
Par Quds News Network, le 26 mai 2025
Suivi de La Suisse enquête sur le rôle d'un groupe d'aide à Gaza soutenu par les États-Unis
Gaza - Jake Wood, directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a démissionné, déclarant que l'organisation ne pouvait plus respecter
"les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance".
Lundi, la GHF, cette organisation humanitaire controversée soutenue par les États-Unis et liée au gouvernement israélien, a déclaré dans un communiqué qu'elle s'apprête à lancer une aide humanitaire directe dans l'enclave martyrisée, quelques heures après l'annonce de la démission de M. Wood.
M. Wood a annoncé sa démission dimanche, invoquant des inquiétudes quant à l'indépendance de la GHF.
L'organisation ne peut adhérer "aux principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, auxquels je ne renoncerai pas", a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant Israël à autoriser l'entrée de davantage d'aide.
Dans un communiqué, le conseil d'administration de la GHF s'est dit "déçu" par cette démission, mais a réaffirmé son engagement à intensifier ses actions humanitaires dans la bande de Gaza.
Le départ de M. Wood fait suite à des critiques croissantes concernant la structure opérationnelle et l'indépendance de la GHF.
L'ONU et d'autres agences humanitaires ont averti que l'initiative de la GHF
"n'est pas neutre, viole les principes humanitaires et pourrait exposer les civils au danger", et risque "d'augmenter le nombre de déplacements forcés à Gaza".
L'ONU a refusé de participer à ce plan.
Dimanche, une enquête menée par le média israélien Haaretz a révélé que plusieurs hommes d'affaires israéliens figurent parmi les dirigeants de la GHF.
Samedi, l'ambassadeur israélien aux États-Unis, Yechiel Leiter, a confirmé qu'Israël a contribué à la création de la GHF. Il a fait cette déclaration dans une interview accordée à PragerU, un média américain de droite.
Selon le New York Times, cette ONG, qui affirme être basée à Genève depuis février, est issue de
"réunions privées entre des responsables, des militaires et des hommes d'affaires partageant les mêmes idées et entretenant des liens étroits avec le gouvernement israélien".
À la suite de la démission de M. Wood, la fondation a déclaré que ses opérations pourront commencer sans lui dès lundi et qu'elle nourriront plus d'un million de Palestiniens, soit environ la moitié de la population de Gaza, d'ici la fin de la semaine.
Jusqu'à sa démission, M. Wood a toujours affirmé agir indépendamment d'Israël et de ses intérêts, et s'était engagé dans une interview accordée au New York Times à ne pas participer à un programme permettant le déplacement de civils.
À propos de sa nomination, il a déclaré que la fondation est
"une constellation informelle de plusieurs idées et concepts émanant d'un large éventail de parties prenantes, et que je cherche à en faire une entité humanitaire véritablement indépendante".
Quelques mois plus tard, M. Wood estime que cet objectif est "impossible à atteindre", a-t-il déclaré dimanche.
"J'appelle Israël à augmenter massivement l'aide humanitaire à Gaza par tous les moyens, et tous les acteurs concernés à continuer de rechercher des méthodes innovantes pour acheminer l'aide sans délai, sans détour et sans discrimination", a-t-il déclaré.
L'ONG genevoise TRIAL International a annoncé vendredi avoir saisi la justice pour demander une enquête officielle sur les activités et le statut juridique de la GHF en Suisse, selon l'agence Reuters.
Le 2 mars, Israël a annoncé la fermeture des principaux checkpoints de Gaza, coupant l'approvisionnement en nourriture, en médicaments et en aide humanitaire, entrainant une aggravation sans précédent de la situation humanitaire, selon les rapports des organisations de défense des droits de l'homme qui ont accusé Israël d'utiliser la famine comme arme de guerre contre les Palestiniens.
Le rapport de l'IPC (Integrated Food Security Phase Classification) a averti que près d'un quart de la population civile est confrontée à une insécurité alimentaire catastrophique (phase cinq de l'IPC) dans les mois à venir.
Cependant, après environ 80 jours de blocus total et de famine, et face à l'indignation internationale généralisée, Israël a annoncé il y a environ une semaine l'autorisation d'un passage très limité de camions d'aide humanitaire dans l'enclave, par l'intermédiaire de plusieurs organisations internationales, jusqu'à la mise en place du nouveau mécanisme d'aide américano-israélien.
Traduit par Spirit of Free Speech
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La Suisse enquête sur le rôle d'un groupe d'aide à Gaza soutenu par les États-Unis
Par Al Mayadeen English, le 25 mai 2025 à 23h24
Les activités de la Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis, qui prévoit de superviser la distribution de l'aide dans l'enclave palestinienne, font l'objet d'une enquête.
Les autorités suisses ont annoncé dimanche leur intention d'ouvrir une enquête judiciaire sur la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis chargée de gérer la distribution de l'aide à Gaza.
Cette annonce fait suite à une demande officielle d'une ONG suisse, qui a fait part de ses inquiétudes concernant les activités de la GHF, inquiétudes partagées par les Nations unies, qui affirment que le groupe manque de neutralité, encourage les déplacements forcés et met en danger des milliers de Palestiniens.
Cependant, la GHF, qui prévoit de commencer ses opérations à Gaza d'ici la fin du mois de mai, a déclaré à Reuters qu'elle "se conforme scrupuleusement" aux principes humanitaires, et rejette tout soutien à la réinstallation forcée de civils.
En réponse à l'indignation internationale suscitée par le blocus de Gaza, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a admis qu'il avait poussé la population au bord de la famine, Israël a récemment autorisé plus de 90 camions à entrer sur le territoire.
Cependant, le gouvernement a qualifié cette décision de mesure temporaire jusqu'à la mise en place, d'ici la fin du mois, d'un nouveau cadre d'aide, soutenu par l' administration du président américain Donald Trump.
Une ONG suisse demande un examen juridique du groupe d'aide à Gaza soutenu par les États-Unis
TRIAL International, une ONG basée en Suisse, a annoncé vendredi avoir déposé deux requêtes juridiques exhortant les autorités suisses à enquêter sur la conformité des activités de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), enregistrée en Suisse, avec le droit humanitaire suisse et international.
Les requêtes, déposées les 20 et 21 mai, ont été adressées à l'Autorité fédérale de surveillance des fondations et au Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), qui ont tous deux confirmé leur réception à Reutersa dimanche.
Dans le cadre de son enquête, TRIAL International a demandé au DFAE de préciser si la GHF a déposé la déclaration légalement requise concernant son recours présumé à des sociétés de sécurité privées pour distribuer l'aide et si ce recours a été autorisé par les autorités suisses.
En réponse, le DFAE a déclaré être en train d'examiner si une telle déclaration est nécessaire. Il a également souligné que l'Autorité fédérale de surveillance des fondations n'est pas en mesure d'évaluer la conformité d'une fondation avec ses statuts avant le lancement officiel de ses activités.
La GHF a défendu son approche, admettant lors d'une interview accordée à Reuters qu'elle recourt effectivement à des sociétés de sécurité privées, contrairement aux modèles traditionnels d'acheminement de l'aide humanitaire. Elle a toutefois affirmé que ce recours a pour but d'empêcher que l'aide humanitaire ne soit détournée au profit du Hamas ou d'autres "entités criminelles".
Traduit par Spirit of Free Speech