
Source: socialismomultipolaridad.blogspot.com
Carlos X. Blanco distingue, dans une optique critique du matérialisme philosophique de Gustavo Bueno, entre empires absorbants et unificateurs, proposant une vision plus proche du marxisme et de l'idée d'empire comme forme d'émancipation des peuples.


Gustavo Bueno et Carlos X. Blanco
Carlos X. Blanco, bien qu'issu de l'école de Gustavo Bueno, s'en éloigne en réinterprétant le concept d'empire d'un point de vue plus historiciste et marxiste. Dans son ouvrage sur la géopolitique de l'Empire espagnol, Blanco introduit une distinction clé entre empires absorbants et unificateurs, qui s'éloigne de la classification de Bueno qui voyait des empires générateurs et prédateurs, telle que cela fut présenté par ÑTV España.
Différences clés entre Blanco et Bueno
Gustavo Bueno distingue entre :
- Empires générateurs : qui créent des structures politiques et culturelles durables (comme l'Empire romain ou l'Empire espagnol).
- Empires prédateurs : qui extraient uniquement des ressources sans laisser d'institutions solides (comme l'Empire britannique ou belge en Afrique).
Carlos X. Blanco, quant à lui, propose :
- Empires absorbants : qui détruisent les identités des peuples intégrés, en les homogénéisant sous une seule culture dominante.
- Empires unificateurs : qui respectent et articulent les différences culturelles, ethniques et politiques, en les intégrant dans une structure commune sans les annihiler.
Cette distinction ne se limite pas à la sémantique : Blanco l'utilise pour revendiquer le rôle de l'Empire espagnol comme empire unificateur, ayant permis la survie de multiples peuples, langues et cultures sous une unité politique commune. En ce sens, il s'oppose à la Légende Noire comme à la Légende Rose, proposant une troisième voie qui reconnaît la complexité du processus impérial hispanique.
Approche marxiste et émancipatrice
Blanco donne une tournure marxiste au concept d'empire, s'éloignant de l'impérialisme comme domination économique et politique, pour s'approcher de l'idée d'empire comme structure de libération face au chaos, à la fragmentation ou à la domination des puissances étrangères. Dans ce cadre:
- L'empire peut constituer une forme de résistance culturelle face à la mondialisation néolibérale.
- L'Hispanité se présente comme une alternative civilisatrice à l'anglosphère, avec des racines dans une tradition communautaire, catholique et populaire.
- L'empire unificateur devient un outil d'émancipation des peuples, et non leur soumission.

Implications géopolitiques
Blanco voit dans la restauration de l'héritage impérial espagnol une voie pour reconstruire une identité commune entre les peuples hispaniques, tant en Espagne qu'en Amérique. Cette vision comporte des implications politiques et culturelles profondes:
- Rejet du nationalisme fragmenteur et de l'européisme technocratique.
- Défense d'une unité hispanique basée sur la tradition partagée et la souveraineté populaire.
- Critique du modèle libéral et de l'hégémonie culturelle anglo-saxonne.
En résumé, Carlos X. Blanco redéfinit le concept d'empire d'une perspective marxiste et traditionaliste, proposant une alternative à la pensée dominante, aussi bien à gauche qu'à droite. Cette vision est reliée à d'autres penseurs hispaniques comme Bolívar, Mariátegui, ainsi qu'à des marxistes internationaux tels que Lénine, Gramsci, La Grassa et Preve.