{"169438":{"id":"169438","parent":"0","time":"1582547752","url":"http:\/\/newsnet.fr\/169438","source":"http:\/\/reporterre.net\/Dans-les-vignobles-sud-africains-les-ouvriers-agricoles-noirs-vivent-l-enfer","category":"Afrique","title":"Dans les vignobles sud-africains, les ouvriers agricoles noirs vivent l'enfer","catalog-images":"8\/\/6\/newsnet_169438_50c012.jpg\/newsnet_169438_3ec014.jpg\/newsnet_169438_45961e.jpg\/newsnet_169438_67c010.jpg\/newsnet_169438_fc3c2f.jpg\/newsnet_169438_bc7bd5.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169438_bc7bd5.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/dans-les-vignobles-sud-africains-les-ouvriers-agricoles-noirs-vivent-l-enfer","admin":"newsnet","views":"404","priority":"3","length":"12470","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ECe lundi de novembre, Manie est lev\u00e9 depuis 5 h du matin pour r\u00e9colter \u00e0 la main les grappes de raisin d'un vignoble situ\u00e9 entre Worcester et Robertson, dans la province du Cap-Occidental. \u003Ci\u003E\u00ab Je travaille \u00e0 la ferme parce mes parents travaillaient \u00e0 la ferme et qu'ils n'avaient pas d'argent pour l'\u00e9cole, comme nous n'aurons pas les moyens d'aider nos enfants \u00bb\u003C\/i\u003E, regrette le p\u00e8re de famille de 38 ans. Comme lui, de nombreux travailleurs agricoles de la r\u00e9gion r\u00eavent d'une vie meilleure. Ils sont la face cach\u00e9e d'une industrie c\u00e9l\u00e9br\u00e9e partout dans le monde. L'Afrique du Sud est le neuvi\u00e8me producteur de vin mondial et le tourisme viticole g\u00e9n\u00e8re des milliards de rands - la monnaie locale - chaque ann\u00e9e. Les chenin blanc et les syrah sud-africains sont notamment appr\u00e9ci\u00e9s parce qu'ils sont bon march\u00e9. Et pour cause : \u00e0 18,68 rands (1,15 euro) par heure, le salaire minimum des travailleurs agricoles est l'un des plus bas du pays. 25 ans apr\u00e8s la fin de l'apartheid, alors que \u003Ca href=\"https:\/\/www.iol.co.za\/business-report\/economy\/blackmonday-whites-own-73-of-south-africas-farming-land-11774961\"\u003E73 %\u003C\/a\u003E des terres agricoles appartiennent toujours \u00e0 des fermiers blancs - une proportion sans doute encore plus \u00e9lev\u00e9e dans la province du Cap-Occidental -, les conditions de vie des quelque 100.000 Noirs et \u003Ci\u003E\u00ab Coloured \u00bb\u003C\/i\u003E (les M\u00e9tis) qui travaillent dans les vignobles de la r\u00e9gion n'ont pas beaucoup chang\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169438_50c012.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELe salaire minimum des travailleurs agricoles du Cap-Occidental est l'un des plus bas du pays.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 la ferme, Esmela, 29 ans, la cousine de Manie, se plaint de l'absence de toilettes dans les champs de vignes, qui oblige les femmes \u00e0 s'accroupir dans les buissons environnants, m\u00eame quand elles sont enceintes. \u003Ci\u003E\u00ab Il n'y a pas non plus d'eau potable pour boire ou se laver les mains \u00bb\u003C\/i\u003E, ajoute-t-elle. V\u00eatue d'une blouse bleue, elle a le visage recouvert d'une cr\u00e8me orange \u00e9paisse cens\u00e9e prot\u00e9ger sa peau des r\u00e9actions cutan\u00e9es et des d\u00e9mangeaisons provoqu\u00e9es par les produits chimiques. \u003Ci\u003E\u00ab On n'a aucune protection et, parfois, le patron pulv\u00e9rise les pesticides pendant qu'on travaille. \u00bb\u003C\/i\u003E Quand la pluie s'abat sur les travailleurs, pas de r\u00e9pit, la plupart doivent s'atteler \u00e0 la t\u00e2che jusqu'\u00e0 \u00eatre tremp\u00e9s, puis, une fois s\u00e9ch\u00e9s, retourner au champ.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EBeaucoup d'employ\u00e9s sont d\u00e9pendants des fermiers pour leurs revenus mais aussi pour leur logement\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EContre 10 % de leurs salaires, les huit membres de la famille d'Esmela habitent une maison sur la propri\u00e9t\u00e9 de leur employeur compos\u00e9e de deux chambres et d'un salon. Beaucoup d'employ\u00e9s permanents ont besoin des fermiers non seulement pour leurs revenus mais aussi pour leur logement, l'\u00e9lectricit\u00e9, l'eau ou encore les v\u00eatements des enfants.