Des dizaines de milliers de ses habitants fuient la ville de Homs, la troisième plus grande ville de Syrie, dans la crainte que les extrémistes armés soutenus par l'étranger ne continuent d'avancer vers le sud depuis la ville de Hama.
Le centre d'opérations d'Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une organisation désignée terroriste par l'ONU, et émanation d'Al-Qaïda qui bénéficie depuis longtemps du soutien des États-Unis, du Qatar, de la Turquie et d'Israël, a annoncé que ses milices ont pris deux villes, Rastan et Talbisseh, le long de l'autoroute stratégique M5, et se trouvent désormais à moins de cinq kilomètres de Homs.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a également indiqué que les miliciens d'HTS auraient pris les deux villes et menaceraient la ville de Homs.
Le SOHR a déclaré que les avions de combat russes ont bombardé un pont à Rastan pour bloquer l'avancée des extrémistes.
Le 27 novembre, des terroristes d'HTS, soutenus par les États-Unis, la Turquie et Israël, et l'Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie, ont lancé une attaque éclair sur Alep et sa campagne. Ils se sont emparés d'Alep, la deuxième ville de Syrie, trois jours plus tard, le 30 novembre, pratiquement sans combattre.
L'armée syrienne s'est regroupée au sud pour protéger la ville de Hama, mais s'est à nouveau retirée après une brève bataille au cours de laquelle les extrémistes ont employé un grand nombre de drones fournis par l'Ukraine.
L' armée syrienne (SAA) a déclaré le 5 décembre qu'elle a "repositionné" et "redéployé" ses forces en dehors de la ville de Hama afin de "préserver la vie" des civils et de ne pas les exposer aux batailles. Les factions dirigées par HTS ont réussi jeudi à prendre d'assaut plusieurs secteurs dans les quartiers nord-est de la ville de Hama.
Les militants d'HTS ont réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de Hama le 5 décembre.
Malgré les défaites de ces derniers jours, une source militaire syrienne a confié vendredi au média d'État SANA que l'armée est maintenant en mesure de défendre Homs.
"Nous affirmons que l'Armée arabe syrienne (SAA) est présente à Homs et dans sa province, déployée dans des positions défensives fixes et stabilisées", a déclaré la source.
Homs est une ville stratégique qui relie Damas à Lattaquié, l'enclave côtière où vit une grande partie de la minorité religieuse alaouite de Syrie et où se trouve la ville natale de Bachar el-Assad.
À l'ouest de Homs, près de la frontière libanaise, se trouve la ville de Masyaf, qui revêt une importance stratégique. Le Centre d'études et de recherches scientifiques (CERS ou SSRC) est situé dans cette zone.
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Selon des sources israéliennes, c'est au CERS que l'Iran et la Syrie fabriquent des missiles sol-sol de précision pour le Hezbollah au Liban.
Israël a bombardé le site le 8 septembre en prélude à sa campagne de bombardements massifs contre le Liban, qui a débuté deux semaines plus tard.
Après deux mois de guerre totale, le Liban et Israël ont signé un cessez-le-feu de 60 jours qui a débuté le 27 novembre.
Dans le discours prononcé la veille pour annoncer le cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé le gouvernement syrien, partenaire clé de l'Axe de la Résistance qui combat Israël.
Netanyahu a averti qu'"Assad doit réaliser qu'il joue avec le feu" en laissant passer les cargaisons iraniennes destinées au Hezbollah.
Les terroristes d'HTS ont lancé leur offensive quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban.
HTS a rapidement été rejoint par l'ANS, composée en grande partie de Turkmènes de souche et de nombreux anciens membres de l'État islamique.
Le président turc Recip Tayyip Erdogan a reconnu son soutien à l'ANS et à HTS vendredi, déclarant que l'invasion des extrémistes fait suite au refus du président syrien Bachar el-Assad d'accéder aux exigences turques des négociations d'Astana.
"Idlib, Hama et Homs sont aux mains de l'opposition syrienne et continuent de se diriger vers Damas", a déclaré M. Erdogan. "Nous avons tendu la main à Bachar el-Assad, mais il n'a pas répondu".
Le chef d'HTS, Abou Mohammad al-Jolani, ancien émir de l'État islamique d'Irak, continue de bénéficier d'une couverture positive dans la presse occidentale et du Golfe - malgré les atrocités que son ancienne organisation a commises en Irak et en Syrie, notamment contre les chrétiens, les yézidis et les musulmans chiites, mais aussi contre ses compatriotes sunnites.
Aaron Y. Zelin, chercheur spécialiste du terrorisme travaillant pour un think tank financé par Israël, a publié le 3 décembre un article dans le Telegraphbritannique décrivant le HTS de Jolani comme un groupe de "djihadistes favorables à la diversité" désireux de garantir les droits des minorités de Syrie.
Vendredi, M. Jolani a accordé à CNN une " interview exclusive" dans un lieu tenu secret en Syrie. Le chef extrémiste a déclaré que son objectif est de renverser le président Assad et le gouvernement syrien, objectif de longue date des États-Unis et d'Israël. M. Jolani a affirmé que sa stratégie consiste à créer un gouvernement basé sur des institutions et un "conseil désigné par le peuple".
Lien vers l'article original en anglais :
Traduction : Spirit of Free Speech
La source originale de cet article est The Cradle
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