A l'initiative de la Ligue et particulièrement d'un de ses députés et économiste, Claudio Borghi, plusieurs manifestations contre l'instauration du pass sanitaire - baptisé green pass de l'autre côté des Alpes - ont eu lieu en Italie le 28 juillet dans plusieurs grandes villes, de Rome à Turin en passant par Bologne ou Padoue.
Différentes figures politiques y ont participé, à l'instar du sénateur et économiste Alberto Bagnai (Ligue), du député - ancien de Forza Italia - Vittorio Sgarbi, mais aussi de Florian Philippot, expressément convié par Claudio Borghi.
C'est sur la piazza del popolo de Rome - où, selon La Stampa, se trouvaient des milliers de manifestants - que différentes personnalités ont pris la parole, retransmis en live sur le compte Facebook du secrétaire d'Etat aux Infrastructures et aux Transports et journaliste, Armando Siri (Ligue), lequel a plaidé pour «la liberté de choisir» de se faire vacciner ou non. «Nous ne voulons pas que la question sanitaire se transforme en une question dogmatique, idéologique», a-t-il poursuivi.
Le Français Florian Philippot présent à Rome
Claudio Borghi, lors de sa prise de parole, a affirmé que «la chose la plus dangereuse» était «la vaccination obligatoire pour les enfants». «Je suis père et je ne vois pas pourquoi je serais contraint de faire vacciner mes enfants», a-t-il confié. Et de citer les non-recommandations à ce sujet, notamment en Grande-Bretagne. Il s'est ensuite interrogé sur «l'obligation masquée» que symbolise selon lui le green pass, en ajoutant : «Vous rendez-vous compte que nous devrions diviser la population entre bons et méchants ? Ou encore par l'association perverse entre non-vacciné et contagieux ?»
Florian Philippot 𝕏 s'est lui aussi exprimé en déclarant : «Chers amis italiens, je suis venu de Paris pour être ce soir avec vous dans votre combat pour la liberté.» Il a évoqué les manifestations qu'il organise depuis huit mois à Paris, avançant le chiffre de 100 000 personnes présentes à Paris le 24 juillet (le bilan du ministère français de l'Intérieur a lui fait état de 11 000 manifestants à Paris). «Nous allons nous libérer ensemble», a martelé Florian Philippot sous les applaudissements.
Matteo Salvini avait de son côté rencontré le président du Conseil italien le 28 juillet au matin pour échanger au sujet du green pass. Le leader de la Ligue a plaidé en faveur de la liberté de chacun de se faire vacciner ou non : «Je suis pour les libertés, il n'y a pas de monde divisé entre no vax et sì vax. Les libertés sont sacrées pour moi, j'invite tous ceux qui risquent leur vie à se faire vacciner, car dans ce cas le vaccin leur sauve la vie. Mais personne ne me convaincra jamais que forcer des enfants de 12 ans à se faire vacciner est un choix utile.» La rencontre entre les deux hommes fait notamment suite à une raillerie de Mario Draghi à l'endroit de l'ancien ministre italien de l'Intérieur qui avait jeté un froid dans leurs relations, alors que le gouvernement d'union nationale comprend des ministres issus de la Ligue.
L'entrée en vigueur du green pass a finalement été reportée de quelques jours, au 6 août. Matteo Salvini a écarté la perspective de nouvelles restrictions sanitaires en Italie, en ces termes rapportés par le Corriere della Sera : «On y réfléchira la semaine prochaine en fonction des données... Les unités de soins intensifs sont vides à 98%, 40 millions d'Italiens sont déjà vaccinés, la situation est absolument sous contrôle.»
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