06/12/2025 dedefensa.org  17min #298251

Dominos épars dans le champ de ruines

 Analyse  

• Certes, nous posons et nous nous posons la question, à l'image de l'indispensable duo Christoforou-Mercouris : « Mais qu'ont-ils fait au Kremlin pendant 5 heures ? ». • On parle bien sûr des envoyés de Trump, Witkoff et Kushner (sans Rubio), face à Poutine avec des personnalités pas vraiment spécialistes de l'Ukraine. • Sur l'Ukraine, justement, tout pouvait être réglé en quelques minutes : quelques points de complet désaccord, d'où négociation impossible. • Alors, ils ont parlé d'autre chose, et dans un climat particulièrement amical, qui n'indique nullement un échec. • S'en sont suivis plusieurs événements importants, sinon porteurs d'évolutions historiques. • Il s'agit donc, à la fois de la "théorie des dominos", à la fois d'une phase de l'ébranlement du monde. • Et de ce point de vue, il faut bien le dire, on trouve les dominos éparpillés, sans souci de rangement, au milieu de notre champ de ruines occidentales.

Elle faisait rage, très à la mode, inévitable dans les années 1960-1970 comme rejeton scientifico-paranoïaque de la Guerre Froide. La théorie disait que si tel pays jusqu'alors dans une zone incertaine avec "toutes les nuances du gris", passant de la fausse démocratie irisée de corruptions diverses (US mais pas que...) à la vraie dictature construite sur la structuration quasiment divine comme l'est le grandiose principe divin de la corruption (‘CIA only'), – si tel pays devenait communiste, les autres suivraient comme font des dominos mis debout les uns contre les autres.

Notre impression est bien que nous nous trouvons devant une phase à laquelle on peut s'essayer à appliquer la "théorie des dominos", selon l'appréciation que divers événements semblent se dérouler parallèlement ou l'un immédiatement après l'autre, et qu'entre chaque une force existe, plus ou moins visible, qui les enchaîne l'un à l'autre dans une chute inéluctable. Des choses extraordinaires se produisent alors, – ou, si l'on veut être prudents, – semblent devoir se produire.

Nous allons donc prendre une approche différente de celle de PhG dans son ‘Journal-dde.crisis'  d'avant-hier, c'est-à-dire une approche qui ne prétend pas donner une vision générale, et encore moins l'expliquer, mais qui prétend plutôt prendre les situations parcellaires les unes après les autres, pour arriver à une sorte d'addition, ou disons plutôt un défilé d'événements différents qui peuvent être considérés selon différents points de vue mais qui sont néanmoins reliés entre eux d'une telle façon que l'on peut parler effectivement d'une dynamique de la théorie des dominos.

Mais qu'ont-ils fait au Kremlin pendant 5 heures ?

En arrivant à Delhi vendredi, Poutine donna quelques entretiens, disons "une conférence de presse", à quelques journalistes indiens. L'un des premiers lui posa une interminable question sur sa rencontre de jeudi avec le tandem Witkoff-Kushner venu à Moscou, soi-disant pour parler de l'Ukraine. Poutine répondit par son bla-bla habituel dans de telles circonstances, parce qu'il n'y avait encore rien de précis à dire, – et y aurait-il quelque chose de précis à dire, d'ailleurs, un jour ou l'autre, pour ce qui concerne l'Ukraine ? Ce qui nous arrêta, c'est la fin de son introduction pour son bla-bla, où il a dit quelque chose comme ceci :

«... Et d'ailleurs, au bout de cinq heures de conférence, j'étais assez fatigué pour pouvoir vous donner dès maintenant, aujourd'hui, une réponse précise. »

Ce sont ces cinq heures de discussion qui troublent ironiquement notre fameux duo  Christoforou-Mercouris. Ils sont tout de suite d'accord, Mercouris en pleine ironie, pour conclure : cinq heures sur l'Ukraine alors qu'en une demi-heure tout est bouclé : les positions russe et (officiellement) américanistes sont complètement inconciliables, essentiellement à cause d'autres acteurs (Ukrainiens et Européens, plus le Congrès éventuellement), alors inutile d'en discuter... Mais on est resté cinq heures ! Donc, on a parlé de tout autre chose, et dans une atmosphère très chaleureuse, ce n'était que sourires au sortir du marathon. Même Trump, aussitôt informé, s'est montré « assez satisfait ». Pour lui, décidément, l'Ukraine n'est pas "sa" guerre ; alors, advienne que pourra et vous autres, en Europe, débrouillez-vous sans nous.

