Joe Biden en meeting à Atlanta en Géorgie, le 9 mars (image d'illustration).
Benjamin Netanyahou «a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu'il fasse plus attention aux vies innocentes perdues à cause des actions entreprises», a estimé Joe Biden dans un entretien avec la chaîne MSNBC le 9 mars, en ajoutant: «A mon avis, il fait plus de mal que de bien à Israël».
Joe Biden a été de surcroît interrogé pendant cette interview sur l'existence d'une «ligne rouge» qu'Israël ne devrait selon lui pas franchir dans son offensive, le journaliste lui demandant en particulier si une offensive israélienne massive à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, en serait une.
«C'est une ligne rouge», a répondu le démocrate de 81 ans, avant d'ajouter aussitôt: «Je n'abandonnerai jamais Israël. Défendre Israël reste d'une extrême importance. Il n'y a pas de ligne rouge où je veux arrêter totalement les livraisons d'armes» et les Israéliens ne seraient alors plus «protégés par le Dôme de fer».
L'aide américaine est cruciale pour le fonctionnement du dispositif défensif permettant d'intercepter roquettes et missiles. Joe Biden ajoute toutefois, dans la foulée: «Il y a des lignes rouges... Ce n'est pas possible que 30 000 Palestiniens de plus meurent.»
Des propos ambigus, qui s'ajoutent à une politique américaine qui l'est tout autant, Washington tâchant d'œuvrer pour une nouvelle trêve à Gaza, mais imposant son veto à trois reprises contre les résolutions de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l'ONU, et perpétuant ses livraisons d'armes à Israël.
Les Etats-Unis ont été vivement critiqués depuis le 7 octobre au Moyen-Orient pour leur soutien inconditionnel envers l'Etat hébreu, se trouvant placé dans une situation de plus en plus difficile en raison des représailles meurtrières de Tsahal dans la bande de Gaza.
Le dernier bilan du Ministère palestinien de la santé fait état de 31 045 morts ce 10 mars.
Ukraine : le lapsus révélateur de Joe Biden ?
Le Président américain a par ailleurs évoqué les interventions américaines au Moyen-Orient, estimant «l'Amérique a commis une erreur». «Nous avons traqué Ben Laden jusqu'à l'éliminer. Mais en même temps, nous n'aurions pas dû aller en Ukraine. Autrement dit, nous n'aurions pas dû aller en Irak et en Afghanistan. Ce n'était pas nécessaire», a-t-il poursuivi, avant de conclure : «cela n'a fait que créer de nouveaux problèmes.»
"America made a mistake, we went after bin Laden until we got him. But we shouldn't have gone into Ukraine - I mean the whole thing in Iraq"
«Ils écrivent que "Biden a confondu l'Ukraine et l'Afghanistan". Il n'a pas mélangé les choses», a commenté la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Et celle-ci d'ajouter : «Il ne peut plus contenir ce que tout le monde comprend : les États-Unis se sont déshonorés dans le sang avec le projet ukrainien».