
© Getty Images
Vue depuis la périphérie de Riyad. [Photo d'illustration]
L'Arabie saoudite autorisera dès 2026 les étrangers non-résidents à acheter de l'immobilier. La mesure vise à attirer des capitaux et des talents dans le cadre de la Vision 2030. Certaines zones restent exclues et un encadrement financier strict est maintenu.
À compter du 1er janvier 2026, l'Arabie saoudite franchira une nouvelle étape dans sa transformation économique en autorisant les étrangers non ressortissants du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à acheter des biens immobiliers sans obligation de résidence dans le royaume.
Cet amendement à la Loi sur la propriété et l'investissement immobiliers des non-Saoudiens, adopté en juillet dernier, illustre la volonté de Riyad d'accélérer la diversification de son économie et d'attirer capitaux et talents internationaux dans le cadre de la Vision 2030.
La mesure élargit considérablement le cadre légal établi en 2000. Jusqu'ici, les acquisitions étrangères étaient principalement liées à une activité économique ou à la résidence des investisseurs et de leurs employés.
Désormais, les personnes physiques non résidentes, les entreprises, qu'elles opèrent ou non en Arabie saoudite, les organisations à but non lucratif et toute autre entité juridique non saoudienne pourront acquérir tout type de bien immobilier, même sans lien direct avec une activité professionnelle.
Médine et La Mecque préservées
Ces acquisitions restent toutefois limitées à des zones définies par l'État, les villes saintes de La Mecque et Médine demeurant interdites aux non-musulmans. Néanmoins, l'interdiction d'acquérir directement des biens à La Mecque et Médine peut être contournée par l'intermédiaire de sociétés locales détenant du foncier.
Le nouveau dispositif prévoit un cadre financier strict afin de rassurer les autorités. Les transactions immobilières réalisées par des non-Saoudiens seront soumises à des frais globaux de 10 %, incluant la taxe sur les cessions immobilières et un complément spécifique. En cas de fraude ou de non-respect des règles, les sanctions pourront atteindre 10 millions de rials saoudiens, avec la possibilité pour l'État de saisir et revendre aux enchères publiques les biens acquis sur la base d'informations trompeuses.
Certaines dispositions antérieures demeurent en vigueur. Le programme de « Premium Residency », lancé en 2019, permet toujours d'obtenir une résidence permanente via un investissement immobilier supérieur à 4 millions de rials. Enfin, les entreprises cotées en bourse devront continuer d'obtenir l'aval de l'Autorité des marchés financiers avant toute opération.
Cette ouverture marque un tournant stratégique pour Riyad, qui entend rivaliser avec les Émirats arabes unis et repositionner le royaume comme une destination attractive pour les investisseurs internationaux.