France-Soir
Une ligne d'assemblage des voitures électriques Renault Zoe et Nissan Micra en mai 2020 à Flins-sur-Seine.
Derrière le fond vert et les effets spéciaux, en Chine, la révolution des véhicules électriques révèle un gâchis monumental et une stratégie gouvernementale fragile. À la périphérie des villes, des milliers de voitures électriques neuves gisent, inutilisées.
Pour dominer l'industrie électrique, la Chine a investi des sommes colossales depuis les années 2010. Subventions massives, démultiplication des start-ups, et course effrénée à l'innovation ont permis de produire en 2022 six millions de véhicules électriques et hybrides. Pourtant, ce succès cache un modèle fragile.
Comme le rapporte Futura Sciences, alors même que l'industrie automobile chinoise fleurit, des milliers de voitures neuves s'entassent à la périphérie des villes. Ces champs de véhicules abandonnés illustrent les failles d'une politique favorisant la quantité au détriment de la qualité. Après tout, on ne change pas une équipe qui gagne. Le hic, c'est que les prototypes deviennent obsolètes, des tonnes de modèles restent invendus et des faillites en série témoignent d'une surproduction encouragée par des aides d'État mal calibrées.
D'autant que la concurrence effrénée a poussé de nombreuses entreprises à se battre pour des parts de marché, créant une avalanche de produits bas de gamme rapidement dépassés. Résultat : un gâchis monumental qui va évidemment à l'encontre total de l'objectif soi-disant écologique de l'électrique. Non seulement l'industrie tourne à plein régime, mais les millions de batteries produites ne sont pas recyclables. Malgré tout, le gouvernement persiste. En 2023, il a annoncé 66 milliards d'euros de nouvelles subventions.