11/03/2022 francais.rt.com  5min #203788

 Facebook autorise temporairement les publications sur la guerre en Ukraine appelant à la violence contre les envahisseurs russes ou à la mort de Poutine.

Facebook va autoriser certains discours de haine contre les Russes, Moscou monte au créneau

© Natalia SELIVERSTOVA Source: Sputnik

La page de connexion russe de Facebook, le 14 février 2017 (image d'illustration).

11 mars 2022, 09:27

Moscou a demandé aux autorités américaines de prendre des mesures contre les «activités extrémistes» de Meta, qui décidé d'assouplir les règles de Facebook sur les contenus haineux dans 12 pays en raison de l'offensive militaire russe en Ukraine.

Ce 11 mars, l'ambassade de Russie à Washington a demandé aux autorités étasuniennes de mettre fin aux «activités extrémistes» de Meta, la maison mère de Facebook, après que l'entreprise californienne a annoncé faire des exceptions à son règlement sur les contenus violents et haineux. Dans 12 pays de l'ex-bloc communiste, Meta ne supprimera plus, entre autres, des messages hostiles à l'armée, aux dirigeants russes, ainsi qu'aux «Russes» lorsque le contexte de ces messages fait mention de l'«invasion» de l'Ukraine - un terme que réfute Moscou.

Sur Twitter, l'ambassade de Russie s'est exprimée en ces termes : «Nous exigeons que les autorités [étasuniennes] mettent fin aux activités extrémistes de Meta, et prennent des mesures pour traduire les auteurs en justice. Les utilisateurs de Facebook et Instagram n'ont pas donné aux propriétaires de ces plateformes le droit de déterminer les critères de vérité et de monter les nations les unes contre les autres».

☝️We demand that 🇺🇸 authorities stop the extremist activities of @Meta, take measures to bring the perpetrators to justice. Users of #Facebook & #Instagram did not give the owners of these platforms the right to determine the criteria of truth and pit nations against each other.

EXCLUSIVE Facebook and Instagram to temporarily allow calls for violence against Russians
Facebook allows war posts urging violence against Russian invaders
Meta Platforms will allow Facebook and Instagram users in some countries to call for violence against Russians and Russian soldiers in the context of the Ukraine invasion, according to internal emails seen by Reuters on Thursday, in a temporary change to its hate speech policy.
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Les appels à la mort de dirigeants russes désormais autorisés dans 12 pays

Le 10 mars, l'agence  Reuters avait publié un article citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux et affirmant que la mise à jour du règlement s'appliquait à l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l'Ukraine.

Le plus grand réseau social du monde y autorise ainsi temporairement certaines publications appelant à la violence contre l'armée russe. Un changement de politique que Meta détaille comme suit dans un courriel révélé par  Reuters : «Nous émettons une autorisation en vertu de l'esprit de la politique [de modération] pour permettre les discours violents [de type] T1 qui seraient autrement supprimés en vertu de la politique de lutte contre les discours haineux lorsque [ceux-ci] : (a) visent les soldats russes, SAUF les prisonniers de guerre, ou (b) visent les Russes lorsqu'il est clair que le contexte est l'invasion russe de l'Ukraine (par exemple, le contenu mentionne l'invasion, la légitime défense, etc.). Nous agissons de la sorte car nous avons observé que, dans ce contexte spécifique, les "soldats russes" sont utilisés pour désigner l'armée russe». «La politique relative aux discours haineux continue d'interdire les attaques contre les Russes», précise cependant le courriel.

Nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que "mort aux envahisseurs russes"

«En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que "mort aux envahisseurs russes"», a confirmé à l'AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta, la maison mère de Facebook et d'Instagram. «Nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes», a-t-il cependant ajouté.

Parmi les publications désormais autorisées dans douze pays figurent également les appels à la mort du président russe Vladimir Poutine ou du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Ces publications contre des dirigeants russes seront autorisées à moins qu'ils ne contiennent d'autres cibles ou qu'ils comportent des précisions tels que le lieu ou la méthode d'un passage à l'acte.

Des courriels ont également montré que Meta autoriserait les éloges du  bataillon Azov - une milice néo-nazie intégrée aux forces ukrainiennes - ce qui est normalement interdit. Ce changement de politique de la part du groupe étasunien avait pour la première fois été rapporté par  The Intercept. Le porte-parole de Meta avait à ce sujet déclaré précédemment que l'entreprise faisait «pour l'instant une exception très restreinte pour les éloges du régiment Azov, strictement dans le contexte de la défense de l'Ukraine, ou dans leur rôle en tant que partie de la Garde nationale ukrainienne».

La Russie a de son côté  «limité l'accès» et «ralenti le fonctionnement» de Facebook sur son territoire la semaine dernière, en représailles notamment à la décision du groupe californien  d'interdire l'accès en Europe aux médias tels que RT et Sputnik, dont la diffusion sur tous les canaux a été bloquée sur décision de Bruxelles. L'accès à Twitter est quant à lui très fortement restreint en Russie.

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