17/02/2025 ssofidelis.substack.com  14min #269100

 Premier discours du vice-président Us J.d. Vance à la Conférence de Munich : points clés

Discours de J.d. Vance à Munich

Discours de J.D. Vance à Munich

Via Mat Taibbi, le 16 février 2025

Le vice-président fustige l'Europe pour ne pas avoir respecté les résultats électoraux, avoir ôté toute légitimité aux circonscriptions politiques et avoir pratiqué la censure. Discours complet.

"Aujourd'hui, je voudrais bien sûr aborder la question de nos valeurs communes. Et, naturellement, c'est formidable d'être de retour en Allemagne. Comme vous l'avez peut-être appris plus tôt, je suis venu ici l'année dernière en tant que sénateur des États-Unis. J'ai vu le ministre des Affaires étrangères David Lammy, et nous avons plaisanté en disant que nous avions tous deux des fonctions bien différentes de celles que nous occupons aujourd'hui. Mais il est temps maintenant pour chacun de nous, pour tous ceux d'entre nous qui ont eu la chance de se voir confier un pouvoir politique par leurs peuples respectifs, de l'utiliser à bon escient pour améliorer nos vies.

"Et je tiens à dire que j'ai eu la chance, au cours de mon séjour ici, de passer un peu de temps en dehors des murs de cette conférence au cours des dernières 24 heures, et j'ai été très impressionné par l'hospitalité des Munichois, même s'ils sont encore sous le choc de l'horrible  attaque d'hier. La première fois que je suis venu à Munich, c'était en compagnie de ma femme, qui est ici avec moi aujourd'hui, pour un voyage privé. J'ai toujours aimé la ville de Munich et ses habitants.

"Nous sommes très émus et nos pensées et nos prières vont à Munich et aux personnes touchées par le drame qui a frappé cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et nous vous soutiendrons dans les jours et les semaines à venir.

Applaudissements. "Merci. J'espère que ces applaudissements ne seront pas les derniers !

"Nous sommes réunis ici, aujourd'hui, pour parler sécurité. Et nous parlons bien sûr des menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure. Je vois de nombreux grands chefs militaires rassemblés ici en ce jour. Mais si l'administration Trump est extrêmement préoccupée par la sécurité européenne et estime que nous pouvons parvenir à un règlement raisonnable entre la Russie et l'Ukraine - et nous pensons également qu'il est important que l'Europe intensifie considérablement ses efforts de défense dans les années à venir - la menace qui me préoccupe le plus vis-à-vis de l'Europe n'est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m'inquiète, c'est la menace intérieure, le recul de l'Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis d'Amérique.

"Récemment, un ancien commissaire européen s'est exprimé à la télévision et s'est réjoui que le gouvernement roumain ait  annulé les élections. Il a fait savoir que si tout ne se passait pas comme prévu, le même scénario pourrait se reproduire en Allemagne.

"Ces déclarations cavalières sont choquantes pour nous, Américains. Depuis des années, on nous dit que tout ce que nous finançons et soutenons l'est au nom de nos valeurs démocratiques communes. Tout, de notre politique envers l'Ukraine à la censure numérique, a pour but de défendre la démocratie. Mais lorsque nous constatons que des tribunaux européens annulent des élections et que de hauts responsables menacent d'en annuler d'autres, nous sommes en droit de nous demander si nous respectons nous-mêmes des normes suffisamment exigeantes. Et je dis "nous", car je crois fondamentalement que nous faisons partie d'une seule et même équipe.

"Il ne suffit pas de parler de valeurs démocratiques. Nous devons les vivre. De mémoire d'homme, la guerre froide a opposé les défenseurs de la démocratie à des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Pensons-nous que ceux qui ont censuré les dissidents, fermé les églises et annulé les élections, sont meilleurs ? Certainement pas.

"Et Dieu merci, ces derniers ont perdu cette guerre froide. Ils ont perdu parce qu'ils n'ont ni apprécié ni respecté tous les bienfaits extraordinaires de la liberté, la liberté de surprendre, de faire des erreurs, d'inventer, de construire. On ne peut imposer innovation ou créativité, tout comme on ne peut dicter comment penser, ressentir ou croire. Et nous sommes convaincus que ces aspects sont étroitement liés. Malheureusement, quand je regarde l'Europe aujourd'hui, je ne sais pas toujours bien ce que sont devenus certains des vainqueurs de la guerre froide.

