Tous les ingrédients de la crise Covid sont de retour.
Épidémie, tests PCR, vaccination d'urgence, peur, mesures sanitaires absurdes, autoritarisme, culpabilisation, mensonges gouvernementaux, intoxication médiatique... Cinq ans après le Covid, un nouveau cirque sanitaire s'est mis en place en France avec la dermatose nodulaire bovine. Avec, en prime, l'abattage de milliers de bêtes parfaitement saines. Où cette nouvelle folie s'arrêtera-t-elle?
Quelle différence entre la crise du Covid et celle de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ? Aucune, si ce n'est que l'on s'attaque désormais aux bovins et que le pouvoir mortifère n'hésite pas à faire euthanasier des troupeaux complets, parfois pour un seul cas détecté, quitte à recourir aux forces de l'ordre si les éleveurs s'y opposent. Ceci au prétexte que cette maladie pourrait s'étendre rapidement à tout le cheptel français (environ 19 millions de têtes) et tuer jusqu'à 10% de l'ensemble.
Des taux de morbidité et de mortalité à géométrie variable
«Pourrait», car au fond, on n'en sait rien. Tout repose sur des estimations au doigt mouillé et des pourcentages à la louche. Lors d'un point presse organisé le 6 décembre dernier, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard faisait état d'une maladie «très grave», se propageant «à une vitesse foudroyante» et pouvant «entraîner la mortalité de 10% du cheptel bovin français, c'est-à-dire plus d'un million et demi d'animaux».
Interrogé par Les Vérificateurs de TF1, le référent dermatose de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Pierre Casenave, précise que la fourchette admise se situe plutôt entre 5 et 10% de mortalité, ce qui signifie que la ministre a choisi de communiquer uniquement sur la fourchette haute.
De son côté, la fiche technique de l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) n'indique que 1 à 5% de mortalité pour la DNC, ce qui est beaucoup moins alarmant. Explication de Pierre Casenave: on ne peut pas comparer le risque de mortalité pour des cheptels déjà immunisés (le cas de ceux observés par l'OMSA, par exemple en Afrique ou au Moyen-Orient) et le risque de mortalité pour un cheptel naïf, c'est-à-dire qui rencontre la maladie pour la première fois, comme c'est le cas du cheptel français. Admettons. Toujours est-il qu'en Jordanie, par exemple, lorsque la maladie est apparue en 2013 sur un cheptel naïf, le taux de mortalité n'a été que de 2% sans abattages massifs des troupeaux et avec une vaccination introduite tardivement, comme l'indique une thèse de doctorat vétérinaire publiée en 2019 et consacrée à l'épidémiologie de la DNC.
Bien entendu, on retrouve le même problème de chiffres concernant le taux de morbidité. Entre 10 et 20% selon l'OMSA. Entre 45 et 50% selon Pierre Caseneuve, voire jusqu'à 80% pour les troupeaux naïfs. Il n'a pourtant été que de 26% en Jordanie. De sacrés écarts!

Un scénario du pire qui se répète à chaque crise
Jouer avec les statistiques et la peur pour faire accepter des mesures sanitaires violentes n'est pas une nouveauté. En avril 2001, un certain Neil Ferguson et deux autres chercheurs du service d'épidémiologie des maladies infectieuses de l'Imperial College à Londres, Christl Donnelly et Roy Anderson, avaient publié une étude dans la revue Science. Alors qu'une épidémie de fièvre aphteuse sévissait à cette époque en Grande-Bretagne, Neil Ferguson et ses collègues préconisaient, pour stopper la propagation de la maladie dont la vitesse allait être selon eux fulgurante, d'intensifier l'abattage préventif de tous les animaux vivant dans un périmètre d'un mile (1,6 kilomètre) autour de chaque foyer décelé. Dans les faits, le plan d'abattage préventif de la Grande-Bretagne, cyniquement appelé « bien-être animal », s'est étendu dans un rayon allant jusqu'à 3 km autour des foyers aphteux. Un rapport du Sénat de juin 2001 indique que plus de 3,3 millions d'animaux sains ont ainsi été tués en quelques semaines... Un massacre.
