{"169046":{"id":"169046","parent":"0","time":"1581762675","url":"http:\/\/newsnet.fr\/169046","source":"http:\/\/www.les-crises.fr\/?p=237709","category":"documentaires","title":"Lettre de Grande-Bretagne : Pourquoi le Parti travailliste a perdu","catalog-images":"5\/\/3\/newsnet_169046_fc3260.jpg\/newsnet_169046_0ce50f.jpg\/newsnet_169046_1e57e2.jpg\/newsnet_169046_d07f5d.jpg\/newsnet_169046_acad39.png","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169046_1e57e2.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/lettre-de-grande-bretagne-pourquoi-le-parti-travailliste-a-perdu","admin":"newsnet","views":"477","priority":"3","length":"50958","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ESource : \u003Ca href=\"https:\/\/consortiumnews.com\/2019\/12\/17\/letter-from-britain-why-labour-lost\"\u003EConsortium News, Alexander Mercouris\u003C\/a\u003E, 17-12-2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELes commentaires post-\u00e9lectoraux disent que le parti de Corbyn a obtenu \u00ab son pire r\u00e9sultat depuis 1935 \u00bb. Alexander Mercouris montre pourquoi il s'agit d'une grave d\u00e9formation.\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'ampleur de la d\u00e9faite des travaillistes est exag\u00e9r\u00e9e\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa victoire \u00e9lectorale du Parti conservateur est une trag\u00e9die personnelle pour Jeremy Corbyn, dont la qu\u00eate pour diriger un gouvernement travailliste progressiste s'est sold\u00e9e par un \u00e9chec. C'est aussi une trag\u00e9die pour la Grande-Bretagne, qui a perdu l'occasion offerte par un gouvernement travailliste progressiste dirig\u00e9 par Corbyn.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela peut aussi devenir une trag\u00e9die pour le Parti travailliste, mais seulement s'il tire des conclusions erron\u00e9es de sa d\u00e9faite.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe dernier point doit \u00eatre soulign\u00e9, d'autant plus que certains articles montrent qu'on cherche clairement \u00e0 surestimer l'ampleur de la d\u00e9faite du Parti travailliste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa plupart des commentaires avancent que les travaillistes ont obtenu \u00ab leur pire r\u00e9sultat depuis 1935 \u00bb. Il s'agit d'une grave d\u00e9formation des faits.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe premier ministre Boris Johnson, \u00e0 gauche, et le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn pendant le d\u00e9bat de campagne. (Capture d'\u00e9cran)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe pourcentage de votes travaillistes \u00e0 l'\u00e9lection est de 32,2 %. Cela se compare aux 30,4 % obtenus aux \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2015, juste avant que Corbyn ne devienne le chef, lorsque le Parti travailliste \u00e9tait dirig\u00e9 par Ed Miliband.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est \u00e9galement plus \u00e9lev\u00e9 que les 29 % obtenus par le Parti travailliste lors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2010, alors qu'il \u00e9tait dirig\u00e9 par le premier ministre travailliste au pouvoir \u00e0 l'\u00e9poque, Gordon Brown.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour aller plus loin dans le pass\u00e9, la part de suffrages des travaillistes aux \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales pr\u00e9c\u00e9dentes \u00e9tait de 27,6 % en 1983 et de 30,8 % en 1987.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ENombres absolus de suffrages\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn termes de nombre absolu de suffrages, le Labour a obtenu plus de suffrages en 2019 que lors de l'\u00e9lection g\u00e9n\u00e9rale de 2005 (10 269 076 contre 9 552 436), qu'il a remport\u00e9e sous la direction du premier ministre travailliste alors en exercice, Tony Blair.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'affirmation selon laquelle le Parti travailliste a obtenu \u00ab son pire r\u00e9sultat depuis 1935 \u00bb est fond\u00e9e uniquement sur le nombre de d\u00e9put\u00e9s qu'il a fait r\u00e9\u00e9lire \u00e0 la Chambre des communes apr\u00e8s l'\u00e9lection, qui s'\u00e9l\u00e8ve \u00e0 202.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl s'agit en effet d'un chiffre historiquement bas. Toutefois, cette affirmation ne tient pas compte du fait que les travaillistes avaient d\u00e9j\u00e0 perdu - lors de l'\u00e9lection g\u00e9n\u00e9rale de 2015 - 40 de leurs si\u00e8ges en \u00c9cosse, sur lesquels ils pouvaient auparavant compter pour faire r\u00e9\u00e9lire un d\u00e9put\u00e9 travailliste de mani\u00e8re s\u00fbre. Ces 40 si\u00e8ges ont \u00e9t\u00e9 perdus au profit du Parti nationaliste \u00e9cossais (SNP), parti de gauche ind\u00e9pendantiste, et non des conservateurs. Le SNP les a conserv\u00e9s depuis lors.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Parti travailliste n'a jamais \u00e9t\u00e9 en mesure de regagner ces 40 si\u00e8ges perdus et, compte tenu de la mont\u00e9e du sentiment ind\u00e9pendantiste en Ecosse, il semble de plus en plus improbable qu'il le fasse un jour.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EInutile de dire que si les travaillistes avaient conserv\u00e9 ces 40 si\u00e8ges en 2015, et s'ils les avaient conserv\u00e9s lors des derni\u00e8res \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales, leur cohorte de d\u00e9put\u00e9s serait maintenant de 242 et non de 202. C'est beaucoup plus que les 209 d\u00e9put\u00e9s qu'il a eus apr\u00e8s l'\u00e9lection de 1983.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'ignorance, voire dans certains cas un m\u00e9pris d\u00e9lib\u00e9r\u00e9, de l'extraordinaire transformation politique qui a eu lieu en \u00c9cosse en 2015 et qui a depuis lors affect\u00e9 l'arithm\u00e9tique \u00e9lectorale et parlementaire britannique, fausse s\u00e9rieusement le d\u00e9bat sur la politique dans le pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETout comme le Parti travailliste, le SNP est un parti social-d\u00e9mocrate de gauche. Le basculement politique en \u00c9cosse - qui a eu lieu lors de l'\u00e9lection de 2015, et non lors de l'\u00e9lection qui vient d'avoir lieu - ne s'est pas fait de gauche \u00e0 droite ni des conservateurs aux travaillistes. Il est pass\u00e9 de la gauche sociale-d\u00e9mocrate unioniste (Labour) \u00e0 la gauche sociale-d\u00e9mocrate ind\u00e9pendantiste (SNP).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe SNP vient de remporter 45 % des voix en \u00c9cosse, contre 25,6 % pour les conservateurs et 18,1 % pour les travaillistes. Les conservateurs viennent d'ailleurs de perdre sept de leurs 13 si\u00e8ges. En \u00c9cosse, il existe un fort sentiment anti-conservateur et, en cas de suspension du Parlement, le SNP a clairement indiqu\u00e9 qu'il aurait soutenu le Parti travailliste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le m\u00eame ordre d'id\u00e9es, si le passage au SNP n'avait pas eu lieu, et si le vote en \u00c9cosse s'\u00e9tait poursuivi comme lors des pr\u00e9c\u00e9dentes \u00e9lections d'avant 2015, la part totale du score des travaillistes lors de la pr\u00e9sente \u00e9lection n'aurait pas \u00e9t\u00e9 de 32,2 %. Elle aurait \u00e9t\u00e9 d'environ 34 pour cent.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est proche des 35 % obtenus par Tony Blair aux \u00e9lections de 2005, que les travaillistes ont remport\u00e9es, et c'est la m\u00eame chose que les 34 % obtenus par les travaillistes aux \u00e9lections de 1992, lorsqu'ils \u00e9taient dirig\u00e9s par Neil Kinnock, qui a pr\u00e9par\u00e9 le terrain pour la vague de 1997.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn r\u00e9sum\u00e9, Corbyn a remport\u00e9 en 2019 plus de voix et un plus grand pourcentage des suffrages que ses deux pr\u00e9d\u00e9cesseurs imm\u00e9diats, Gordon Brown et Ed Miliband. Le Parti travailliste sous sa direction a \u00e9galement fait beaucoup mieux que lors des deux \u00e9lections tenues pendant la p\u00e9riode de l'ascension de Margaret Thatcher dans les ann\u00e9es 1980. Corbyn a fait un peu moins bien que Kinnock en 1992, mais seulement \u00e0 cause d'un effondrement ant\u00e9rieur en \u00c9cosse dont il n'est pas responsable. Corbyn a obtenu un r\u00e9sultat l\u00e9g\u00e8rement inf\u00e9rieur \u00e0 celui de Tony Blair en 2005 en termes de pourcentage de voix exprim\u00e9es, mais nettement sup\u00e9rieur en termes de nombre de votes r\u00e9els.