28/12/2024 ssofidelis.substack.com  6min #264693

 Gaza : chaque heure qui passe est une heure de génocide de trop

Doctors Against Genocide en congé de maladie pour dénoncer l'insoutenable

Par  Quds News Network, le 27 décembre 2024

Gaza - Les médecins de Doctors Against Genocide ont annoncé un congé de maladie pour raisons de santé mentale à partir du 6 janvier en réponse aux atrocités qui se poursuivent à Gaza. Dans un communiqué, le groupe a exprimé son horreur face au déchaînement de violence et à la destruction des établissements de santé, en particulier le récent raid sur l' hôpital Kamal Adwan.

Le groupe a décrit l'impact de 15 mois d'attaques israéliennes incessantes sur les enfants et les familles, affirmant qu'ils ne peut plus fonctionner dans un système qui encourage de telles horreurs. "Nous sommes malades du génocide", ont-ils déclaré, qualifiant l'inaction de la communauté internationale de complice de la violence.

Les médecins ont souligné que le ciblage systématique du personnel de santé et la destruction des hôpitaux constituent une stratégie génocidaire conçue pour accélérer la mort. Ils ont souligné que la définition juridique internationale du génocide est claire, mais que les dirigeants mondiaux sont demeurés silencieux.

Les appels du groupe concernent la libération immédiate du Dr Husam Abu-Safiya, la protection des travailleurs de la santé et des civils, un cessez-le-feu immédiat et l'obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l'humanité.

"Nous sommes tous malades", ont-ils déclaré, "et le monde doit changer".

Doctors Against Genocide @docstopgenocide

Tweet du 27 décembre 2024

"Nous sommes brisés. Après avoir assisté à 15 mois de violence et de destruction incessantes à Gaza, nous ne pouvons plus continuer à faire comme si tout allait bien. La communauté internationale a échoué et nous sommes tous malades - malades du génocide, malades de leur complicité, et malades de leur silence.

Le 6 janvier, nous nous mettrons en congé de maladie pour raisons de santé mentale afin d'exiger que justice soit faite, que les responsabilités soient établies et que ce génocide prenne fin.

À tous les travailleurs de la santé, professionnels et alliés, soyez solidaires. Faites une pause. Faites le deuil. Exigez un changement.

Plus jamais d'enfant mort. Plus d'hôpitaux détruits.

Rejoignez-nous. Arrêtez- vous. Demandez des comptes".

Texte intégral

Doctors Against Genocide, le 27 décembre 2024

"Malades du génocide

"Nous sommes brisés. Après 15 mois passés à voir enfants et familles brûlés vifs et anéantis par les attaques israéliennes incessantes, nous ne pouvons plus continuer à travailler et à vivre normalement. L'ordre international, fondé sur notre promesse de prévenir de telles horreurs, s'est jusqu'à présent avéré totalement incapable de mettre un terme au massacre. Nous sommes malades du sentiment d'impuissance, de révolte, de désespoir et de complicité ressenti face au génocide. Nous sommes malades du génocide. Et parce que nous sommes malades, nous ne pouvons plus continuer à rendre compte de notre travail de thérapeutes, comme si tout allait bien. Le 6 janvier, nous poserons des congés de maladie pour raisons de santé mentale.

"La communauté internationale soutient délibérément des atrocités. Nos collègues sont tués, brûlés, détenus, violés et torturés alors qu'on attend de nous de continuer comme si de rien n'était, pire encore, on nous réduit au silence quand nous dénonçons le danger. Les travailleurs de santé et les soignants, qui constituent la base de l'action humanitaire, sont systématiquement attaqués, en violation des principes fondamentaux du droit international et des droits de l'homme.

"La destruction des systèmes de santé constitue une tactique génocidaire destinée à accélérer la mort. Sans hôpitaux fonctionnels, impossible de sauver des vies. La dernière attaque et l'incendie de l'hôpital Kamal Adwan, ainsi que l'arrestation de notre ami et collègue, le Dr Husam Abu-Safiya, avec lequel nous étions en contact permanent, nous ont anéantis - ils ont transformé un havre de guérison en un piège mortel. Ce processus de décimation délibéré prive les communautés de toute protection, amplifie les souffrances, et accélère la mort.

"Les spécialistes du génocide, les organisations de défense des droits de l'homme, et même les Nations unies l'ont dit. Les rapports sont là, regorgeant de détails effroyables sur les civils bombardés, les médecins traqués et les hôpitaux réduits à l'état de gravats. La définition juridique du génocide ne fait l'objet d'aucun débat : il est commis au vu et au su de tous. Et pourtant, ceux qui détiennent le pouvoir n'ont pratiquement rien fait pour y mettre un terme.

"Nous avons tenu des centaines de conférences de presse, publié des communiqués, organisé d'innombrables manifestations et veillées, et écrit des milliers de lettres aux responsables des institutions et des services de santé. Nous avons diffusé des rapports prouvant sans équivoque que ce qui se passe à Gaza est bien un génocide. Pourtant, au lieu d'y mettre un terme, notre pays continue de le soutenir, et nos dirigeants perpétuent le mensonge selon lequel ce génocide n'aurait pas lieu.

"Sur les milliers de lettres envoyées, nous n'avons reçu qu'une seule réponse - une unique voix niant le génocide et soutenant sa poursuite. Ce manquement à la vérité, à la justice et à l'humanité est trop lourd à porter.

"Nous sommes physiquement et mentalement épuisés. Le poids de cette réalité est insupportable. Nous ne pouvons plus fonctionner alors que la destruction de vies et d'avenirs est non seulement ignorée, mais activement soutenue en notre nom.

"Nous sommes malades. Malades du génocide. Malades de devoir payer pour ce génocide. Malades du silence et de la complicité.

"À partir du 6 janvier, nous nous mettrons en congé de maladie pour raisons de santé mentale. Nous ne pouvons plus supporter la normalisation de l'anéantissement d'un peuple tout entier.

"Nos revendications et exigences en matière de santé sont simples :

  • Libération immédiate du Dr Abu Safiya et de ses collègues
  • Cessez-le-feu immédiat à Gaza.
  • Protection des hôpitaux, des enfants, du personnel soignant et des civils en vertu du droit international.
  • Obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l'humanité commis en toute impunité.
  • Envoi d'une assistance médicale et humanitaire illimitée pour sauver les survivants de ce génocide.

"Notre profession exige que nous guérissions, mais comment y parvenir quand nous faisons partie du système qui perpétue de telles violences ? Nous devons nous arrêter, faire le deuil et demander des comptes.

"Ensemble, sous la bannière "Plus jamais d'enfants tués, plus jamais d'hôpitaux détruits", nous dirons clairement : NOUS SOMMES MALADES, ET LE MONDE DOIT CHANGER".

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