{"169034":{"id":"169034","parent":"0","time":"1581760971","url":"http:\/\/newsnet.fr\/169034","source":"http:\/\/cadtm.org\/Dette-sociale-de-quoi-parle-t-on","category":"documentaires","title":"\u00ab Dette sociale \u00bb : de quoi parle-t-on ?","catalog-images":"3\/\/1\/newsnet_169034_b3d76d.png","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169034_b3d76d.png","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/dette-sociale-de-quoi-parle-t-on","admin":"newsnet","views":"473","priority":"3","length":"33087","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EN'en d\u00e9plaise aux militant du CADTM, mais force est de reconna\u00eetre que le concept de dette sociale n'est pas un concept tr\u00e8s parlant. Et, ne nous facilitant pas la t\u00e2che, il semblerait bien que ce soit un concept polys\u00e9mique, dont les diff\u00e9rents sens ou du moins acceptions politiques peuvent m\u00eame s'av\u00e9rer antagonistes. Comment s'y retrouver ? De quoi parle-t-on lorsque l'on \u00e9voque la dette sociale ? Ou plut\u00f4t qui parle de quoi ?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E1- Les dettes des organismes de protection sociale\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELe premier sens que l'on pourrait logiquement identifier de la dette sociale est celui de la dette financi\u00e8re des organismes de protection sociale\u003C\/b\u003E. Selon les crit\u00e8res europ\u00e9ens, d\u00e9finis dans le trait\u00e9 de Maastricht, la dette sociale repr\u00e9sente en effet l'une des composantes de la dette publique avec la dette de l'\u00c9tat, des organismes d'administration centrale et celle des collectivit\u00e9s locales [\u003Ca href=\"#nb1\" id=\"nh1\"\u003E1\u003C\/a\u003E]. \u00c0 l'instar de la dette publique dans son ensemble, cette \u00ab dette sociale \u00bb s'av\u00e8re, depuis le milieu des ann\u00e9es 1970, continuellement utilis\u00e9e pour justifier contre-r\u00e9formes en cascade. Et pourtant, cette derni\u00e8re ne fait qu'augmenter au fil des mesures cens\u00e9es pr\u00e9cis\u00e9ment la r\u00e9sorber [\u003Ca href=\"#nb2\" id=\"nh2\"\u003E2\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003ELe premier sens que l'on pourrait logiquement identifier de la dette sociale est celui de la dette financi\u00e8re des organismes de protection sociale\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le cas fran\u00e7ais, cette dette sociale a d\u00e9j\u00e0 fait l'objet de plusieurs d\u00e9marches d'audit citoyen (dans sa totalit\u00e9 ou en partie) qui, contrecarrant la narration dominante, sont parvenues \u00e0 apporter des \u00e9l\u00e9ments de r\u00e9ponse quant aux origines de cette dette, qui en a profit\u00e9, ses cons\u00e9quences, sa gestion politique... Parmi les principaux enjeux et tendances relev\u00e9s par ces audits [\u003Ca href=\"#nb3\" id=\"nh3\"\u003E3\u003C\/a\u003E], se trouvent l'exon\u00e9ration et\/ou l'all\u00e8gement massif des cotisations patronales (qui forment ainsi le \u00ab trou de la s\u00e9cu \u00bb) depuis la fin des ann\u00e9es 1970, le d\u00e9but des ann\u00e9es 1980 avec lesquels sont arriv\u00e9es la probl\u00e9matique des d\u00e9ficits structurels et de cette nouvelle dette. Ces exon\u00e9rations successives repr\u00e9sentaient en 2018 dans le cas fran\u00e7ais 37,1 milliards d'euros [\u003Ca href=\"#nb4\" id=\"nh4\"\u003E4\u003C\/a\u003E] et restent pour beaucoup non compens\u00e9es. En revanche, une autre partie de ces exon\u00e9rations s'av\u00e8re, elle, \u00eatre compens\u00e9e par l'intervention de l'\u00c9tat \u003Ci\u003Evia\u003C\/i\u003E des taxes et imp\u00f4ts. C'est le cas notamment de la CGS (\u003Ci\u003EContribution Sociale G\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e\u003C\/i\u003E), pr\u00e9lev\u00e9e \u00e0 la source sur les revenus d'activit\u00e9s et dits de remplacement (ch\u00f4mage, pensions...) et dont le taux n'a fait qu'augmenter au fil des exon\u00e9rations. On parle alors de \u00ab fiscalisation de la s\u00e9curit\u00e9 sociale \u00bb, dans la mesure o\u00f9 l'imp\u00f4t et les taxes se substituent aux cotisations dans le financement de cette institution construite par le mouvement ouvrier. Cette substitution n'est pas sans poser de probl\u00e8me, puisque d'une part, elle op\u00e8re un transfert de la charge du financement de la s\u00e9curit\u00e9 sociale des profits du patronat vers les revenus des travailleuruses et m\u00e9nages ; et d'autre part, elle remet en cause l'ind\u00e9pendance originelle de la protection sociale et de sa gestion vis-\u00e0-vis des politiques gouvernementales [\u003Ca href=\"#nb5\" id=\"nh5\"\u003E5\u003C\/a\u003E]. Une fiscalisation qui sert \u00e9galement de pr\u00e9texte pour justifier la privatisation de la s\u00e9curit\u00e9 sociale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa dette sociale permet donc ici de mettre en lumi\u00e8re l'insuffisance des recettes des caisses de s\u00e9curit\u00e9 sociale creus\u00e9e au fil des exon\u00e9rations, mais elle ne doit toutefois pas \u00e9vacuer la n\u00e9cessit\u00e9 de r\u00e9examiner certaines d\u00e9penses. Dans le cas de l'Un\u00e9dic, les cotisations financent le service \u00e9tatique \u00ab d'accompagnement des ch\u00f4meuruses \u00bb : P\u00f4le emploi, les syst\u00e8mes d'information informatis\u00e9s sont g\u00e9r\u00e9s par la multinationale Capgemini et toute une pl\u00e9thore de bo\u00eetes priv\u00e9es de consultance profite all\u00e8grement de divers contrats pour mettre \u00e0 l'emploi ceux et celles qui en sont priv\u00e9s [\u003Ca href=\"#nb6\" id=\"nh6\"\u003E6\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 la fiscalisation, s'ajoute la financiarisation, pour ce qui est notamment du cas fran\u00e7ais. En effet, afin de combler les d\u00e9ficits dus \u00e0 des recettes insuffisantes, les organismes de s\u00e9curit\u00e9 sociale s'endettent. Depuis