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe syst\u00e8me de d\u00e9pendance remonte \u00e0 l'\u00e9poque coloniale. Les premi\u00e8res vignes ont \u00e9t\u00e9 implant\u00e9es au Cap par la Compagnie n\u00e9erlandaise des Indes orientales en 1655. Les immigrants fran\u00e7ais huguenots, pers\u00e9cut\u00e9s par Louis XIV, ont ensuite apport\u00e9 avec eux leur culture viticole. Les vignerons utilisaient la force de travail des indig\u00e8nes Kho\u00efkho\u00ef et des esclaves venus d'Asie du Sud-Est. Ce sont notamment leurs descendants qui composent la communaut\u00e9 \u003Ci\u003E\u00ab Coloured \u00bb\u003C\/i\u003E, majoritaire parmi les travailleurs des vignobles.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169438_3ec014.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EDes travailleurs se r\u00e9chauffent.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s l'abolition de l'esclavage, un syst\u00e8me d'exploitation \u00e9conomique s'est install\u00e9 puis s'est perp\u00e9tu\u00e9 durant l'apartheid. \u003Ci\u003E\u00ab C'est vraiment triste d'\u00e9couter les histoires de nos a\u00efeux \u00bb\u003C\/i\u003E, raconte Ida Jacobs, fille de travailleurs agricoles devenue responsable au sein du syndicat Food and Allied Workers Union (FAWU). \u003Ci\u003E\u00ab Ma m\u00e8re a commenc\u00e9 \u00e0 travailler pour une famille blanche \u00e0 l'\u00e2ge de 6 ans. Elle dormait dehors sur le perron et le matin, ils lui ouvraient pour qu'elle nettoie la cuisine. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe contr\u00f4le de la main-d'œuvre passait aussi par le \u003Ci\u003E\u00ab dop system \u00bb\u003C\/i\u003E, une pratique ill\u00e9gale depuis 1961 qui consistait \u00e0 remplacer une partie de la r\u00e9mun\u00e9ration par du vin. \u003Ci\u003E\u00ab Ma m\u00e8re en recevait trois fois par jour : matin, midi et soir \u00bb\u003C\/i\u003E, dit Ida Jacobs.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ED'apr\u00e8s un rapport d'\u003Ca href=\"https:\/\/www.hrw.org\/report\/2011\/08\/23\/ripe-abuse\/human-rights-conditions-south-africas-fruit-and-wine-industries\"\u003EHuman Rights Watch\u003C\/a\u003E publi\u00e9 en 2011, le \u003Ci\u003E\u00ab dop system \u00bb\u003C\/i\u003E \u00e0 l'ancienne serait toujours pratiqu\u00e9 dans quelques fermes. Surtout, son passif reste encore bien pr\u00e9sent. \u003Ci\u003E\u00ab Dans la plupart des cas de perte d'emploi de travailleur agricole que nous traitons, la cause est l'alcoolisme \u00bb\u003C\/i\u003E, dit la syndicaliste. Un vin de mauvaise qualit\u00e9 inexportable est vendu sous forme de \u003Ci\u003Epapsak\u003C\/i\u003E (sachets en aluminium) et co\u00fbte moins de 180 rands (11 euros) les cinq litres. \u003Ci\u003E\u00ab Ce vin moins cher que la nourriture tue les travailleurs \u00bb\u003C\/i\u003E, dit Ida Jacobs. Cons\u00e9quence tragique : avec le Cap du Nord, la province du Cap-Occidental est l'endroit du monde avec la plus forte pr\u00e9valence d'alcoolisation fœtale, caus\u00e9e par la consommation d'alcool pendant la grossesse de la m\u00e8re. Le trouble touche 64 enfants sur 1.000, selon le \u003Ca href=\"https:\/\/www.dailymaverick.co.za\/article\/2019-10-23-foetal-alcohol-syndrome-not-enough-support-for-rural-women\"\u003Ed\u00e9partement du D\u00e9veloppement social de la province\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003E\u00ab Tous les moyens sont bons pour nous faire payer \u00bb, dit Suraya.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EQuelques kilom\u00e8tres plus loin, dans une deuxi\u00e8me ferme qui s'\u00e9tend sur 80 hectares, une partie des 19 employ\u00e9s vivent dans des logements insalubres. Ici, beaucoup d'habitants dorment \u00e0 m\u00eame le sol dans une grande promiscuit\u00e9, sans \u00e9lectricit\u00e9. Les fen\u00eatres sont cass\u00e9es. Ida Jacobs, du FAWU, est venue pr\u00e9venir les travailleurs du rachat probable de la ferme, dont ne leur a pas parl\u00e9 leur employeur. Ils se plaignent de l'agressivit\u00e9 de leur patron. \u003Ci\u003E\u00ab Depuis qu'il a eu un accident de moto et que sa t\u00eate a pris un coup, il ne fait que de nous insulter \u00bb\u003C\/i\u003E, rapporte Delie, \u00e2g\u00e9 de 34 ans et qui en para\u00eet quinze de plus. Efrim, jeune homme de 29 ans aux traits burin\u00e9s, compl\u00e8te : \u003Ci\u003E\u00ab Il vient nous chercher avec son\u003C\/i\u003E bakkie [pick-up] \u003Ci\u003Eet on doit monter \u00e0 l'arri\u00e8re avec ses chiens dangereux. