Par Brandon Smith − Le 2 avril 2025 − Source Alt-Market
Il n'y a rien de plus dangereux qu'une vision incomplète de l'histoire. Dans cent ans, si les puissants tracent leur chemin, les quelques enfants encore autorisés à naître (en raison des contrôles du carbone) seront régalés de leçons scolaires sur les « âges sombres du nationalisme » - lorsque l'humanité était divisée en États en guerre et en sociétés divisées qui refusaient d'embrasser le multiculturalisme « au détriment de tous ».
Ils diront qu'un « grand mouvement » pour le globalisme et le wokisme a vu le jour et que les courageux révolutionnaires ont combattu les fascistes conservateurs maléfiques par tous les moyens nécessaires. La gauche politique sera dépeinte comme des héros qui se battent, non pas pour la liberté, mais pour l'équité et le « plus grand bien ». La culture occidentale, le christianisme, la méritocratie, l'objectivité morale, la liberté individuelle et les appels à la raison seront diabolisés comme des reliques de l'ancien monde - des constructions monstrueuses qui ont empêché la civilisation d'atteindre une véritable « unité ».
Rien de tout cela ne sera vrai, bien sûr. La majorité des guerres sont déclenchées par des intérêts globalistes, et non nationalistes, et la gauche politique est une bande de fanatiques fous déterminés à détruire l'Occident. Mais, comme on dit, l'histoire est écrite par les vainqueurs.
De nombreux conservateurs et défenseurs de la liberté ne comprennent toujours pas que nous sommes au milieu d'un conflit de 4e génération. Ce n'est pas un désaccord politique ou idéologique, c'est une guerre ; une guérilla dans laquelle l'ennemi se cache derrière le statut de civil et l'appareil juridique.
Ils utilisent notre code moral et nos dispositions constitutionnelles contre nous. Ils trouvent des failles dans la structure gouvernementale et exploitent ces faiblesses. Ils transforment notre société en une bombe humaine, tout en prétendant occuper une position de supériorité éthique. Cela s'est déjà produit...
Si vous en avez l'occasion, je recommande vivement aux lecteurs de consulter l'analyse approfondie du professeur et économiste Antony Sutton, en particulier son livre « Wall Street et la révolution bolchevique ». Il y décrit la chronologie historique de la façon dont Trotsky et Lénine ont été financés et aidés par les élites de l'époque. Les principaux dirigeants de la prise de pouvoir marxiste en Russie n'auraient pas pu faire ce qu'ils ont fait sans l'aide des globalistes américains et européens.
La plus grande leçon à tirer de la révélation de Sutton n'est pas tant ce qui s'est passé dans le passé, mais ce qui se passe MAINTENANT et en quoi c'est similaire.
La réalité d'une main cachée derrière la révolution bolchevique peut sembler assez familière - Les audits DOGE d'aujourd'hui ont révélé des stratagèmes de manipulation bureaucratique massive par le biais d'agences comme l'USAID pour provoquer des changements politiques et sociaux en Amérique et dans les pays étrangers. Ces stratagèmes impliquent de vastes sommes de subventions provenant des contribuables qui transitent par des ONG contrôlées par les globalistes qui utilisent ensuite l'argent gratuit pour promouvoir le multiculturalisme, la propagande LGBT et les révolutions colorées.
Le programme visant à créer un système mondial unique et à effacer les principes occidentaux traditionnels se poursuit, transmis d'une génération de globalistes à l'autre dans une lignée parasitaire. Les personnes qui en sont à l'origine sont des relativistes moraux et des lucifériens (ils se vénèrent eux-mêmes et désirent devenir des dieux). Ils poursuivent leurs objectifs avec la ferveur d'une secte religieuse. Ils croient totalement en ce qu'ils font, avec autant de conviction que vous ou moi dans notre lutte pour la liberté et la responsabilité.
Aux États-Unis, le processus commence à ressembler aux mouvements de gauche qui ont abouti au terrorisme marxiste en Europe et à la montée du fascisme.
Après la Première Guerre mondiale, les gauchistes se sont lancés dans un ouragan de tactiques de perturbation, notamment le sabotage industriel, l'intimidation des foules, les grèves ouvrières à motivation politique, les attentats terroristes, les attentats à la bombe, les assassinats, etc. Les universitaires modernes tentent de dépeindre ces tactiques comme héroïques, ou du moins ils prétendent que les actions des marxistes n'ont rien à voir avec l'adoption du fascisme par l'Europe. C'est un mensonge.
