19/06/2025 francesoir.fr  2min #281698

Éric Lombard face aux soupçons de minoration patrimoniale

France-Soir, avec AFP

 francesoir.frpour un dîner d'Etat au Grand Trianon

Eric Lombard à Versailles, le 18 juillet 2022.

POOL/AFP/Archives - Ludovic MARIN

Éric Lombard, ministre de l'Économie, s'est retrouvé sous le feu des critiques après les révélations du Canard Enchaîné sur la valorisation de son patrimoine immobilier. L'hebdomadaire satirique l'accuse de "sous-évaluer" significativement ses biens dans sa déclaration officielle, pointant des écarts substantiels avec les prix du marché.

Sans surprise, le ministre conteste ces accusations et reproche au journal de ne pas avoir intégré ses explications "apportées en transparence". Mais quand on possède une villa bretonne de plusieurs millions mais qu'on la déclare au prix d'un studio parisien, forcément, cela interroge.

Selon le Canard Enchaîné, la propriété d'Éric Lombard dans le Morbihan, acquise en 2004 pour 1,8 million d'euros et rénovée pour plus d'un million, serait aujourd'hui estimée entre 3,5 et 4 millions par des professionnels de l'immobilier. Pourtant, le ministre la déclare à 600 000 euros seulement. Bercy justifie cet écart par le fait que Lombard ne détient que 50% du bien et seulement l'usufruit, conformément aux règles de calcul de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Le dossier s'étoffe avec un appartement parisien de 180 mètres carrés, acheté 2,8 millions en 2020 mais déclaré pour une valeur vénale de 1,4 million. Là encore, le ministère invoque la détention partielle du bien. Plus intriguant, l'hebdomadaire s'intéresse à Halmahera, société de conseil dirigée par l'épouse du ministre, qui "n'emploie qu'une seule personne et n'a aucun client mais dégage 6 millions de dividendes annuels". Bercy précise qu'il s'agit d'une société d'investissement détenant des participations via le groupement Greenstock.

En résumé, encore une affaire qui illustre la complexité des déclarations patrimoniales des hauts responsables, et questionne l'efficacité des mécanismes de contrôle actuels. Entre interprétations réglementaires et perceptions publiques, l'écart demeure, ou se creuse, mais ne se répare pas.

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