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETous ont une dette aupr\u00e8s de lui, \u00e0 pr\u00e9lever sur leur prochain salaire. Suraya, jeune maman de 25 ans, s'occupe de la prog\u00e9niture du fermier. Elle re\u00e7oit la m\u00eame r\u00e9mun\u00e9ration que ceux qui sont dans les vignes. Sur sa fiche de paie bimensuelle, on lit : salaire de 1.134 rands (69 euros), dette de 700 rands (43 euros), correspondant \u00e0 ses courses dans le magasin appartenant \u00e0 la m\u00e8re du patron, le seul accessible \u00e0 pied. En poche, il lui reste donc 434 rands (27 euros) pour quinze jours, malgr\u00e9 ses trois enfants \u00e0 charge. La dette de Leaticia, 31 ans, qui fait les courses pour tout son foyer, d\u00e9passe m\u00eame son salaire.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169438_67c010.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EDes saisonniers originaires du Lesotho dans une ferme de Worcester, en octobre 2019.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELe patron a donc d\u00e9cid\u00e9 de se servir en liquide chez son mari, sans l'indiquer sur la fiche de paie, la pratique \u00e9tant ill\u00e9gale. Quand les employ\u00e9s peuvent se le permettre, soit toutes les deux semaines, ils se regroupent pour se rendre en ville en taxi et se ravitailler au supermarch\u00e9. Mais le reste du temps, ils n'ont d'autre choix que la sup\u00e9rette hors de prix. \u003Ci\u003E\u00ab L'huile de poisson y co\u00fbte 30 rands contre 12 \u00e0 Worcester ! Et ils augmentent les prix sans nous avertir, on s'en rend compte le jour de paie \u00bb\u003C\/i\u003E, se lamente Suraya. \u003Ci\u003E\u00ab Tous les moyens sont bons pour nous faire payer \u00bb\u003C\/i\u003E, dit l'une de ses amies, qui raconte avoir achet\u00e9 un tee-shirt us\u00e9 au fermier pour 15 rands.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ES\u00e9cheresse et m\u00e9canisation mettent les travailleurs agricoles \u00e0 la rue\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes derni\u00e8res ann\u00e9es, la s\u00e9cheresse et la m\u00e9canisation ont encore augment\u00e9 la pr\u00e9carisation des travailleurs agricoles sud-africains. Les emplois permanents sont de moins en moins nombreux et remplac\u00e9s par des emplois saisonniers. R\u00e9sultat : les expulsions sont l\u00e9gion. Depuis 1994, pr\u00e8s d'un million de travailleurs auraient \u00e9t\u00e9 chass\u00e9s des exploitations. Les d\u00e9log\u00e9s qui peuplent les \u003Ca href=\"https:\/\/reporterre.net\/Des quartiers pauvres et sous-\u00e9quip\u00e9s r\u00e9serv\u00e9s aux non-Blancs.\"\u003Etownships\u003C\/a\u003E et les installations ill\u00e9gales \u00e9loign\u00e9es des fermes se retrouvent au ch\u00f4mage ou travaillent seulement deux \u00e0 trois mois dans l'ann\u00e9e en p\u00e9riode de r\u00e9colte. Ils sont rejoints par de plus en plus d'immigr\u00e9s du Lesotho et du Zimbabwe, embauch\u00e9s pour la saison, pay\u00e9s moins que le salaire minimum et vivant dans des conditions inhumaines.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 la fin de l'ann\u00e9e 2012, face \u00e0 une situation qui se d\u00e9grade, les ouvriers agricoles du Cap-Occidental ont fait une gr\u00e8ve historique. Seize villes ont \u00e9t\u00e9 touch\u00e9es, des milliers de travailleurs ont pris les routes, br\u00fbl\u00e9 des vignes et d\u00e9truit les voitures des fermiers. Deux travailleurs ont \u00e9t\u00e9 tu\u00e9s par les forces de police. \u00c0 la fin de la gr\u00e8ve, en 2013, le gouvernement a d\u00e9cid\u00e9 d'augmenter de 57 % le salaire minimum. Mais les propri\u00e9taires ont r\u00e9pliqu\u00e9 en augmentant les loyers et en expulsant les manifestants et de nombreux travailleurs permanents. Comme si, \u00e0 chaque tentative des travailleurs d'am\u00e9liorer leurs conditions, les fermiers parvenaient \u00e0 contourner la loi.