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Des garçons xhosas participent à des cérémonies traditionnelles de circoncision masculine marquant le passage à l'âge adulte, à Qunu, en Afrique du Sud. [Photo d'illustration]
Au moins 41 jeunes hommes sont décédés en Afrique du Sud ces deux derniers mois à la suite de circoncisions pratiquées dans le cadre de rites traditionnels d'initiation. Les autorités pointent de graves manquements aux normes sanitaires, notamment dans la province du Cap-Oriental, la plus touchée.
Au moins 41 jeunes hommes ont perdu la vie en Afrique du Sud en novembre et décembre après avoir subi des circoncisions dans le cadre de rites traditionnels d'initiation, ont annoncé le 30 décembre les autorités sud-africaines. Ces cérémonies, considérées comme un passage à l'âge adulte, sont pratiquées chaque année par plusieurs communautés du pays, notamment les Xhosas, les Ndébélés, les Sothos et les Vendas.
Les initiations se déroulent au sein d'écoles traditionnelles, où les adolescents sont isolés pendant plusieurs semaines. Bien qu'une législation impose l'enregistrement de ces établissements et le respect de normes sanitaires strictes, de nombreuses structures illégales continuent d'opérer, selon les autorités. Une part importante des décès recensés serait liée à ces écoles non autorisées.
La province du Cap-Oriental est la plus durement touchée, avec 21 décès enregistrés depuis le début de la période estivale d'initiation. D'autres provinces ont également signalé des cas mortels, alimentant les inquiétudes des autorités sanitaires et traditionnelles.
Plusieurs arrestations
S'exprimant le 30 décembre dans les médias locaux, le ministre sud-africain des Affaires traditionnelles, Velenkosini Hlabisa, a dénoncé des négligences à plusieurs niveaux, impliquant aussi bien les responsables des écoles traditionnelles - y compris certaines officiellement enregistrées - que les familles des initiés. Il a notamment évoqué le non-respect de consignes médicales de base et la propagation de pratiques dangereuses, telles que la restriction de l'accès à l'eau, présentée à tort comme un moyen d'accélérer la cicatrisation.
« Il y a une négligence dans le respect des normes de santé », a déclaré le ministre, appelant à une vigilance accrue et à une meilleure coopération entre autorités, chefs traditionnels et parents.
Les autorités ont par ailleurs indiqué que 41 personnes avaient été arrêtées dans le cadre d'enquêtes liées à des écoles illégales. Parmi elles figurent des parents soupçonnés d'avoir fourni de faux documents concernant l'âge des adolescents concernés. La législation sud-africaine autorise la participation à ces rites uniquement à partir de 16 ans, sous réserve du consentement parental.