publié le 24/11/2025 Par Mikaël Faujour
Une dizaine d'années de macronisme - d'abord au ministère de l'Économie, puis à la présidence de la France - ont mis en évidence l'impasse de la confiscation du pouvoir permise par les institutions et, en réponse, un désir croissant de démocratie au sein du peuple. Encore peu connu, le biorégionalisme semble proposer la meilleure réponse à cette situation verrouillée.
Entre ridicule et obscénité, l'interminable séquence ouverte avec la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en 2024 n'en finit plus de confirmer l'impasse du présidentialisme et de la Ve République à l'agonie. De la nomination à la démission, puis l'invraisemblable renomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre pour reconduire après MM. Barnier et Bayrou une politique économique et un personnel rejetés par les électeurs, on a rarement senti à ce degré combien un individu, un seul, peut tenir un peuple tout entier otage de ses caprices puérils.
Mais si « crise » politique il y a, elle est le fil rouge de tout le moment Macron, qui se résume au refus obstiné d'écouter le peuple souverain. Lui qui - coup de com' électoral pour petits entrepreneurs winners politiquement analphabètes - avait prétendu intégrer à son parti La République en marché « la société civile » (ce concept vide) plutôt que des professionnels de la politique, a au contraire livré le pays pieds et poings liés à une caste d'arrivistes. Il a ainsi parachevé ce que le Front national, hier encore, appelait « l'UMPS » (fusion de l'UMP - devenu Les Républicains - et du PS). Lui qui, dans la foulée du mouvement des gilets jaunes, se donnant des airs de libéralité et de grand démocrate, en lançant un « Grand Débat national » ou, plus tard, une convention citoyenne pour le climat, s'est aussitôt assis dessus.
Aujourd'hui, sa haine de la démocratie et de l'exercice populaire de la décision politique ont atteint ce paroxysme où le voilà jeté dans un isolement sans précédent et un rejet presque universel. En réponse à cet exercice autocratique du pouvoir, maintes manifestations populaires ont montré l'aspiration à se réapproprier l'exercice de la décision politique, confisqué par une caste d'individus qui croient que l'élection garantirait aux élus le monopole en la matière.