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EL'int\u00e9rieur d'une habitation.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EEn octobre dernier, Thulas Nxesi, ministre de l'Emploi et du Travail, a admis que certains propri\u00e9taires ne laissaient pas les inspecteurs du travail entrer dans leurs fermes. Contact\u00e9 au t\u00e9l\u00e9phone par \u003Ci\u003EReporterre\u003C\/i\u003E, le propri\u00e9taire de la seconde ferme que nous avons visit\u00e9e a accept\u00e9 de r\u00e9pondre \u00e0 nos questions dans un anglais approximatif. \u003Ci\u003E\u00ab Les travailleurs se plaignent mais on a fait 400.000 rands (24.000 euros) de r\u00e9parations dans leurs maisons cette ann\u00e9e alors qu'on a perdu beaucoup de chiffre d'affaires avec les s\u00e9cheresses \u00bb\u003C\/i\u003E, se justifie-t-il. L'Afrikaner d\u00e9plore l'augmentation annuelle du salaire minimum. \u003Ci\u003E\u00ab Je voudrais avoir des machines, elles sont plus efficaces et plus rapides \u00bb\u003C\/i\u003E, tranche-t-il avant de raccrocher.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EToutes les fermes n'ont pas de pratiques aussi abusives, une poign\u00e9e respecte la loi. D'autres se sont m\u00eame lanc\u00e9es, avec l'aide de l'\u00c9tat, dans des programmes de redistribution et de partage des terres et de leur gestion, ce sont les \u003Ci\u003Eblack-owned farms\u003C\/i\u003E (\u003Ci\u003E\u00ab fermes appartenant \u00e0 des Noirs \u00bb\u003C\/i\u003E). Nombre d'entre elles ont \u00e9chou\u00e9 faute de rentabilit\u00e9, mais ce n'est pas le cas du projet de Diemersfontein. L'immense domaine de 183 hectares situ\u00e9 dans la ville de Wellington appartient \u00e0 David Sonnenberg, 73 ans, petit-fils du fondateur de la cha\u00eene de magasins Woolworth, devenu psychologue clinicien au Royaume-Uni avant de revenir dans son pays natal. En 2006, l'h\u00e9ritier a cr\u00e9\u00e9 Thokozani, une entreprise, d\u00e9tenue \u00e0 80 % par ses employ\u00e9s et \u00e0 20 % par Diemersfontein, qui poss\u00e8de 4,2 hectares du domaine, g\u00e8re des maisons d'h\u00f4tes et produit plusieurs vins.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_169438_bc7bd5.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EDavid Sonnenberg, en novembre 2019, \u00e0 Diemersfontein.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELes logements o\u00f9 vivaient les quinze travailleurs permanents ont \u00e9t\u00e9 transform\u00e9s en une \u00e9cole accueillant 15 % de boursiers et les nouveaux actionnaires en question ont acquis des maisons \u00e0 l'ext\u00e9rieur de la ferme dont ils sont devenus propri\u00e9taires. \u003Ci\u003E\u00ab Il a fallu mettre en place des formations \u00e0 la sant\u00e9 et la s\u00e9curit\u00e9 mais aussi \u00e0 la gestion d'un budget \u00bb\u003C\/i\u003E, explique Denise Stubbs, fille de travailleurs agricoles devenue responsable des ressources humaines du projet. \u003Ci\u003E\u00ab C'est un changement d'\u00e9tat d'esprit pour eux. \u00bb\u003C\/i\u003E Les b\u00e9n\u00e9fices des actions sont en partie convertis en paniers de nourriture et la mobilit\u00e9 sociale est importante au sein de l'entreprise. \u003Ci\u003E\u00ab C'est souvent un \u00e9chec si vous forcez le changement social plut\u00f4t que de l'accompagner lentement\u003C\/i\u003E, dit David Sonnenberg pour justifier le succ\u00e8s de Thokozani, et dans ce pays, nous n'avons pas beaucoup de temps, alors nous devons trouver un \u00e9quilibre. \u00bb Reste que pour le Sud-Africain, qui \u00e9tait adolescent quand son p\u00e8re a mis fin au \u003Ci\u003E\u00ab dop system \u00bb\u003C\/i\u003E dans son exploitation, les fermiers blancs n'ont plus l'excuse de ne pas \u00eatre conscients des injustices de leur pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reporterre.net\/Dans-les-vignobles-sud-africains-les-ouvriers-agricoles-noirs-vivent-l-enfer\"\u003Ereporterre.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}