le d\u00e9but des ann\u00e9es 1990, cet endettement se fait \u003Ci\u003Evia\u003C\/i\u003E un recours aux march\u00e9s financiers, c'est-\u00e0-dire aux \u00e9tablissements bancaires priv\u00e9s, fonds de pension, compagnies d'assurance, etc. Passer par les march\u00e9s financiers pour se financer revient aussi \u00e0 en accepter les r\u00e8gles du jeu et les contraintes. C'est ainsi que des organismes comme l'Un\u00e9dic, se soumettent \u00e0 l'\u00e9valuation des agences de notations, organisent des \u003Ci\u003Eroad shows\u003C\/i\u003E - c'est-\u00e0-dire des tourn\u00e9es commerciales pour \u00ab placer \u00bb la dette de l'Un\u00e9dic aupr\u00e8s d'investisseurs priv\u00e9s \u00e9trangers -, donnent des gages sur leurs capacit\u00e9s de remboursement en durcissant les conditions d'indemnisation des ch\u00f4meuruses et vont jusqu'\u00e0 titriser certaines cr\u00e9ances sur les affili\u00e9 [\u003Ca href=\"#nb7\" id=\"nh7\"\u003E7\u003C\/a\u003E]. La dette sociale op\u00e8re donc comme un outil suppl\u00e9mentaire pour enrichir les institutions financi\u00e8res priv\u00e9es \u003Ci\u003Evia\u003C\/i\u003E les ressources de la s\u00e9curit\u00e9 sociale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin sur la dette des organismes de protection sociale en France :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EPascal Franchet, \u003Ci\u003EQue faire de la dette sociale ? Pour un audit citoyen de la dette fran\u00e7aise\u003C\/i\u003E, CADTM, janvier 2015. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Que-faire-de-la-dettesociale\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EGACDAC, \u003Ci\u003EAudit de la dette de l'assurance ch\u00f4mage. Rapport interm\u00e9diaire par le Groupe d'Audit Citoyen de la Dette de l'Assurance Ch\u00f4mage\u003C\/i\u003E, avril 2018. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/France-Rapport-d-audit-de-la-dette-de-l-assurance-chomage\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPascal Franchet, \u00ab Petite histoire de la financiarisation de la dette sociale en France \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Petite-histoire-de-la\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette bataille politique concernant l'analyse des causes de la dette sociale, \u00e0 laquelle se livrent ces d\u00e9marches d'audit contre la narration dominante, nous am\u00e8ne vers une autre lutte id\u00e9ologique sur les v\u00e9ritables cr\u00e9anciers et cr\u00e9anci\u00e8res de la dette sociale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E2- Qui doit \u00e0 qui ? Le sens de la dette sociale comme enjeu politique\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa dette sociale comme outil de la rh\u00e9torique aust\u00e9ritaire\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003ECette acception de la dette sociale ne se cantonne pas aux seules sph\u00e8res politiciennes ou m\u00e9diatiques, mais fait \u00e9galement l'objet d'une th\u00e9orisation acad\u00e9mique par des penseurs n\u00e9olib\u00e9raux\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EContrairement \u00e0 ce que sa terminologie pourrait laisser croire, le concept de dette sociale n'est pas uniquement mobilis\u00e9 par des personnes se situant \u00e0 gauche du champ de la pens\u00e9e politique. Il arrive, en effet, souvent que l'on entende journalistes \u003Ci\u003Emainstream\u003C\/i\u003E et politiciens parler d'une dette sociale. Celle-ci renvoie aux engagements \u00ab non-dits \u00bb de l'\u00c9tat vis-\u00e0-vis de ses fonctionnaires quant au paiement futur des retraites. \u00ab Non-dits \u00bb car cette conception de la \u00ab dette sociale \u00bb sousntend l'imp\u00e9ratif de visibiliser cette dette en inscrivant les d\u00e9penses futures des pensions dans le bilan actuel (au passif) de l'\u00c9tat. C'est le mythe selon lequel on cotise pour payer nos retraites de demain, alors qu'en r\u00e9alit\u00e9 les cotisations d'aujourd'hui paient les retraites d'aujourd'hui. Dans cet ordre d'id\u00e9e, d'id\u00e9ologie tr\u00e8s lib\u00e9rale, certain vont parler d'une \u00ab \u003Cb\u003Edette implicite\u003C\/b\u003E \u00bb. L'ob\u00e9sit\u00e9 budg\u00e9taire pr\u00e9tendue de l'\u00c9tat deviendrait alors ind\u00e9niable et dans son prolongement la n\u00e9cessit\u00e9 de r\u00e9former le syst\u00e8me de retraites s'imposerait comme une \u00e9vidence logique (ou plut\u00f4t comptable) [\u003Ca href=\"#nb8\" id=\"nh8\"\u003E8\u003C\/a\u003E]. De cette mani\u00e8re la population s'av\u00e9rerait encore mieux pr\u00e9par\u00e9e au fait que l'\u00c9tat (ou plut\u00f4t la collectivit\u00e9) ne pourra pas honorer ses engagements sociaux et qu'il n'y a pas d'alternative \u00e0 la privatisation, financiarisation et d\u00e9pr\u00e9ciation des pans de la s\u00e9curit\u00e9 sociale [\u003Ca href=\"#nb9\" id=\"nh9\"\u003E9\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EParadoxalement, ici la dette sociale n'existe quasiment que pour justifier son non-paiement. La population (en g\u00e9n\u00e9ralisant la situation propre aux fonctionnaires d'\u00c9tat) n'est pas tant consid\u00e9r\u00e9e explicitement comme d\u00e9bitrice de la dette sociale, mais plut\u00f4t comme une cr\u00e9anci\u00e8re secondaire voire ill\u00e9gitime. Une hi\u00e9rarchisation entre les dettes financi\u00e8res de l'\u00c9tat (vis-\u00e0-vis d'institutions financi\u00e8res priv\u00e9es) et ses dettes sociales (vis-\u00e0-vis de ses fonctionnaires, sa population) s'op\u00e8re alors.