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETout cela peut \u00eatre compar\u00e9 aux pr\u00e9dictions apocalyptiques qui ont \u00e9t\u00e9 faites sur sa direction avant l'\u00e9lection de 2017. On disait alors que la direction de Corbyn \u00e9tait si incomp\u00e9tente et si d\u00e9sastreuse qu'elle \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/commentisfree\/2017\/apr\/19\/general-election-labour-annihilation-jeremy-corbyn\"\u003Ed\u00e9truirait le Parti travailliste en tant que force politique\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe toute \u00e9vidence et en r\u00e9alit\u00e9, Corbyn a fait beaucoup mieux que cela. En fait, pour ce qui est de l'histoire \u00e9lectorale r\u00e9cente du Parti travailliste, la part de scrutins qu'il a gagn\u00e9e pour le Parti travailliste \u00e9tait honorable, et il a laiss\u00e9 au Parti travailliste une plus grande part des votes et un nombre de membres beaucoup plus important et plus actif que lorsqu'il l'a trouv\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169046_fc3260.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ERassemblement pour l'ind\u00e9pendance de \u00c9cosse 2018. (Azerifactory, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELe Parti travailliste n'a pas perdu parce qu'il est \u00ab trop \u00e0 gauche \u00bb.\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETout cela devrait rendre sceptique sur les affirmations selon lesquelles les travaillistes ont perdu l'\u00e9lection \u00e0 cause du \u00ab radicalisme excessif \u00bb de Corbyn ou parce que les travaillistes sous sa direction sont devenus \u00ab trop \u00e0 gauche \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl se trouve que le radicalisme du \u003Ca href=\"https:\/\/labour.org.uk\/wp-content\/uploads\/2019\/11\/Real-Change-Labour-Manifesto-2019.pdf\" target=\"_blank\"\u003Emanifeste\u003C\/a\u003E sur lequel les travaillistes se sont battu pour le scrutin a \u00e9t\u00e9 exag\u00e9r\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESes trois principales propositions - la fin des frais d'inscription des \u00e9tudiants et l'augmentation des d\u00e9penses de l'aide sociale et du National Health Service, la renationalisation des chemins de fer et de certains services publics, et les projets d'augmentation des d\u00e9penses d'infrastructure et de construction de logements sociaux avec une proposition sp\u00e9cifique visant \u00e0 fournir \u00e0 tous les m\u00e9nages britanniques un acc\u00e8s gratuit au haut d\u00e9bit - n'auraient pas \u00e9t\u00e9 consid\u00e9r\u00e9es comme radicales \u00e0 l'apog\u00e9e de la social-d\u00e9mocratie travailliste entre 1945 et 1980.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'ampleur des d\u00e9penses propos\u00e9es par les travaillistes n'aurait pas non plus \u00e9t\u00e9 \u003Ca href=\"https:\/\/www.independent.co.uk\/news\/business\/news\/general-election-labour-economy-spending-corbyn-boris-johnson-a9218041.html\"\u003Eexcessive pour un pays riche comme la Grande-Bretagne\u003C\/a\u003E, ni n'aurait provoqu\u00e9 sa faillite Encore une fois, le programme de d\u00e9penses qui a \u00e9t\u00e9 annonc\u00e9 aurait \u00e9t\u00e9 consid\u00e9r\u00e9 comme non exceptionnel pendant l'apog\u00e9e du mouvement social-d\u00e9mocrate travailliste de 1945 \u00e0 1980.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes agents \u00e9lectoraux du Parti travailliste ont en fait constat\u00e9 que les promesses du programme \u00e9taient populaires dans l'ensemble. Le probl\u00e8me n'\u00e9tait pas l'hostilit\u00e9 au programme en tant que tel, ou la pr\u00e9occupation qu'il soit \u00ab excessivement radical \u00bb ou \u00ab trop \u00e0 gauche \u00bb. C'\u00e9tait un scepticisme sur la capacit\u00e9 d'un gouvernement travailliste dirig\u00e9 par Jeremy Corbyn \u00e0 mettre en œuvre un tel programme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl y a une autre raison de douter que l'\u00e9chec du Labour aux \u00e9lections soit d\u00fb au fait qu'il \u00e9tait per\u00e7u comme \u00ab trop \u00e0 gauche \u00bb. C'est l'\u00e9chec total de l'alternative de centre-gauche suppos\u00e9e plus \u00ab mod\u00e9r\u00e9e \u00bb \u00e0 sa droite.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAucun des d\u00e9put\u00e9s travaillistes \u00ab mod\u00e9r\u00e9s \u00bb qui ont fait d\u00e9fection au Parti travailliste en 2019 en se plaignant du \u00ab radicalisme excessif \u00bb et de l'antis\u00e9mitisme des travaillistes n'a \u00e9t\u00e9 r\u00e9\u00e9lu \u00e0 la Chambre des communes. \u003Cspan id=\"bt0306740\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__0306740_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/Change*UK_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/Change_UK\"\u003EChange UK\u003C\/a\u003E, le parti que certains d'entre eux ont cr\u00e9\u00e9, n'a pas r\u00e9ussi \u00e0 gagner un seul si\u00e8ge et semble certain d'\u00eatre dissout.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQuant aux d\u00e9put\u00e9s travaillistes \u00ab mod\u00e9r\u00e9s \u00bb qui ont choisi de rejoindre les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates, ils n'ont pas non plus r\u00e9ussi \u00e0 gagner des si\u00e8ges.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELuciana Berger - ancienne membre du cabinet fant\u00f4me de l'ancien dirigeant travailliste Ed Miliband - qui a quitt\u00e9 le parti travailliste en mettant sp\u00e9cifiquement en avant son pr\u00e9tendu probl\u00e8me d'antis\u00e9mitisme, et qui \u00e9tait tr\u00e8s d\u00e9sireuse de remporter les \u00e9lections dans les quartiers de Finchley et Golders Green, une circonscription parlementaire \u00e0 forte population juive - n'a finalement \u003Ca href=\"https:\/\/www.jpost.com\/Diaspora\/Jewish-MP-Luciana-Berger-loses-seat-in-House-of-Commons-610828\"\u003Epas r\u00e9ussi\u003C\/a\u003E \u00e0 le faire. Le si\u00e8ge a \u00e9t\u00e9 conserv\u00e9 par les conservateurs.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQuant aux Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates - le parti traditionnel du centre gauche \u00ab mod\u00e9r\u00e9 \u00bb de Grande-Bretagne - les attentes avant l'\u00e9lection selon lesquelles ils allaient gagner \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/commentisfree\/2019\/dec\/01\/this-election-is-not-going-to-plan-the-liberal-democrats-feel-the-big-squeeze\"\u003Ejusqu'\u00e0 100 si\u00e8ges\u003C\/a\u003E et d\u00e9passer le Parti travailliste en termes de pourcentage des voix ont \u00e9t\u00e9 terriblement d\u00e9\u00e7ues.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe pourcentage de voix des Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates a effectivement augment\u00e9, mais seulement l\u00e9g\u00e8rement, passant d'un d\u00e9risoire 7,4 % en 2017 \u00e0 seulement 11,6 %. Comparez cela avec le pourcentage des voix du Parti travailliste suppos\u00e9 \u00ab extr\u00e9miste \u00bb de Jeremy Corbyn, qui est trois fois plus important avec 32,2 %.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJo Swinson en 2017. (Keith Edkins, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn outre, les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates ont subi l'humiliation de voir leur nombre de d\u00e9put\u00e9s passer de 12 \u00e0 11 par rapport \u00e0 2017, alors que leur leader, Jo Swinson, \u003Ca href=\"https:\/\/news.sky.com\/story\/general-election-liberal-democrat-leader-jo-swinson-loses-seat-11885130\"\u003Ea en fait perdu son si\u00e8ge\u003C\/a\u003E en \u00c9cosse au profit de l'alli\u00e9 pr\u00e9sum\u00e9 du Labour, le SNP social-d\u00e9mocrate de gauche.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EComparez ces r\u00e9sultats lamentables avec ce que les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates ont r\u00e9alis\u00e9 aussi r\u00e9cemment que lors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2005, lorsque le \u00ab mod\u00e9r\u00e9 travailliste \u00bb Tony Blair \u00e9tait au pouvoir en tant que Premier ministre. Lors de cette \u00e9lection, la proportion de voix des Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates \u00e9tait de 22 % et leur nombre de d\u00e9put\u00e9s \u00e9tait de 62.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa strat\u00e9gie des Lib\u00e9raux D\u00e9mocrates pendant campagne a consist\u00e9 en fait \u00e0 positionner le parti comme l'alternative \u00ab raisonnable \u00bb du \u00ab juste milieu \u00bb \u00e0 la fois pour les conservateurs et pour le Parti travailliste pr\u00e9tendument \u00ab extr\u00e9miste \u00bb de Jeremy Corbyn. En cons\u00e9quence, les Lib\u00e9raux D\u00e9mocrates ont fait leur campagne en promettant d'annuler Brexit tout en d\u00e9clarant qu'ils n'accepteraient jamais d'entrer dans une coalition avec le \u00ab gauchiste \u00bb Jeremy Corbyn.