Ce sont en fait les attaques psychologiques, économiques et directes constantes des groupes d'extrême gauche qui ont rendu le fascisme si attrayant pour les Européens ordinaires. Ernst Thalmann, le chef de l'extrême gauche soutenu par Staline pendant les derniers jours de l'Allemagne de Weimar, est arrivé à la conclusion que la gauche modérée était une plus grande menace que les nazis. Les communistes considéraient les libéraux centristes comme un obstacle à leurs efforts, tout comme les gauchistes d'aujourd'hui traitent les modérés comme des hérétiques plutôt que comme des alliés. Ils se sont aliénés tout le monde et ont donné envie à tout le monde de travailler avec les fascistes.
Bien sûr, Adolf Hitler et Benito Mussolini vénéraient TOUS LES DEUX ouvertement Karl Marx et son système socialiste de gouvernance. Le fascisme n'était rien de plus qu'une autre forme de tyrannie gauchiste se faisant passer pour une solution à la tyrannie gauchiste. Mais pour les Européens fatigués après des années de division de la société et d'agitation constante, le message fasciste d'ordre était séduisant.
Antony Sutton décrit cette dichotomie et la manière dont les globalistes ont aidé les nazis à prendre le pouvoir dans son livre « Wall Street et la montée du 3ème Reich ».
En d'autres termes, les globalistes ont créé une campagne de terreur marxiste à travers l'Europe, puis l'ont utilisée pour pousser le public dans les bras d'un autre empire socialiste sous la forme du Troisième Reich.
En Allemagne, les gens ont soutenu le fascisme parce qu'ils cherchaient à chasser et à éliminer la pourriture sociale créée par le relativisme bolchevique (très similaire à la pourriture que nous voyons en Amérique aujourd'hui). Par exemple, la dégénérescence sexuelle était endémique en Allemagne après la Première Guerre mondiale. La toute première clinique transgenre a été fondée à Berlin en 1919. Les marxistes ont fait pression pour la légalisation de l'avortement afin de recueillir davantage de soutien féminin.
L'essor de la « réforme sexuelle » a été initié et l'équivalent du mouvement « Gay Pride » des années 1920 est né. Les pédophiles ont commencé à sortir de l'ombre - Le concept de prostitution des mineurs et de « garçons de compagnie » était un problème notable à Berlin.
Il est légitime de s'interroger sur la liberté individuelle. Mais sans modération, les obsessions psychosexuelles adoptées à grande échelle peuvent déclencher un effondrement social. Le véritable objectif de toute réforme sexuelle est de normaliser les comportements culturels et psychologiques aberrants. L'Allemagne de Weimar dans les années 1920 ressemblait beaucoup à l'Amérique des années 2020 à cet égard.
Il y avait alors une hyperinflation, des difficultés économiques et des factions politiques rivales qui semaient la peur chez les Allemands ordinaires. Les fascistes offraient une vision claire, ils offraient la prospérité économique, ils offraient la paix intérieure, ils offraient la fin de la folie moralement bancale de la gauche, et le public a sauté sur l'occasion. Ce n'était pas un bon choix, mais c'était mieux pour eux que de permettre une prise de pouvoir communiste.
Les globalistes ont tendance à attaquer une population cible de deux côtés, en utilisant le chaos qu'ils contrôlent, puis l'ordre qu'ils contrôlent. Le marxisme joue le rôle du chaos et le fascisme celui de l'ordre.
La plupart d'entre nous connaissent l'idée de la dialectique hégélienne. Cependant, je dirais que la situation est beaucoup plus complexe aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été. Il n'y a qu'une seule véritable option ; l'ordre est le choix évident. Les gauchistes et les globalistes doivent être écartés du pouvoir.
Mais comment éviter de faire ce que les Allemands ont fait ? Comment éliminer la menace gauchiste sans plonger tête la première dans notre propre forme de totalitarisme ? Ce n'est peut-être pas possible.
Comme je l'ai prévenu dans mon article intitulé « Les attentats terroristes commencent en 2025 - Ça ne fera qu'empirer, alors soyez prêts », publié en janvier, il y a maintenant une vague croissante de sabotage gauchiste. Aujourd'hui, des activistes à travers le pays utilisent la destruction de biens pour intimider. Cela ne va pas s'arrêter là. Ce n'est que la première phase.