"Je regarde vers Bruxelles, où les responsables de la Commission européenne ont averti les citoyens qu'ils entendent interdire l'accès aux réseaux sociaux en période de troubles civils, dès que sont repérés ce qu'ils jugent être, je cite, des "contenus haineux". Ou vers le même pays où la police a opéré des descentes contre des citoyens soupçonnés d'avoir posté des commentaires antiféministes en ligne pour combattre " la misogynie" sur internet.

"Je me tourne vers la Suède, où, il y a deux semaines, le gouvernement a condamné un activiste chrétien pour avoir brûlé des exemplaires du Coran, entraînant le meurtre de son ami. Et comme l'a fait remarquer de manière inquiétante le juge dans cette affaire, les lois suédoises censées protéger la liberté d'expression n'accordent en fait pas - et je cite -  "un blanc-seing" pour faire ou dire quoi que ce soit susceptible d'offenser une communauté.

"Et, plus alarmant encore, en nous tournant vers nos très chers amis britanniques, le recul de la liberté de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques, en particulier des Britanniques de confession religieuse. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith Conner, un physiothérapeute de 51 ans et vétéran de l'armée, du crime odieux d'avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d'une clinique pratiquant des avortements, sans gêner ni interagir avec quiconque, simplement en priant en silence. Après que les forces de l'ordre britanniques eurent repéré Adam et exigé de savoir pourquoi il priait, il a simplement répondu qu'il priait pour son fils à naître.

"Sa petite amie et lui avaient avorté des années auparavant. Mais les policiers ne s'en sont émus. Adam a été  reconnu coupable d'avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les zones tampons, qui criminalise la prière silencieuse et d'autres actions susceptibles d'influencer la décision d'une personne dans un rayon de 200 mètres d'un centre d'avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres de frais de justice à l'accusation.

"J'aimerais pouvoir dire que c'était un cas isolé, ou l'exemple aberrant d'une loi mal rédigée appliquée à un individu. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais s'est mis à distribuer des avertissements aux citoyens dont les maisons sont situées dans des zones dites d' accès sécurisé, les informant que même la prière privée à domicile peut constituer une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout citoyen soupçonné de crime d'opinion en Grande-Bretagne et dans toute l'Europe.

"La liberté d'expression, je le crains, est en recul et, chers amis, pour faire un peu d'humour, mais aussi par souci de vérité, j'admets que parfois, les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d'Europe, mais émanent de mon propre pays, où l'administration précédente a menacé, harcelé et fait pression sur les plateformes de réseaux sociaux pour censurer ce qu'elle a appelé la désinformation. La désinformation, comme, par exemple, l'idée que le coronavirus s'était probablement échappé d'un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragé les entreprises privées à faire taire ceux qui osaient dire ce qui s'est ensuite avéré être une vérité incontestable.

"Je viens donc ici aujourd'hui non seulement vous faire part d'une observation, mais aussi vous faire une offre. Et si l'administration Biden était prête à tout pour faire taire ceux qui ont osé dire ce qu'ils pensaient, l'administration Trump fera exactement le contraire, et j'espère que nous pourrons oeuvrer ensemble sur ce point.

"À Washington, on peut dire qu'un nouveau shérif est en ville. Et sous l'impulsion de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec votre point de vue, mais nous nous battrons pour défendre votre droit à l'exprimer publiquement. Aujourd'hui, la situation est telle que la Roumanie a purement et simplement annulé les résultats de l'élection présidentielle de décembre dernier, invoquant la crainte infondée d'une agence du renseignement, et la pression énorme de ses voisins continentaux.

"Maintenant, si j'ai bien compris, on fait valoir que la désinformation russe aurait influencé les élections roumaines. Mais je voudrais demander à mes amis européens de prendre un peu de recul. Vous pouvez penser qu'il est inacceptable que la Russie achète l'espace publicitaire sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons aussi. Vous pouvez même le condamner sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite par quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d'un pays étranger, il faut bien admettre qu'elle manquait sans doute de solidité au départ.

"La bonne nouvelle, c'est vos démocraties sont, à mon avis, bien moins fragiles que ce que beaucoup semblent craindre.