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELors du scrutin les \u00e9lecteurs conservateurs anti-Brexit les plus \u00ab mod\u00e9r\u00e9s \u00bb ont choisi de soutenir leur parti, tandis que la tendance parmi les \u00e9lecteurs cens\u00e9ment \u00ab mod\u00e9r\u00e9s \u00bb du centre gauche a \u00e9t\u00e9 de d\u00e9laisser les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates cens\u00e9ment plus \u00ab mod\u00e9r\u00e9s \u00bb au profit du Parti travailliste cens\u00e9ment plus \u00ab extr\u00e9miste \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EComparez cela \u00e0 ce qui s'est pass\u00e9 lors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 1983, lorsque l'\u00e9lectorat britannique a vraiment pens\u00e9 que le Parti travailliste \u00e9tait devenu trop \u00e0 gauche et trop radical.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAu cours de ces \u00e9lections, la part des voix de ce qui \u00e9tait alors l'Alliance entre les lib\u00e9raux et le Parti social-d\u00e9mocrate (l'anc\u00eatre des Lib\u00e9raux- d\u00e9mocrates d'aujourd'hui) a augment\u00e9 r\u00e9guli\u00e8rement, de sorte qu'\u00e0 la fin du scrutin, ils ont remport\u00e9 25,4 % des voix, contre les 13,8 % que les lib\u00e9raux avaient obtenus lors des \u00e9lections pr\u00e9c\u00e9dentes de 1979 Cela s'est fait aux d\u00e9pens des travaillistes, dont le pourcentage de voix est pass\u00e9 de 36,9 % en 1979 \u00e0 27,6 % en 1983.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes travaillistes n'ont pas perdu les \u00e9lections parce que l'\u00e9lectorat les consid\u00e9rait comme trop \u00e0 gauche. Les faits d\u00e9montrent le contraire. Tout comme l'affirmation selon laquelle les travaillistes ont enregistr\u00e9 leur \u00ab pire r\u00e9sultat depuis 1935 \u00bb, cette affirmation est une fausse repr\u00e9sentation colport\u00e9e par ceux qui veulent que les travaillistes reviennent aux politiques du statu quo et \u00e0 la triangulation [en science politique, la triangulation d\u00e9signe le fait pour une personnalit\u00e9 politique de pr\u00e9senter son id\u00e9ologie comme \u00e9tant \u00ab au-dessus et entre \u00bb la droite et la gauche de l'\u00e9chiquier politique - Wikipedia, NdT] de l'\u00e9poque de Blair.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EManifestation anti-Brexit \u00e0 Manchester, Angleterre, le 1er octobre 2017. (Robert Mandel via Wikimedia)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EPourquoi le Parti travailliste a-t-il perdu ?\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa r\u00e9ponse simple et in\u00e9vitable - et qui gagne progressivement en cr\u00e9dibilit\u00e9, malgr\u00e9 les d\u00e9n\u00e9gations continues de certains milieux - r\u00e9side dans la position des travaillistes sur le Brexit.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne \u00e9tude sur les pertes du Labour d\u00e9montre clairement ce fait. Bien qu'il y ait eu un revirement du Parti travailliste vers le Parti conservateur dans toute l'Angleterre et le Pays de Galles (l'\u00c9cosse, comme nous l'avons vu plus haut, a maintenant une orientation politique totalement diff\u00e9rente), ce revirement n'a pas \u00e9t\u00e9 uniforme et a \u00e9t\u00e9 le plus important, et les pertes du Parti travailliste ont \u00e9t\u00e9 de loin les plus importantes, dans le nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe n'est pas une co\u00efncidence si ces r\u00e9gions ont vot\u00e9 massivement pour Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn revanche, dans les r\u00e9gions qui ont vot\u00e9 contre le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, le r\u00e9sultats du Parti travailliste a mieux r\u00e9sist\u00e9, et les pertes du Labour ont \u00e9t\u00e9 relativement peu importantes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EA titre d'exemple, \u00e0 Londres, qui lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016 a vot\u00e9 massivement contre le Brexit (avec une marge de 60 \u00e0 40), les travaillistes ont perdu de peu Kensington & Chelsea (\u003Ca href=\"https:\/\/www.bbc.co.uk\/news\/election-2019-50782361\"\u003Epar seulement 150 voix\u003C\/a\u003E) mais ont remport\u00e9 Putney face aux conservateurs. Au total, les travaillistes d\u00e9tiennent autant de si\u00e8ges \u00e0 Londres apr\u00e8s les \u00e9lections qu'avant.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe m\u00eame sch\u00e9ma s'est r\u00e9p\u00e9t\u00e9 dans d'autres r\u00e9gions qui ont vot\u00e9 contre le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EA Canterbury, qui a \u00e9galement vot\u00e9 contre le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, et que le Labour a remport\u00e9 pour la premi\u00e8re fois face aux Conservateurs lors des \u00e9lections de 2017, le Labour a de nouveau gagn\u00e9 avec \u003Ca href=\"https:\/\/www.bbc.co.uk\/news\/election-2019-50732251\"\u003Eune plus grande majorit\u00e9 et une augmentation de sa part du vote\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl en va de m\u00eame dans d'autres zones urbaines anti-Brexit, comme Manchester, Bristol et Cardiff. Les travaillistes ont gagn\u00e9 dans les trois cas, balayant tous les si\u00e8ges qui s'y affrontaient.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans l'ensemble, comme le montrent clairement les enqu\u00eates sur les \u00e9lections en Angleterre et au Pays de Galles, les travaillistes ont conserv\u00e9 la grande majorit\u00e9 de leurs \u00e9lecteurs qui ont vot\u00e9 contre le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, mais ont perdu environ la moiti\u00e9 de leurs \u00e9lecteurs qui ont vot\u00e9 pour le Brexit lors de ce r\u00e9f\u00e9rendum. C'est ce qui a caus\u00e9 la d\u00e9faite du Labour et la victoire des conservateurs.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn simples termes d'arithm\u00e9tique parlementaire, cela signifie que le parti travailliste a perdu une s\u00e9rie de si\u00e8ges dans son ancien fief, dans le nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais, qui avaient vot\u00e9 pour le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, ce qui a donn\u00e9 aux conservateurs la nette victoire \u00e9lectorale et la large majorit\u00e9 parlementaire dont ils disposent maintenant.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela met en \u00e9vidence l'explication sous-jacente de la d\u00e9b\u00e2cle des travaillistes, qui \u00e9tait sa ligne politique sur le Brexit, incroyablement trop compliqu\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL\u00e0 o\u00f9 Boris Johnson et les conservateurs avaient un message simple et clair - \u00ab Faisons le Brexit \u00bb - le parti travailliste a combattu les \u00e9lections sur une politique de n\u00e9gociation d'un accord de Brexit enti\u00e8rement nouveau, diff\u00e9rent de celui de Boris Johnson, qu'il a d\u00e9clar\u00e9e vouloir ensuite soumettre au vote lors d'un second r\u00e9f\u00e9rendum, l'option de rester dans l'Union europ\u00e9enne \u00e9tant propos\u00e9e comme alternative.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette proposition, qui engageait les travaillistes \u00e0 un second r\u00e9f\u00e9rendum sur une question dont la plupart des \u00e9lecteurs britanniques avaient appris qu'elle avait \u00e9t\u00e9 tranch\u00e9e par le r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, ne pouvait qu'\u00eatre impopulaire aupr\u00e8s des \u00e9lecteurs qui, lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, avaient vot\u00e9 pour le Brexit. Ce qui a cependant rendu cette proposition totalement d\u00e9l\u00e9t\u00e8re, c'est la position adopt\u00e9e \u00e0 l'\u00e9gard du r\u00e9f\u00e9rendum propos\u00e9 par la quasi-totalit\u00e9 des dirigeants travaillistes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJohn McDonnell, chancelier fant\u00f4me du Labour et sa performante num\u00e9ro 2 ; Emily Thornberry, secr\u00e9taire fant\u00f4me des affaires \u00e9trang\u00e8res du Labour ; Diane Abbott, secr\u00e9taire fant\u00f4me de l'int\u00e9rieur du Labour ; et Keir Starmer, porte-parole Brexit du Labour, ont tous d\u00e9clar\u00e9 qu'ils voteraient lors de ce deuxi\u00e8me r\u00e9f\u00e9rendum en faveur du maintien dans l'Union europ\u00e9enne - autrement dit contre l'accord que le Labour disait vouloir n\u00e9gocier avec l'Union europ\u00e9enne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQuant \u00e0 Corbyn lui-m\u00eame, il a dit qu'il resterait \u00ab neutre \u00bb - en d'autres termes, lui aussi annon\u00e7ait que lors du r\u00e9f\u00e9rendum, il ne soutiendrait pas l'accord que les travaillistes disaient vouloir n\u00e9gocier avec l'Union europ\u00e9enne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl va sans dire que cela aurait signifi\u00e9 que si les travaillistes ne soutenaient pas leur propre proposition d'accord, il aurait \u00e9t\u00e9 pratiquement certain que l'accord serait rejet\u00e9, et l'option de rester dans l'Union europ\u00e9enne aurait \u00e9t\u00e9 gagnante.