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 noter que cette acception de la dette sociale ne se cantonne pas aux seules sph\u00e8res politiciennes ou m\u00e9diatiques, mais fait \u00e9galement l'objet d'une th\u00e9orisation acad\u00e9mique par des penseurs n\u00e9olib\u00e9raux. Une th\u00e9orisation qui sert une entreprise de culpabilisation des b\u00e9n\u00e9ficiaires des prestations de s\u00e9curit\u00e9 sociale et de pr\u00e9paration \u00e0 son d\u00e9mant\u00e8lement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003ECette lecture de la dette sociale ne m\u00e9rite pas, \u00e0 mon sens, que l'on s'y attarde trop. Toutefois, pour d\u00e9busquer certains enjeux politiques derri\u00e8re ces d\u00e9bats, voir : \u00ab Dette financi\u00e8re VS. Dette sociale \u00bb in Dette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?, CADTM - AVP n\u00b069, 2016. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Dette-financiere-VS-Dettesociale\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa dette sociale comme outil de revendication politique\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 l'autre bout du spectre, se trouve la conception de la dette sociale, d\u00e9fendue notamment par le CADTM et d'autres mouvements anticapitalistes, dans laquelle \u003Cb\u003Eles travailleurses [\u003Ca href=\"#nb10\" id=\"nh10\"\u003E10\u003C\/a\u003E] sont les cr\u00e9ancier d'une dette sociale, qui est due par les d\u00e9tenteurs de capitaux et dont le r\u00f4le de l'\u00c9tat se limite \u00e0 en \u00eatre le garant\u003C\/b\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003EConsid\u00e9rer la dette sociale comme telle permet de prendre conscience de l'extraction de valeur op\u00e9r\u00e9e par le syst\u00e8me de production capitaliste et s'av\u00e8re int\u00e9ressant pour d\u00e9fendre notre droit inconditionnel \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9 sociale et sa r\u00e9appropriation par les travailleuruses\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDerri\u00e8re cette id\u00e9e se trouve donc une analyse anticapitaliste relativement classique : \u00e9tant donn\u00e9 que la totalit\u00e9 des richesses est dans les faits produite par la mati\u00e8re transform\u00e9e par le travail, et qu'une partie de plus en plus grande est vol\u00e9e par la classe capitaliste, cette derni\u00e8re est d\u00e9bitrice d'une (tr\u00e8s) lourde dette sociale envers les travailleuruses. Il va ainsi de soi que c'est sur le profit qu'il faut capter les cotisations et non sur les revenus (la s\u00e9curit\u00e9 sociale est une partie du salaire des travailleuruses) : \u003Ci\u003E\u00ab il appartient aux seuls employeurs de cotiser et non pas aux salari\u00e9s ou aux contribuables de contribuer au financement [de la s\u00e9curit\u00e9 sociale] [\u003Ca href=\"#nb11\" id=\"nh11\"\u003E11\u003C\/a\u003E] \u00bb\u003C\/i\u003E. Certain appellent \u00e0 ce que cette captation grandisse jusqu'aux 100 % [\u003Ca href=\"#nb12\" id=\"nh12\"\u003E12\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est d'ailleurs cette vision (avec toutefois, beaucoup de compromis...) qui a donn\u00e9 naissance aux appareils de s\u00e9curit\u00e9 sociale dans les pays industrialis\u00e9s. En t\u00e9moigne, par exemple, les ordonnances fran\u00e7aises du 4 et 19 octobre 1945 (articles 30 et 31) qui stipulent que : \u003Ci\u003E\u00ab La cotisation sociale est un pr\u00e9l\u00e8vement sur la richesse cr\u00e9\u00e9e par le travail dans l'entreprise, qui n'est affect\u00e9e ni aux salaires ni aux profits, mais mutualis\u00e9e pour r\u00e9pondre aux besoins sociaux des travailleurs r\u00e9sultant des al\u00e9as de la vie, ind\u00e9pendamment de l'\u00c9tat et de la n\u00e9gociation collective et dont le montant est calcul\u00e9 \u00e0 partir des salaires vers\u00e9s. [\u003Ca href=\"#nb13\" id=\"nh13\"\u003E13\u003C\/a\u003E] \u00bb\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMobiliser cette d\u00e9finition de la dette sociale aujourd'hui am\u00e8ne d'une part \u00e0 s'opposer \u00e0 la fiscalisation des ressources des organismes de s\u00e9curit\u00e9 sociale en r\u00e9habilitant un financement \u003Ci\u003Evia\u003C\/i\u003E la cotisation vue comme un salaire socialis\u00e9 ou mutualis\u00e9 d\u00fb par les employeurs. D'autre part, elle implique \u00e9galement la fin d'une gestion bipartite [\u003Ca href=\"#nb14\" id=\"nh14\"\u003E14\u003C\/a\u003E] des caisses de s\u00e9curit\u00e9 sociale au profit d'une gestion par et pour les travailleuruses. De cette conception na\u00eet \u00e9galement une diff\u00e9rence de nature et hi\u00e9rarchis\u00e9e entre la dette financi\u00e8re de l'\u00c9tat et la dette sociale, mais cette fois-ci au profit de la seconde, qui constitue un droit fondamental alors qu'une dette financi\u00e8re n'est que le fruit d'un contrat et dont le paiement peut se voir remis en question pour de multiples raisons [\u003Ca href=\"#nb15\" id=\"nh15\"\u003E15\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPlus qu'une simple cat\u00e9gorie de pens\u00e9e, consid\u00e9rer la dette sociale comme telle permet de prendre conscience de l'extraction de valeur op\u00e9r\u00e9e par le syst\u00e8me de production capitaliste mais surtout s'av\u00e8re un concept int\u00e9ressant \u00e0 mobiliser afin de d\u00e9fendre notre droit inconditionnel \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9 sociale et sa r\u00e9appropriation par les travailleuruses.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003E\u00ab Dette sociale : qui doit \u00e0 qui ? \u00bb in \u003Ci\u003EGACDAC, Audit de la dette de l'assurance ch\u00f4mage. Rapport interm\u00e9diaire par le Groupe d'Audit Citoyen de la Dette de l'Assurance Ch\u00f4mage\u003C\/i\u003E, avril 2018, page 39. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/France-Rapport-d-audit-de-la-dette-de-l-assurance-chomage\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPascal Franchet, \u00ab La dette sociale, un concept multiple \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/La-dettesociale-francaise-un\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ERui Viana Pereira, \u00ab La dette sociale du capital. Le cas du Portugal \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Portugal-La-dettesociale-du\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E3- La dette sociale : une dette avant tout f\u00e9ministe\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAnalyser la dette sociale d'une perspective f\u00e9ministe permet d'une part, et \u00e0 l'instar de sa lecture anticapitaliste, de r\u00e9habiliter le sens de l'endettement avec la question \u00ab qui doit \u00e0 qui ? \u00bb. Mais d'autre part, cette conception f\u00e9ministe va bien au-del\u00e0 de l'enjeu du financement de la s\u00e9curit\u00e9 sociale et avec lui du travail productif, dans la mesure o\u00f9 elle permet de \u003Cb\u003Erendre visible le travail reproductif (appel\u00e9 aussi travail de reproduction) effectu\u00e9 essentiellement par les femmes [\u003Ca href=\"#nb16\" id=\"nh16\"\u003E16\u003C\/a\u003E] et qui fait d'elles les cr\u00e9anci\u00e8res d'une dette sociale \u00e9norme\u003C\/b\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003EAu niveau mondial, les femmes (de plus de 15 ans) effectuent 12,5 milliards d'heures de travail de soin non r\u00e9mun\u00e9r\u00e9es par jour\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes \u00e9conomies capitalistes reposent, entre autres choses, sur une distinction fondamentale entre ce qui est consid\u00e9r\u00e9 comme \u00ab productif \u00bb et \u00ab improductif \u00bb. Cette seconde cat\u00e9gorie est constitu\u00e9e, en grande partie, par les activit\u00e9s dites de \u00ab reproduction \u00bb consid\u00e9r\u00e9es comme n'\u00e9tant pas du travail. Il existe une multitude de d\u00e9finitions du travail reproductif, mais l'on pourrait consid\u00e9rer qu'il s'agit \u00e0 la fois de ce qui permet de produire de la main d'œuvre (faire et \u00e9lever des enfants) ainsi que ce qui permet de reproduire cette force de travail (laver, soigner, nourrir, soutenir, aimer...). En raison de la division sexuelle du travail sur laquelle repose le capitalisme patriarcal dans lequel nous vivons, ce travail reproductif est assign\u00e9 quasi exclusivement aux femmes. Un travail, qui n'est pas reconnu comme tel. Il reste invisibilis\u00e9, gratuit, pr\u00e9tendu naturel et pourtant il demeure essentiel \u00e0 la perp\u00e9tuation du syst\u00e8me capitaliste et son entreprise d'accumulation (qui serait insuffisante s'il devait le r\u00e9mun\u00e9rer). Un chiffre illustre cela parfaitement : au niveau mondial, les femmes (de plus de 15 ans) effectuent 12,5 milliards d'heures de travail de soin non r\u00e9mun\u00e9r\u00e9es par jour [\u003Ca href=\"#nb17\" id=\"nh17\"\u003E17\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est pourquoi, d'un point de vue f\u00e9ministe, il existe une dette sociale \u00ab cach\u00e9e \u00bb envers ce travail des femmes en plus de leur travail salari\u00e9, qui est moins r\u00e9mun\u00e9r\u00e9 \u00e0 t\u00e2ches \u00e9gales et en moyenne plus pr\u00e9caire. Une dette sociale qui est due \u00e0 la fois par les d\u00e9tenteurs de capitaux, mais \u00e9galement par les hommes - en tant que classe sociale -, qui en tirent \u00e9galement un profit. \u003Ci\u003E\u00ab Elles [la plupart des femmes] sont titulaires d'une \u00e9norme dette sociale. Sans leur travail gratuit de production, de reproduction et de soin aux personnes, nos soci\u00e9t\u00e9s p\u00e9ricliteraient tout simplement \u00bb\u003C\/i\u003E [\u003Ca href=\"#nb18\" id=\"nh18\"\u003E18\u003C\/a\u003E]. Une dette sociale qui s'alourdit par ailleurs au fil des mesures d'aust\u00e9rit\u00e9 mises en place au nom du remboursement des dettes publiques, dans la mesure o\u00f9 ces femmes viennent suppl\u00e9er les services publics d\u00e9truits (petite enfance, soin aux personnes \u00e2g\u00e9es et dites invalides...). L'\u00c9tat se trouve donc aussi d\u00e9sign\u00e9 comme un d\u00e9biteur suppl\u00e9mentaire de cette dette sociale, puisque ses responsabilit\u00e9s non tenues de fourniture de services publics de qualit\u00e9 (financ\u00e9s par nos imp\u00f4ts) augmente la charge de travail reproductif des femmes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette dette sociale f\u00e9minine et f\u00e9ministe se d\u00e9cline sous plusieurs appellations : \u00ab dette reproductive \u00bb, \u00ab \u003Ci\u003Ecare debt\u003C\/i\u003E \u00bb, \u00ab dette de genre \u00bb, etc. [\u003Ca href=\"#nb19\" id=\"nh19\"\u003E19\u003C\/a\u003E] sans que leurs contenus respectifs ne diff\u00e8rent vraiment. Ainsi pens\u00e9e, la dette sociale d\u00e9bouche d'une part sur la revendication du paiement mon\u00e9taire d'une dette concr\u00e8te et mat\u00e9rielle, dans la mesure o\u00f9 les femmes ne sont pas pay\u00e9es pour ce travail qui produit de la valeur. Les luttes pour un salaire m\u00e9nager men\u00e9es par plusieurs mouvements f\u00e9ministes dans les ann\u00e9es 1970 en Europe et en Am\u00e9rique du Nord [\u003Ca href=\"#nb20\" id=\"nh20\"\u003E20\u003C\/a\u003E] s'inscrivent par exemple dans cette perspective. D'autre part, s'acquitter de la dette sociale envers les femmes passe \u00e9galement par la reconnaissance symbolique d'une cr\u00e9ance immat\u00e9rielle, qui ne produit pas de biens palpables, mais \u00ab des affects, du soin, du lien \u00bb [\u003Ca href=\"#nb21\" id=\"nh21\"\u003E21\u003C\/a\u003E]. Reconna\u00eetre et \u00ab payer \u00bb cette dette pourrait \u00e9galement passer par une r\u00e9partition non genr\u00e9e du travail reproductif et donc un renforcement des services publics afin de socialiser ce travail.