Après avoir relevé que les deux délégations étaient composées surtout d'économistes et de businessmen dans le civil, les deux compères concluent qu'ils ont donc parlé des perspectives économiques de coopération tandis qu'à Washington le nouveau ‘National Security Strategy' présente comme une des priorités une amélioration des relations entre les USA et la Russie :

Christoforou : « ...Parce qu'ils ont probablement discuté business... C'est pourquoi Trump est probablement satisfait de la réunion. »

Mercouris : « Exactement. Exactement. Et il y a, d'ailleurs, un article virulent dans le ‘Financial Times' à ce sujet, qui dit que ce n'est pas... que ce n'est pas de la diplomatie. C'est... c'est... c'est juste... il s'agit d'hommes d'affaires qui se rencontrent et conviennent de faire des affaires entre eux. Et cela va totalement à l'encontre de la diplomatie classique et cela sape la position de l'Ukraine, de l'Europe et de l'Occident collectif, ce qui est tout à fait vrai d'ailleurs. »

Et ainsi, s'il faut vraiment qualifier la rencontre, on passe à des jugements beaucoup plus expéditifs :

Christoforou : « Euh, à mon avis, personne [parmi les Européens] ne voulait y être parce que tout le monde comprend. C'est une farce complète. Toute cette histoire [cette rencontre] est une farce. Je veux dire, dans la présentation qui en est faite… »

Mercouris : « Ce n'est pas juste une farce, c'est une mascarade. C'est une mascarade. Trump pourrait simplement dire : "Voilà comment ça va se passer. Point final." Et personne ne pourra s'opposer à ce que les États-Unis disent sur la question. » [...]

Diplomatie, es-tu là ?

On retiendra pour une première réflexion l'article que Mercouris cite, du ‘Financial Times', sur le fait que cette rencontre fut celle de businessmen, et non de diplomates en quête d'un accord politique... Lorsque Mercouris dit, après avoir souligné à plusieurs reprises qu'il s'agissait vraiment d'un article « furieux » du FT :

«...Et il y a, d'ailleurs, un article virulent dans le ‘Financial Times' à ce sujet, qui dit que ce n'est pas... que ce n'est pas de la diplomatie. C'est... c'est... c'est juste... il s'agit d'hommes d'affaires qui se rencontrent et conviennent de faire des affaires entre eux. Et cela va totalement à l'encontre de la diplomatie classique et cela sape la position de l'Ukraine, de l'Europe et de l'Occident collectif, ce qui est tout à fait vrai d'ailleurs. »

Et alors ? Faut-il s'en étonner ? Le FT a raison, mais le FT est à la fois le porte-parole et l'inspirateur des Européens et des globalistes dans cette affaire, qui répètent et répètent à l'envi depuis presque quatre ans qu'on ne discute pas avec les Russes... Ils sentent mauvais, ils mentent, ils sont sournois, barbares, incultes, ils ne se lavent pas ! Pouah ! Il n'y a rien à faire avec ces gens-là, et surtout pas de diplomatie. La kyrielle de l'UE, von La Hyène et Kallas en tête, a mille fois approuvé du chef, et d'un chef véhément : pas de diplomatie avec ces barbares... Ce que nos deux lascars débusquent aussitôt :

Christoforou : « Eh alors ! [les Européens] se sont eux-mêmes retirés du jeu ! »

Mercouris : « Ce n'est pas une mauvaise idée, – engager des négociations diplomatiques, – les Russes ne cessent de le répéter depuis trois ans, ils ne demandent que cela. Ils le répètent tout le temps. Donc, vous savez, cet argument basé sur l'idée, eh bien, que ce n'est pas de la diplomatie classique, n'a guère de valeur [venant des Européens]... ».

Voici donc les Européens-UE, brandissant le FT, enfermés dans un coin, bloqués dans une impasse, pressés dans un cul-de-sac nauséabond. Cela fait presque quatre ans et c'est à peine si certains d'entre eux commencent à s'apercevoir ce que coûte cette absence de contacts de leur fait pendant que les Russes avancent inexorablement vers la défaite totale de leur adversaire que l'Europe-UE continue d'arroser de €millions et €milliards. Peut-on être plus sot et plus aveugle ? Difficile, très difficile, mais "impossible n'est pas européen" pour l'Europe-UE dans ce domaine.

