{"169313":{"id":"169313","parent":"169221","time":"1582293276","url":"http:\/\/newsnet.fr\/169313","source":"http:\/\/reporterre.net\/Fermeture-de-Fessenheim-apres-la-centrale-le-saut-dans-le-vide","category":"documentaires","title":"Fermeture de Fessenheim : apr\u00e8s la centrale, le saut dans le vide","catalog-images":"11\/\/9\/newsnet_169313_75c450.jpg\/newsnet_169313_504532.jpg\/newsnet_169313_ed0570.jpg\/newsnet_169313_511b5b.jpg\/newsnet_169313_d3a980.jpg\/newsnet_169313_424af6.jpg\/newsnet_169313_1cabec.jpg\/newsnet_169313_1fa46e.jpg\/newsnet_169313_1fa90b.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169313_1fa90b.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/fermeture-de-fessenheim-apres-la-centrale-le-saut-dans-le-vide","admin":"newsnet","views":"350","priority":"2","length":"11877","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ECe mardi 18 f\u00e9vrier 2020, devant la centrale, les cam\u00e9ras de t\u00e9l\u00e9vision attendent leur tour. Debout \u00e0 l'entr\u00e9e du site, chapeau, veste et pantalon noirs, Alain Besserer, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 Force ouvri\u00e8re, se pr\u00eate au bal des entretiens express. Derri\u00e8re lui, deux banderoles blanches sont d\u00e9ploy\u00e9es sur les grilles. \u003Ci\u003E\u00ab La centrale de Fessenheim est s\u00fbre, qu'elle dure ! \u00bb\u003C\/i\u003E En rouge d\u00e9lav\u00e9, les lettres donnent le ton : \u003Ci\u003E\u00ab Produire du courant propre est notre m\u00e9tier, la s\u00fbret\u00e9 notre devoir ! \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EDevant la centrale de Fessenheim, le 19 f\u00e9vrier 2020.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EAssis \u00e0 l'arri\u00e8re de la voiture, au calme, le repr\u00e9sentant du personnel refait le film de cette guerre des nerfs. Lui a d\u00e9marr\u00e9 sa carri\u00e8re \u00e0 Fessenheim en 1992 et a rejoint le syndicat en 2016, quand la fermeture s'est pr\u00e9cis\u00e9e. \u003Ci\u003E\u00ab C'est vraiment ce d\u00e9fi d'accompagner les coll\u00e8gues qui m'a motiv\u00e9. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169313_504532.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EAlain Besserer, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 Force ouvri\u00e8re de la centrale nucl\u00e9aire de Fessenheim.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ETout a commenc\u00e9 en 2012, quand le candidat Fran\u00e7ois Hollande, en pleine course \u00e0 l'\u00c9lys\u00e9e, a annonc\u00e9 qu'il fermerait la centrale de Fessenheim s'il \u00e9tait \u00e9lu - c'\u00e9tait la condition \u003Ci\u003Esine qua non\u003C\/i\u003E d'un accord avec les Verts. Un an plus t\u00f4t, apr\u00e8s la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011, tout s'\u00e9tait acc\u00e9l\u00e9r\u00e9. Les voisins suisses et allemands, ainsi que la ville de Strasbourg avaient demand\u00e9 l'arr\u00eat des r\u00e9acteurs. L'Autorit\u00e9 de s\u00fbret\u00e9 nucl\u00e9aire (ASN) d\u00e9non\u00e7ait d\u00e9j\u00e0, en 2007, un \u003Ci\u003E\u00ab manque de rigueur \u00bb\u003C\/i\u003E de la part d'EDF dans l'exploitation de cette centrale. Les manifestations pour la fermeture se multipliaient : au moins de juin, plusieurs milliers de personnes form\u00e8rent une cha\u00eene humaine de pr\u00e8s de 5 km autour du site.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Le licenciement, pour beaucoup ! \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe leur c\u00f4t\u00e9 d\u00e9j\u00e0, les salari\u00e9s du site se sont fermement oppos\u00e9s \u00e0 l'arr\u00eat des r\u00e9acteurs et se sont battus pour pr\u00e9server les 2.000 emplois directs et indirects. \u003Ci\u003E\u00ab Depuis 2012, on entretenait tous l'espoir que cela ne se fasse pas. On se disait que le mandat de Hollande allait passer, que les choses changeraient. Et puis, en avril 2017, Macron a pris la parole\u003C\/i\u003E (en pleine campagne pr\u00e9sidentielle) \u003Ci\u003Epour dire qu'il ne reviendrait pas en arri\u00e8re. \u00bb\u003C\/i\u003E En novembre de la m\u00eame ann\u00e9e, cette d\u00e9cision \u00e9tait confirm\u00e9e. \u003Ci\u003E\u00ab On ne savait juste pas quand, mais on savait que la fin \u00e9tait programm\u00e9e. