24/11/2023 francesoir.fr  3min #237959

Black Friday : Les « dévendeurs » de l'Ademe ont provoqué l'ire des commerçants

France-Soir

Capture d'écran du spot publicitaire "Le dévendeur et le smartphone" de l'ADEME.

Ademe - YouTube

"Parce que les dévendeurs n'existent pas, posons-nous les bonnes questions avant d'acheter." Ainsi s'achèvent les spots (dé)publicitaires de la série des "dévendeurs", publiés jeudi par l'ADEME. Ils ont attaqué de front la surconsommation, juste avant le sacro-saint Black Friday, et cela n'a pas plus à l'Alliance du commerce.

L'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a frappé un grand coup avec cette campagne. "Le dévendeur et le smartphone ", "Le dévendeur et le lave-linge ", "Le dévendeur et le polo "... Trente secondes à chaque fois, suffisent à tourner le métier de vendeur en dérision pour souligner les pratiques habituelles de surconsommation — et de survente.

Ceux que ça n'a pas fait rire, sans surprise, ce sont les commerçants. Diffuser ça la veille du Black Friday, un mois avant les fêtes de fin d'année, c'est un coup de poignard dans le dos. "Nous demandons à l'Ademe son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial", ont tempesté l'Alliance du commerce, l'Union des industries textiles (UIT) et l'Union française des industries mode et habillement (Ufimh). "Vous ne pouvez pas savoir le nombre d'appels que j'ai d'enseignes qui se sentent insultées dans un moment essentiel après les crises qu'on connaît", a aussi souligné le directeur général de l'Alliance du commerce, Yohann Petiot, à l'AFP.

Les internautes, de leur côté, semblent jubiler. Sur YouTube, sous les spots de l'ADEME, ce ne sont quasiment que des messages de soutien qui jonchent l'espace des commentaires. Sur LinkedIn, les  posts qui critiquent la réaction de l'Alliance du commerce et saluent la campagne de l'ADEME sont légion.

Le gouvernement, enfin, est un peu plus divisé. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, parle d'une "maladresse" et rappelle son soutien aux commerçants : "Je crois profondément à la sobriété, mais pas en prenant les vendeurs ou les commerces physiques comme cibles, et pas en culpabilisant", a-t-il dit. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, quant à lui, "assume" la campagne et essaie de dédramatiser : "Que 0,2 % du temps d'antenne publicitaire soit consacré à se demander si tous les achats sont utiles, franchement, vu les enjeux de transition écologique, ça ne semble pas déraisonnable." Cela étant dit, lui aussi aurait préféré cibler "plutôt les plateformes de vente en ligne" que les commerces physiques, "avec le même message". In fine, la série de vidéos ne devrait pas être supprimée.

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