Division transatlantique

Un autre "effet domino", et un double "effet domino" qui apparaît d'une façon de plus en plus criante et très rapidement, c'est la division transatlantique entre USA et Europe-UE, et les divisions au sein de l'Europe-UE entre les jusqu'auboutistes et les autres. Le phénomène est sans surprise tant on l'annonce depuis des mois sinon des années, mais nous sommes en train de passer de la théorie relevant de la supposition et de la présomption, – activités uniquement cérébrales comme nous affectionnons, – à la réalisation jusqu'à des positions quasiment officielles, – domaine des faits.

Sur le premier "effet domino", on a pu constater l'extraordinaire silence d'une fin de non-recevoir presque méprisante qui a accompagné les demandes de consultations des Européens auprès de la délégation US allant à Moscou, par des escales d'information avant la visite puis après la visite. On y ajoute la visite prévue de Witkoff-Kushner avec Zelenski à Kiev après la rencontre, annulée sans autre forme de procès.

Enfin, plus grave encore : le constat d'une complète rupture volontaire des communications du Pentagone avec les Allemands dont les activités militaires sont totalement sous contrôle des USA dans le cadre de l'OTAN comme une des conséquences de la défaite allemande de 1945. Il en résulte une quasi-paralysie de la puissance militaire allemande pour l'essentiel de ses besoins logistiques et de ses actions fondamentales. Cette situation a confirmé la position US d'une version otanienne de la politique de "la chaise vide" pratiquée un temps vis-à-vis de la CEE par le gouvernement de Gaulle dans les années 1960. En effet, le sommet "d'urgence" de l'OTAN de jeudi a été marquée par l'absence du secrétaire d'État Rubio remplacé par un vague adjoint sorti en urgence, comme le sommet, d'un cocktail washingtonien.

• Rubio était également absent de la délégation US à Moscou, les deux événements marquant l'obligation où se trouve le secrétaire d'État et conseiller du président comme président du NSC, d'une complète abstention d'action sur ce théâtre diplomatique. C'est la marque de la phase de désaveu complet où se trouve en ce moment la " politiqueSystème" des neocon. Désormais, pour Trump une chose prime tout : éviter à tout prix une nouvelle débandade type Saïgon ou type Kaboul à Kiev, devant l'avancée des Russes qui constitue un élément vraiment fondamental. Un tel événement serait catastrophique pour les républicains, aux élections de novembre prochain.

Les Européens fâchés et piteux

Par ailleurs, les fuites habituelles continuent à alimenter les "petits secrets" de ces grands et fins stratèges qui nous dirigent. Ainsi, des fuite reprises  par le ‘Spiegel'. On remarquera, dans le compte-rendu de cette téléconférence furieuse et piteuse des jusqu'auboutistes, l'absence dans la liste des participants de l'Anglais Starmer. Il est vrai que Starmer, depuis quelques jours, est moins en vue que ses complices, les brillants Metz et Macron. Les Britanniques commenceraient-ils à freiner pour trahir une nouvelle fois, cette fois au profit du Capo di tutti capi dont ils dépendent tant ? Garder l'hypothèse à l'esprit.

« Selon un article paru jeudi dans ‘Der Spiegel', citant la transcription d'un récent appel téléphonique dont le magazine s'est procuré les principaux soutiens européens de Vladimir Zelenski "nourrissent une profonde méfiance" à l'égard des tentatives de Washington pour mettre fin au conflit ukrainien.

» Lundi, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont entretenus par téléphone avec le président ukrainien Vladimir Zelenski et plusieurs autres dirigeants européens, dont le président finlandais Alexander Stubb et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

» "Il est possible que les États-Unis trahissent l'Ukraine sur la question territoriale en l'absence de garanties de sécurité claires". [...] Macron a également déclaré que la poursuite des négociations de paix pourrait représenter un "grand danger" pour Zelenski personnellement – une évaluation partagée par Merz, Stubb et le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, qui participait également à la conversation, selon ‘Der Spiegel'. »

Merz-Hitler et Macron-Pétain ?

