19/06/2024 reseauinternational.net  5min #250794

 Conférence sur l'Ukraine en Suisse : l'absence russe pointée du doigt

En Suisse, le petit monde occidental comme évidente minorité planétaire

par Mikhail Gamandiy-Egorov

La conférence sur la paix en Ukraine organisée en Suisse et sur laquelle les régimes occidentaux avaient placé un grand espoir en vue de mobiliser un maximum de pays en faveur du plan de l'Occident, s'est avérée être un fiasco plus qu'évident. Un fiasco d'autant plus renforcé par la colère de la propagande occidentale vis-à-vis des nations BRICS et du Sud global.

L'échec des régimes occidentaux avait en réalité commencé avant même le début de la dite conférence suisse et à laquelle la Russie n'a pas été invitée. L'objectif était clair dès le départ : tenter du côté otano-occidental, une nouvelle fois, à présenter l'État russe comme étant «isolé» et imposer le plan occidental dans le dossier ukrainien.

Sur les 160 pays invités, seulement un peu plus que la moitié était présente, dont seulement une cinquantaine de chefs d'État, presque exclusivement représentant les régimes occidentaux, et quelques affiliés fidèles aux intérêts de la minorité planétaire et des nostalgiques de l'unipolarité. Par ailleurs, ledit groupe ne représentant quasi-rien en termes de poids démographique à l'échelle mondiale.

La Chine, dont la présence était largement souhaitée, a complètement ignoré ledit «événement». Des pays comme l'Arabie saoudite et la Turquie, qui y ont pris part, ont affirmé que sans la présence de la Russie, le résultat en matière de paix ne saura être atteint. Par la même occasion et sous la pression de nombre de pays du Sud global, le point sur «l'exigence» de retrait des Forces armées russes a été retiré du texte du communiqué final de la conférence, mettant en avant des points d'ordre général sans véritable valeur.

Et ce n'est pas tout. 13 pays, tous non-occidentaux, ayant participé à l'événement suisse, ne se sont pas joints à la signature du communiqué final. À savoir l'Arabie saoudite, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil, les Émirats arabes unis, la Thaïlande, l'Indonésie, le Mexique, Bahreïn, la Libye, la Colombie, le Vatican et l'Arménie. Et aux dernières nouvelles, l'Irak et la Jordanie, annoncés au départ comme signataires, se sont également avéré être parmi les nations non-signataires. Laissant parmi les signataires, une évidente minorité planétaire et l'un des meilleurs «cadeaux» aux régimes otano-occidentaux.

L'agence Bloomberg  note de son côté que le président ukrainien Zelensky n'a pas réussi à convaincre nombre de pays clés du Sud global, jetant une ombre sur sa tentative d'élargir le soutien international en faveur de l'Ukraine. Évidemment, la propagande occidentale ment car ce n'est pas le régime fantoche kiévien, dont le président n'a par la même occasion plus aucune légitimité, son mandat présidentiel étant dépassé, qui en était l'initiateur, n'étant qu'un exécutant d'ordres extérieurs, mais précisément l'Occident qui n'a pas réussi à obtenir le résultat escompté.

Le même article rappelle que la Chine, ayant complètement évité toute participation à ladite conférence suisse, ainsi que le Brésil, n'ayant envoyé qu'un observateur, complètent les «soi-disant pays BRICS» qui étaient essentiels à «recruter» comme alliés dans la tentative d'isoler la Russie. Le ton est clair, ce n'est même plus de l'amertume, mais bien de la colère du petit monde occidental, les BRICS étant bel et bien une grande force mondiale et qui continuera à monter en puissance, et non pas des «soi-disant». Les soi-disant étant précisément la minorité planétaire nommée Occident. Et si les régimes occidentaux peuvent certainement encore recruter quelques régimes fantoches et sous-traitants, vis-à-vis des BRICS la minorité planétaire demeure de plus en plus impuissante.

Enfin, quelques points importants supplémentaires. La conférence suisse était en réalité condamnée à l'échec dès le départ. Premièrement, en raison du but recherché, tenter à exclure la Russie en espérant attirer un maximum de monde contre Moscou. Le résultat obtenu déjà décrit ci-haut. De deux et comme cela avait déjà été annoncé par les autorités russes, notamment à travers le ministère des Affaires étrangères, la Suisse ne peut pas être considérée comme un candidat sérieux pour pouvoir accueillir de telles «initiatives». Ayant depuis un bon moment perdu son statut de «pays neutre», et étant un représentant assumé des intérêts de la minorité planétaire occidentale, une minorité occidentale à laquelle d'ailleurs elle appartient pleinement.

Troisièmement, le président russe Vladimir Poutine a rappelé récemment les conditions pour la paix. En effet, ces conditions ne sont plus celles de 2022 car les choses ont évolué, aussi bien sur le front militaire, que sur d'autres aspects. Le tout non à l'avantage de l'axe otano-occcidental. En cas de refus de ces conditions, celles à venir seront également différentes de celles annoncées actuellement, sur la base des évolutions en cours et à venir.

Le dernier point étant le suivant: l'Occident doit faire face à une bien dure réalité pour les hypocrites et arrogants qui le représentent. À savoir que les intérêts de la minorité planétaire occidentale, sont tout sauf les intérêts de la majorité globale. Et cela est quelque chose avec laquelle le petit monde occidental devra vivre désormais. Le niant ou pas, cela ne changera pas la réalité contemporaine, de même que future, dans le cadre de l'ordre multipolaire international.

 Mikhail Gamandiy-Egorov

source :  Observateur Continental

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