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela a montr\u00e9 que la deuxi\u00e8me proposition de r\u00e9f\u00e9rendum \u00e9tait manifestement ce qu'elle \u00e9tait : un m\u00e9canisme compliqu\u00e9 pour annuler le r\u00e9sultat du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016 en organisant ce qui aurait \u00e9t\u00e9 un r\u00e9f\u00e9rendum manifestement truqu\u00e9 sur un accord qui \u00e9tait clairement destin\u00e9 \u00e0 \u00e9chouer.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESans surprise, les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re pro-Brexit du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais, quand on leur a pr\u00e9sent\u00e9 une proposition comme celle-ci, ont tourn\u00e9 le dos aux travaillistes et ont vot\u00e9 pour les conservateurs \u00e0 la place.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est cette ligne politique sur le Brexit fondamentalement malhonn\u00eate - qui visait \u00e0 annuler le r\u00e9sultat du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016 sans le dire r\u00e9ellement - qui explique, selon moi, la forte antipathie \u00e0 l'\u00e9gard de Jeremy Corbyn que les agents \u00e9lectoraux travaillistes ont d\u00e9couverte alors qu'ils faisaient campagne dans leur ancien bastion du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2017, l'\u00e9lectorat britannique a accueilli chaleureusement Jeremy Corbyn, qui \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 comme un homme simple et de principe, quoique plut\u00f4t excentrique, sinc\u00e8rement attach\u00e9 \u00e0 am\u00e9liorer la vie du peuple britannique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn revanche, lors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2019, Jeremy Corbyn a propos\u00e9 une politique de Brexit qui \u00e9tait en fin de compte \u00e0 la fois malhonn\u00eate et absurde, et il est apparu comme un politicien comme les autres.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa col\u00e8re profonde et le sentiment de trahison dans ces circonstances ne sont pas du tout surprenants, et ils ont \u00e9t\u00e9 aggrav\u00e9s chez les \u00e9lecteurs plus \u00e2g\u00e9s - dont un nombre impressionnant avait vot\u00e9 pour le Brexit - parce qu'ils se seraient souvenus que Corbyn s'\u00e9tait oppos\u00e9 \u00e0 l'adh\u00e9sion de la Grande-Bretagne \u00e0 l'Union europ\u00e9enne pendant la majeure partie de sa vie politique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'effet surestim\u00e9 des campagnes de d\u00e9nigrement contre Corbyn\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette col\u00e8re et ce sentiment de trahison expliquent aussi pourquoi les calomnies sur Corbyn en tant qu'antis\u00e9mite, tra\u00eetre, ami des terroristes, et ainsi de suite, continuellement ressass\u00e9es par le Parti conservateur et ses amis m\u00e9diatiques de droite, ont cette fois-ci fait leur effet, ce qu'elles n'avaient pas r\u00e9ussi \u00e0 faire en 2017.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa tentation de voir ces calomnies comme la raison de la d\u00e9faite \u00e9lectorale des travaillistes est compr\u00e9hensible.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl faut r\u00e9sister \u00e0 cette tentation. Tous les dirigeants travaillistes depuis la cr\u00e9ation du Parti travailliste, \u00e0 l'exception de Tony Blair, ont \u00e9t\u00e9 la cible de diffamations de la part de la droite. La campagne de diffamation contre Corbyn a peut-\u00eatre \u00e9t\u00e9 plus intense que d'autres. Cependant, les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais - traditionnellement le noyau dur du Parti travailliste - se sont historiquement av\u00e9r\u00e9s \u00eatre les \u00e9lecteurs les moins sensibles \u00e0 de telles calomnies.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe fait qu'\u00e0 cette occasion ils se soient retourn\u00e9s contre Corbyn et le Parti travailliste au point que certains d'entre eux ont commenc\u00e9 \u00e0 r\u00e9p\u00e9ter ces calomnies montre \u00e0 quel point leur col\u00e8re et leur sentiment de trahison \u00e9taient forts.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIn\u00e9vitablement, face \u00e0 de tels sentiments, la r\u00e9ponse de ces \u00e9lecteurs aux propositions du Parti travailliste dans son manifeste, au lieu de les soutenir comme cela avait \u00e9t\u00e9 le cas en 2017, a \u00e9t\u00e9 brutale. \u00c9tant donn\u00e9 que ces \u00e9lecteurs ne croyaient plus Corbyn ni le Parti travailliste sur le Brexit, ils ne les croyaient plus sur autre chose.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETout cela n'\u00e9tait pas seulement pr\u00e9visible, mais a \u00e9t\u00e9 largement pr\u00e9dit. Des commentateurs allant de \u003Ca href=\"https:\/\/sputniknews.com\/columnists\/201910311077191930-the-sputnik-intelligent-punters-guide-to-the-december-2019-uk-general-election\"\u003ENeil Clark\u003C\/a\u003E, \u00e0 gauche, \u00e0 \u003Ca href=\"https:\/\/www.thetimes.co.uk\/article\/dominic-lawson-labour-centrists-blew-this-not-corbyn-lrg82npgk\"\u003EDominic Lawson\u003C\/a\u003E, \u00e0 droite, ont soulign\u00e9 \u00e0 maintes reprises, avant et pendant les \u00e9lections, que la proposition du Parti travailliste sur le Brexit \u00e9tait suicidaire sur le plan \u00e9lectoral et qu'elle entra\u00eenerait certainement une lourde d\u00e9faite pour le parti.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn sait que Jeremy Corbyn lui-m\u00eame s'est longtemps oppos\u00e9 \u00e0 la proposition pour cette raison pr\u00e9cis\u00e9ment, tout comme ses principaux conseillers, Andrew Murray et Seamus Milne. Le pr\u00e9sident du Parti travailliste, Ian Lavery, qui est lui-m\u00eame un d\u00e9put\u00e9 du nord de l'Angleterre, s'y est \u00e9galement \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/commentisfree\/2019\/jan\/25\/second-referendum-destroy-public-trust-politics-labour-brexit-vote\"\u003Eoppos\u00e9 fermement et publiquement\u003C\/a\u003E. Plusieurs autres d\u00e9put\u00e9s travaillistes repr\u00e9sentant des si\u00e8ges dans le nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais s'y sont \u00e9galement oppos\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors pourquoi cette politique bizarre et apparemment suicidaire a-t-elle \u00e9t\u00e9 adopt\u00e9e ?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn en a beaucoup parl\u00e9, certains attribuant cela \u00e0 la faiblesse de Corbyn, qui se serait laiss\u00e9 intimider pour accepter une politique qu'il savait \u00eatre mauvaise par les \u00e9l\u00e9ments fortement anti-Brexit et blairistes au sein de la direction travailliste et parmi les d\u00e9put\u00e9s travaillistes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette affirmation est assez convaincante. Certaines personnalit\u00e9s \u00e9minentes du Parti travailliste, notamment le chancelier fant\u00f4me John McDonnell, le ministre fant\u00f4me de Brexit Keir Starmer, la ministre fant\u00f4me des Affaires \u00e9trang\u00e8res Emily Thornberry et la secr\u00e9taire fant\u00f4me de l'Int\u00e9rieur Diane Abbott, ont effectivement exerc\u00e9 des pressions extraordinaires sur Corbyn pour l'amener \u00e0 adopter cette ligne politique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169046_1e57e2.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMarche du People's Vote, octobre 2018. (Colin, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EKeir Starmer, qui est un adversaire acharn\u00e9 du Brexit et un fervent partisan du maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union europ\u00e9enne, semble avoir \u00e9t\u00e9 non seulement un partisan de cette ligne, mais aussi son principal auteur, qu'il a emprunt\u00e9 \u00e0 la campagne anti-Brexit et pro-Union europ\u00e9enne de \u003Cspan id=\"bt0410560\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__0410560_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/People(quote)s*Vote_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/People's_Vote\"\u003EPeople's Vote\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EStarmer est un brillant avocat, et tant la politique que les tactiques qu'il a suivies en tant que responsable pour le Brexit au sein du Parti travailliste \u00e9taient en fait tout \u00e0 fait conformes \u00e0 ce que l'on pouvait attendre d'un tel avocat, qui consid\u00e9rait le Brexit comme un probl\u00e8me qu'il fallait essentiellement r\u00e9gler par des campagnes d'influence et des tactiques parlementaires astucieuses, plut\u00f4t que comme le principal casse-t\u00eate politique du Parti, ce qu'il \u00e9tait en fait.