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169313_ed0570.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EDevant la centrale de Fessenheim, le 19 f\u00e9vrier 2020.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EVincent Rusch a les yeux qui tremblent. Plus de 30 ans qu'il travaille \u00e0 Fessenheim. \u003Ci\u003E\u00ab On est pass\u00e9s de l'incertitude - fermera, fermera pas ? - \u00e0 la tristesse. \u00bb\u003C\/i\u003E L'ancien technicien avait 21 ans quand il est entr\u00e9 dans la centrale pour la premi\u00e8re fois. Cette d\u00e9cision et les arguments des \u00e9cologistes, il ne les comprend pas : \u003Ci\u003E\u00ab C'est une fermeture qui n'est pas fond\u00e9e pour les agents de la centrale, elle est politicienne, \u00e9lectorale. C'est comme un deuil pour nous. \u00bb\u003C\/i\u003E S'il pouvait, le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 CFDT - le 2\u003Csup\u003Ee\u003C\/sup\u003E syndicat du site apr\u00e8s la CGT - aimerait nous emmener jusqu'en salle des machines : \u003Ci\u003E\u00ab C'est clair, y'a pas une fuite, on pourrait manger par terre ! \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EVincent Rusch travaille depuis plus de 30 ans \u00e0 Fessenheim.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EIl reste 645 agents EDF et un peu moins de 300 agents prestataires sur le site de la centrale nucl\u00e9aire de Fessenheim. 70 ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 d\u00e9ploy\u00e9s en 2019 en dehors de la r\u00e9gion et plus de 170 devraient quitter le site cette ann\u00e9e. \u003Ci\u003E\u00ab Les salari\u00e9s EDF sont assur\u00e9s de la p\u00e9rennit\u00e9 de leur emploi,\u003C\/i\u003E poursuit Alain, \u003Ci\u003Emais nombreux sont ceux qui devront changer de m\u00e9tier s'ils veulent rester dans la r\u00e9gion. \u00bb\u003C\/i\u003E L'entreprise s'engage \u00e0 tout mettre en œuvre pour retrouver un poste \u00e0 chacun, mais avec des typologies d'emploi qui sont compl\u00e8tement diff\u00e9rentes des leurs. \u003Ci\u003E\u00ab On a des chimistes ici, mais il n'y a aucun besoin de chimistes en dehors de Fessenheim chez EDF en Alsace. On a des coll\u00e8gues qui font de la radioprotection, ils vont devoir changer de m\u00e9tier ! \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour les employ\u00e9s des entreprises prestataires qui souhaitent rester ? \u003Ci\u003E\u00ab Le licenciement, pour beaucoup ! \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAutour du grand b\u00e2timent blanc visible depuis la sortie du village de Fessenheim, la plaine alsacienne travers\u00e9e de pyl\u00f4nes est essentiellement agricole, cons\u00e9quence d'une \u00e9conomie essentiellement tourn\u00e9e vers la centrale depuis plus de 50 ans.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169313_d3a980.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELa campagne de Fessenheim, marqu\u00e9e par l'activit\u00e9 de la centrale.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELa construction de la doyenne des centrales fran\u00e7aises a d\u00e9marr\u00e9 en 1970. Ses deux r\u00e9acteurs \u00e0 eau pressuris\u00e9e, d'une puissance de 900 m\u00e9gawatts (MW) chacun, ont \u00e9t\u00e9 mis en service en 1977, les premiers \u00e0 \u00eatre construits sur le mod\u00e8le \u00e9tasunien Westinghouse. Des dizaines d'autres ont suivi, dans un intervalle de temps tr\u00e8s court, fruit d'une volont\u00e9 de l'\u00c9tat fran\u00e7ais impuls\u00e9e sous De Gaulle en pleine guerre froide : assurer co\u00fbte que co\u00fbte l'ind\u00e9pendance \u00e9nerg\u00e9tique de la France. Ces r\u00e9acteurs \u00e9taient alors con\u00e7us pour durer entre 30 et 40 ans.