"Et je crois fermement que permettre à nos citoyens d'exprimer leur opinion ne fera que nous rendre plus forts. Ce qui, bien sûr, nous ramène à Munich, où les organisateurs de cette même conférence ont exclus les représentants des partis dits populistes de gauche et de droite de ces échanges. Encore une fois, nous ne sommes pas obligés d'être d'accord avec tout ce que font ou disent certains. Mais lorsque les dirigeants politiques représentent une part conséquente de la population, il leur incombe au moins d'initier le dialogue.

"Pour nous, de l'autre côté de l'Atlantique, cela ressemble de plus en plus aux vieux intérêts figés dissimulés derrière les terme hideux de l'ère soviétique, tels que "désinformation" et "mésinformation", ou tout simplement l'opposition à un point de vue alternatif exprimant une opinion différente, ou - Dieu nous en préserve - un vote différent, ou même - pire encore - une élection inattendue.

"Aujourd'hui, nous participons à une conférence sur la sécurité, et je suis certain que vous tous êtes préparés à évoquer les moyens que vous comptez mettre en œuvre pour augmenter les dépenses de la Défense au cours des prochaines années, conformément au nouvel objectif. Et c'est une bonne chose, car comme le président Trump l'a clairement souligné, nos amis européens devront jouer un rôle plus important dans l'avenir de ce continent. Nous ne pensons pas que vous considériez l'expression "partage des tâches" avec plaisir, mais nous croyons qu'il est crucial, dans le cadre d'une alliance commune, que les Européens prennent le relais pendant que l'Amérique se concentre sur les régions du monde en grand danger.

"Mais permettez-moi également de vous demander comment vous envisagez les questions budgétaires, sans savoir quoi défendre ? J'ai déjà beaucoup appris au cours de nos conversations, au fil de nombreuses discussions intéressantes avec un grand nombre de personnalités réunies dans cette salle. J'ai beaucoup entendu parler de vos préoccupations à vous défendre, et cette question est légitime. Mais ce qui m'a semblé un peu moins clair, et certainement à de nombreux citoyens européens, c'est de savoir exactement ce contre quoi vous vous défendez. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité partagé que nous jugeons tous si important ?

"J'ai la profonde conviction que la sécurité n'existe qu'à condition d'être à l'écoute des voix, opinions et consciences qui animent votre propre peuple. L'Europe est confrontée à de nombreux défis. Mais la crise à laquelle ce continent est confronté aujourd'hui, à laquelle il me semble que nous sommes tous confrontés collectivement, est celle que nous avons nous-mêmes initiée. Si vous craignez vos propres électeurs, l'Amérique ne peut rien faire pour vous. Pas plus que vous ne pouvez contribuer au bien-être du peuple américain qui m'a élu et qui a élu le président Trump. Vous aurez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quoi que ce soit d'important dans les années à venir.

"N'avons-nous pas appris que l'instabilité est la conséquence de gouvernements faiblement soutenus par le peuple ? Pourtant, tant de réalisations importantes peuvent être accomplies avec le soutien démocratique qui, je pense, viendra d'une plus grande écoute des citoyens. Si vous voulez bénéficier d'économies compétitives, d'une énergie abordable et de filières d'approvisionnement fiables, vous aurez besoin de gouvernements forts, et vous devrez faire des choix difficiles pour y parvenir.

"Nous le savons. En Amérique, un mandat démocratique ne s'obtient pas en censurant ses adversaires ou en les jetant en prison. Qu'il s'agisse du leader de l'opposition, d'une humble chrétienne en prière chez elle ou d'un journaliste qui tente de relater l'actualité. On ne l'obtient pas non plus en ignorant son électorat sur des questions fondamentales, comme celle de savoir qui fait ou non partie de notre société.

"Et de tous les défis urgents auxquels sont confrontés les pays représentés ici, je crois que rien n'est plus prioritaire que les migrations massives. Aujourd'hui, près d'une personne sur cinq vivant dans ce pays vient de l'étranger. C'est bien sûr un record historique. Aux États-Unis, le nombre d'immigrants a également atteint un niveau record, similaire à celui de l'Europe. Le nombre d'immigrants entrés dans l'UE en provenance de pays tiers a doublé entre 2021 et 2022 seulement. Et il a encore augmenté depuis.

