
Par la rédaction de The Cradle, le 20 juillet 2025
Cette ville du centre de Gaza est l'une des rares à être encore debout après la campagne systématique de démolition et de nettoyage ethnique menée par Israël.
L'armée israélienne a annoncé le 20 juillet lancer des opérations terrestres dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, pour la première fois depuis le début de sa guerre brutale contre Gaza, semant la panique parmi les Palestiniens déjà déplacés à plusieurs reprises. Cette décision intervient alors que les négociations de cessez-le-feu sont au point mort et qu'Israël poursuit la destruction systématique d'autres parties de la bande de Gaza.
Israël a émis un ordre d'évacuation pour la partie sud-ouest de Deir al-Balah, l'une des rares parties de Gaza qui n'a pas encore été rasée par les troupes terrestres israéliennes.
L'ordre exige des habitants qu'ils fuient vers la zone côtière déjà surpeuplée de Mawasi, où des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont trouvé refuge.
"L'armée israélienne continue ses opérations pour détruire les capacités de l'ennemi et son infrastructure terroriste dans la région, tout en étendant ses activités à une zone jusqu'alors peu touchée.",
a déclaré le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, sur les réseaux sociaux.
Deir al-Balah avait largement échappé aux incursions terrestres, l'armée israélienne estimant apparemment que les Brigades Qassam du Hamas et d'autres factions de la Résistance y détiennent des prisonniers israéliens.
Le Forum des familles des otages et des disparus s'est alarmé de la décision de l'armée, demandant :
"Quelqu'un peut-il nous promettre que cette décision ne se fera pas au prix de la perte de nos proches ?"
La ville a également servi de refuge aux familles déplacées du nord et du sud de Gaza. De nombreux bâtiments de Deir al-Balah sont encore debout, contrairement aux villes de Rafah et Khan Younis, où l'armée terrestre israéliennes a rasé de vastes étendues de territoire.
Israël a annoncé son intention de forcer la quasi-totalité des plus de 2 millions de Palestiniens de Gaza à se déplacer vers un camp de concentration qu'il prévoit de construire sur les ruines de Rafah, à la frontière égyptienne.
Le Mossad israélien a été chargé de trouver des pays tiers, tels que la Libye, l'Éthiopie ou l'Indonésie, prêts à accueillir les Palestiniens qu'Israël prévoit d'expulser. Le gouvernement égyptien a déclaré qu'il ne collaborerait pas aux plans de nettoyage ethnique d'Israël.
Selon les commandants israéliens sur le terrain, les missions se concentrent désormais principalement sur la démolition de maisons et d'immeubles, et non sur le combat direct avec les militants.
Un commandant de compagnie a déclaré à Ynet :
"Nous ne voyons pratiquement pas de terroristes... nous nous concentrons sur la destruction des quartiers".
Il a décrit les opérations de démolition à Rafah, précisant que si des militants sont identifiés, des frappes aériennes sont utilisées pour les éliminer. Pendant ce temps, des dizaines de bâtiments sont rasés chaque semaine afin d'empêcher le Hamas d'utiliser le terrain urbain à des fins tactiques.
Une partie des tentatives d'Israël de pousser les Palestiniens vers un immense camp de concentration consiste contrôler la distribution de l'aide alimentaire de l'ONU. Israël a confié la responsabilité de la distribution alimentaire dans le sud de Gaza à la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation meurtrière.
Les Palestiniens du sud n'ont d'autre choix que de fuir vers les zones où l'aide est distribuée par la GHF. L'ONU continue de distribuer de petites quantités d'aide dans le nord de Gaza.
Des dizaines de personnes ont été tuées dimanche par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient les camions d'aide de l'ONU dans la région de Zikim, dans le nord de Gaza, a déclaré le ministère de la Santé. Samedi, 36 autres personnes ont été tuées par l'armée israélienne sur les mêmes sites, portant à près de 1 000 le nombre de personnes tuées depuis mai.
Israël a tué au total 83 Palestiniens dans des attaques menées à travers Gaza depuis l'aube dimanche, dont 73 alors qu'ils attendent l'aide alimentaire.
Ynet note que lors d'un incident récent, un camion transportant des vivres s'est retrouvé bloqué près d'une position de l'armée israélienne. Lorsque des civils affamés ont envahi le camion, les soldats ont tiré des coups de semonce. Comme cela n'a pas suffit à disperser la foule désespérée, les soldats ont tiré à l'artillerie, tuant des dizaines de personnes.
L'armée israélienne a eu recours aux chars pour ouvrir le feu sur des Palestiniens rassemblés sur un banc de sable qui tentaient d'obtenir de quoi manger près d'un site de distribution géré par la GHF.
Dans la matinée du 20 juillet, les autorités de la bande de Gaza ont confirmé que la région risque d'être le théâtre de "morts en masse" en raison de la famine et de la malnutrition généralisées, conséquences du blocus et de la guerre génocidaire menés par Israël.
Alors que la pression continue de monter sur l'armée israélienne, les médias israéliens ont également rapporté le suicide de quatre soldats ces deux dernières semaines, portant le total à 19 suicides en 2025 et 42 depuis le début de la guerre en octobre 2023, dans un contexte de tension psychologique croissante.
Le nombre de soldats israéliens tués au combat a augmenté ces derniers mois. Les combattants de la Résistance ont tué 27 soldats en juin et juillet.
Le 8 juillet, cinq soldats ont été tués et 14 blessés à Beit Hanoun par des explosifs.
Traduit par Spirit of Free Speech