Qui est terroriste ? Amira Hass remet les pendules à l'heure :
« Expliquez-moi quelque chose : quelqu'un vous braque un fusil, dans votre jardin, à travers une fente dans un mur de ciment. Alors c'est vous le criminel ? Par quelle loi est-il permis à quelqu'un d'insérer son arme mortelle par la fente et de mettre votre vie en danger, alors qu'il vous est interdit d'insérer un pistolet par cette même fente pour l'éloigner de votre jardin ? «, demande Amira Hass dans Haaretz à propos du jeune Gazaoui qui a tiré avec un pistolet sur un sniper qui faisait des cartons sur les manifestants de Gaza.
« Expliquez-moi autre chose, poursuit-elle. Comment se fait-il que des milliers de personnes armées rôdent autour de votre jardin pendant des années, 24 heures sur 24, et que c'est vous qu'on qualifie de criminel ? Des milliers de personnes armées, qui peuvent aussi voler dans les airs et naviguer dans la mer, vous empêchent de sortir pour gagner votre vie, vivre, respirer, vous amuser, rencontrer des amis. Vos enfants sont nés et ne connaissent rien à part la barrière autour de la cour et les épines qui en dépassent. Alors c'est vous le délinquant ? C'est vous le terroriste ? Par quelle convention internationale sont-ils autorisés à vous étouffer, vous et vos enfants, et à être félicités pour leur retenue en plus ? »
» Agir comme si Gaza était un État séparé et indépendant dans ses décisions est une tromperie. Depuis 1991, avant les Qassam et les attentats suicides, Israël a progressivement coupé la bande de Gaza du monde, du reste du pays, de la société palestinienne de Cisjordanie. La déconnexion fait partie d'un plan israélien visant à déjouer la possibilité de l'établissement d'un État palestinien dans les territoires annexés en 1967. La propagande trompeuse d'Israël, affirmant que l'isolement de Gaza est une mesure de sécurité, la sert depuis lors, et trop de les gens dansent sur cet air et agrandissent donc le pistolet dans la fente jusqu'à ce qu'il soit à égalité avec les attentats du 11 septembre. «
L'image du pistolet contre le canon du fusil est devenue un autre symbole de David contre Goliath. Certains à Gaza se réjouissent comme si les coups de feu du pistolet, qui a grièvement blessé un agent de la 'police des frontières', signaient la libération de la Palestine, ou du moins de Gaza. Ce sont d'abord les ballons incendiaires qui ont été célébrés. De temps en temps, des tirs de roquettes incitent à parler de victoire et de libération imminentes. Ce sont les illusions des détenus du plus grand camp de concentration du monde. »
« La conscience publique est détournée du fait principal, à savoir qu'Israël emprisonne deux millions de personnes et les transforme en mendiants. Le monde répand des miettes de charité et accepte ce crime originel primordial et bien planifié par la seule puissance militaire juive du monde. »
(Extraits traduits par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Amira Hass dans Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine