13/04/2025 mondialisation.ca  7min #274802

Donner la vie ou la mort?

Par  Dominique Muselet

« Briser l'union des morts et des vivants, briser l'échange de la vie et de la mort, désintriquer la vie de la mort, et frapper la mort et les morts d'interdit, c'est là le tout premier point d'émergence du contrôle social ».Jean Baudrillard

Les politiciens français discutent en ce moment, en commission, d'un projet de loi d'euthanasie. Bien sûr, ce sont des discussions vaines car au final le gouvernement fera ce qu'il veut. Il y a longtemps que le mot démocratie ne sert plus qu'à couvrir d'un voile pudique une dictature corrompue et corruptrice.

Le gouvernement fera donc ce qu'il veut et ce sera sans doute ce qu'il y a de pire comme d'habitude car, pour ceux qui sont au pouvoir, détruire et tuer est plus facile et rapporte plus que créer et construire, la mort rapporte plus que la vie

Alexandre Cuignache d'Apreval, un avocat au Barreau de Paris dont le grand tort, à mes yeux, a été de croire, en 2015, que le Front National pouvait constituer une véritable opposition à l'extrême-centre fascisant, nous parle de ce projet de loi dans une vidéo intituléeLes dangers de la loi sur la fin de vie révélés - Alexandre Cuignache d'Apreval du média indépendant  Tocsin, dont le site est constamment attaqué, signe qu'il commence à déranger la Caste au pouvoir.

La proposition de loi vise, soi-disant, à assurer le libre choix de la fin de vie et le libre accès aux soins palliatifs. Le second n'étant qu'un cache-sexe pour le premier, quand on sait qu'il n'y a pratiquement pas d'unités de soins palliatifs en France.

Notre vie est encadrée par deux évènements biologiques que nous ne pouvons pas choisir mais qui nous constituent : la naissance et la mort. C'est la conscience de la mort qui fait de nous, non pas un animal, mais un être spirituel. Les plus anciennes traces de civilisation sont les sépultures et les rites funéraires.

Mais la mort et la souffrance sont devenues intolérables, il faut donc les effacer. C'est pour cela que les cimetières ont été repoussés en dehors des centres villes et que les gens meurent à l'hôpital. La mort n'est plus un fait biologique, notre destin irrémédiable. Cela devient quelque chose qu'on pourrait choisir.

Il suffit donc, dans la proposition de loi, que quelqu'un juge que sa souffrance est insupportable pour qu'il/elle puisse demander l'aide active à mourir, c'est à dire forcer légalement d'autres personnes à la tuer, donc à commettre un meurtre. Par ailleurs, par un étonnant tour de passe-passe, « le décès est alors réputé comme étant une mort naturelle résultant d'une aide à mourir », alors qu'il est clairement le résultat d'une injection létale.

Dès qu'on accepte le principe de supprimer des êtres humains, on n'en a jamais fini.

Et Alexandre Cuignache d'Apreval de conclure : Tout est fait pour nous faire oublier que notre passage sur terre est court et que nous avons peut-être mieux à faire que de produire et consommer, car la vie est quelque chose de plus grand que ça !

Les Amérindiens connaissaient le prix de la vie. Ils savaient aussi comment elle devait être vécue pour avoir du sens :

« À votre naissance, vous avez pleuré et le monde s'est réjoui. Vivez votre vie de façon à ce que lorsque vous mourrez, le monde pleure et vous vous réjouissiez. » - Cherokee

Une société éternelle

Pendant que les pouvoirs occidentaux s'ingénient par tous les moyens à faire de nous des esclaves jetables consentants, à force de propagande, de censure et et d'intimidation, la Caste elle prétend à l'immortalité, comme les Dieux de l'Olympe.

Il n'y a rien de surprenant, ironise  Sasha Latypova, à ce que, « la minorité dominante, les soi-disant élites, prétendent être immortelles, ou du moins contrôlent des technologies secrètes qui les rendront très bientôt immortels », puisque la société qu'ils ont construite prétend elle-même à l'immortalité, ainsi que l'a théorisé Fukushima, dans La fin de l'histoire et le dernier homme, lorsqu'il a suggéré que la démocratie libérale pourrait représenter le point final de l'évolution idéologique de l'humanité.

Le capitalisme répand la dépravation et la mort

C'est devenu un lieu commun de mentionner les millions ou milliards d'êtres vivants assassinés par les régimes capitalistes, depuis le génocide des Améridiens jusqu'au génocide des Palestiniens, en passant par toutes les guerres d'agressions et les pays détruits pour satisfaire l'appétit insatiables des ogres capitalistes. Mais ce n'est pas seulement par les bombes et les armes que le capitalisme tue. Il détruit aussi les moyens de vivre de l'humanité, la nature, les animaux, les plantes, la nourriture, la santé, la culture, la dignité et le goût de vivre des populations qu'il soumet à ses lois iniques, que le Word Economic Center a résumées dans un slogan cynique : Vous n'aurez plus rien et vous serez heureux...

Dans la vidéo de Tocsin que j'ai citée précédemment, Alexandre Cuignache d'Apreval dit qu'on juge une société à la manière dont elle traite ses morts. Et j'ajouterais, ainsi qu'à la manière dont elle traite ses enfants.

Et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas brillant. Dernièrement, un autre avocat, Maître Michel Amas a dénoncé sur plusieurs médias, dont Tocsin,Vi0ls, agressions : un avocat balance tout sur les ravages de l'ASE ! - Michel Amas . Cet organisme d'état, déjà épinglée pour des mauvais traitements et autres abus, couvre plus ou moins activement la prostitution des enfants et adolescents qui lui sont confiés, abusivement pour au moins 80% d'entre eux.

Il n'y a pas que la prostitution qui menace les enfants et les adolescents, ils sont aussi exposés très tôt à la pornographie, aux abus sexuels, à la drogue et à tous les dérives wokistes, progressistes et technicistes.

On voit bien que là comme ailleurs, la seule règle est le profit, sinon nos gouvernements, au lieu de fermer les yeux, voire d'encourager ces dérives, les combattraient.

Notre culture est une culture de mort...

« Marchez doucement au printemps ; la Terre Mère est enceinte. » - Kiowa

Le printemps est une saison enchanteresse. Il y a, au parc voisin, des quantités de merisiers, de poiriers, de cerisiers du Japon en fleurs, et sur la route qui y mène les balcons débordent de glycine, c'est tout simplement sublime, ça me met les larmes aux yeux, tellement c'est beau. J'y cours tous les jours, voir où ça en est, prendre des photos, m'emplir de la beauté, la légèreté, la délicatesse des pétales, des corolles, des pistils, du mouvement des branches, du bleu immaculé du ciel, du soleil rayonnant, du murmure du vent, des couleurs qui changent avec la lumière, le vent, le degré de floraison.

C'est le même effet que m'a fait « BERGERS - Bande-annonce  » le film de Sophie Deraspe qui raconte l'expérience mouvementée d'un jeune couple comme bergers de transhumance dans les Alpes. C'est un beau film, fort et puissant, et émouvant aussi. On y voit évidemment beaucoup de moutons et chaque fois que le troupeau apparaissait à l'écran, les larmes me montaient aux yeux. A force, j'ai fini par me demander pourquoi ces moutons me touchaient à ce point, alors que je n'aime pas particulièrement les bêtes. C'est le grouillement, le grouillement de la vie que je voyais dans cette mer de moutons, pressés les uns sur les autres et bougeant tous ensemble, comme un seul corps ; la vie, la vie mystérieuse qui mouvait ce grand corps de corps de brebis, voilà ce qui m'émouvait. Comme la première fois où j'ai entendu chanter Joan Baez, Carmen, la Traviata. Des corps qui bougent, des voix humaines, des petits enfants, des chatons, des arbres en fleurs, toute cette vie qui jaillit, c'est miraculeux, surnaturel, immense, mystérieux, sacré !

Une société qui fait si peu de cas de toute cette vie et cette beauté qu'elle est pourtant bien incapable de créer, une société qui préfère l'or, le pouvoir et la dépravation à la vie et à la paix, une société qui, loin d'éprouver de la crainte et du respect devant ce mystère sacré qu'est la vie, la salit, la piétine, la détruit, la corrompt, une société dont l'arrogance est telle qu'elle s'imagine qu'après avoir tout détruit autour d'elle, elle se perpétuera pour l'éternité, ce n'est pas une société, c'est un cancer...

Peut-être finalement que Laurent Firode a raison de promouvoir, lui aussi, l'Euthanasie dans son dernier petit chez d'œuvre d'humour noir, l'euthanasie, « un grand pas pour l'humanité » nous assure-t-il.

Dominique Muselet

Image en vedette : Capture d'écran. Manifestation à Pris contre l'euthanasie en 2023.

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

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