Par Euro-Med Monitor
L'armée israélienne a tué 70 Palestiniens et en a blessé 200 autres, principalement des enfants et des femmes, en moins de 12 heures à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. Pendant ce temps, des centaines de milliers de civils ont reçu de nouveaux ordres d'évacuation dans la région.
Ces derniers crimes s'inscrivent dans le cadre de la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, qui dure depuis le 7 octobre 2023.
Les atrocités commises par l'armée israélienne contre les civils de la bande de Gaza au cours des neuf derniers mois sont bien documentées et menées avec constance. Ces crimes comprennent meurtres, massacres, famine, blocage de l'entrée de l'aide humanitaire, évacuations forcées, destruction de structures civiles, et refus de toute forme de stabilité, comme c'est le cas à Khan Yunis depuis ce matin (22 juillet 2024). Ces actions indiquent que l'action de l'armée d'occupation revient essentiellement à éliminer le peuple palestinien dans la bande de Gaza, et ce par tous les moyens possibles.
Chaque fois qu'il est question de revenir à la table des négociations pour parvenir à une trêve et à un accord d'échange, l'armée israélienne commet délibérément plus de massacres et de tueries de civils palestiniens. Cela fait craindre qu'Israël ne se livre à un chantage politique, utilisant le meurtre et le déplacement de civils comme moyen de pression, comme il l'a fait à plusieurs reprises au cours des dernières semaines.
Après avoir perpétré un meurtre de masse prémédité ce matin, l'armée israélienne a lancé des dizaines de raids, de barrages de feu et de tirs d'artillerie sur les maisons, les rues et les rassemblements de personnes déplacées. Des milliers ont fui dans les rues, paniqués, en quête d'un lieu sûr inexistant.
Les résidents et les Palestiniens déplacés qui s'abritaient dans les villes suivantes ont reçu des ordres d'évacuation de la part de l'armée israélienne : Bani Suhaila et ses environs, Abasan al-Kabira et al-Jadidah et ses environs, al-Qarara et ses environs, al-Fukhari et ses environs, Khuza'a et ses environs, al-Qurain, al-Manara, al-Salam, Jurat al-Lot, Qizan al-Najjar, Sheikh Nasser, al-Mahatta, al-Satar, et al-Katiba. Ces annonces ont coïncidé avec la déclaration de l'armée israélienne selon laquelle la soi-disant "zone humanitaire" d'Al-Mawasi allait être restreinte. Tout cela faisait partie de la campagne de désinformation médiatique et des tactiques de guerre psychologique d'Israël, puisque les attaques militaires contre les personnes déplacées de force et leurs tentes se produisent en permanence dans cette zone depuis plusieurs semaines, faisant des centaines de morts et de blessés.
Sur les 10 résidences pour lesquelles des informations étaient disponibles depuis le début de l'opération militaire israélienne sur Khan Yunis à 7h30, l'équipe de terrain d'Euro-Med a enregistré le bombardement par l'armée israélienne de six maisons détruites sur leurs occupants. Soixante-dix citoyens ont été tués et plus de 200 autres blessés, dont beaucoup de femmes et d'enfants, à la suite des bombardements israéliens. Deux des victimes étaient des nourrissons, tandis que plusieurs familles ont été rayées de l'état civil, notamment les familles Jabour et Harb.
Outre les bombardements aériens et les tirs de quadcoptères, l'armée israélienne utilise des tirs d'obus directs et aveugles contre les civils. Le bilan est lourd et de nombreuses victimes restent coincées sous les décombres et dans les rues, où les secouristes n'ont pas pu récupérer leurs corps. Israël a également pris délibérément pour cible deux secouristes de la protection civile, blessés alors que les ambulanciers de Bani Suhaila tentaient d'évacuer des victimes.
L'armée israélienne est entrée dans la ville de Bani Suhaila lors de bombardements très violents, alors qu'elle a déclaré que le déplacement serait temporaire. Il s'agit d'une tromperie à l'égard des habitants, dont un grand nombre n'ont pas été en mesure d'évacuer suite aux bombardements, ou n'ont pas tenté de le faire parce qu'ils estimaient que l'attaque consisterait en une série de frappes aériennes plutôt qu'une incursion terrestre. (Le premier jour de ce mois, l'armée israélienne a émis des ordres de déplacement similaires, mais n'a procédé qu'à des frappes aériennes intenses, sans incursion au sol).
Deux cliniques du Croissant-Rouge palestinien ont dû fermer en raison des bombardements, et plusieurs centres de santé ont été perturbés par les ordres de déplacement forcé.
Compte tenu de ces faits, toutes les nations doivent s'acquitter de leurs obligations internationales en adoptant des sanctions sévères à l'encontre d'Israël et en cessant tout soutien et toute coopération politique, financière et militaire avec ce pays, avec arrêt immédiat des transferts d'armes vers Israël, y compris les permis d'exportation et l'aide militaire. Ces nations seront sinon tenues responsables des crimes qui ont été commis dans la bande de Gaza, génocide inclus.
En outre, la responsabilité doit être établie au niveau local, régional et mondial. Travailler avec diligence et en coopération pour ouvrir la voie à la compétence universelle permettra aux tribunaux nationaux de tenir pour responsables les auteurs des crimes flagrants commis contre les civils palestiniens.
En outre, la Cour pénale internationale doit continuer à enquêter sur tous les crimes commis par Israël dans la bande de Gaza, élargir ses investigations sur la responsabilité pénale de toutes les parties, y compris le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Galant, afin que tous les auteurs répondent de leurs actes, délivrer des mandats d'arrêt à l'encontre des responsables, et reconnaître et traiter les crimes commis par Israël dans la bande de Gaza comme des crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour pénale internationale, et qui sont clairement des crimes de génocide.
Euro-Med Human Roghts Monitor , 23 juillet 2024
Source: Euromedmonitor.org