Grièvement blessé par les tirs de l'armée d'occupation le 13 avril dernier, le journaliste gazaoui Ahmed Abou Hussein est mort mercredi dans l'hôpital israélien où il avait été admis, a annoncé l'agence de presse Ma'an, citant le ministère palestinien de la santé à Gaza.
Agé de 24 ans, employé de la radio local Al-Shaab (Le Peuple), Abou Hussein avait reçu une balle dans l'abdomen, alors qu'il se trouvait à 350 mètres de la clôture séparant le camp de concentration du territoire israélien, et qu'il portait le conventionnel gilet bleu floqué « PRESS ».
Il était originaire du camp de réfugiés de Jabalya. Le décès d'Abou Hussein fait suite à celui d'un autre journaliste, Yasser Murtaja, abattu dans des conditions identiques par la soldatesque aux ordres.
En dépit que l'assassinat de journalistes détériore plus particulièrement l'image de l'Etat d'apartheid sur la scène internationale, il semble bien qu'on soit en présence d'une politique délibérée des dirigeants israéliens visant la presse palestinienne, dans le but de réduire les témoignages visuels sur les détails de la tuerie.
Les journalistes israéliens du Haaretz Gideon Levy et Alex Levac racontent ainsi jeudi l'odyssée du jeune Youssef Kronz,
Amputé de la jambe gauche à l'hôpital Shifa de Gaza, ce jeune reporter issu du camp de réfugiés de Boureij a fini par être autorisé à être transféré dans un hôpital de Ramallah en Cisjordanie, où les médecins vont tenter de sauver sa jambe droite.
« Plus de deux semaines se sont écoulées entre l'amputation à laquelle ont eu recours les chirurgiens à Gaza et les efforts maintenant entrepris pour épargner l'autre membre. Un temps précieux, à cause d'Israël qui a commencé par refuser son transfert. Il a fallu que la Cour Suprême finisse par ordonner au ministère de la Défense de laisser passer le blessé », écrivent Lévy et Levac.
Kronz a été le premier blessé de la première manifestation le 30 mars dernier. Il a d'abord pris une balle dans la jambe gauche, et, au moment même où il essayait de se redresser, un deuxième sniper lui a tiré une deuxième balle dans la jambe droite. Le jeune homme se tenait à 750 mètres de la barrière. Il arborait son gilet « Presse », et n'avait pas d'autre arme que sa caméra.
CAPJPO-EuroPalestine