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette approche a notamment amen\u00e9 le Parti travailliste \u00e0 s'impliquer dans une s\u00e9rie de \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/2019\/oct\/19\/what-does-the-letwin-amendment-mean-for-brexit-timetable-boris-johnson\"\u003Emanœuvres parlementaires complexes\u003C\/a\u003E, orchestr\u00e9es par divers d\u00e9put\u00e9s conservateurs dissidents anti-Brexit, dont le but premier semble avoir \u00e9t\u00e9 de g\u00eaner les deux premiers ministres conservateurs successifs, Theresa May et Boris Johnson.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes intrigues ont momentan\u00e9ment embarrass\u00e9 le gouvernement conservateur. Toutefois, la participation du Parti travailliste \u00e0 ces intrigues n'a fait que renforcer dans le pays l'impression que le Parti travailliste s'opposait au Brexit. Conjugu\u00e9e \u00e0 la politique r\u00e9f\u00e9rendaire du Parti travailliste, l'impression qu'elle a donn\u00e9e dans les r\u00e9gions du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais favorables au Brexit s'est finalement r\u00e9v\u00e9l\u00e9e d\u00e9sastreuse.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EChangement dans le caract\u00e8re et la base du Labour\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est toutefois important de reconna\u00eetre qu'il y avait aussi des raisons imp\u00e9rieuses pour lesquelles le Parti travailliste a finalement adopt\u00e9 sa ligne pour un deuxi\u00e8me r\u00e9f\u00e9rendum. Ces raisons ont trait au changement de nature du Parti travailliste et de sa base \u00e9lectorale qui s'est op\u00e9r\u00e9 au cours des trois derni\u00e8res d\u00e9cennies.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBien que les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re du nord de l'Angleterre, des Midlands anglais et d'ailleurs, aient \u00e9t\u00e9 autrefois les principaux partisans du Parti travailliste, \u003Ca href=\"https:\/\/www.channel4.com\/news\/factcheck\/factcheck-is-labour-the-party-of-the-working-class\"\u003Ece n'est plus le cas\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors qu'aux \u00e9lections de 1979, environ 80 % des \u00e9lecteurs qui votaient pour le Labour \u00e9taient des travailleurs manuels, cette proportion est aujourd'hui tomb\u00e9e \u00e0 environ 40 %.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJusqu'aux ann\u00e9es 1980, le Parti travailliste se pr\u00e9sentait comme \u00ab la branche politique \u00bb d'un \u00ab mouvement ouvrier \u00bb dont les syndicats \u00e9taient \u00ab la branche industrielle \u00bb. Cela fait des d\u00e9cennies que je n'ai pas entendu un homme politique travailliste parler du Parti de cette fa\u00e7on. Ce n'est pas surprenant non plus, car ce langage ne d\u00e9crit plus le Parti travailliste dans sa v\u00e9ritable acception.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn particulier pendant l'\u00e8re du New Labour de Tony Blair, le Parti travailliste a cherch\u00e9 \u00e0 r\u00e9pondre au d\u00e9clin de sa base \u00e9lectorale ouvri\u00e8re caus\u00e9 par la d\u00e9sindustrialisation et l'attaque de Margaret Thatcher contre les syndicats en recentrant de plus en plus le Parti travailliste sur la conqu\u00eate des \u00e9lecteurs de la classe moyenne les plus progressistes, \u00e0 Londres et dans les grandes villes de Grande-Bretagne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela signifie que si, pour des raisons historiques, les anciens bastions ouvriers du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais continuent de fournir une tr\u00e8s grande partie des d\u00e9put\u00e9s travaillistes si\u00e9geant \u00e0 la Chambre des communes, une proportion de plus en plus importante des membres du Parti travailliste et de ses d\u00e9put\u00e9s sont maintenant issus de la classe moyenne, comme le sont de \u003Ca href=\"https:\/\/www.channel4.com\/news\/factcheck\/factcheck-is-labour-the-party-of-the-working-class\"\u003Enombreux \u00e9lecteurs qui ont soutenu le Parti travailliste\u003C\/a\u003E aux \u00e9lections.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa mont\u00e9e de Jeremy Corbyn a intensifi\u00e9 cette tendance. L'une des caract\u00e9ristiques de la p\u00e9riode d'ascension de Corbyn au sein du Parti travailliste est qu'il y a eu une \u00e9norme augmentation du nombre de membres du parti, avec une grande majorit\u00e9 des nouveaux membres issus de la classe moyenne progressiste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne autre caract\u00e9ristique frappante de l'\u00e8re Corbyn a \u00e9t\u00e9 \u003Ca onclick=\"sj(this)\" data-j=\"popup_twit,call__3_https:\/\/twitter.com\/OwenJones84\/status\/1206551672748740609_\" class=\"txtx\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-tw\" style=\"font-size:16px;\"\u003E\u003C\/span\u003E la division de plus en plus nette de l'\u00e9lectorat britannique en fonction de l'\u00e2ge\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors qu'aux \u00e9lections de 1983, 42 % des jeunes de 18 \u00e0 24 ans avaient vot\u00e9 pour le Parti conservateur, contre 33 % seulement pour le Parti travailliste, aux \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales qui viennent d'avoir lieu, 57 % des 18 \u00e0 24 ans ont vot\u00e9 pour le Parti travailliste, contre 19 % seulement pour le Parti conservateur.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn revanche, les \u00e9lecteurs en \u00e2ge d'\u00eatre retrait\u00e9s, dont un grand nombre auraient vot\u00e9 travailliste dans leur jeunesse et qui auraient autrefois occup\u00e9 des emplois d'ouvriers dans les mines de charbon et les usines britanniques aujourd'hui ferm\u00e9es, votent maintenant majoritairement conservateur. Lors de l'\u00e9lection g\u00e9n\u00e9rale qui vient d'avoir lieu, 62 % des retrait\u00e9s ont vot\u00e9 conservateur, contre seulement 18 % qui ont vot\u00e9 travailliste. Cela correspond presque exactement \u003Ca href=\"https:\/\/lordashcroftpolls.com\/2019\/03\/a-reminder-of-how-britain-voted-in-the-eu-referendum-and-why\"\u003Eaux 60 pour cent de retrait\u00e9s qui ont vot\u00e9 pour le Brexit lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPartisans du Brexit, d\u00e9cembre 2018. (Mark Ramsay\/Flickr)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn r\u00e9sum\u00e9, l'appui au Parti travailliste vient maintenant en tr\u00e8s grande majorit\u00e9 des jeunes, soit des \u00e9tudiants ou des travailleurs ayant un emploi r\u00e9mun\u00e9r\u00e9, dont tr\u00e8s peu travaillent dans les mines et les usines, ce qui d\u00e9finissait autrefois le genre de personnes qui votaient pour le Parti travailliste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe plus, ces nouveaux \u00e9lecteurs travaillistes ont tendance \u00e0 vivre, \u00e9tudier et travailler non pas dans les anciennes petites villes industrielles et mini\u00e8res du nord de l'Angleterre dans les Midlands, mais plut\u00f4t dans les grandes villes et les agglom\u00e9rations de Grande-Bretagne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe sont aussi les villes qui fournissent de plus en plus les cadres politique des travaillistes, Londres jouant un r\u00f4le disproportionn\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECorbyn est lui-m\u00eame un d\u00e9put\u00e9 londonien. Tout comme presque tous les autres membres cl\u00e9s du groupe de direction actuel du Labour. John McDonnell, Keir Starmer, Emily Thornberry et Diane Abbott sont \u00e9galement des d\u00e9put\u00e9s de Londres.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl devient beaucoup plus facile de comprendre la nature du probl\u00e8me du Brexit pour les travaillistes une fois que l'on a compris que la grande majorit\u00e9 de ceux qui forment maintenant leur base \u00e9lectorale plus jeune et de classe moyenne ont vot\u00e9 pour que la Grande-Bretagne reste dans l'Union europ\u00e9enne lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette tendance est particuli\u00e8rement marqu\u00e9e chez les plus jeunes \u00e9lecteurs, qui sont \u00e9galement les plus susceptibles de voter pour les travaillistes. Parmi les jeunes \u00e9lecteurs \u00e2g\u00e9s de 18 \u00e0 24 ans qui ont vot\u00e9 lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016 sur le Brexit, 73 % ont vot\u00e9 pour que la Grande-Bretagne reste dans l'Union europ\u00e9enne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans l'ensemble, \u003Ca href=\"https:\/\/lordashcroftpolls.com\/2019\/03\/a-reminder-of-how-britain-voted-in-the-eu-referendum-and-why\"\u003E63 % des \u00e9lecteurs travaillistes ont vot\u00e9 lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2018 pour que la Grande-Bretagne reste dans l'Union europ\u00e9enne, contre seulement 37 % qui ont vot\u00e9 pour que la Grande-Bretagne la quitte\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELe clivage du Brexit\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela explique la division criante au sein de l'\u00e9lectorat qui soutient le Parti travailliste sur la question de Brexit, qui devait finalement se r\u00e9v\u00e9ler si d\u00e9sastreuse pour le Parti travailliste lors des \u00e9lections.