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab On se prive d'un outil qui fonctionnait encore, \u00e7a ne pouvait pas p\u00e9ter \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe r\u00e9acteur n\u003Csup\u003Eo\u003C\/sup\u003E 1 de Fessenheim, le premier des 58 que compte le pays, doit \u00eatre mis \u00e0 l'arr\u00eat \u00e0 2 h 30 du matin ce samedi 22 f\u00e9vrier. Le r\u00e9acteur n\u003Csup\u003Eo\u003C\/sup\u003E 2 suivra le 30 juin prochain. Un tournant historique pour le pays et la r\u00e9gion. Un cr\u00e8ve-cœur, pour Vincent et Alain :\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003EJe suis Alsacien, j'ai grandi dans le bassin potassique, j'ai vu la fermeture des mines. Mon p\u00e8re \u00e9tait mineur, mon grand-p\u00e8re \u00e9tait mineur, il est mort dans les mines de potasse d'Alsace. Mais aujourd'hui, la dynamique n'est pas la m\u00eame : On a accueilli des anciens des mines de potasse et de charbon \u00e0 la centrale, mais pour nous, aujourd'hui, ce n'est plus possible d'aller vers d'autres sites. Je connais plein de gens au ch\u00f4mage qui gal\u00e8rent pour retrouver de l'emploi. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003EDans le village de 2.400 habitants, hormis les confr\u00e8res journalistes crois\u00e9s dans l'une ou l'autre des deux brasseries de la rue centrale, rien n'indique que le village est sur le point de conna\u00eetre un jour historique. Sur les \u00e9tag\u00e8res de la mairie, le \u003Ci\u003EFassana actu'\u003C\/i\u003E du mois de f\u00e9vrier, journal d'information de la commune, n'en dit rien non plus. Le maire, lui, \u003Ci\u003E\u00ab fait de l'exercice \u00bb\u003C\/i\u003E entre son bureau \u00e0 l'\u00e9tage et l'accueil des journalistes au rez-de-chauss\u00e9e. Il est en col\u00e8re : \u003Ci\u003E\u00ab Dire que la centrale est vieille, c'est normal, qu'on la ferme au bout de 40 ans, non, c'est pas normal ! C'est contraire \u00e0 la bonne logique. \u00bb\u003C\/i\u003E Pour Claude Brender, elle aurait pu durer bien plus longtemps, \u003Ci\u003E\u00ab on se prive d'un outil qui fonctionnait encore, \u00e7a ne pouvait pas p\u00e9ter \u00bb\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELa rue principale de Fessenheim.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EAu-del\u00e0 de cette question, le seul candidat en campagne pour les municipales regrette le manque d'anticipation de cette fermeture, le manque de perspective industrielle aussi : \u003Ci\u003E\u00ab Quels sont les sites o\u00f9 il y aurait de l'emploi autour du d\u00e9mant\u00e8lement ? Ce pourrait \u00eatre le cas des technocentres... \u00bb\u003C\/i\u003E La France se lance dans une phase de d\u00e9mant\u00e8lement in\u00e9dite. Celui de Fessenheim va au moins durer 20 ans. La fermeture de 12 autres r\u00e9acteurs est pr\u00e9vue entre 2027 et 2035. Le maire pense que l'Alsace pourrait devenir une r\u00e9gion pilote dans ce domaine.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EClaude Brender, le maire de Fessenheim.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EUn moyen d'envisager la cr\u00e9ation d'un nouveau bassin d'emploi, car tout repose sur le travail dans cette histoire de fermeture selon lui. De travail et de revenus pour la commune : \u003Ci\u003E\u00ab Il y a 200 salari\u00e9s d'EDF qui habitent ici, il y en a au moins plus d'une centaine qui vont devoir partir, soit entre 300 et 500 avec les familles. C'est un vrai enjeu pour les \u00e9coles, les commerces, pour les services sur lesquels on travaille. \u00bb\u003C\/i\u003E Sans parler de la perte fiscale que repr\u00e9sente la fermeture de la centrale, un manque \u00e0 gagner de 6,3 millions, dont 3,4 qui b\u00e9n\u00e9ficiaient directement au territoire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Nous, on a toujours eu cette pr\u00e9occupation de l'emploi de l'apr\u00e8s-centrale ! \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003E\u00ab Je ne peux pas comprendre que ni les cadres ni les \u00e9lus n'aient anticip\u00e9 la fermeture. Ils esp\u00e9raient que cette centrale serait \u00e9ternelle jusqu'\u00e0 la nuit des temps. Leur unique but \u00e0 tous \u00e9tait d'emp\u00eacher que le plan de Hollande se mette en place. \u00bb\u003C\/i\u003E Andr\u00e9 Hatz, pr\u00e9sident de Stop Fessenheim est l'une des figures de proue du mouvement antinucl\u00e9aire r\u00e9gional. En face du site, sur la digue qui donne sur les deux r\u00e9acteurs, il prend le temps de d\u00e9tailler tous les risques recens\u00e9s depuis des ann\u00e9es : attaque terroriste facile avec un a\u00e9roport \u00e0 moins de 5 km de l\u00e0, risques d'inondation, vieillissement des infrastructures, nombreux incidents depuis des ann\u00e9es... Les raisons de s'inqui\u00e9ter sont nombreuses pour ce retrait\u00e9 devenu sp\u00e9cialiste des r\u00e9acteurs \u00e0 eau pressuris\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169313_1fa46e.