16/05/2024 elucid.media  3min #248678

Chômage : la dégradation continue, le plein emploi n'est pas pour demain

publié le 16/05/2024 Par  Olivier Berruyer

Il y a quelques mois, le gouvernement s'était bruyamment félicité des chiffres du chômage en baisse, parlant même d'un futur retour au « plein emploi ». Les grands médias avaient alors relayé sa propagande sans recul. Pourtant, enjolivée par des interventions statistiques, la reprise de l'emploi était bien moins réjouissante qu'annoncé. A contrario, un large silence médiatique a accompagné les derniers chiffres du chômage, qui révèlent un retournement de tendance. Si l'on en croit certains indicateurs avancés, la situation de l'emploi devrait hélas continuer de se dégrader en 2024.

 1- Le chômage quasiment stable au 1er trimestre
 2- Un actif sur cinq est inscrit à Pôle emploi
 3- Des évolutions différentes entre catégories
 4- Fin d'une baisse historique des entrées à Pôle Emploi
 5- Réalités statistiques
 6- Le retournement se confirme
 Ce qu'il faut retenir


Cette analyse graphique originale d'Olivier Berruyer pour Élucid est une mise à jour de notre suivi régulier et actualisé des grands indicateurs économiques.

Rappelons tout d'abord qu'en France, il existe plusieurs manières de définir un « chômeur » et donc de mesurer le chômage. Pôle emploi distingue cinq catégories de chômeurs, à la recherche de n'importe quel type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier). La catégorie la plus utilisée dans le débat public est la catégorie A, qui désigne « une personne sans emploi, à la recherche de n'importe quel type de contrat, et tenue de rechercher activement un emploi ».

Le chômage est quasiment stable au 1er trimestre

Selon Pôle emploi, au premier trimestre 2024, le nombre de chômeurs en « catégorie A » est en très légère diminution, quasiment en stagnation. Cependant, le nombre de chômeurs au sens large (catégories A à E) a légèrement augmenté de +0,05 %, soit 2 600 chômeurs. Le nombre d'intérimaires a quant à lui baissé de 3 400 personnes.

Si on observe de plus près la variation du chômage (de catégorie A), on constate un comportement assez étrange, erratique depuis la fin de 2022, alors que 10 ans auparavant, les évolutions suivaient les grands cycles économiques. C'est surprenant, surtout dans un contexte de dégradation marquée de l'économie, comme on l'a vu dans notre article sur  la conjoncture ou celui sur  l'activité économique en France.

 elucid.media

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