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl s'agit d'un clivage qui a \u00e9galement un caract\u00e8re culturel particulier.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn dit souvent que le soutien au Brexit en Angleterre et au Pays de Galles est essentiellement une position nationaliste anglaise anti-immigration.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBien que cela soit partiellement fond\u00e9, il est important de dire que les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re anglaise - les \u00e9lecteurs qui formaient le noyau dur de l'\u00e9lectorat travailliste et qui ont d\u00e9sert\u00e9 le parti travailliste en grand nombre lors des \u00e9lections - n'ont \u003Ca href=\"https:\/\/blogs.lse.ac.uk\/brexit\/2017\/07\/31\/the-referendums-of-1975-and-2016-illustrate-the-continuity-and-change-in-british-euroscepticism\"\u003Ejamais \u00e9t\u00e9 enthousiastes \u00e0 l'\u00e9gard de l'Union europ\u00e9enne\u003C\/a\u003E. Ces \u00e9lecteurs \u00e9taient en \u003Ca href=\"https:\/\/blogs.lse.ac.uk\/brexit\/2017\/07\/31\/the-referendums-of-1975-and-2016-illustrate-the-continuity-and-change-in-british-euroscepticism\"\u003Etr\u00e8s grande majorit\u00e9 la population\u003C\/a\u003E qui a vot\u00e9 contre l'adh\u00e9sion de la Grande-Bretagne \u00e0 la Communaut\u00e9 \u00e9conomique europ\u00e9enne (l'anc\u00eatre historique de l'Union europ\u00e9enne actuelle) lors du \u003Cspan id=\"bt0414770\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__0414770_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/1975*United*Kingdom*European*Communities*membership*referendum_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/1975_United_Kingdom_European_Communities_membership_referendum\"\u003Er\u00e9f\u00e9rendum de 1975\u003C\/a\u003E, alors que l'immigration en provenance de l'UE n'\u00e9tait pas un probl\u00e8me important. C'est \u00e9galement cette m\u00eame tranche d\u00e9mographique - \u00e0 l'\u00e9poque encore le noyau dur de l'\u00e9lectorat travailliste - qui a pouss\u00e9 les travaillistes \u00e0 adopter \u003Ca href=\"https:\/\/sluggerotoole.com\/2016\/06\/11\/labour-and-europe-a-brief-history\"\u003Eune position franchement anti-europ\u00e9enne et pro-Brexit lors des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 1983\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes \u00e9lecteurs ont toujours consid\u00e9r\u00e9 l'Union europ\u00e9enne comme une entit\u00e9 hostile, align\u00e9e sur les \u00e9lites et le patronat, et hostile \u00e0 leurs int\u00e9r\u00eats.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe sentiment anti-immigrants y est sans aucun doute pour quelque chose, l'opinion commun\u00e9ment exprim\u00e9e \u00e9tant que l'adh\u00e9sion \u00e0 l'UE permet aux employeurs britanniques de faire venir des travailleurs bon march\u00e9 d'Europe de l'Est et du Sud, ce qui entra\u00eene une baisse des salaires en Grande-Bretagne et la perte d'emplois pour les travailleurs britanniques. Bien qu'il semble y avoir une part de v\u00e9rit\u00e9 dans cette affirmation, il est frappant de constater que ces sentiments sont souvent exprim\u00e9s aujourd'hui par des travailleurs qui sont maintenant \u00e0 la retraite et qui ne re\u00e7oivent donc plus de salaire ou n'ont plus d'emploi r\u00e9mun\u00e9r\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn revanche, le nouvel \u00e9lectorat urbain de classe moyenne plus jeune des travaillistes - qui repr\u00e9sente maintenant une majorit\u00e9 des \u00e9lecteurs qui votent pour le Parti travailliste - a une opinion extr\u00eamement positive sur l'Union europ\u00e9enne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour ces \u00e9lecteurs, le retrait de l'Union europ\u00e9enne signifie la fermeture des portes de la Grande-Bretagne au reste du monde et un repli insulaire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est inacceptable, surtout \u00e0 Londres, qui se con\u00e7oit aujourd'hui de plus en plus comme une m\u00e9tropole mondiale et pas seulement comme une ville britannique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ENon seulement ces deux points de vue et sentiments sont diam\u00e9tralement oppos\u00e9s, mais ils s'accompagnent \u00e9galement d'une dose consid\u00e9rable de pr\u00e9jug\u00e9s de classe de part et d'autre.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPasseport et Euros. (Images Money\/Flickr)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re sont m\u00e9contents de ce qu'ils consid\u00e8rent - avec une certaine justesse - comme la condescendance des \u00e9lecteurs de la classe moyenne ais\u00e9e \u00e0 Londres et dans les grandes villes. Ils ont tendance \u00e0 se moquer des affirmations selon lesquelles le Brexit entra\u00eenera une catastrophe \u00e9conomique, voyant dans ces affirmations l'alarmisme \u00e9go\u00efste d'une classe moyenne inqui\u00e8te de perdre ses vacances europ\u00e9ennes et ses bourses Erasmus.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe leur c\u00f4t\u00e9, les \u00e9lecteurs de la classe moyenne urbaine ont trop souvent tendance \u00e0 consid\u00e9rer l'hostilit\u00e9 de la classe ouvri\u00e8re envers l'Union europ\u00e9enne comme le produit d'une ignorance teint\u00e9e de racisme et de x\u00e9nophobie, qui est cyniquement exploit\u00e9e par des d\u00e9magogues de droite tels que Boris Johnson et Nigel Farage.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003E\u00c0 cheval sur un foss\u00e9\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c9tant donn\u00e9 les sentiments passionn\u00e9s de chaque c\u00f4t\u00e9 du clivage sur le Brexit des travaillistes, il \u00e9tait in\u00e9vitable que ces derniers aient du mal \u00e0 maintenir ensemble les deux c\u00f4t\u00e9s de leur coalition \u00e9lectorale de moins en moins maniable et de plus en plus fractur\u00e9e dans des \u00e9lections o\u00f9 le Brexit est la question primordiale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EComme il s'agissait d'un dossier si br\u00fblant que le parti travailliste n'avait finalement pas d'autre option que de soutenir un c\u00f4t\u00e9 de son propre clivage sur le Brexit, il a fait le bon choix - pour ses propres int\u00e9r\u00eats \u00e0 long terme - en acceptant finalement la proposition d'un deuxi\u00e8me r\u00e9f\u00e9rendum.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ENon seulement la nouvelle base de la classe moyenne du Parti travailliste est maintenant beaucoup plus importante que son ancienne base de la classe ouvri\u00e8re, mais c'est aussi la partie de la base du Parti travailliste qui conna\u00eet la croissance la plus rapide, et qui est plus structur\u00e9e et plus dynamique. Pour dire les choses franchement, c'est la partie de la coalition \u00e9lectorale du Parti travailliste dont il a le plus besoin \u00e0 l'avenir.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi le Parti travailliste avait adopt\u00e9 une position plus clairement pro-Brexit, il aurait risqu\u00e9 de s'ali\u00e9ner ce nouvel \u00e9lectorat, tandis que ses membres et ses militants seraient devenus d\u00e9moralis\u00e9s et d\u00e9sabus\u00e9s. Le soutien dans les principaux bastions urbains du Labour aurait disparu, non pas au profit des conservateurs, mais des Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn fait, c'est pr\u00e9cis\u00e9ment ce qui a commenc\u00e9 \u00e0 se produire au cours du premier semestre de cette ann\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAu moment m\u00eame o\u00f9 le parti conservateur de droite perdait son soutien au profit du Parti du Brexit de Nigel Farage, le parti travailliste de gauche voyait simultan\u00e9ment son soutien diminuer au profit des lib\u00e9raux d\u00e9mocrates fortement anti-Brexit, pr\u00e9cis\u00e9ment parce qu'\u00e0 ce moment-l\u00e0, il r\u00e9sistait \u00e0 l'id\u00e9e de s'engager dans un deuxi\u00e8me r\u00e9f\u00e9rendum.