Par Harrison Berger - Le 21 septembre 2025 - Source American Conservative
Les rapports selon lesquels TikTok transférera une participation de 80% dans ses opérations américaines à Oracle, Silver Lake et Andreessen Horowitz sont célébrés à Washington comme étant une victoire stratégique sur la Chine, où sa société mère est basée. Mais un examen plus approfondi de l'accord révèle un autre gagnant : le gouvernement étranger d'Israël et son lobby aux États-Unis.
Bien que la première campagne visant à interdire TikTok ait pour origine des inquiétudes concernant la manipulation et le vol de données en Chine, cet effort a finalement échoué après que TikTok a accepté de remettre toutes les données des utilisateurs à un entrepreneur basé aux États-Unis via son programme Project Texas. Mais TikTok n'était pas encore sorti de la zone de danger.
Comme Mike Gallagher - un ancien membre du Congrès américain et auteur de l'effort relancé et réussi pour interdire TikTok - l'a écrit en novembre 2023, la raison pour laquelle les États-Unis devaient interdire l'application la plus populaire parmi la génération Z n'était pas parce que l'algorithme incitait les jeunes Américains à soutenir la Chine mais parce que cela les a amenés "à soutenir le Hamas."
Le même mois, la panique suscitée par l'algorithme "pro-terreur" de TikTok a atteint un crescendo après que des jeunes de l'application ont découvert la "Lettre à l'Amérique" d'Oussama ben Laden via leur page "Pour vous". Pour la première fois, de nombreux membres de la génération Z ont lu la propre explication du chef d'Al-Qaïda expliquant pourquoi les États-Unis avaient été attaqués le 11 septembre - une explication qui n'avait rien à voir avec la haine de "nos libertés", sur laquelle Washington avait longuement insisté, et tout à voir avec le militarisme américain à l'étranger, en particulier au nom d'Israël. Parce que trop de jeunes ont appris pourquoi ils nous détestaient vraiment, la lettre de Ben Laden a été rapidement bannie de TikTok et censurée sur le propre site Web du Guardian, où elle était hébergée depuis plus de 20 ans.
La capacité de TikTok à briser totalement et instantanément des décennies de propagande néoconservatrice a révélé ce que Jonathan Greenblatt, PDG de l'Anti-Defamation League, qualifierait de « problème TikTok » israélien : que l'application expose une génération d'Américains à trop d'informations non approuvées par la CIA et le Mossad.
Les représentants d'Israël au Congrès américain ont agi rapidement, votant pour interdire l'application en avril 2024. « Il y avait un tel soutien écrasant pour que nous fermions l'application«, a expliqué le sénateur de l'Utah de l'époque, Mitt Romney, parce que « si vous regardez les publications sur TikTok et le nombre de mentions de Palestiniens, par rapport à d'autres sites de médias sociaux - c'est massivement le cas parmi les émissions TikTok. »
Il est maintenant peu probable que cette interdiction entre en vigueur, non pas en raison de préoccupations concernant la liberté d'expression ou la portée excessive du gouvernement, mais parce que le problème de TikTok en Israël a été résolu. En juillet, TikTok a embauché Erica Mindel, instructrice de Tsahal et « sioniste passionnée » autoproclamée, pour occuper le poste de responsable des discours de haine de l'entreprise.
Et comme l'ont rapporté les journalistes indépendants Lee Fang et Jack Poulson l'année dernière, TikTok a forgé un partenariat de modération de contenu avec CyberWell - une ONG étroitement liée au gouvernement israélien et composée d'espions israéliens - dont le directeur général se vante publiquement des campagnes réussies du lobby pour supprimer la liberté d'expression des Américains et restreindre les informations qu'ils peuvent recevoir non seulement sur TikTok mais sur « toutes les principales plateformes de médias sociaux. »
L'acquisition de TikTok par Oracle, Silver Lake et Andreessen Horowitz n'est donc pas simplement un remaniement du contrôle des entreprises, mais la dernière étape en date pour consolider le régime de censure d'un gouvernement étranger en Amérique. Les nouveaux propriétaires de l'application affichent ouvertement leur affection et souvent leur loyauté envers Israël.
Le fondateur milliardaire d'Oracle, Larry Ellison - qui estime « qu'il n'y a pas de plus grand honneur que de soutenir » l'armée étrangère d'Israël - est l'un des oligarques sionistes les plus impénitents d'Amérique. La famille Ellison a versé des millions de dollars dans les industries israéliennes de la technologie et de la surveillance, t ravaillant même avec le gouvernement israélien et ses espions pour surveiller et perturber les Américains qui utilisent leur liberté d'expression pour boycotter ce gouvernement étranger. Plus récemment, Larry Ellison et l'héritier de la fortune Oracle, son fils David, ont englouti les plus grands conglomérats médiatiques d'Amérique dans le cadre de leur mission de façonner le système d'information en faveur d'Israël. L'acquisition de TikTok par Oracle fait partie de ce large effort.
Cofondé par le fils d'un célèbre néoconservateur israélien, l'autre nouveau propriétaire de TikTok, Andreesen Horowitz, est également aligné sur le gouvernement israélien ; l'entreprise est rapidement devenue l'un des investisseurs étrangers les plus actifs en Israël. Impressionné par le génocide d'Israël à Gaza, ses diverses guerres d'agression et ses attaques par téléavertisseur contre des civils au Liban, Andreesen Horowitz a lancé une campagne de recrutement pour attirer les « talents d'élite de Tsahal » qui sont derrière ces crimes de guerre.
Comme la répression israélienne des Palestiniens et l'expansion territoriale, sa tentative de censurer la liberté d'expression des Américains et de contrôler le système d'information remonte à plusieurs décennies ; en effet, ils vont de pair.
Les responsables israéliens ont compris depuis longtemps l'impopularité croissante en Occident de leur campagne pour créer un Grand Israël, mais ils comptent totalement sur le soutien des démocraties occidentales pour protéger et financer sa construction. N'étant plus en mesure d'obtenir ce soutien par le consentement démocratique, Israël et son réseau de loyalistes ont cherché à le garantir par des systèmes de contrôle antidémocratique. La rébellion politique en cours des jeunes Américains contre notre protectorat du Moyen-Orient, mise en évidence dans de récents sondages, a montré aux responsables israéliens et à leurs alliés que sans manipuler les perceptions américaines par la hasbara et la censure, Israël sera politiquement isolé, faible et incapable de survivre. La capture de TikTok par certains des partisans les plus puissants d'Israël permet de s'assurer que les sentiments sceptiques à l'égard d'Israël de la génération Z - la génération la plus politiquement perturbatrice depuis des décennies - seront contenus.
Harrison Berger
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.