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La gauche à l'Assemblée nationale.
La gauche unitaire a annoncé une primaire en automne 2026 pour désigner un candidat unique à la présidentielle de 2027. Malgré les réticences de Mélenchon et Glucksmann, plusieurs responsables politiques défendent la nécessité de l'union. La démarche reste toutefois fragilisée par les divisions internes et la concurrence d'autres mouvements.
La gauche unitaire, engagée dans la construction d'une candidature commune pour la présidentielle de 2027, s'est retrouvée le 15 novembre à Trappes (Yvelines) pour affirmer la nécessité d'une alliance face à l'extrême droite et annoncer la tenue d'une primaire à l'automne 2026.
Réunis autour de Lucie Castets, proposée pour le poste de Premier ministre par la gauche unie en 2024, les représentants du PS, des Écologistes, de L'Après, de Debout ! et de Génération.s ont voulu donner corps à l'engagement pris à Bagneux : désigner un seul candidat pour 2027.
Loin du consensus
Si les figures les mieux placées dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, refusent encore de participer à ce processus, persuadées de pouvoir incarner le « vote utile », les promoteurs de l'union s'appuient sur un sondage Elabe indiquant que 72 % des électeurs du Nouveau Front populaire souhaitent une candidature unique. « Quand nous allons donner la date, cela va créer une dynamique », assure Lucie Castets, tandis que Marine Tondelier souligne l'âpreté de la bataille politique à mener.
Trois candidats sont déjà déclarés pour la primaire : François Ruffin, Clémentine Autain et Marine Tondelier, qui devrait être investie début décembre. Olivier Faure, lui, n'a pas arrêté sa décision, malgré les débats internes au PS où certains préfèrent une stratégie de soutien à Raphaël Glucksmann. Il insiste sur l'engagement pris par le congrès socialiste en faveur d'une candidature commune, rappelant que cette « obligation morale » se renforcera à mesure que l'échéance de 2027 se rapprochera.
À Trappes, les unitaires ont tenu une convention thématique sur l'éducation et le séparatisme scolaire, première étape d'un cycle destiné à bâtir une plateforme programmatique d'ici février. Mais l'union reste fragile : les divergences affichées sur le budget à l'Assemblée compliquent la dynamique, tout comme la concurrence d'une autre gauche, réunie le lendemain à Pontoise autour de Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann.
Pour les unitaires, toutefois, refuser la primaire reviendrait à assumer le risque d'une nouvelle fragmentation, avec un possible scénario à la « Jospin 2002 ».