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELors des \u00e9lections europ\u00e9ennes de mai 2019, le parti travailliste \u003Cspan id=\"bt0451340\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__0451340_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/2019*European*Parliament*election*in*the*United*Kingdom_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/2019_European_Parliament_election_in_the_United_Kingdom\"\u003Ea \u00e9t\u00e9 d\u00e9pass\u00e9 par les lib\u00e9raux d\u00e9mocrates\u003C\/a\u003E en pourcentage des voix obtenues, tout comme les conservateurs ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9pass\u00e9s par le Parti du Brexit lors de ces m\u00eames \u00e9lections. Les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates commen\u00e7aient m\u00eame \u00e0 gagner les \u00e9lecteurs travaillistes anti-Brexit dans \u003Ca href=\"https:\/\/www.bbc.co.uk\/news\/uk-england-london-48417664\"\u003Ela circonscription de Jeremy Corbyn \u00e0 Islington, dans le nord de Londres\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn Parti lib\u00e9ral-d\u00e9mocrate victorieux, d\u00e9passant les travaillistes en termes de part des voix et remportant des si\u00e8ges travaillistes dans les centres urbains d'Angleterre et du Pays de Galles lors d'une \u00e9lection g\u00e9n\u00e9rale britannique, constituerait une menace existentielle bien plus grande pour celui-ci que l'hypoth\u00e8se o\u00f9 le Parti conservateur remporterait des si\u00e8ges travaillistes dans ses anciens bastions du nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes travaillistes peuvent survivre \u00e0 la perte d'une circonscription comme Blyth Valley, qu'ils peuvent raisonnablement esp\u00e9rer regagner un jour, au profit des conservateur. Si, toutefois, le parti devait perdre une s\u00e9rie de si\u00e8ges dans des endroits comme le nord de Londres et Manchester au profit d'un parti de centre-gauche rival comme les Lib\u00e9raux-d\u00e9mocrates, il n'y aurait aucune certitude qu'il les regagnerait un jour. L'existence m\u00eame du Labour en tant que principal parti d'opposition de centre-gauche en Grande-Bretagne serait remise en question.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela signifie qu'une fois que la campagne du People's Vote, avec sa revendication d'un second r\u00e9f\u00e9rendum, a commenc\u00e9 \u00e0 gagner du terrain parmi les \u00e9lecteurs de la base \u00e9lectorale de la classe moyenne urbaine du Parti travailliste, ce n'\u00e9tait qu'une question de temps avant que le Parti travailliste ne s'aligne et n'adopte la politique d'organiser un second r\u00e9f\u00e9rendum.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela a conduit directement \u00e0 la d\u00e9b\u00e2cle des \u00e9lections qui ont suivi.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'\u00e9chec de Corbyn\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDire tout cela n'acquitte pas Jeremy Corbyn et les dirigeants du Parti travailliste de leur responsabilit\u00e9 dans ce qui s'est pass\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe d\u00e9faut fondamental de l'approche de Corbyn et des travaillistes dans toute l'affaire Brexit est qu'ils n'ont r\u00e9alis\u00e9 que beaucoup trop tard l'ampleur du probl\u00e8me qu'elle repr\u00e9sentait.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn dit que Corbyn lui-m\u00eame trouvait toute l'affaire du Brexit ennuyeuse. J'ai entendu des histoires selon lesquelles, chaque fois que le sujet de Brexit se pr\u00e9sentait, ses yeux prenaient un air absent, pour ne s'\u00e9clairer que lorsque la discussion revenait sur les questions qui l'int\u00e9ressent vraiment, comme le logement ou les prestations sociales.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJusqu'\u00e0 la fin de 2018, cette approche a raisonnablement bien fonctionn\u00e9. Le gouvernement de Theresa May s'est d\u00e9men\u00e9e pour \u00e9laborer une politique Brexit coh\u00e9rente et s'est pr\u00e9sent\u00e9 aux \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales de 2017 sans en avoir une, de sorte que le parti travailliste n'a pas \u00e9t\u00e9 contraint d'expliquer la sienne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est ce qui a permis \u00e0 Corbyn et au Parti travailliste de retirer la question du Brexit de tout le d\u00e9bat lors des \u00e9lections de 2017 et de l'orienter vers les politiques populaires de Corbyn et du Parti travailliste en faveur d'un changement transformationnel. Tout ce que Corbyn et le Parti travailliste avaient \u00e0 faire \u00e9tait de dire qu'ils allaient \u00ab respecter le r\u00e9sultat du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016 \u00bb et cela a suffi. Cela a simultan\u00e9ment rassur\u00e9 les \u00e9lecteurs pro-Brexit dans les foyers ouvriers du nord de l'Angleterre et des Midlands anglais que leur choix en 2016 \u00e9tait respect\u00e9, tout en ne provoquant aucune inqui\u00e9tude de la part des \u00e9lecteurs de la classe moyenne anti-Brexit dans les centres urbains de Grande-Bretagne, qui ne se voyaient pas pr\u00e9senter une v\u00e9ritable politique du Brexit dont ils devaient s'inqui\u00e9ter.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn cons\u00e9quence, les travaillistes ont r\u00e9alis\u00e9 aux \u00e9lections de 2017 l'une des plus fortes pouss\u00e9es de sympathie pour un parti d'opposition dans l'histoire \u00e9lectorale britannique, puisqu'ils ont fait passer leur pourcentage de votes de 30 % \u00e0 40 %.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECependant, une fois que Theresa May a effectivement pr\u00e9sent\u00e9 une proposition pour le Brexit, l'\u00e9chec de Corbyn et des travaillistes \u00e0 \u00e9laborer une strat\u00e9gie coh\u00e9rente sur le Brexit s'est rapidement r\u00e9v\u00e9l\u00e9 au grand jour.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIn\u00e9vitablement, la campagne People's Vote, soutenue avec enthousiasme par des personnalit\u00e9s du parti travailliste anti-Brexit telles qu'Emily Thornberry et Keir Starmer, a combl\u00e9 le vide.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EHarold Wilson en 1986. (Allan Warren, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn dirigeant travailliste plus souple, plus sensible aux opinions divergentes du Parti travailliste et comprenant mieux le danger que le Brexit repr\u00e9sentait pour les perspectives \u00e9lectorales du Parti travailliste, aurait trait\u00e9 les choses diff\u00e9remment.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn tel chef aurait compris que l'int\u00e9r\u00eat du Parti travailliste \u00e9tait de \u00ab faire \u00bb le plus vite possible Brexit, de sorte que tout le sujet soit \u00e9cart\u00e9 bien avant une \u00e9lection et pendant que les conservateurs \u00e9taient encore au pouvoir.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIn\u00e9vitablement, \u00e9tant donn\u00e9 la difficult\u00e9 de l'arithm\u00e9tique parlementaire, cela aurait signifi\u00e9 prendre des mesures pour aider Theresa May \u00e0 faire passer son accord \u00e0 la Chambre des communes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe genre d'approche aurait donn\u00e9 au Parti travailliste tout un ensemble d'avantages consid\u00e9rables.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes conservateurs se seraient retrouv\u00e9s avec une cheffe impopulaire et discr\u00e9dit\u00e9e en la personne de Theresa May. Ils se seraient \u00e9galement retrouv\u00e9s avec un accord sur le Brexit que la plupart des conservateurs du pays d\u00e9testaient et rejetaient, et auquel le Parti du Brexit et son chef Nigel Farage s'opposaient vivement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl en aurait r\u00e9sult\u00e9 un Parti conservateur divis\u00e9 et d\u00e9moralis\u00e9, rong\u00e9 par les querelles et menac\u00e9 dans ses propres bastions par le Parti du Brexit de Nigel Farage nouvellement form\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela aurait pr\u00e9par\u00e9 le terrain pour une vague travailliste de la m\u00eame ampleur que celles de 1945 et de 1997.