L'Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée, a secouru 68 migrants en détresse au large de la Libye dimanche 10 septembre, dans la matinée. "[Ils étaient dans] une embarcation en bois à double pont qui avait quitté Zouara en Libye la nuit" précédente, a indiqué l'ONG dans un communiqué.
"Plusieurs d'entre elles souffrent du mal de mer et sont actuellement soignées par l'équipe médicale de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) à bord de l'Ocean Viking", a-t-elle ajouté.
Sur des photos publiées par l'ONG sur X (ex-Twitter), on y voit plusieurs dizaines de migrants entassés dans un bateau de fortune portant des gilets de sauvetage orange. Les autorités italiennes ont assigné à SOS Méditerranée le port d'Ancône pour y débarquer les rescapés, un port lointain qui éloigne l'Ocean Viking de la zone de sauvetage.
"Le port est à 1 560 km (soit quatre jours de navigation) de la zone d'opération, alors qu'il y a des besoins cruciaux de capacités de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Les départs sont nombreux et le risque de perte de vies est élevé", a regretté l'ONG.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, qui compte dans ses rangs le chef de la Ligue anti-migrants Matteo Salvini au poste de vice-Premier ministre, multiplie les mesures pour entraver les activités des ONG de secours aux migrants.
Fin août, l'Ocean Viking avait déjà secouru en mer 440 exilés en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye et de la Tunisie avant de faire route vers Gênes (nord de l'Italie), le port sûr éloigné qui lui avait été assigné par les autorités.
Sauvetage du Sea Punks et du Nadir
Pour sa première mission en Méditerranée centrale, le navire allemand Sea Punks - avec l'aide du Nadir de l'ONG ResqShip - a de son côté secouru 39 autres personnes, dont 11 mineurs non accompagnés dans la nuit de dimanche à lundi. Ils naviguaient sur des bateaux en fer, inaptes à de telles traversées. "Ils sont épuisés, déshydratés et souffrent du mal de mer. Les autorités nous ont demandé de les emmener à Lampedusa", a détaillé le navire humanitaire sur X.
Quelques heures auparavant,
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime que depuis début 2023, plus de 2 000 migrants y ont disparu contre 1 417 sur toute l'année 2022.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d'être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d'embarcations passent inaperçues dans l'immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd'hui la route maritime la plus meurtrière au monde.