24/04/2019 reseauinternational.net  5 min #155261

Le rapport Mueller sur le Russiagate n'est qu'un montage politicien.

Instrumentation du Russiagate, prélude à la guerre

À Washington, l'ambassade de Russie a rédigé un rapport précis de 121 pages, intitulé Hystérie du RussiaGate : Grave affaire de russophobie.

Tout le monde devrait lire ce rapport. Il rassemble les preuves de la désinformation, des mensonges, des violations des règles diplomatiques et du droit international, ainsi que des actions agressives gratuites contre la Russie, qui ont débuté le 18 mai 2016 et se poursuivent après la publication du rapport Mueller.

Bien que non explicite dans le rapport, il en ressort en quelque sorte que ni le gouvernement des États-Unis, ni les médias, n'ont une once d'intégrité. Ces deux institutions sont des organisations criminelles prêtes à risquer la guerre avec la Russie, afin de poursuivre leurs mesquines arrière-pensées politiques.

Ce rapport est important pour les États-Unis et le monde entier. Toute personne, tout gouvernement et toute organisation privée impliqués dans le manège russophobe de Washington, aggravent la menace de guerre nucléaire.

Il faut aussi espérer qu'il sera lu par tout le gouvernement, les médias et la population russes, car il est tout aussi percutant pour eux. Ce n'est sans doute pas intentionnel, mais cela ressort néanmoins du rapport de l'ambassade.

Le gouvernement russe devrait s'émerveiller de la naïveté de sa confiance à l'égard de Washington, des établissements comme Citibank, et du respect qu'accordent les États-Unis au droit international. Sur 121 pages, le rapport énumère transgression sur transgression, mensonge sur mensonge contre la Russie ; mais cela n'a pas empêché le gouvernement russe de continuer à envoyer des notes diplomatiques auxquelles il n'y a jamais eu de réponse ; des demandes de réunion sans jamais de réponse ; des demandes de preuves sans jamais de réponse. On imagine qu'après des mois et des mois de vexations, le gouvernement russe aurait pu se demander où est l'intelligence, « l'esprit de coopération », la raison et « l'intérêt commun pour la sécurité mondiale », que laisse supposer le qualificatif de 'partenaire' dont les Russes affublent l'Oncle Sam.

Les réactions naïves et crédules du gouvernement russe contre Washington, font le jeu de ce dernier. En traitant la russophobie qu'il orchestre comme une sorte de méprise due à de mauvaises informations, le gouvernement russe a permis à l'Oncle Sam de poursuivre ses manigances, et ainsi, il a laissé persister la diabolisation contre la Russie. Si au lieu de se plaindre, le gouvernement russe avait dénoncé la diabolisation, accusé l'Oncle Sam de préparer la guerre et adopté une posture belliqueuse, la prise de conscience du fait que les provocations de Washington pourraient avoir un coût considérable, se serait propagée aux États-Unis et en Europe, et des voix s'élèveraient contre cette attitude dangereuse et téméraire. Au lieu de l'unanimité contre la Russie, des voix dissidentes s'élèveraient aujourd'hui contre les provocations irresponsables de Washington.

Pour les Russes, le danger de s'illusionner est toujours là. En effet, le rapport de l'ambassade exprime l'espoir que, maintenant que le rapport Mueller a conclu qu'il n'y aucun fondement à la collusion tant claironnée, les relations entre Washington et Moscou peuvent se normaliser et la coopération réussir.

Ce genre d'éventualité est nulle et non avenue. Les démocrates hurlent « étouffement de l'affaire » et demandent la démission du procureur général Barr et la mise en accusation de Trump. La pressetituée prétend que le rapport Mueller justifie leurs hurlements. La politique étrangère de Trump consiste toujours à s'adonner à la criminalité. Il raconte que le président du Venezuela est le loustic qu'il a choisi, pas l'élu des Vénézuéliens. Il a généreusement fait don à Israël d'un territoire syrien, comme si la Syrie lui appartenait. Plagiant Netanyahou à la manière d'un perroquet, il menace l'Iran de guerre. Autrement dit, l'arrogance étasunienne grimpe à des sommets toujours plus hauts.

Il faudra bien qu'un jour le gouvernement et la population russes acceptent le fait que, pour parvenir à un accord avec l'Oncle Sam, ils doivent soit renoncer à leur souveraineté, soit devenir aussi belliqueux que Washington, et au lieu de réfuter inutilement ses calomnies, l'incriminer à leur tour. Sinon, l'Oncle Sam continuera ses manigances jusqu'à ce que la guerre soit la seule issue possible.

 Paul Craig Roberts

Original :  www.paulcraigroberts.org/2019/04/22/the-orchestration-of-russiaphobia-is-the-prelude-to-war/
Traduction  Petrus Lombard

 reseauinternational.net

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