Article 16 - Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie.
Droits de l'Homme de 1793
{"169186":{"id":"169186","parent":"0","time":"1582058550","url":"http:\/\/newsnet.fr\/169186","source":"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=28124","category":"Latina","title":"Colombie : Les sans-dents et le g\u00e9n\u00e9ral","catalog-images":"4\/\/2\/newsnet_169186_5ec874.jpg\/newsnet_169186_879215.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169186_879215.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/colombie-les-sans-dents-et-le-general","admin":"newsnet","views":"335","priority":"3","length":"6029","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/biographie.asp?ref_aut=3701&lg_pp=fr\"\u003EReinaldo Spitaletta\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette ignominie connue sous le nom de \"faux positifs\" ne semble pas avoir \u00e9t\u00e9 l'effet d' un ordre officiel, une r\u00e9alisation et une cons\u00e9quence d'une politique comme celle de la fameuse \"s\u00e9curit\u00e9 d\u00e9mocratique\", mais, selon la vision d'un g\u00e9n\u00e9ral \u00e0 la retraite, le fait de quelques troufions ignorants et mis\u00e9reux, des strates 1 et 1 la population, qui ne savaient m\u00eame pas se servir de couverts, mais savaient bien tirer et tuer. Un premier exemple nous permettra de nous pencher sur cette fa\u00e7on d\u00e9gradante de d\u00e9signer les gens en fonction de leur statut social. Et aussi pour structurer, par la s\u00e9gr\u00e9gation, une sorte de syst\u00e8me de castes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EChaussures de victimes d'ex\u00e9cutions extrajudiciaires, suspendues \u00e0 des c\u00e2bles dans le quartier Saint-Domingue de Medell\u00edn. Photo Pablo Tosco\/Oxfam Interm\u00f3n\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl y a des ann\u00e9es, les processus de civilisation, n\u00e9cessaires et produits des progr\u00e8s de la connaissance, ont promu le bon usage des couverts, de l'hygi\u00e8ne, des mani\u00e8res de vivre ensemble en ville. La civilit\u00e9, qui n'est rien d'autre qu'une relation amicale avec l'environnement, et dans ce cas, avec la ville, a \u00e9galement \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9e, d'un point de vue moraliste, pour la signalisation. Et, en ce sens, chez les gens de la haute, qui utilisaient dans les salles \u00e0 manger non seulement les aliments les plus exquis mais savaient aussi comment les manger et avec quels instruments, c'est devenu une fa\u00e7on de dire qu'eux, les privil\u00e9gi\u00e9s, \u00e9taient sup\u00e9rieurs. Les inf\u00e9rieurs sont ceux qui ne savent m\u00eame pas ce qu'est une fourchette.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn Colombie, par exemple, et plus que dans l'ensemble du pays, dans certaines villes, les \u00e9lites ont g\u00e9r\u00e9 non seulement le pouvoir \u00e9conomique et politique, mais aussi celui des id\u00e9es, des mentalit\u00e9s et d'autres sujets. Par exemple, le soi-disant \"bon ton\", les questions de distinction et de chic, d'\u00e9tiquette et autres glamourosit\u00e9s, \u00e9taient pour les \u00e9lus, pour les fortun\u00e9s. Les Indiens, les Noirs, les pauvres m\u00e9tis, les \u003Ci\u003E\u00f1apangos\u003C\/i\u003E, les caf\u00e9 au lait et autres m\u00e9langes, ne sachant ni s'habiller ni manger ni manipuler les fourchettes et les cuill\u00e8res \u00e0 dessert (quel dessert ou quelle cr\u00e8me, mec), n'\u00e9taient que des gueux. C'est ainsi qu'une \u00e9chelle sociale discriminatoire a \u00e9t\u00e9 con\u00e7ue.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn esprit de s\u00e9gr\u00e9gation sociale dominait le pays. \u00c0 Medell\u00edn, par exemple, les regards de m\u00e9pris envers ceux qui n'avaient pas la peau blanche (il y avait un blanchiment de ceux de la \"high\", prononc\u00e9 \"jai\", non seulement pour faire savoir qu'ils n'avaient pas une goutte sang ni maure ni juif, ni de noirs ni d'indiens, mais qu'ils descendaient de nobles europ\u00e9ens. Ils avaient de l'or pour acheter des titres), ont conduit \u00e0 un moment donn\u00e9 au fait que le compositeur et chanteur portoricain Rafael Hernandez, compositeur du \u003Ci\u003ELamento borincano\u003C\/i\u003E, ne pouvait pas se produire dans un th\u00e9\u00e2tre. Le pire, c'est que cette expression honteuse de l'apartheid cr\u00e9ole n'a pas encore compl\u00e8tement disparu.