Les dockers qui bloquaient le port de Trieste depuis trois jours pour s'opposer au pass sanitaire en Italie se sont confrontés aux forces de l'ordre lors d'une intervention dans la matinée du 18 octobre.
Stefano Puzzer, chef de la CLPT (le comité des travailleurs du port de Trieste), avait cependant assuré que l'action n'entraverait pas «ceux qui veulent travailler», laissant le port fonctionner au ralenti. Le syndicat avait également annoncé une prolongation de la grève : «On n'accepte pas la proposition de tests gratuits, nous défendons notre libre arbitre», avait déclaré Stefano Puzzer au sujet de la vaccination et du pass sanitaire, obligatoires pour se rendre sur son lieu de travail.
Des véhicules de police sont pourtant arrivés devant la porte 4, depuis l'intérieur du port, comme l'a signalé l'agence de presse ANSA. Les manifestants les attendaient de l'autre côté du portail, le long de la route, assis par terre en scandant «les gens comme nous n'abandonnent jamais» et «liberté». Les policiers se sont équipés de tenues anti-émeute, et un responsable les a invités à plusieurs reprises à se disperser «au nom de la loi» avant de recourir aux canons à eau.
Parmi les dockers se trouvait également Stefano Puzzer. Un des travailleurs a en outre souffert d'un léger malaise au cours des premières phases agitées de l'expulsion et a été exfiltré par des collègues auprès d'une ambulance. Lorsque les canons à eaux ont cessé de tirer, les manifestants ont repris leur sitting, ralentissant l'intervention des véhicules de police.
Pendant ce temps, d'autres personnes sont arrivées sur la place - principalement en soutien aux manifestants - où se trouvaient déjà un millier de personnes, toujours selon l'ANSA. Les travailleurs du port, reconnaissables à leurs gilets jaunes, avaient formé un cordon entre la police et les manifestants pour éviter les affrontements. Les forces de l'ordre ont néanmoins fini par charger les dockers pour débloquer le port tout en recourant à nouveau aux canons à eau mais aussi aux gaz lacrymogènes.
Située en Istrie, à la frontière slovène de l'Italie, Trieste est devenue l'épicentre de la protestation contre le Green pass. Le 9 octobre, ce furent ainsi plus de 15 000 manifestants qui s'étaient rassemblés avant que les travailleurs portuaires n'entament un blocus le 15 octobre.
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