Le gouvernement israélien entend maintenir lundi une des grandes provocations dont il a le secret, à savoir l'édition 2021 de la Journée dite « du Drapeau », au cours de laquelle des milliers de manifestants juifs sont appelés à défiler dans le quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem, aux cris répétés de « Mort aux Arabes » et autres slogans pogromistes. Pendant ce temps, la population musulmane de la Vieille Ville serait soumise en plein jour à un couvre-feu ouvertement raciste, pour laisser la voie libre aux bandes fascistes.
C'est en tout cas ce que croyait savoir dimanche soir le quotidien Haaretz, qui précisait que l'autorisation vaudrait également pour une invasion de l'Esplanade des Mosquées, sous haute protection policière, le tout alors qu'on est en période de ramadan.
Non que la direction israélienne prenne à la légère l'indignation et la révolte de la jeunesse palestinienne, qu'il s'agisse d'habitants de Jérusalem-Est, ou de citoyens palestiniens israéliens, l'accès à la ville étant très fortement restreint pour les habitants des autres territoires palestiniens occupés.
Malgré la répression sanglante des manifestations de ces derniers jours à Jérusalem, où la police a fait des centaines de blessés, la mobilisation ne faiblit pas, en effet : dimanche, des jeunes du quartier d'Issawya, après l'agression de l'un des leurs par un groupe de résidents juifs, ont ainsi affronté la police de l'apartheid devant le campus de l'Université Hébraïque de Jérusalem.
Signe de la fébrilité de Netanyahou, qui a besoin de satisfaire au maximum d'exigences de ses alliés les plus ouvertement génocidaires, mais qui préférerait éviter l'éclatement d'une nouvelle « Intifada », la décision finale sur la manifestation juive, et notamment les détails de son parcours, ne sera annoncée que lundi à l'aube, à quelques heures du lancement du cortège.
Parallèlement, la Cours Suprême a annoncé dimanche qu'elle reportait d'un mois son audience sur le sort de dizaines d'habitants du quartier de Sheikh Jarrah, menacés d''expulsion de leurs logements dans le cadre de la politique de « judaisation » de la ville. Le scandale de Sheikh Jarrah a été ces derniers jours l'un des facteurs déterminants du haut niveau de protestation palestinienne.
CAPJPO-EuroPalestine