AA / France / Fawzia Azzouz
Les forces de l'ordre françaises ont procédé, lundi soir et mardi matin, à l'évacuation des points bloqués par les « gilets jaunes » dans plusieurs régions de l'Hexagone, a-t-on appris de sources concordantes, mardi.
Mardi matin, à 9h locales (GMT+1) la chaîne d'information en continue BFMTV a montré en direct une intervention sans heurts de la police pour débloquer le passage devant un dépôt de carburant dans la région de Toulouse, sud-ouest de la France.
Les « Gilets jaunes » n'ont pas résisté à cette opération de déblocage, mais ils n'ont pas quitté les lieux, a-t-on constaté.
Dans une interview retransmise en direct à la télévision française, mardi matin, le ministre de l'Intéieur, Christophe Castaner, est revenu sur les événements en indiquant que « nous avons une dizaine de points de blocage ce matin ».
Il a précisé que « des interventions ont encore eu lieu cette nuit et auront lieu dans les minutes qui viennent. Les dépôts pétroliers seront systématiquement débloqués » pour « rétablir l'ordre ».
«Les opérations de déblocage vont se poursuivre dans les heures qui viennent (...) avec la fermeté nécessaire pour rétablir (...) l'ordre républicain», a fait savoir le ministre de l'Intérieur.
Il a par ailleurs demandé « solennellement mais fermement à celles et ceux qui veulent manifester, de continuer à manifester s'ils le veulent mais sans chercher à bloquer ».
Lundi soir, le ministre français de l'Intérieur a indiqué, lors une conférence de presse que le bilan des manifestations des « gilets jaunes » était passé à un mort (une femme percutée par une automibiliste) et 528 blessés dont 17 dans un état critique.
Christophe Castaner a également donné les derniers chiffres d'un bilan toujours provisoire. Selon lui, 528 personnes ont été blessées dont 17 sont dans un état critique.
Ila fait état de 92 membres des forces de l'ordre également blessés dont 2 grièvement. « C'est inacceptable, j'en appelle solennellement à la responsabilité et au respect mutuel », a martelé le ministre.
Pour rappel, samedi, près de 300000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, ont manifesté dans 2000 points de blocage pour protester contre la «politique macroniste» et la hausse du prix des carburants qui exaspère les automobilistes.
Lundi, ils étaient encore 27000, selon le gouvernement, à participer au mouvement.
Pour Castaner, «on a une dérive totale d'une manifestation qui, pour l'ensemble, était bon enfant samedi, il y a une radicalisation avec des revendications incohérentes ».
Dimanche, les médias français s'étaient fait l'écho de plusieurs agressions, notamment celle d'une femme voilée forcée à retirer son foulard, celle d'une femme noire à qui les « gilets jaunes » ont demandé de « retourner dans son pays », ou encore celle d'un automobiliste passé à tabac pour avoir voulu franchir un barrage.
Les « gilets jaunes » envisagent une grande manifestation samedi 24 novembre à Paris.