Il y a l'abus de pouvoir judiciaire par des juges activistes pour contrecarrer toute réduction de la bureaucratie, et les tentatives d'arrêter les expulsions d'illégaux. Il y a des menaces d'assassinat en ligne et des appels à des alliances avec des adversaires étrangers et des groupes terroristes. Soyez juste prêts pour les attentats à la bombe, les fusillades et les émeutes, car tout cela va arriver cet été, j'en suis sûr.
Le risque de déclaration de la loi martiale est très élevé si les choses se passent comme je le soupçonne, et une majorité de la population américaine applaudira l'idée. Donald Trump a pris des mesures pour tenir chacune de ses promesses de campagne jusqu'à présent et je pense que cela lui a valu le bénéfice du doute. Cependant, s'il appelait à la loi martiale dans les circonstances que je décris pour accélérer les choses, les conservateurs tomberaient dans un piège classique du pouvoir gouvernemental.
Une fois cette porte ouverte, il sera difficile de faire marche arrière, et rien ne garantit que la droite contrôlera la machine alors qu'elle passe d'un système de freins et contrepoids à une autocratie rationalisée et descendante. Nous avons failli tomber de cette falaise sous l'administration Biden pendant la pandémie et c'est un miracle que le pays soit encore en un seul morceau.
Ce qui est effrayant, c'est qu'au-delà des risques hypothétiques encourus, il est difficile de soutenir que la loi martiale est déraisonnable. Les gauchistes nous découragent de vouloir nous battre pour leur liberté, et franchement, la plupart des conservateurs se moqueraient bien d'être envoyés sur une île isolée quelque part pour se cannibaliser les uns les autres. Si l'on examine la façon dont ces activistes justifient leur violence sur les réseaux sociaux, on ne peut que conclure qu'ils doivent être enfermés ou expulsés du pays. Ils ne sont pas récupérables.
Leurs actions sont conçues pour inciter les conservateurs à faire appel à la force. Ensuite, les activistes se précipiteront sur la scène mondiale et crient : « Vous voyez ! Les partisans de la droite sont vraiment les fascistes que nous disions qu'ils étaient ! » Le simple fait d'appliquer la loi et l'ordre devient une « tyrannie » selon la définition des progressistes.
Pendant ce temps, de nombreux libertariens sont toujours à la recherche d'une solution parfaite, dans laquelle les droits de chacun seraient respectés et tous les points de vue seraient pris en compte. J'ai accepté le fait que cela n'arrivera pas. Il n'y a pas de solution miracle, pas de société pure et magique dans laquelle chacun laisserait les autres tranquilles. Dans une guerre, les droits de quelqu'un sont bafoués.
C'est un jeu à somme nulle pour les conservateurs, car plus nous nous accommoderons de la gauche politique et la traiterons comme des concitoyens plutôt que comme une insurrection ennemie, plus les États-Unis sombreront dans le chaos. Si nous leur répondons en ennemis, en les écrasant comme les insectes qu'ils sont, alors nous devenons les méchants et nous accueillons potentiellement un niveau de pouvoir gouvernemental qui pourrait nous nuire à tous au final.
Ma solution est déplaisante et la plupart des commentateurs conservateurs ne veulent pas en entendre parler : au lieu de compter sur le pouvoir du gouvernement pour arrêter la gauche politique et les globalistes, les Américains ordinaires devraient s'organiser et gérer le problème de manière indépendante. Cela élimine le risque d'un excès de pouvoir du gouvernement et d'une violation de la Constitution.
L'Américain moyen n'est pas limité par la constitution, le gouvernement l'est. Nous n'avons pas à respecter les droits légaux des ONG. Nous n'avons pas à laisser de marge de manœuvre aux émeutiers de gauche parce que nous avons peur de l'image politique. Nous n'avons pas à laisser les globalistes opérer aux États-Unis en toute impunité et sans crainte. Gardez à l'esprit que les États-Unis n'ont PAS été fondés en tant que nation libertine où tout est permis.
Les fondateurs croyaient en la révolution contre la tyrannie, pas en la révolution contre la moralité. Ils croyaient en la liberté, tant qu'elle s'accompagnait de responsabilité. Ils croyaient en la règle et l'ordre, pas en l'anarchie. Il est impossible qu'ils eussent toléré les machinations gauchistes et globalistes. Nous ne devrions pas le faire non plus.
Lorsque nous agissons, nous devons nous assurer de ne pas créer un Golem gouvernemental qui finira par se retourner contre nous.
Brandon Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone