Au cours de la manifestation du 21 novembre contre le projet de loi Sécurité globale, certains journalistes ont été pris à partie par la police. Contredisant au passage les déclarations de Gérald Darmanin la veille à l'Assemblée nationale.
Sur la place du Trocadéro (Paris XVIe) étaient réunis ce 21 novembre plusieurs milliers de personnes à l'appel des syndicats de journalistes contre le projet de loi Sécurité globale pénalisant la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre et jugé, par ses opposants, attentatoire à «la liberté d'expression» et à «l'Etat de droit».
La manifestation s'est déroulée dans le calme jusqu'en fin de journée où des échauffourées ont commencé à éclater entre des manifestants et la police.
Après des jets de projectiles, la police est intervenue pour disperser les manifestants. C'est lors de ces échauffourées au cours desquelles plusieurs manifestants ont été mis en garde à vue et certains blessés que des journalistes ont été également pris à partie par les forces de l'ordre.
Alors qu'elle couvrait la manifestation, la journaliste de RT France Meriem Laribi a ainsi été menacée d'interpellation. Notre reporter, qui portait son brassard «presse» de manière visible, était en train de filmer l'interpellation d'une jeune femme à proximité de la place du Trocadéro, quand plusieurs policiers se sont dirigés vers elle. «Si dans 30 secondes vous n'êtes pas partie vous êtes interpellée», lui a alors intimé l'un des policiers, alors que celle-ci filmait à bonne distance, sans entraver l'action des forces de l'ordre. «C'est des ordres !», a encore lancé le policier, alors que celle-ci soulignait son bon droit et son statut de journaliste. Meriem Laribi a pu empty sur l'antenne de RT France.
Auteur: RT France
Le journaliste du Média Filippo Ortona a été , quant à lui, projeté au sol par le croche-pied d'un policier, lors d'une violente charge survenue après les heurts en fin de manifestation. La séquence a été filmée par les caméras de l'agence vidéo Ruptly.
Auteur: RT France
Le journaliste a témoigné ensuite sur Twitter pour expliquer qu'à la suite de cette chute, son matériel était cassé et que les frais s'élèvent à «plusieurs centaines d'euros de réparation».
L'agence de presse Line Press a, quant à elle, témoigné sur Twitter de la situation de journalistes coincés dans une nasse formée par la police en fin de manifestation. L'agence a rapporté que des journalistes «français et étrangers [avaient été] nassés et privés de travailler.» Avant d'ajouter que la situation ne s'était «jamais vu[e] en France».
Aucun journaliste ne sera empêché de filmer, avait promis Darmanin
Différents incidents notables sont survenus au cours de cette manifestation contre la loi Sécurité globale accusée justement, par ses opposants, de faire reculer la liberté de la presse et de porter atteinte à «la liberté d'expression». Des incidents également en contradiction avec ces propos tenus par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale la veille de la manifestation. Il affirmait alors : «Aucun policier de France, aucun gendarme de France, n'est autorisé et ne sera autorisé et si c'est le cas, sera évidemment sanctionné, d'empêcher quelqu'un de filmer.»
"Aucun policier de France, aucun gendarme de France, n'est autorisé et ne sera autorisé et si c'est le cas, sera évidemment sanctionné, d'empêcher quelqu'un de filmer» #PPLLoiSecuriteGlobale
Ce 21 novembre, les policiers n'ont visiblement pas respecté à la lettre les déclarations de leur ministre face aux députés de l'Assemblée nationale.
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