On observera comme autre élément de la théorie des dominos, que les Allemands ont droit désormais à un traitement spécial. On l'a déjà vu avec les pressions exercées sur eux par les USA, dans une mise en évidence de la rançon qu'il faut payer quand on a accepté la soumission (dans ce cas, aux USA) qu'ils ont acceptée pendant trois-quarts de siècle. On le voit également dans les projets pharaoniques que le chancelier Merz lance pour les forces armées allemandes dont il veut faire la première force militaire conventionnelle du continent européen.

« L'Europe traverse une transformation militaire historique qui redessine l'équilibre des pouvoirs sur le continent et redéfinit les budgets nationaux, les priorités industrielles et les stratégies de sécurité à long terme. Cette vidéo analyse comment l'Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni entrent discrètement mais résolument dans une nouvelle ère de militarisation.

» [Selon ‘Politico'], l'Allemagne a dévoilé un plan d'acquisition de défense de 377 milliards d'euros, long de 39 pages, visant à se doter de "l'armée conventionnelle la plus puissante d'Europe". Des systèmes terrestres et aériens aux capacités cybernétiques, spatiales et orbitales, le réarmement de Berlin constitue l'une des plus importantes expansions militaires de l'histoire européenne moderne. Avec Rheinmetall et Diehl Defense en passe de décrocher des contrats se chiffrant en dizaines de milliards d'euros, l'Allemagne transforme de fait ses dépenses de défense en un nouveau moteur de croissance économique.

Et Lena Petrova, de ‘World Affairs in Context' d'observer : « On dirait que l'histoire se répète, n'est-ce pas ? » Il, faut noter, sans s'inquiéter outre-mesure, que le président Macron observe tous ces efforts avec satisfaction. Mais pourquoi s'inquiéter puisque Macron a déjà montré son empressement à proclamer sa puissance et son autonomie, ce qui est nécessaire (le bruit) à son narcissisme, après s'être saisi de l'ombre rassurante d'un protecteur disponible : ce fut l'Europe-UE, ce sera l'Allemagne-Merz, et si l'on veut faire du second un nouvel Hitler, Merz-Hitler aura son Macron-Pétain à disposition. Mais tout cela est du domaine du rêve, y compris les gentils surnoms des vedettes de ces jeux-vidéo.

On voit bien qu'un rêve (le renouveau des puissances européennes) chasse l'autre (Zelenski à Moscou avec toute sa clique). Bien, nous restons dans le domaine du rêve, et nous savons bien ce que la réalité nous réserve. L'affaire est résumée par un échange, par tweeterX, entre Merz et le Russe Kirill Dmitriev, qui est délégué par Poutine pour diriger les projets de coopération avec les USA et fut, avec Poutine, le principal interlocuteur de Witkoff-Kushner.

« L'échange a débuté suite à la citation par Dmitriev d'une récente allégation de Merz selon laquelle les États-Unis "jouent un jeu, à la fois avec vous [Zelenski] et avec nous".

» La réponse de Dmitriev, publiée sur X : "Cher Merz, vous n'êtes même plus dans la course. Vous vous êtes disqualifié par votre bellicisme, votre sabotage de la paix, vos propositions irréalistes, le suicide de la civilisation occidentale, l'immigration et votre obstination stupide." Merz a qualifié Dmitriev d'insignifiant et l'a accusé de "disqualifier" l'Allemagne par son bellicisme et le "suicide de la civilisation occidentale". »

Enfin, l'on sait bien qu'il y aura un Mélenchon pour se laisser emporter par sa verve et finir par nous alerter en refusant d'être le Laval de Macron. Si l'on dit cela sans intention de nuire c'est parce que, lors de sa sortie de Charleroi le 4 décembre, Mélenchon fut aussi excellent qu'il fut  in illo tempore, sur le domaine de la politique étrangère (la Russie, l'Ukraine, Macron, voir notamment autour de la cinquantième minute sur cette vidéo ), – et qu'il devrait s'y tenir et s'en tenir là, – sans nécessité de "créolisation".

Les deux piliers : déstabilisation en cours

Tout cela devrait nous faire craindre bien des tracas pour les pays européens lancés dans la plus stupide et la plus folle des aventures. Mais il nous reste un ‘effet domino' en cours, où nous allons associer deux puissances, deux piliers, qui par ailleurs se détestent présentement et se querelle gravement. Ni l'UE, ni les USA ne sont à l'abri d'ennuis extrêmement préoccupants.

• L'UE est secouée par un scandale d'une dimension considérable, portant sur une  très grave affaire de possible corruption impliquant l'ancienne Haute Représentante (ministre des A.E. de l'UE), mais aussi indirectement Ursula, – laquelle est par ailleurs bien préoccupée par d'énormes soucis concernant l'argent russe qu'elle veut faire saisir pour le confier à Mister Z., qu'il en fasse le meilleur usage... Fameuse " baleines blanches" :

« Un scandale de corruption au sein de l'Union européenne pourrait aggraver les relations déjà tendues entre la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont rapporté les médias mercredi, citant quatre responsables européens.

» Von der Leyen, dont la transparence est déjà mise en doute, devra trouver un moyen de se dissocier de ce scandale impliquant des fonctionnaires européens, qui remonte au début de sa présidence de la Commission européenne. Une source a confié aux médias que des forces au sein de l'UE, hostiles à von der Leyen, chercheraient à exploiter ce scandale contre elle. »

• Aux USA, on pense plutôt " coup d'État militaire". C'est la nouvelle piste suivie par les démocrates sur le chantier de la guerre contre Trump. Dans l'abondance des péripétie depuis dix ans, il s'agit d'une démarche assez récurrente, déjà largement utilisée par les mêmes démocrates, notamment en 2020 et à plusieurs reprises. C'est dire combien tous ces beaux esprits sont bien loin du soutien qui devrait être accordé à Mister Z.

« Le sénateur de Virginie, Mark Warner, s'est rallié à la campagne des démocrates visant à discréditer le président Trump, déclarant sur le plateau de l'émission « Morning Joe » de MSNBC que « l'armée en uniforme pourrait nous sauver de ce président ».

» Cette remarque, dont un extrait a été largement diffusé sur X, intervient alors que la gauche intensifie ses efforts pour semer la discorde au sein des forces armées, présentant Trump comme une menace pour la Constitution tout en occultant sa propre instrumentalisation politique de l'armée. »

Promenade au milieu des ruines

Cela fait pas mal de dominos mais nous sommes sûrs qu'il en reste encore quelques-uns qui viendront prendre leur place dans ce champ de ruines qu'est devenu l'Occident-compulsif, ce bon vieux  bloc-BAO qui croyait avoir atteint son Graal (Fukuyama etc.). Mais bon dit le bon sens des Anciens, comme on sait et comme le mesurent les touristes avec leurs selfie, "il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne". L'effondrement d'une civilisation doit se faire en bon désordre, – comme on dit "en bon ordre"... Monter au plus haut dans les rêvasseries des figurants pour que la chute soit plus nette et plus décisive est une bonne méthode pour nous convaincre de la réalité du désastre. L'aventure ukrainienne a fait l'affaire.

Nous assistons ainsi à des événements qui n'étaient jusqu'ici que des suppositions ou des souhaits que chacun jugeait de science sure complètement improbables sinon impossibles dans les conditions actuelles. C'est notamment le cas devant l'ébranlement dramatique de ces deux piliers du  bloc-BAO autant que cette sorte de rupture entre les USA et l'Europe. Tout cela ressemble plus au chaos d'un effondrement qu'à un simple changement stratégique, même fondamental. Encore ne parle-t-on pas des arrangements en cours entre les deux puissants vieux amis, la Russie et l'Inde, et d'autres bouleversements qui s'amorcent ou qui se tiennent prêts à surgir.

Il est devenu impossible, – cela au moins est assuré, bien au-delà d'un savoir "de science pure", – de proposer un rangement quelconque. On peut toujours essayer la méthode Cocteau, déjà rappelée il y a peu et qui est appelée à nous servir bien souvent, jusqu'à en faire, avec une petite modification qui lui donne un tour collectif, une sorte de devise de notre époque qui ferait croire que la chose était prévue, – "feignons d'en faire notre devise"...

« Puisque ces mystères [nous] dépassent, feignons d'en être [les] organisateurs. »

Ainsi, au milieu des ruines, "la lumière fut", – d'ailleurs avec une telle intensité qu'elle nous aveugla sur le moment et fendit notre marche bien difficile.

Mis en ligne le 6 décembre 2025 à 17H30

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