavocat et journaliste, pr\u00e9sident de la R\u00e9publique de 1910 \u00e0 1914, NdT\u003C\/i\u003E] s'\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 plaint des ann\u00e9es auparavant, en raison de son arrogance et de son autoritarisme. Et pas seulement contre le g\u00e9rant-administrateur, mais contre plusieurs contrema\u00eetres, qui les faisaient chanter et les harcelaient. Dans le cahier de dol\u00e9ances qu'elles ont pr\u00e9sent\u00e9, les filles (certaines y sont entr\u00e9es quand elles \u00e9taient enfants, parfois pour gagner de l'argent pour leur robe de premi\u00e8re communion) ont \u00e9galement demand\u00e9 qu'on leur permette de travailler en gardant leurs chaussures.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn travaillait alors de l'aube au cr\u00e9puscule, dans une longue journ\u00e9e o\u00f9, selon le r\u00e9gime interne, les travailleurses \u00e9taient condamn\u00e9 \u00e0 des amendes pour diverses raisons, dont le fait d'arriver en retard. Il y avait une discrimination salariale. Les demoiselles gagnaient moins que les ouvriers. Dans leur \u00ab m\u00e9moire \u00bb (\u00e0 l'\u00e9poque, on ne parlait pas encore de liste de revendications), elles avaient inclus une r\u00e9duction de la journ\u00e9e de travail et une augmentation de salaire. Durant la gr\u00e8ve et ses pr\u00e9liminaires, la jeune habitante de Bello de 24 ans Bestab\u00e9 Espinal, \u00e9mergea comme une sorte de Jeanne d'Arc (plusieurs chroniqueurs de l'\u00e9poque l'appel\u00e8rent ainsi).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168916_9055c4.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe 12 f\u00e9vrier 1920, la premi\u00e8re gr\u00e8ve a \u00e9clat\u00e9 en Colombie. Elle \u00e9tait dirig\u00e9e par une \u00ab petite n\u00e9gresse fut\u00e9e \u00bb qui \u00ab n'avalait rien \u00bb, comme diraient les journalistes, qui ont couvert l'\u00e9v\u00e9nement singulier par dizaines. El Luchador, El Espectador, El Correo Liberal et d'autres journaux ont rendu compte de la fi\u00e8re bataille des ouvri\u00e8res men\u00e9es par la vaillante Betsab\u00e9 et celles dont on se souvient \u00e9galement : Trina Tamayo, Adelina Gonz\u00e1lez, Teresa Piedrah\u00edta, Matilde Montoya, Rosalina Araque, Carmen Agudelo et Rosalina Araque...\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAccueil des travailleuses en gr\u00e8ve \u00e0 Medell\u00edn. Rafael Mesa. Biblioth\u00e8que publique pilote de Medell\u00edn\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Betsab\u00e9 \u00e9tait dans ces moments supr\u00eames la femme faite justice qui \u00e9mergeait de l'horrible antre de toutes les injustices \u00bb, \u00e9crivait le journaliste Tintorero, du journal El Luchador [Le Lutteur]. Les edonzelles en r\u00e9bellion \u00bb sont devenues le paradigme de la lutte pour les revendications des travailleurses. Il ne s'agissait pas d'un conflit de genre, mais d'une d\u00e9monstration combative qui a bris\u00e9 les contr\u00f4les du mod\u00e8le entrepreneurial et a mis \u00e0 nu son caract\u00e8re d'exploiteur. Dans la vall\u00e9e d'Aburr\u00e1, le pourcentage de femmes travaillant dans les usines \u00e9tait de 80% en 1920.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa gr\u00e8ve a dur\u00e9 21 jours et a b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 de la solidarit\u00e9 de la presse, des travailleurs, d'une partie de l'\u00c9glise et du peuple en g\u00e9n\u00e9ral. Les femmes ont gagn\u00e9 la bataille, qui est devenue un point de rep\u00e8re historique. Betsab\u00e9 et ses camarades ont r\u00e9ussi \u00e0 r\u00e9duire la journ\u00e9e de travail \u00e0 dix heures, \u00e0 avoir le temps de d\u00e9jeuner et de boire, \u00e0 faire augmenter les salaires de 40 % et \u00e0 pouvoir travailler en gardant leurs chaussures ; elles ont bris\u00e9 le syst\u00e8me r\u00e9pressif des amendes et, surtout, elles ont obtenu le licenciement des harceleurs Jes\u00fas Monsalve, Teodulo Vel\u00e1squez et Manuel J. Vel\u00e1squez, qui, par leurs manœuvres, avaient \u00ab jet\u00e9 plusieurs des travailleuses dans les effrayants ab\u00eemes de la prostitution \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s la gr\u00e8ve, Betsab\u00e9 Espinal est entr\u00e9e dans une sorte de limbes. On n'a su rien ou presque de ses activit\u00e9s apr\u00e8s avoir dirig\u00e9 un mouvement exceptionnel. Elle est morte en 1932, \u00e0 Medell\u00edn, devant sa maison pr\u00e8s du cimeti\u00e8re de San Lorenzo, \u00e9lectrocut\u00e9e par des \u00ab fils de lumi\u00e8re \u00bb. Elle avait d\u00e9j\u00e0 gagn\u00e9 la lumi\u00e8re de l'histoire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECourtesy of \u003Ca href=\"http:\/\/tlaxcala-int.org\"\u003ELa Pluma\/Tlaxcala\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nSource: \u003Ca href=\"http:\/\/www.lapluma.net\/fr\/2020\/02\/11\/centenario-de-la-huelga-de-senoritas\"\u003Elapluma.net\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nPublication date of original article: 11\/02\/2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=28066\"\u003Etlaxcala-int.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}