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn 2011, un comit\u00e9 d'action \u00ab V'l\u00e0 la facture \u00bb voit le jour en Belgique. \u00c0 travers une simple facture \u00e0 remplir soi-m\u00eame ou en groupe, ce comit\u00e9 entend comptabiliser (et donc visibiliser) \u003Ci\u003E\u00ab toutes les heures de travail gratuit effectu\u00e9es par les femmes pour s'occuper des enfants et des personnes en grande d\u00e9pendance, ceci en compensation de la p\u00e9nurie de services publics \u00bb\u003C\/i\u003E et d'envoyer \u003Ci\u003Ein fine\u003C\/i\u003E la note \u00e0 l'\u00c9tat belge [\u003Ca href=\"#nb22\" id=\"nh22\"\u003E22\u003C\/a\u003E]. Plus r\u00e9cemment, durant des mobilisations f\u00e9ministes anti-aust\u00e9rit\u00e9 en Argentine, on pouvait lire sur la vitrine d'une banque un graffiti : \u00ab Vous nous devez une vie [\u003Ca href=\"#nb23\" id=\"nh23\"\u003E23\u003C\/a\u003E] \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EChristine Vanden Daelen, \u00ab Les femmes d'Europe face \u00e0 l'aust\u00e9rit\u00e9 et \u00e0 la dette publique \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Les-femmes-d-Europe-face-a-l\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EBlanca Bayas, \u00ab Care debt : patriarchy and capital on the offensive, feminist economics as a proposal \u00bb, ODG, Barcelone, mars 2019. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Care-debt-patriarchy-and-capital-on-the-offensive-feministconomics-as-a\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur l'outil \u003Ci\u003EV'l\u00e0 la facture\u003C\/i\u003E : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/V-la-la-facture-des-politiques\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EMargaux Le Donn\u00e9 et Jeanne Burgart Goutal, intervention \u00ab Dettes multiples et dettes invisibles \u00bb in Endetter et Punir, \u003Ci\u003ELe Printemps des Laboratoires # 6\u003C\/i\u003E, septembre 2018, Aubervilliers. Podcast accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"https:\/\/soundcloud.com\/leslaboratoires-1\/dettes-multiplest-dettes-invisibles-par-margaux-le-donnet-jeanne-burgart-goutal\"\u003Esoundcloud.com\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E4- Des droits sociaux \u00e0 la dette sociale, de l'usager au d\u00e9biteur\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003E\u00c0 l'image de la relation financi\u00e8re entre une banque et sa client\u00e8le ayant contract\u00e9 un cr\u00e9dit, l'\u00c9tat providence exige de la personne d\u00e9bitrice de rendre des comptes\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans son ouvrage \u00ab La fabrique de l'homme endett\u00e9. Essai sur la condition n\u00e9olib\u00e9rale \u00bb [\u003Ca href=\"#nb24\" id=\"nh24\"\u003E24\u003C\/a\u003E], Maurizio Lazzarato d\u00e9montre en quoi le syst\u00e8me \u00e9conomique n\u00e9olib\u00e9ral produit une subjectivit\u00e9 sp\u00e9cifique chez les individus : celle de l'homme (sic) endett\u00e9. La relation cr\u00e9ancier\/d\u00e9biteur consid\u00e9r\u00e9e comme le fondement du lien social (asym\u00e9trique) dans le syst\u00e8me capitaliste n\u00e9olib\u00e9ral va agir comme un dispositif de pouvoir, de contr\u00f4le permettant pour reproduire les relations d'exploitation propres au capitalisme n\u00e9olib\u00e9ral [\u003Ca href=\"#nb25\" id=\"nh25\"\u003E25\u003C\/a\u003E]. Autrement dit, contribuer \u00e0 fabriquer des hommes endett\u00e9s (et qui se pensent comme tels) va permettre au capital de se maintenir en les obligeant \u00e0 travailler pour lui, selon ses conditions.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne des illustrations (parmi d'autres) de ce processus de contr\u00f4le et de production de la subjectivit\u00e9 inh\u00e9rente au n\u00e9olib\u00e9ralisme est la transformation des droits sociaux en dette sociale et dans son sillon de l'usager en d\u00e9biteur. Au terme de ce (long) processus \u003Cb\u003Eles travailleuruses ayant lutt\u00e9 pour b\u00e9n\u00e9ficier de droits de protection sociale collectifs, universels et inconditionnels deviennent les d\u00e9biteur-ices d'une dette sociale individualis\u00e9e\u003C\/b\u003E [\u003Ca href=\"#nb26\" id=\"nh26\"\u003E26\u003C\/a\u003E]. Le remboursement de cette dette sociale ne se fait pas en monnaie, mais \u003Ci\u003Evia\u003C\/i\u003E \u00ab l'adoption de comportements conformes \u00bb visant \u00e0 am\u00e9liorer son employabilit\u00e9, sa disponibilit\u00e9 et son insertion [\u003Ca href=\"#nb27\" id=\"nh27\"\u003E27\u003C\/a\u003E]. \u00c0 l'image de la relation financi\u00e8re entre une banque et sa client\u00e8le ayant contract\u00e9 un cr\u00e9dit, l'\u00c9tat providence exige de la personne d\u00e9bitrice de rendre des comptes : nombre de candidatures mensuelles pour un emploi, justification de l'utilisation de son temps, relev\u00e9s de compteur ou de compte bancaire, vie de couple, d\u00e9placements... Tel un huissier, l'\u00c9tat s'immisce dans la vie intime des \u00ab b\u00e9n\u00e9ficiaires \u00bb de droits sociaux, y compris physiquement, comme en t\u00e9moigne par exemple les visites domiciliaires [\u003Ca href=\"#nb28\" id=\"nh28\"\u003E28\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EMaurizio Lazzarato, \u003Ci\u003ELa fabrique de l'homme endett\u00e9. Essai sur la condition n\u00e9olib\u00e9rale\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions Amsterdam, Paris, 2011\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u00ab La fabrique de l'homme endett\u00e9. Essai sur la condition n\u00e9olib\u00e9rale \u00bb in \u003Ci\u003ENeufs essentiels sur la dette, le surendettement et la pauvret\u00e9\u003C\/i\u003E, Culture & D\u00e9mocratie, 2019, pp.90-96\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E5- La dette sociale, comme fondement de la soci\u00e9t\u00e9\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAdoptant une perspective bien plus large, \u003Cb\u003Ela \u00ab dette sociale \u00bb peut carr\u00e9ment \u00eatre pens\u00e9e comme le fondement de la soci\u00e9t\u00e9, liant les individus les un aux autres et \u00e0 l'\u00c9tat, qui en serait aujourd'hui l'incarnation\u003C\/b\u003E. \u00c9galement appel\u00e9e \u00ab dette existentielle \u00bb, \u00ab dette de vie \u00bb ou \u00ab dette primordiale \u00bb, cette dette est d'abord due \u00e0 l'\u00e9gard des autorit\u00e9s religieuses [\u003Ca href=\"#nb29\" id=\"nh29\"\u003E29\u003C\/a\u003E] puis \u00e9tatiques, comme garantes respectivement du lien \u00e9ternel et de la soci\u00e9t\u00e9. Sorte d'\u00e9quivalent au contrat social, en vertu duquel chaque individu se reconna\u00eetrait d\u00e9biteur-rice et donc redevable de la collectivit\u00e9, qui lui fournit les conditions n\u00e9cessaires \u00e0 son existence. La dette sociale constitue dans cette perspective le rapport social lui-m\u00eame, l'essence m\u00eame de la soci\u00e9t\u00e9 [\u003Ca href=\"#nb30\" id=\"nh30\"\u003E30\u003C\/a\u003E]. Nous ne sommes plus ici dans une conception d'une dette comme rapport d'assujettissement ou de subordination mais comme l'illustration de relations d'interd\u00e9pendance liant les humain les un aux autres et \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 dans son ensemble. La dette sociale s'av\u00e9rerait fondamentalement une dette positive et mutuelle.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est de cette dette sociale, que l'\u00c9tat tirerait sa l\u00e9gitimit\u00e9 de pr\u00e9lever l'imp\u00f4t [\u003Ca href=\"#nb31\" id=\"nh31\"\u003E31\u003C\/a\u003E]. \u00c0 noter que l'\u00c9tat n'est pas ici consid\u00e9r\u00e9 comme un cr\u00e9ancier au sens strict mais plut\u00f4t comme le d\u00e9positaire d'une cr\u00e9ance sociale. Finalement, il ne constitue que l'administrateur, le repr\u00e9sentant d'une dette partag\u00e9e envers la soci\u00e9t\u00e9 [\u003Ca href=\"#nb32\" id=\"nh32\"\u003E32\u003C\/a\u003E]. Pour Michel Aglietta, Andr\u00e9 Orl\u00e9an, Bruno Th\u00e9ret, qui ont conceptualis\u00e9 la notion de \u00ab dette primordiale \u00bb, la monnaie serait l'expression de ce ph\u00e9nom\u00e8ne originaire de dette sociale, c'est-\u00e0-dire le r\u00e9ceptacle de la confiance attribu\u00e9e aux autorit\u00e9s souveraines [\u003Ca href=\"#nb33\" id=\"nh33\"\u003E33\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cq\u003EOn en revient \u00e0 l'ambivalence m\u00eame du rapport d'endettement, comme tension entre \u00ab libert\u00e9 et servitude \u00bb\u003C\/q\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa dette sociale entendue comme telle s'av\u00e8re un concept r\u00e9pandu dans plusieurs courants politique et acad\u00e9mique en France. Si Auguste Comte peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme un des premiers th\u00e9oriciens de cette conception de la dette sociale, c'est avec notamment L\u00e9on Bourgeois, membre du Parti radical fran\u00e7ais des ann\u00e9es 1890 et fondateur de la doctrine du \u00ab solidarisme \u00bb, que la dette sociale est pens\u00e9e comme une alternative potentielle au lib\u00e9ralisme de march\u00e9 (et au marxisme r\u00e9volutionnaire, par ailleurs) [\u003Ca href=\"#nb34\" id=\"nh34\"\u003E34\u003C\/a\u003E]. Aujourd'hui, ce concept proche de celui de l'\u00c9tat providence, comme outil de solidarit\u00e9 et de r\u00e9gulation, s'av\u00e8re \u00e9tudi\u00e9 et mobilis\u00e9 essentiellement par des \u00e9conomistes d'inspiration keyn\u00e9sienne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ED. Graeber, dans son c\u00e9l\u00e8bre ouvrage \u00ab Dette 5000 ans d'histoire \u00bb remet en question cette notion de dette primordiale, et avec elle l'id\u00e9e que chaque individu commencerait son existence avec une dette envers \u00ab la soci\u00e9t\u00e9 \u00bb et que l'\u00c9tat aurait \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 pour abriter cette cr\u00e9ance. Pour l'auteur cette th\u00e9orie permet en r\u00e9alit\u00e9 de l\u00e9gitimer des structures de pouvoir (religieuses ou \u00e9tatiques) [\u003Ca href=\"#nb35\" id=\"nh35\"\u003E35\u003C\/a\u003E]. Derri\u00e8re le flou de la notion m\u00eame de \u00ab soci\u00e9t\u00e9 \u00bb, qui ne dit pas grand-chose sur ce qu'elle recouvre, o\u00f9 elle commence et o\u00f9 elle s'arr\u00eate, se cache l'\u00c9tat nation. Alors, la dette sociale op\u00e8re, pour Graeber, comme un \u00ab mythe nationaliste ultime \u00bb [\u003Ca href=\"#nb36\" id=\"nh36\"\u003E36\u003C\/a\u003E]. En outre, penser que la dette sociale peut donner vie \u00e0 une forme sociale de protection contre le march\u00e9 revient \u00e0 croire que march\u00e9 et \u00c9tat pourraient s'opposer, alors que Graeber nous montre que ces deux institutions naissent ensemble et demeurent radicalement li\u00e9es [\u003Ca href=\"#nb37\" id=\"nh37\"\u003E37\u003C\/a\u003E]. Ceci \u00e9tant dit, l'anthropologue ne rejette pas une conception de la dette comme cr\u00e9atrice d'obligations et de d\u00e9pendances r\u00e9ciproques. Il distingue en effet des exp\u00e9rimentations (tr\u00e8s) diversifi\u00e9es \u00e0 travers le temps et l'espace du seul rapport d'endettement in\u00e9galitaire prot\u00e9g\u00e9 par un pouvoir fort qui n'en est qu'une version [\u003Ca href=\"#nb38\" id=\"nh38\"\u003E38\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn en revient \u00e0 l'ambivalence m\u00eame du rapport d'endettement, comme tension entre \u00ab libert\u00e9 et servitude \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ctable\u003E\u003Ctbody\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cb\u003EPour aller plus loin :\u003C\/b\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003Ctr\u003E\u003Ctd\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EJean-Fran\u00e7ois Bissonnette, Pierre Cr\u00e9tois, C\u00e9dric Rio, St\u00e9phanie Roza et Na\u00ebl Desaldeleer (dir.), \u003Ci\u003ELa dette comme rapport social. Libert\u00e9 ou servitude ?\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions Le bord de l'eau, Lormont, 2017\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EDavid Graeber, \u003Ci\u003EDette : 5 000 ans d'histoire\u003C\/i\u003E, Les liens qui lib\u00e8rent, 2013\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EJ\u00e9r\u00e9mie Cravatte, \u00ab 5000 ans de dettes \u00bb, CADTM, octobre 2012. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/5000-ans-de-dettes\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/td\u003E\u003C\/tr\u003E\u003C\/tbody\u003E\u003C\/table\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003ERelectures : Camille Bruneau, J\u00e9r\u00e9mie Cravatte et Pascal Franchet\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ENotes\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh1\" id=\"nb1\"\u003E1\u003C\/a\u003E] Il est important de noter toutefois que, si la dette publique comprend les dettes des organismes de protection sociale (ASSO), la protection sociale ne se limite pas aux seules ASSO. Pascal Franchet, \u003Ci\u003EQue faire de la dette sociale ? Pour un audit citoyen de la dette fran\u00e7aise\u003C\/i\u003E, CADTM, janvier 2015, p.5\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh2\" id=\"nb2\"\u003E2\u003C\/a\u003E] Pascal Franchet, \u00ab En quoi la dette publique est utilis\u00e9e comme pr\u00e9texte pour d\u00e9manteler le syst\u00e8me de protection sociale \u00bb in \u003Ci\u003ELe tour de la dette en 80 questions\u003C\/i\u003E, CADTM, \u00e0 para\u00eetre.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh3\" id=\"nb3\"\u003E3\u003C\/a\u003E] Voir notamment : Pascal Franchet, \u003Ci\u003EQue faire de la dette sociale ? Pour un audit citoyen de la dette fran\u00e7aise\u003C\/i\u003E, CADTM, janvier 2015. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Que-faire-de-la-dettesociale\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nEt GACDAC, \u003Ci\u003EAudit de la dette de l'assurance ch\u00f4mage. Rapport interm\u00e9diaire par le Groupe d'Audit Citoyen de la Dette de l'Assurance Ch\u00f4mage\u003C\/i\u003E, avril 2018. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/France-Rapport-d-audit-de-la-dette-de-l-assurance-chomage\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh4\" id=\"nb4\"\u003E4\u003C\/a\u003E] Hors exon\u00e9rations et all\u00e8gements de l'assurance ch\u00f4mage, qui s'\u00e9l\u00e8veraient \u00e0 plus ou moins 20 milliards d'euros par an. Voir : ACOSS, \u00ab Acosstat - Bilan n\u00b0294 \u00bb, ao\u00fbt 2019. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"https:\/\/www.acoss.fr\/files\/Publications\/Acoss_Stat\/Acoss_stat_294.pdf\" target=\"_blank\"\u003Eacoss.fr\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh5\" id=\"nb5\"\u003E5\u003C\/a\u003E] Ibid.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh6\" id=\"nb6\"\u003E6\u003C\/a\u003E] H\u00e9l\u00e8ne Crouzillat, intervention \u00ab Dette sociale : \u00e0 bas ! \u00bb, in \u003Ci\u003E5\u003Csup\u003Ee\u003C\/sup\u003E Universit\u00e9 d'\u00e9t\u00e9 du CADTM Europe\u003C\/i\u003E, septembre 2017, W\u00e9pion. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Una-Plataforma-une-a-movimientos\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh7\" id=\"nb7\"\u003E7\u003C\/a\u003E] GACDAC, \u003Ci\u003EAudit de la dette de l'assurance ch\u00f4mage. Rapport interm\u00e9diaire par le Groupe d'Audit Citoyen de la Dette de l'Assurance Ch\u00f4mage\u003C\/i\u003E, avril 2018, pp. 17, 19 et 21.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh8\" id=\"nb8\"\u003E8\u003C\/a\u003E] Benjamin Lemoine, \u003Ci\u003EL'ordre de la dette. Enqu\u00eate sur les infortunes de l'\u00c9tat et la prosp\u00e9rit\u00e9 du march\u00e9\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions La D\u00e9couverte, Paris, 2016, p.286\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh9\" id=\"nb9\"\u003E9\u003C\/a\u003E] Il n'est pas inutile de rappeler ici que privatiser les organismes de s\u00e9curit\u00e9 sociale repr\u00e9sente un march\u00e9 \u00e9norme pour le secteur priv\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh10\" id=\"nb10\"\u003E10\u003C\/a\u003E] La cat\u00e9gorie des travailleuruses est comprise ici dans son sens large de classe sociale, d\u00e9passant la seule consid\u00e9ration des statuts dans ou hors emploi. Ainsi, dans \u00ab travailleuruses \u00bb sont compris les \u00e9tudiant, salari\u00e9, ch\u00f4meuruses, retrait\u00e9...\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh11\" id=\"nb11\"\u003E11\u003C\/a\u003E] Pascal Franchet, \u00ab La dette sociale, un concept multiple \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016, p. 21. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/La-dettesociale-francaise-un\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh12\" id=\"nb12\"\u003E12\u003C\/a\u003E] C'est le cas notamment du sociologue B. Friot et du R\u00e9seau Salariat.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh13\" id=\"nb13\"\u003E13\u003C\/a\u003E] Pascal Franchet, \u00ab La dette sociale, un concept multiples \u00bb, op. cit.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh14\" id=\"nb14\"\u003E14\u003C\/a\u003E] La gestion dite bipartite ou paritaire de la s\u00e9curit\u00e9 sociale signifie que cette derni\u00e8re implique autant de repr\u00e9sentants des travailleuruses que de repr\u00e9sentants patronaux. On parle aussi de gestion tripartite dans la mesure o\u00f9 au fil du temps l'entremise de l'\u00c9tat (au profit bien trop souvent des int\u00e9r\u00eats patronaux) s'est faite de plus en plus grande dans la gestion de s\u00e9curit\u00e9 sociale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh15\" id=\"nb15\"\u003E15\u003C\/a\u003E] Voir les cat\u00e9gories de dettes insoutenables, odieuses, ill\u00e9gales et ill\u00e9gitimes, qui pour le CADTM, justifient le non-paiement d'une dette.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh16\" id=\"nb16\"\u003E16\u003C\/a\u003E] Le terme de \u00ab femmes \u00bb est utilis\u00e9 ici dans une perspective plurielle et non essentialiste, comme classe sociale rassemblant des personnes subissant des exp\u00e9riences concr\u00e8tes mais vari\u00e9es d'oppressions patriarcales.