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Vue du quartier des Minguettes à Vénissieux. [Photo d'illustration]
Dans la soirée du 27 décembre, deux individus circulant à scooter ont ouvert le feu à l'arme de guerre à Vénissieux, touchant des véhicules, une fenêtre et des façades d'appartements. Des douilles de 7,62 mm ont été retrouvées sur place. Les autorités locales assurent ne laisser «rien passer», évoquant notamment des «interdictions de paraître».
Les autorités françaises ont-elles encore le sens des priorités ? Alors que les images de policiers mettant en joue un agriculteur sur son tracteur à Auch font le tour des réseaux sociaux, à Vénissieux des délinquants ont fait parler leurs armes de guerre en plein quartier résidentiel.
Il est aux environs de 22 h 20, le 27 décembre, lorsque des rafales d'armes automatiques retentissent entre les tours du quartier des Minguettes, dans cette banlieue de Lyon. Plusieurs vidéos, qui ont capturé la scène sous divers angles, ont fait le tour des réseaux sociaux. Sur des images, on peut voir deux hommes sur un scooter TMAX roulant à travers le parking des tours, le passager ouvrant le feu.
A Vénissieux près de #Lyon, deux hommes sur un T-Max ont tiré à la Kalachnikov devant plusieurs points de deal ce samedi soir. Aucun blessé n'est à déplorer, une enquête a été ouverte pour retrouver les tireurs (vidéo témoin) pic.twitter.com/3FezGhHnsU- Lyon Mag (@lyonmag) December 28, 2025
« Avenue Komarov, des douilles ont été retrouvées au sol », a rapporté Le Progrès, évoquant l'usage d'une « arme longue automatique » de calibre 7,62 mm. « D'autres impacts ont également été relevés rue du 8-Mai-1945, ainsi que rue des Martyrs-de-la-Résistance, où des véhicules, mais aussi la façade d'un immeuble ont été atteints par les tirs », peut-on encore lire.
« Nous ne laissons rien passer », a notamment assuré, ce 29 décembre, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, interviewée dans la matinale de CNews. Affirmant que « quinze » points de deal avaient été « durablement » démantelés dans le secteur, elle a également mis en avant que « près d'une quarantaine » d'« interdictions de paraître » à Vénissieux avaient été émises à l'encontre de délinquants.
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« Et il faut savoir que, judiciairement - comme on travaille en bonne relation avec l'autorité judiciaire -, quand une interdiction de paraître n'est pas respectée, jusqu'à présent, chaque fois, le procureur traite cela comme un délit », a souligné cette représentante de l'État.
« C'est une situation dramatique parce qu'elle dépasse complètement toutes les formes classiques de protection de la société », a réagi dans la foulée l'avocat et ex-député Gilbert Collard, visiblement désabusé par les propos de la préfète, fustigeant un déni de réalité et brandissant la menace d'une « guerre civile », d'un « racket systématique », d'une « libanisation de la France ».
« Il ne faut pas se leurrer : lorsqu'on a des kalachnikovs qui circulent comme des petits pains maudits, la violence prend des proportions qui ne sont plus dans les manuels de police », a-t-il insisté. « Cette scène à Vénissieux est une scène de guerre ; on attend quoi pour réagir à la guerre par la guerre ? Sinon la soumission complète arrivera vite - si ce n'est déjà trop tard », a-t-il ajouté sur les réseaux sociaux.