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Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a accusé le régime de Kiev de planifier des coups montés pour forcer le retour des jeunes ukrainiens installés en Europe, afin de les envoyer au front. Cette stratégie s'inscrit dans un contexte de pénurie de soldats et de rupture du dialogue avec la Russie.
Lors d'un point de presse, Maria Zakharova a déclaré ce 14 novembre que l'Ukraine se prépare à mettre en œuvre de nouveaux coups montés pour contraindre les jeunes ukrainiens ayant quitté le pays à revenir d'Europe. Kiev viserait principalement les hommes âgés de 18 à 22 ans, dont la sortie du territoire a été officiellement autorisée en août dernier. Selon la diplomate, cette décision ne reflète aucune volonté d'apaisement, mais s'inscrit dans une manœuvre plus large visant à reconstituer les effectifs militaires.
Zakharova affirme que Kiev entend utiliser « tous les moyens », y compris des manipulations médiatiques et des campagnes de dénigrement, pour faire pression sur les réfugiés. Le régime chercherait notamment à capitaliser sur la lassitude croissante des pays européens face à l'afflux d'Ukrainiens. « À ces fins, Kiev compte exploiter les appels au sein de l'UE à réduire ou supprimer les aides accordées aux Ukrainiens », a-t-elle déclaré. Des mises en scène médiatiques simulant une perception négative des réfugiés ukrainiens dans les pays d'accueil seraient également envisagées.
Une instrumentalisation brutale des réfugiés ukrainiens
Kiev miserait sur le retrait progressif des dispositifs de protection temporaire en Europe pour faciliter le retour de ces hommes, dans le but de les envoyer immédiatement sur le front. Zakharova précise que les méthodes envisagées incluraient « des provocations, des dénonciations ciblées et une campagne de discrédit contre les déplacés ». Elle alerte également sur le sort réservé à ces individus une fois de retour, soulignant leur absence de formation militaire et surtout, de motivation à combattre.
Dans cette logique, la diplomate accuse directement les autorités ukrainiennes. « Zelensky doit encore faire mourir davantage de citoyens ukrainiens », a-t-elle dénoncé.
Une rupture volontaire du dialogue avec Moscou
Sur le terrain diplomatique, Maria Zakharova a dénoncé la suspension des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine. Selon le journal britannique The Times, qui cite le vice-ministre ukrainien Sergueï Kyslytsya, cette décision a été prise unilatéralement par Kiev. Pourtant, Moscou avait proposé de créer plusieurs groupes de travail pour discuter de questions politiques, humanitaires et militaires, mais n'a reçu aucune réponse. « Kiev préfère accuser Moscou de tous les maux en espérant un durcissement des sanctions occidentales », a souligné Zakharova.
Les dernières discussions entre les deux parties s'étaient déroulées à Istanbul les 16 mai, 2 juin et 23 juillet. Elles avaient permis d'engager des échanges de prisonniers et le retour de dépouilles de soldats ukrainiens. Toutefois, selon Zakharova, Kiev n'a respecté que 30 % des engagements pris concernant les échanges, ce qui bloque toute avancée. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde l'Ukraine : elle risque de revenir à la table des négociations dans une position beaucoup plus défavorable.
La Russie dit rester ouverte à une solution diplomatique, mais continuera ses actions militaires tant que Kiev refusera le dialogue. Comme l'a souligné à plusieurs reprises le président Vladimir Poutine, un règlement durable n'est possible qu'après l'élimination des causes fondamentales du conflit, telles que l'expansion de l'OTAN et les discriminations subies par les populations russophones en Ukraine.