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EAndr\u00e9 Hatz, pr\u00e9sident de Stop Fessenheim et l'une des figures de proue du mouvement antinucl\u00e9aire r\u00e9gional.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EHors de question pour autant de se d\u00e9sint\u00e9resser du sort des travailleurs de la centrale. \u003Ci\u003E\u00ab Nous, on a toujours eu cette pr\u00e9occupation de l'emploi de l'apr\u00e8s-centrale ! \u00bb\u003C\/i\u003E Andr\u00e9, m\u00e9ticuleux, sort de sa pochette plusieurs documents et sch\u00e9mas des scenarii auxquels les associations antinucl\u00e9aires locales r\u00e9fl\u00e9chissent depuis 2012. \u003Ci\u003E\u00ab Nous nous \u00e9tions rendu compte qu'il n'y avait pas de plan pr\u00e9cis pour le d\u00e9mant\u00e8lement, alors on a fait un planning pour prendre en compte les aspects techniques, mais aussi humains. Nous tentions de nous mettre \u00e0 la place des gens en face. \u00bb\u003C\/i\u003E Andr\u00e9 et ses camarades envisagent par exemple la cr\u00e9ation d'une usine de fabrication de m\u00e2ts et de pales d'\u00e9oliennes, au bord du canal du Rhin, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l'ancienne centrale. Ces mat\u00e9riaux auraient pu remonter jusqu'\u00e0 Rotterdam et ses \u00eeles \u003Ci\u003Eoffshores\u003C\/i\u003E via le transport fluvial. \u003Ci\u003E\u00ab Il y a beaucoup de soudeurs \u00e0 la centrale, c'\u00e9tait une fa\u00e7on d'imaginer leur reconversion ! \u00bb\u003C\/i\u003E Des industriels allemands voisins proposaient aussi de cr\u00e9er une zone d'activit\u00e9 binationale, mais le maire comme le gouvernement n'ont jamais donn\u00e9 suite \u00e0 ces diff\u00e9rentes pistes.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELe village de Fessenheim, le 19 f\u00e9vrier 2020.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EDe leur c\u00f4t\u00e9, Alain Besserer et Vincent Rusch se sont fait une raison. Le premier est optimiste et profond\u00e9ment attach\u00e9 \u00e0 ses terres natales : \u003Ci\u003E\u00ab J'aime beaucoup les chats et tel les chats, je vais retomber sur mes pattes. Ma femme occupe un poste qui lui pla\u00eet beaucoup. Elle a des parents qui prennent de l'\u00e2ge, et souhaite \u00eatre pr\u00e9sente pour eux. \u00bb\u003C\/i\u003E Le second, d\u00e9termin\u00e9, troquera son r\u00f4le de d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 CFDT pour la cr\u00e9ation de son entreprise d'\u00e9b\u00e9nisterie. Il est d\u00e9j\u00e0 form\u00e9. \u003Ci\u003E\u00ab Je crois qu'apr\u00e8s tout \u00e7a, je vais avoir besoin de cr\u00e9er. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour leur apporter tout son soutien et celui de la commune, le maire et t\u00eate de la liste \u00ab Fessenheim, relevons le d\u00e9fi \u00bb a pr\u00e9vu une action symbolique, quelques heures avant l'arr\u00eat du r\u00e9acteur n\u003Csup\u003Eo\u003C\/sup\u003E 1 : \u003Ci\u003E\u00ab Comme on n'a pas de visibilit\u00e9 sur l'avenir, et que l'on entre dans une p\u00e9riode trouble, dans les t\u00e9n\u00e8bres\u003C\/i\u003E (dit-il en souriant), \u003Ci\u003Evendredi soir, on va plonger Fessenheim dans le noir ! \u00bb\u003C\/i\u003E Plus d'\u00e9clairage public mais une soupe populaire sur la place du village. \u00c0 la bougie ?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003E\u003Cb\u003ERegarder le diaporama de notre reportage\u003C\/b\u003E \u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reporterre.net\/Fermeture-de-Fessenheim-apres-la-centrale-le-saut-dans-le-vide\"\u003Ereporterre.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"Fessenheim : la fermeture de la centrale est d\u00e9finitivement programm\u00e9e, malgr\u00e9 des r\u00e9ticences","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:169221,json:1"}]}}}