A Strasbourg, les 20 et 21 septembre, le climat a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Cohésion et ambiance festive malgré l'inquiétude palpable face au dérèglement.
Strasbourg, reportage
Après un vibrant discours et une minute de silence point levé pour réclamer « l'état d'urgence climatique » ou encore « le respect des engagements Stratégie nationale bas carbone », la marche pour le climat de Strasbourg s'est lancée depuis les pelouses fleuries de la place de la République, rebaptisée Place des Possibles. A l'appel du collectif de citoyens et d'associations Il est encore temps Strasbourg (Citoyens pour le climat), ils étaient plus de 5.000, de tous âges, tels Alice, étudiante, présente parce que « c'est une évidence », ou cette maman, son bébé contre son sein, et encore Charlie et Pauline, à peine trentenaires, qui voient dans les marches Climat « une cause qui rassemble et une convergence des problématiques car tout est relié ! ». Même avis pour Thierry Kuhn, représentant d'Emmaüs Mundo : « On nous dit depuis des décennies d'attendre le retour de la croissance alors qu'elle crée des inégalités, des exclusions, de la pauvreté et pour finir, détruit la planète. C'est le modèle qu'il faut changer ! » Consensus dans la foule.
De la rue des Grandes Arcades au quai des Bateliers, ils ont marché tandis que des militants en combinaison blanches, armés de pinceaux et de colle recouvraient d'affiches les panneaux publicitaires des abris de tram et les vitrines d'enseignes célèbres avec des slogans détournés déclenchant hilarité ou huées.
Le cortège a terminé sa course sur la Place des Possibles au milieu des stands des collectifs partenaires de la marche et de concerts alternant avec des prises de paroles.
En fin de journée, les organisateurs, décidés à maintenir la pression se félicitaient de la réussite et de la diversité d'une marche Climat sans tempête, où se sont unis écologistes et mouvements issus des luttes sociales et pour les droits humains, tels les gilets jaunes, la CGT ou pour la défense des réfugiés, avec des tactiques militantes différentes respectés.
Cette marche faisait écho à celle de la veille, vendredi 20 septembre, durant laquelle plus de 2.000 jeunes selon ses initiateurs, Youth for Climate (YFC), ont déambulé dans la vieille ville, aux cris de « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous » entre badauds conquis et touristes incrédules. Ces centaines de voix encore claires s'élevant des ruelles étroites avaient de quoi donner le frisson.
Comme leurs témoignages : Sophia, 10 ans raconte qu'un hiver, elle devait faire de la luge dans les Vosges... « Mais il n'y avait pas de neige. J'ai demandé à mon père, pourquoi ? Il a répondu : à cause du changement climatique ! ». Les plus jeunes en appellent aux adultes pour agir. Pour les plus vieux, tels Olivier, 22 ans activiste de YFC, « il s'agit désormais moins de lutter pour le climat que de limiter la casse. Nous demandons aux élus la création d'une assemblée citoyenne chargée des questions d'écologie et une étude de faisabilité de la gratuité des transports à l'échelle de l'eurométropole. Les politiques n'ont pas été à la hauteur, nous voulons agir ! ».