"La situation est très claire. Elle ne s'est pas produite par hasard. Elle est la conséquence d'une série de décisions politiques prises en toute connaissance de cause par les dirigeants de l'Europe et du monde entier ces dizaine dernières années. Hier, dans cette même ville, nous avons été témoins des horreurs engendrées par de telles politiques. Et bien sûr, je ne peux l'évoquer sans penser aux vies innocentes que cette terrible journée d'hiver à Munich a fauchées. Nos pensées et nos prières les accompagnent et les suivront toujours. Mais tout d'abord, pourquoi cela s'est-il produit ?

"C'est une histoire terrible, mais qui se répète bien trop souvent en Europe, et malheureusement aussi aux États-Unis. Un demandeur d'asile, souvent un jeune homme d'une vingtaine d'années, déjà connu de la police, fonce dans la foule avec sa voiture et bouleverse une communauté. Combien de temps devrons-nous subir ces revers épouvantables avant de changer de cap et d'aiguiller notre civilisation commune vers une nouvelle voie ? En Europe, et malheureusement trop souvent aux États-Unis aussi, les électeurs ne se sont pas rendus aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d'immigrants non contrôlés. Mais savez-vous ce pour quoi ils ont voté ? En Angleterre, ils ont voté pour le Brexit. Et qu'ils soient pour ou contre, ils ont voté pour. Et partout en Europe, ils sont de plus en plus nombreux à voter pour des responsables politiques leur promettant de mettre fin à une immigration incontrôlée. J'adhère à bon nombre de ces préoccupations, mais libre à vous de ne pas partager mon point de vue.

"Je crois simplement que les citoyens se soucient de leur pays, de leurs rêves, de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.

"Et ils veulent être entendus. C'est l'une des premières leçons à retenir de mon bref passage en politique. Contrairement à ce que l'on peut entendre à Davos, les citoyens de nos pays ne se considèrent généralement pas comme des pions interchangeables d'une économie mondialisée. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne veuillent plus être ignorés par leurs dirigeants. Et c'est le rôle de la démocratie de trancher ces grandes questions dans les urnes.

"J'estime que rejeter ou ignorer les préoccupations des électeurs, ou pire encore, faire taire les médias, annuler les élections ou exclure des citoyens du processus politique, ne nous protège en rien. C'est même la façon la plus sûre de détruire une démocratie. Exprimer son opinion n'a rien d'une ingérence lors d'élections. Y compris lorsque les opinions exprimées sont extérieures à votre pays, même lorsqu'elles émanent de personnes très influentes. Et croyez-moi, je vous le dis avec humour, si la démocratie américaine peut survivre à dix ans de Greta Thunberg, vous survivrez à quelques mois d'Elon Musk.

"Mais une démocratie, qu'elle soit américaine, allemande ou européenne, ne peut survivre en disant à des millions d'électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs appels de secours ne sont pas fondés ou ne méritent pas d'être pris en compte.

"La démocratie repose sur le principe sacré que la voix du peuple compte. On ne peut faire abstraction de ce principe. Soit il est respecté, soit il ne l'est pas. Chers Européens, le peuple dispose d'une voix. Les dirigeants européens ont le choix. Et je suis intimement convaincu que nous ne devons pas avoir peur de l'avenir.

"Soyez à l'écoute des messages de votre peuple, même lorsqu'ils sont surprenants, même lorsque vous n'êtes pas d'accord. Ainsi, vous affronterez l'avenir avec détermination et confiance, forts du soutien de la nation. Et c'est là, pour moi, la grandeur de la démocratie. Elle ne se trouve pas dans ces bâtiments austères ou ces superbes hôtels. Elle transcende même les grandes institutions façonnées par notre société partagée.

"Croire en la démocratie, c'est reconnaître que chacun de nos concitoyens porte en lui la sagesse, et une voix. Si nous refusons d'écouter cette voix, même nos combats les plus féconds seront vains. Comme l'a dit un jour le pape Jean-Paul II, que je considère comme l'un des plus extraordinaires défenseurs de la démocratie sur ce continent et ailleurs : "Soyez sans crainte".

"Ne craignons pas nos concitoyens, même lorsqu'ils expriment des opinions contraires à celles de leurs dirigeants.

"Merci à tous. Bonne chance à vous tous. Que Dieu vous bénisse".

Racket News

J.D. Vance's Speech in Munich

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18 hours ago · 1467 likes · 440 comments · Matt Taibbi

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