France-Soir
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Des troupeaux de chèvres et moutons sont mobilisés en Californie, en Espagne ou au Portugal pour limiter les feux de forêt en dévorant la végétation sèche. Une méthode ancestrale, efficace et bon marché, pourtant freinée par des politiques de protection environnementale.
Dans la lutte contre les feux de forêt, tout le monde rêve d'innovations high-tech. Mais parfois, la réponse est toute bête. Partout où ils passent, moutons et chèvres grignotent ce qui nourrit les flammes : broussailles, herbes sèches et branches basses. Ces "pompiers à quatre pattes" réduisent ainsi les « échelles à combustible » qui permettent aux feux de grimper aux arbres. Selon Planet Forward, ils offrent un service que ni les machines ni les herbicides ne savent imiter.
Comme le rapporte The Epoch Times, une étude publiée dans iForest montre que ce broutage modéré réduit non seulement la charge combustible, mais améliore aussi l'humidité du sol grâce au piétinement et aux déjections. La Californie, dévastée par les incendies récents, y recourt déjà à grande échelle. En Europe, le Portugal combine pâturage et feux contrôlés pour renforcer la résilience des forêts.
Alors pourquoi cette méthode reste-t-elle marginale ? Les politiques écologistes pointent les risques pour la biodiversité : dans des zones protégées, les chèvres peuvent nuire aux espèces rares ou perturber des habitats fragiles. En Espagne, ces interdictions ont paradoxalement favorisé l'invasion d'arbustes inflammables. Une étude parue dans Science en 2025 avance que supprimer le pâturage dans ces zones accroît les feux et réduit la diversité biologique. L'avenir de cette stratégie dépendra moins des chèvres que de la capacité humaine à dépasser les dogmes pour adopter des solutions pragmatiques.