16/11/2025 ssofidelis.substack.com  3min #296450

Il n'y a pas de combat facile dans la lutte contre l'empire

Par  Caitlin Johnstone, le 15 novembre 2025

On passe des années à protester contre le génocide à Gaza, pour n'assister qu'à un accord de "cessez-le-feu" bidon et merdique, conçu uniquement pour nous faire taire pendant qu'Israël continue de créer un enfer pour les Palestiniens et leur arracher toujours plus de territoire.

L'humanité parvient à éviter un conflit nucléaire aux pires moments de la guerre en Ukraine, mais le pays continue d'être ravagé des années dans un bain de sang absurde facilement évitable avec un peu de diplomatie et de bon sens.

Assange a été libéré, mais seulement après avoir accepté de plaider coupable pour avoir fait son travail de journaliste, et après des années de traitements inhumains qui ont fait de lui un exemple pour le monde entier.

La confiance du public dans les médias traditionnels finit par être oblitérée, mais les gestionnaires de l'image impériale ont recours à la manipulation des algorithmes de la Silicon Valley et aux chatbots IA contrôlés par les ploutocrates pour garder le contrôle du discours.

Les capitalistes obtiennent tout ce qu'ils veulent et réussissent à faire avancer leur programme écocide et dystopique, tant qu'il génère du profit ou conforte la structure du pouvoir impérial.

Les Républicains triomphent, mais continuent à se comporter comme d'infortunées victimes. Quand les Démocrates gagnent, ils se comportent comme les Républicains. Et toute véritable opposition politique naissante est balayée d'un revers de main.

Nos héros nous laissent tomber. Nos alliés disparaissent. Les développements géopolitiques qu'on espère tant voir émerger ne se concrétisent jamais vraiment. Chaque fois qu'un moment de calme relatif s'installe, les factions dissidentes s'agitent et se cannibalisent entre elles dans des luttes intestines contre-productives, ou autres coups bas.

Et les rouages de la machine impériale continuent de tourner.

Parfois, on a le sentiment d'être un enfant handicapé balançant des pierres sur un char d'assaut.

Il n'y a pas de combat facile. Pas de victoire par KO au premier round. Au mieux, c'est un combat acharné de A à Z, où l'on crache du sang entre deux rounds et on aspire l'air à travers son protège-dents, les côtes cassées et le nez en sang.

Mais on continue à se battre quand même.

Pas parce qu'on aime ça. Pas parce qu'on est doué pour ça. Pas parce qu'on a l'impression de gagner. On continue à mordre dans son protège-dents et à donner des coups de poing parce qu'on ne sait plus que faire d'autre.

Ces monstres sont en train de détruire notre planète. Ils commettent un génocide. Ils brandissent des armes apocalyptiques comme ils agiteraient leurs bites et jouent à qui sera le plus dangereux pour la vie de tous les organismes terrestres. Ils nous entraînent toujours plus avant dans une dystopie tyrannique où l'esprit est sous contrôle, tout en déployant tous les moyens possibles et imaginables pour étouffer notre génie artistique et empoisonner ce qu'il y a de meilleur en nous.

On les combat parce qu'on n'a pas d'autre choix. Même si les rouages de la machine finiront par tous nous écraser, au moins, on aura le sentiment d'avoir tout donné sur le ring.

Et on continuera donc à se battre. On donnera tout ce qu'on a, même si on a l'impression de se mesurer à une montagne à coups de poings. On encaissera les coups, on crachera une dent, et on ripostera.

Parce qu'on ne peut rien faire d'autre.

Et rien n'est plus important.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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