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh17\" id=\"nb17\"\u003E17\u003C\/a\u003E] Oxfam, \u00ab Celles qui comptent. Reconna\u00eetre la contribution consid\u00e9rable des femmes \u00e0 l'\u00e9conomie pour combattre les in\u00e9galit\u00e9s \u00bb, janvier 2020. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"https:\/\/www.oxfamsol.be\/sites\/default\/files\/rapport_time_to_care_oxfam_fr_full_embargoed.pdf\" target=\"_blank\"\u003Eoxfamsol.be\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh18\" id=\"nb18\"\u003E18\u003C\/a\u003E] Christine Vanden Daelen, \u00ab Les femmes d'Europe face \u00e0 l'aust\u00e9rit\u00e9 et \u00e0 la dette publique \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016, p.34\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh19\" id=\"nb19\"\u003E19\u003C\/a\u003E] Blanca Bayas, \u00ab Care debt : patriarchy and capital on the offensive, feminist economics as a proposal \u00bb, ODG, Barcelone, mars 2019, p.17. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Care-debt-patriarchy-and-capital-on-the-offensive-feministconomics-as-a\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh20\" id=\"nb20\"\u003E20\u003C\/a\u003E] Silvia Federici, \u003Ci\u003EPoint z\u00e9ro : propagation de la r\u00e9volution. Salaire m\u00e9nager, reproduction sociale, combat f\u00e9ministe\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions IX\u003Csup\u003Ee\u003C\/sup\u003E, Donnemarie, 2016 et Louise Toupin, \u003Ci\u003ELe salaire au travail m\u00e9nager. Chronique d'une lutte f\u00e9ministe internationale (1972-1977)\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions du remue-m\u00e9nage, Montr\u00e9al, 2014.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh21\" id=\"nb21\"\u003E21\u003C\/a\u003E] Margaux Le Donn\u00e9 et Jeanne Burgart Goutal, intervention \u00ab Dettes multiples et dettes invisibles \u00bb in \u003Ci\u003EEndetter et Punir, Le Printemps des Laboratoires # 6\u003C\/i\u003E, septembre 2018, Aubervilliers. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"https:\/\/soundcloud.com\/leslaboratoires-1\/dettes-multiplest-dettes-invisibles-par-margaux-le-donnet-jeanne-burgart-goutal\"\u003Esoundcloud.com\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh22\" id=\"nb22\"\u003E22\u003C\/a\u003E] Magali Verdier et Marcela De La Pena, \u00ab Une alternative f\u00e9ministe \u00bb in \u003Ci\u003EDette sociale. Qui doit \u00e0 qui ?\u003C\/i\u003E, CADTM - AVP n\u00b069, 2016, p.83. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Une-alternative-feministe\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh23\" id=\"nb23\"\u003E23\u003C\/a\u003E] \u00ab Nos deben une vida \u00bb, en castillan\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh24\" id=\"nb24\"\u003E24\u003C\/a\u003E] Maurizio Lazzarato, \u003Ci\u003ELa fabrique de l'homme endett\u00e9. Essai sur la condition n\u00e9olib\u00e9rale\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions Amsterdam, Paris, 2011\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh25\" id=\"nb25\"\u003E25\u003C\/a\u003E] Ibid, p.94\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh26\" id=\"nb26\"\u003E26\u003C\/a\u003E] Ibid, p.100\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh27\" id=\"nb27\"\u003E27\u003C\/a\u003E] Ibid, pp.99 et 103\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh28\" id=\"nb28\"\u003E28\u003C\/a\u003E] Ibid, pp.103 et 104\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh29\" id=\"nb29\"\u003E29\u003C\/a\u003E] \u00c0 noter toutefois, que les autorit\u00e9s religieuses ne se limitent pas aux institutions des religions monoth\u00e9istes, mais englobent \u00ab les dieux \u00bb voire m\u00eame les \u00ab forces cosmiques \u00bb, une dette envers l'univers tout entier.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh30\" id=\"nb30\"\u003E30\u003C\/a\u003E] Jean-Fran\u00e7ois Bissonnette, \u00ab Libert\u00e9 ou servitude ? L'ambivalence de la dette. \u00bb in Jean-Fran\u00e7ois Bissonnette, Pierre Cr\u00e9tois, C\u00e9dric Rio, St\u00e9phanie Roza et Na\u00ebl Desaldeleer (dir.), \u003Ci\u003ELa dette comme rapport social. Libert\u00e9 ou servitude ?\u003C\/i\u003E, \u00c9ditions Le bord de l'eau, Lormont, 2017, pp.7-20\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh31\" id=\"nb31\"\u003E31\u003C\/a\u003E] Ibid, p.11\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh32\" id=\"nb32\"\u003E32\u003C\/a\u003E] David Graeber, \u003Ci\u003EDette : 5 000 ans d'histoire\u003C\/i\u003E, Les liens qui lib\u00e8rent, 2013, p.577\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh33\" id=\"nb33\"\u003E33\u003C\/a\u003E] Samuel Le Quitte, \u00ab La dette comme structure de l'existence : une perspective ontologique \u00bb in Jean-Fran\u00e7ois Bissonnette, Pierre Cr\u00e9tois, \u003Ci\u003Eop cit\u003C\/i\u003E, p.37\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh34\" id=\"nb34\"\u003E34\u003C\/a\u003E] David Graeber, \u003Ci\u003Eop. cit\u003C\/i\u003E, p.577\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh35\" id=\"nb35\"\u003E35\u003C\/a\u003E] Ibid, p.88\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh36\" id=\"nb36\"\u003E36\u003C\/a\u003E] Ibid, p.90\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh37\" id=\"nb37\"\u003E37\u003C\/a\u003E] Ibid, p.90\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh38\" id=\"nb38\"\u003E38\u003C\/a\u003E] J\u00e9r\u00e9mie Cravatte, \u00ab 5000 ans de dettes \u00bb, CADTM, octobre 2012. Accessible \u00e0 : \u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/5000-ans-de-dettes\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/cadtm.org\/Dette-sociale-de-quoi-parle-t-on\"\u003Ecadtm.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}