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDepuis les ann\u00e9es 1990, les villes de Colombie ont adopt\u00e9 la mesure de stratification sociale de un \u00e0 six. Au sens strict, il s'agissait de classer les maisons, les mat\u00e9riaux, la rue o\u00f9 elles avaient \u00e9t\u00e9 construites, la fa\u00e7ade. L'\u00e9chelle a ensuite servi pour qualifier les habitants. Personne n'est de la premi\u00e8re ou de la sixi\u00e8me strate. On peut \u00eatre pauvre ou riche, mais pas un \u00eatre d\u00e9termin\u00e9 par la stratification urbaine. Et puis les sans-abri, les exclus, sont devenus non seulement des mis\u00e9rables, mais aussi des ignorants, des inadapt\u00e9s ou, comme le dit Eduardo Galeano, les \u00ab nadies \u00bb, les \u00ab personne \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes \"personne\" sont ceux que, dans les terrifiants \"faux positifs\", on faisait passer pour des gu\u00e9rilleros. C'est un chapitre effrayant de l'histoire de la Colombie. 5 000, 10 000 ? M\u00eame s'il y a eu moins de personnes tu\u00e9es, la quantit\u00e9 \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 une effrayante infamie. Eh bien : le g\u00e9n\u00e9ral \u00e0 la retraite Mario Montoya, dans sa premi\u00e8re d\u00e9position devant la Juridiction sp\u00e9ciale pour la paix (JEP), a soulign\u00e9 que les soldats qui servaient dans l'arm\u00e9e \u00e9taient de la premi\u00e8re et de la deuxi\u00e8me strate, et que \u00ab ces gar\u00e7ons ne savaient m\u00eame pas comment se servir de couverts ou comment aller aux toilettes \u00bb (El Espectador 13-02-2020). Il a dit qu'ils \u00e9taient ignorants et ne faisaient pas la distinction entre \u00ab r\u00e9sultats \u00bb et \u00ab pertes au combat \u00bb. Et, par cons\u00e9quent, selon l'ancien commandant de l'arm\u00e9e, c'est pour cela qu'ils ont commis les actes commis pour les \u00ab faux positifs \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes d\u00e9clarations du g\u00e9n\u00e9ral \u00e0 la retraite sont un affront aux victimes, une atteinte \u00e0 la m\u00e9moire et aux proches des personnes tu\u00e9es. Une fa\u00e7on nonchalante d'insulter ceux qui vivent dans les lieux de la premi\u00e8re et de la deuxi\u00e8me strate. En d'autres termes, un nouveau crime (ou comme aurait dit Fouch\u00e9 : \u003Ci\u003Epire qu'un crime, c'est une faute !\u003C\/i\u003E) contre les milliers de gar\u00e7ons recrut\u00e9s, tu\u00e9s et pr\u00e9sent\u00e9s de mani\u00e8re ill\u00e9gitime comme \u00ab morts au combat \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes pauvres - qui sont la \u00ab chair \u00e0 canon \u00bb, ceux qui font leur service militaire - sont donc la cause de la barbarie. C'est ce que semble penser le g\u00e9n\u00e9ral \u00e0 la retraite. Le fait qu'ils ne sachent pas manier une fourchette ou qu'ils vivent dans un quartier populaire fait d'eux des assassins sans \u00e2me. Et \u00e0 ce stade, nous devons revenir \u00e0 Galeano et \u00e0 son po\u00e8me sur ceux qui \u00ab \u003Ci\u003En'ont pas de nom mais un num\u00e9ro. Qui ne figurent pas dans l'histoire universelle mais dans les faits divers de la presse locale. Les rien qui ne valent pas la balle qui les tue.\u003C\/i\u003E \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169186_879215.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003ELes pauvres et l'argent\u003C\/i\u003E ou \u003Ci\u003ELa loterie d'\u00c9tat\u003C\/i\u003E, par Vincent Van Gogh, 1882\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECourtesy of \u003Ca href=\"http:\/\/tlaxcala-int.org\"\u003ETlaxcala\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nSource: \u003Ca href=\"https:\/\/www.elespectador.com\/opinion\/los-nadie-y-el-general-columna-904942\"\u003Eelespectador.com\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nPublication date of original article: 18\/02\/2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=28124\"\u003Etlaxcala-int.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}