Journal dde.crisis de Philippe Grasset
9 Avril 2022 (06H45) - Plus la tragédie est tragique, plus notre concept de " tragédie-bouffe" se vérifie, tant notre-tragédie est accompagnée d'inimaginables discours, d'actes indestructibles, de jugements grotesques par la haine forcée ou pathologique qu'ils supposent chez les zombies-déments et prisonniers de leur couardise mis en scène dans cette grande fresque ; et tout cela faisant grossir immensément la bouffonnerie humaine qui l'accompagne ; par conséquent renforçant le côté bouffe de la "tragédie-bouffe" à mesure qu'augmente le tragique. C'est un étrange sabbat d'hérétiques ensabatés et ainsi devenus croyants d'on ne sait quoi qui défile, où folies titubantes et ivresses insensées se partagent la scène au rythme d'une tarentelle postmoderne et détournée de ses ambitions de tradition ancestrale.
Résumons-nous (soyons concrets et opérationnels)... Au plus le bloc-BAO se roule dans l'écume d'une crise nerveuse de dimension globale et astronomique en clamant sa vertu face à l'extrême monstruosité de l'Autre, - au plus, au plus nous sommes assaillis par un déluge délirant de ricanements satisfaits de certains "opérationnels", ceux qui l'activent en s'en glorifiant parfois me semble-t-il, à propos de la méthodologie dont use le Système ; je veux dire cette façon qu'il [le Système] a, comme ferait une usine souterraine type-"Reich-millénaire" de notre postmoderne domaine des Mordor, de fabriquer les falsifications, les stratagèmes, les montages, les manipulations et les simulacres pour alimenter cette explosion en mille morceaux qu'est devenue la perception du monde à l'heure d'Ukrisis et de la postvérité.
La "dernière" en cours, je la prends comme archétype de ce phénomène dont l'accélération est démentielle et exponentielle. Il s'agit des confidences d'"officiels" US, du renseignement semble-t-il, qui vous disent que nombre de renseignements qu'ils ont "exfiltrés" ces dernières semaines, c'est du 'bullshit' & compagnie, fabrication, tordements des faits, essorage des réalités, teinture en divers camaïeux de la même couleur kaléidoscopique... Là-dessus, vous vous dites que c'est à partir de telles "informations" que notre-civilisation s'est vautrée et se vautre dans la honte d'une discrimination raciale, culturelle, spirituelle, artistique, de cette force aveugle que je tente péniblement de décrire !
(Tiens, pour la chronique ordinaire du NKVD postmoderne de la civilisation occidentale, on observera non sans satisfaction la nouvelle d'une nouvelle victoire, fraîche et joyeuse comme un camp de scouts, du camp des scouts du Bien : les jeunes participants russes sont exclus du Jean-Sibelius 2022 [en mai], la prestigieuse et si-honorable compétition internationale de violon. La Commission du concours a conclu que les jeunes Russes « pourraient être une menace pour "l'environnement neutre et pacifique" de la compétition », selon la terminologie en vogue du NKVD postmoderne déjà mentionné, héritée de la Tchéka par le biais du Guépéou... "Ben voyons...", comme dirait le sinistre Mister Z.)
La courageuse et rageuse Australienne Caitlin Johnstone, qui tient sa chronique comme un soldat se tient dans sa tranchée face à l'assaut des barbares, nous instruit de cette remarquable révolution des services américanistes, lâchant leurs bobards que tout le monde dévore goulûment, puis poursuivant leur orbite jusqu'au terme et ainsi revenus au point de départ, nous annonçant, guillerets et pas mécontents d'eux-mêmes, en toute complicité avec leurs "victimes" dont on se demande si elles ne sont pas consentantes pour le repos de l'esprit : "C'est du bidon les gars, du canard crevé, du bobard à deux balles mais fort bien foutu ! Profitez-en, c'est la semaine de la farce et du bourrage ! La semaine qui lave plus blanc que le flouze blanchi au soleil des Caïmans !"... C'est certain, ils ne doutent pas que nous goberons tout cela sans un pli, - et c'est un point, qu'aborde Caitlin Johnstone, sur lequel il faudra revenir.
(Sur Caitlin, relisez ce que dit son homonyme, la formidable Diana Johnstone, sur la façon dont 'CounterPunch', devenu organe du NKVD postmoderne après la mort de son fondateur Alexander Cockburn, a liquidé son australienne collaboratrice, pour crime d'indépendance d'esprit et fidélité à ses engagements de combattante pour la liberté d'expression et contre les guerres sans fin du Système.)
Ainsi, profitant assez opportunément, je veux dire en opportuniste, de la dernière formule de 'ConsortiumNews', je reprends en les remerciant tous, Caitline et 'ConsortiumNews', le texte du 7 avril de la première publié sur le site du second, et prestement traduit en français moyennement classique. (Sur le même sujet, on peut lire le 'Moon of Alabama' [MoA] repris en traduction par le Sakerfrancophone.)
PhG - Semper Phi