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl y a des preuves que Jeremy Corbyn a s\u00e9rieusement r\u00e9fl\u00e9chi \u00e0 cette approche. Lors de la conf\u00e9rence du Parti travailliste \u00e0 l'automne 2018, \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/politics\/blog\/live\/2018\/sep\/26\/corbyn-speech-labour-conference-set-to-address-labour-conference-as-party-rejects-mps-call-for-general-strike-politics-live\"\u003Eil a sembl\u00e9 tendre la main \u00e0 Theresa May\u003C\/a\u003E d'une mani\u00e8re qui laissait entendre qu'il \u00e9tait pr\u00eat \u00e0 l'aider \u00e0 obtenir un accord pour le Brexit \u00e0 la Chambre des communes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi Corbyn a toutefois song\u00e9 \u00e0 adopter cette approche, les \u00e9v\u00e9nements indiquent qu'il y a rapidement renonc\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPeut-\u00eatre que Starmer ou Thornberry l'en ont dissuad\u00e9. Il est plus probable qu'il a \u00e9t\u00e9 d\u00e9courag\u00e9 par la crainte de la r\u00e9action in\u00e9vitablement furieuse qu'auraient eue certains d\u00e9put\u00e9s travaillistes anti-Brexit et des militants de son propre parti, ainsi que le journal \u003Ci\u003EThe Guardian\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi de telles craintes expliquent les actions de Corbyn, il faut alors dire que ces craintes \u00e9taient sans fondement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECorbyn n'aurait pas eu besoin de demander aux d\u00e9put\u00e9s travaillistes de voter en faveur de l'entente de Theresa May lors d'un vote \u00e0 la Chambre des communes. Une directive d'abstention aurait suffi. Cela aurait automatiquement limit\u00e9 toute possibilit\u00e9 de protestations outrag\u00e9es de la part des d\u00e9put\u00e9s travaillistes anti-Brexit et anti-Corbyn m\u00e9contents.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQuant \u00e0 l'opinion anti-Brexit dans l'ensemble du Parti travailliste, Corbyn aurait pu l'apaiser en soulignant qu'une entente sur le Brexit aux conditions de Theresa May, qui aurait maintenu la Grande-Bretagne en fait, sinon en nom, dans l'Union douani\u00e8re et le march\u00e9 unique de l'Union europ\u00e9enne, serait facilement r\u00e9versible par un futur gouvernement, et que le Parti travailliste gardait cette option ouverte. Ce qui aurait donn\u00e9 \u00e0 ce genre d'assurance une force suppl\u00e9mentaire, c'est qu'elle aurait r\u00e9sum\u00e9 l'accord de Theresa May de fa\u00e7on tout \u00e0 fait correcte.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl ne fait aucun doute que certaines personnes auraient encore r\u00e9agi avec col\u00e8re, mais avec la question du Brexit mise de c\u00f4t\u00e9, le Parti travailliste se serait rapidement r\u00e9uni derri\u00e8re Corbyn, de m\u00eame que le Parti conservateur aurait commenc\u00e9 \u00e0 s'effondrer.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'\u00e9chec de Corbyn \u00e0 saisir cette occasion contraste vivement avec la comp\u00e9tence dont a fait preuve un ancien chef travailliste, \u003Ca href=\"https:\/\/brexitcentral.com\/jeremy-corbyns-ruse-of-brexit-neutrality-is-not-how-harold-wilson-played-the-1975-referendum\"\u003EHarold Wilson\u003C\/a\u003E, dans sa gestion d'une crise semblable dans les ann\u00e9es 1970.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'\u00e9tait la cons\u00e9quence in\u00e9vitable de la d\u00e9cision des membres du Parti travailliste d'\u00e9lire un chef - Jeremy Corbyn - qui, malgr\u00e9 ses nombreuses vertus et ses belles qualit\u00e9s, est d'un temp\u00e9rament impropre \u00e0 ce r\u00f4le, de sorte qu'il a toujours pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, en fin de compte, \u00e9viter les confrontations et remettre \u00e0 plus tard les d\u00e9cisions difficiles, m\u00eame lorsque ses propres int\u00e9r\u00eats et ceux du Parti travailliste exigeaient une approche plus ferme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl en est r\u00e9sult\u00e9 une d\u00e9rive, qui a finalement conduit Corbyn et la direction du Parti travailliste \u00e0 \u00eatre confront\u00e9s \u00e0 un choix binaire : soit accepter un second r\u00e9f\u00e9rendum, soit refuser de le faire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBien qu'ils aient choisi ce qui \u00e9tait, du point de vue du Parti travailliste, la politique la moins mauvaise d'accepter un deuxi\u00e8me r\u00e9f\u00e9rendum, ce choix a in\u00e9vitablement ouvert la voie \u00e0 leur d\u00e9faite et \u00e0 celle du Parti travailliste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'avenir\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBoris Johnson pronon\u00e7ant son discours de victoire, le 13 d\u00e9cembre 2019. (Capture d'\u00e9cran sur YouTube)\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa d\u00e9faite \u00e9lectorale a toutefois eu ce seul effet positif pour le Parti travailliste : il a finalement r\u00e9ussi \u00e0 se d\u00e9barrasser de la question du Brexit.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBoris Johnson n'a plus d'excuse pour ne pas \u00ab faire le Brexit \u00bb, et on peut supposer que ce sera bient\u00f4t \u00ab fini \u00bb. Les \u00e9lecteurs ouvriers pro-Brexit qui ont afflu\u00e9 vers Johnson dans le nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais pour \u00ab faire le Brexit \u00bb, et qui viennent de lui donner sa majorit\u00e9, n'auront alors plus aucune raison de lui \u00eatre fid\u00e8les. Il doit y avoir au moins une chance raisonnable qu'avec des politiques attrayantes et un autre dirigeant non contamin\u00e9 par la question du Brexit, le Parti travailliste puisse les reconqu\u00e9rir.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour que cela se produise, le nouveau chef travailliste doit cependant s'appuyer sur cette partie de l'h\u00e9ritage de Corbyn que la plupart des \u00e9lecteurs - et pas seulement les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re - ont trouv\u00e9 attrayante. Cela signifie qu'il doit s'en tenir \u00e0 la plupart des politiques \u00e9nonc\u00e9es dans le manifeste du Parti travailliste. Comme l'ont montr\u00e9 cette \u00e9lection et l'\u00e9lection pr\u00e9c\u00e9dente de 2017, ces programmes sont globalement populaires et, dans une \u00e9lection qui n'est plus obscurcie par le Brexit, elles ont de bonnes chances d'obtenir un soutien.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EElles offrent certainement une bien meilleure perspective de r\u00e9unification de la base \u00e9lectorale maintenant fractur\u00e9e du Labour que ne le ferait un retour \u00e0 la triangulation blairiste st\u00e9rile.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECela indique que le prochain chef travailliste devrait \u00eatre une personne vraiment engag\u00e9e dans le programme de Corbyn, mais \u00e9galement capable de communiquer avec les \u00e9lecteurs de la classe ouvri\u00e8re dans le nord de l'Angleterre et dans les Midlands anglais d'une mani\u00e8re que Corbyn n'a finalement pas r\u00e9ussi \u00e0 faire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan id=\"bt0551460\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__0551460_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/Rebecca*Long-Bailey_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/Rebecca_Long-Bailey\"\u003ERebecca Long Bailey\u003C\/a\u003E, une avocate comp\u00e9tente et fid\u00e8le \u00e0 Corbyn, d'origine ouvri\u00e8re du Nord, et repr\u00e9sentant un si\u00e8ge \u00e0 Salford qui, lors du r\u00e9f\u00e9rendum de 2016, a vot\u00e9 pour le Brexit, mais qu'elle a pu conserver lors de l'\u00e9lection avec seulement une baisse de soutien relativement faible, est une figure possiblement \u00e9vidente.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe parti travailliste, malgr\u00e9 certains titres de journaux, reste une force \u00e9lectorale puissante. Il b\u00e9n\u00e9ficie du soutien d'un tiers de l'\u00e9lectorat britannique, m\u00eame apr\u00e8s une campagne \u00e9lectorale qui s'est d\u00e9roul\u00e9e dans les circonstances les plus d\u00e9favorables. La question du Brexit \u00e9tant enfin r\u00e9gl\u00e9e, il est peu probable que l'ensemble des circonstances particuli\u00e8res qui ont rendu les \u00e9lections de 2019 si difficiles pour les travaillistes se reproduisent.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa voie \u00e0 suivre pour le Parti travailliste est de garder son sang-froid et d'\u00e9viter de sombrer dans les r\u00e9criminations et les luttes intestines entre factions. Objectivement, il n'y a aucune raison pour qu'il ne puisse pas gagner \u00e0 nouveau.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlexander Mercouris est commentateur politique et r\u00e9dacteur en chef de \u003Ca href=\"http:\/\/theduran.com\"\u003EThe Duran\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESource : \u003Ca href=\"https:\/\/consortiumnews.com\/2019\/12\/17\/letter-from-britain-why-labour-lost\"\u003EConsortium News, Alexander Mercouris\u003C\/a\u003E, 17-12-2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETraduit par les lecteurs du site \u003Ca href=\"http:\/\/www.les-crises.fr\"\u003Eles-crises.fr\u003C\/a\u003E. Traduction librement reproductible en int\u00e9gralit\u00e9, en citant la source.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.les-crises.fr\/?p=237709\"\u003Eles-crises.fr\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}