05/04/2020 francais.rt.com  4min #171738

 Washington offre 15 millions de dollars pour capturer Nicolas Maduro inculpé de «narco-terrorisme»

Caracas et La Havane dénoncent un déploiement militaire étasunien dans la mer des Caraïbes

Les Etats-Unis ont déployé des forces dans les Caraïbes dans l'objectif affiché de lutter contre «les cartels de la drogue ». Une décision qui irrite le Venezuela, quelques jours après que Washington a accusé Nicolas Maduro de «narcoterrorisme».

«Nous ne devons pas laisser les cartels de la drogue exploiter la pandémie [de Covid-19] pour menacer les vies américaines». C'est en usant de cet argument que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé, le 1er avril 2020, le déploiement d'un important arsenal militaire dans la mer des Caraïbes. Il s'agirait de «destroyers de la marine, des navires, des avions et des hélicoptères de combat, des navires de la Garde côtière et des appareils de surveillance de l'Armée de l'air», afin de «doubler» les capacités militaires américaines dans la région.

Cette annonce, qui survient quelques jours après que les Etats-Unis ont accusé le président vénézuélien, Nicolas Maduro,  de «narcoterrorisme», a été reçue froidement par les autorités vénézuéliennes et cubaines.

Donald Trump a précisé que les Etats-Unis coopéraient avec 22 pays partenaires de la région, dont Sainte-Lucie, Haïti, le Panama, la Colombie, le Costa Rica, le Honduras et le Guatemala. L'objectif, selon le locataire de la Maison-Blanche, est d'aider l'US Southern Command (commandement Sud des Etats-Unis, responsable de toutes les actions militaires des Etats-Unis en Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes) à «renforcer la surveillance, la perturbation et les saisies de cargaisons de drogue, et de fournir un soutien supplémentaire aux efforts d'éradication qui se déroulent actuellement à un rythme record».

«Ironie du sort, c'est par le Guatemala que la majorité des stupéfiants transite vers les Etats-Unis», note le média public français  Martinique La Première. Et d'ajouter que «le Venezuela est considéré comme un "petit joueur" dans le secteur du narcotrafic».

Une menace pour la paix dans la région ?

Le gouvernement vénézuélien a accusé Donald Trump de tenter de «détourner» l'attention de la pandémie actuelle qui se propage massivement aux Etats-Unis et dans le monde entier. «Donald Trump a tenté aujourd'hui de détourner l'attention []... en créant une escalade des déclarations et une escalade avec le Venezuela», a déclaré le président vénézuélien, Nicolas Maduro. «Nous allons rester ici en paix []... assister à la pandémie, la contrôler», a-t-il notifié.

Les autorités cubaines ont également dénoncé le renforcement militaire US dans la mer des Caraïbes. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a ainsi considéré que ce déploiement menaçait la paix dans la région, selon Martinique La Première.

Le Venezuela ciblé par le déploiement militaire américain ?

En tout état de cause, cette décision s'inscrit dans un accroissement des tensions entre Washington et Caracas, le premier accusant le second de participer activement au trafic de drogues.

Le 26 mars, les Etats-Unis ont offert une récompense pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information permettant d'arrêter le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui venait d'être inculpé pour «narcoterrorisme» par la justice américaine. Le président vénézuélien et plusieurs membres de son entourage sont accusés par celle-ci d'«avoir participé à une association de malfaiteurs qui implique une organisation terroriste extrêmement violente, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), et à un effort pour inonder les Etats-Unis de cocaïne».

Les autorités vénézuéliennes avaient alors réagi en qualifiant l'attitude étasunienne de «nouvelle forme de coup d'Etat». Une attitude qui n'est pas inédite : Washington tente depuis plusieurs années d'asphyxier le gouvernement bolivarien de Caracas avec une série de sanctions économiques, dont l'objectif affiché de Donald Trump est de contribuer à l'éviction de Nicolas Maduro.

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